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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Douala: Les trottoirs de la pénétrante Est toujours occupés par les riverains

28 Janvier 2013, 11:17am

Publié par Hervé Villard

  

embouteillage douala430Malgré le déguerpissement et les casses effectués dans cette partie de la ville de Douala, les commerçants et autres propriétaires de petit commerce ont réinvesti le trottoir et la chaussé de cette voie. 

 

« Décidément, les habitudes ont la peau dure. »C’est ce que l’on est tenté de dire en observant ce qui se passe sur la pénétrante Est de Douala depuis quelques  semaines déjà. La circulation fluide depuis le 3 décembre 2012, suite aux  casses qui ont eu lieu dans ce tronçon  routier qui relie la capitale économique du Cameroun à la capitale politique, est redevenue bouchée. Pour aller du Carrefour Elf Village à « Borne 10 », c’est un véritable parcours de combattant. Le voyageur est obligé d’attendre plusieurs heures dans le taxi.  Ceci à cause des nombreux embouteillages qui se créent sur cette voie pourtant libérée il y a quelques temps.

Les commerçants, les mécaniciens et autres débrouillards ont envahi à nouveau cette voie. Et, Parmi ces commerçants, les vendeuses de vivres frais, les propriétaires d’échoppes et les call boxeurs se comptent par centaines.  Les vendeurs de friperies et les restaurants occasionnels communément appelés « tourne dos » se recrutent également parmi eux. Pour boucler la boucle de cette occupation anarchique de l’espace publique, les éternels benskinneurs désordonnés et non civilisés qui ne respectent aucune consigne de sécurité ni de règles de circulation. Ils sont bien présents à tous les carrefours et les points d’embarquement. Ces derniers  exercent leurs activités sans s’inquiéter du sort des passagers qui  ont de la peine à relier soit leur domicile soit leur boulot. Et du coup, des éclats de voix se font entendre. «Je ne sais pas comment sont les camerounais. Ils n’aiment pas ce qui est bien fait. Il y a quelques jours  on circulait à cet endroit sans problème. Les embouteillages avaient disparu. A moins de 20 minutes, je partais de « Borne 10 Village » à ancien Dalip sans problème. Mais, voilà depuis 45 minutes que je suis  dans ce taxi et ça ne bouge pas » ; se plaint Olivier T rencontré au lieu dit «Entrée bille».

Dans un autre taxi  bloqué dans  cette file interminable de véhicule, c’est le sort d’une dame qui inquiète les passagers. Transpirant à grosse goutte sous l’effet de la chaleur accablante qu’il y a à Douala depuis la fin du mois de décembre 2012, cette dernière, peine à faire taire  son nouveau né âgé de quelques mois, lui aussi en colère  contre cette embouteillage, qui l’empêche de rejoindre rapidement la maison familiale, certainement plus confortable que ce taxi, stationné depuis plus d’une vingtaine de minute et dans lequel il fait excessivement chaud. «C’est même quelle malchance ça !» s’exclame la dame visiblement énervée. « Si j’allais à pied je serai déjà loin » ajoute-t-elle non sans maudire les autorités camerounaise responsables selon elle, du désagrément que subissent les usagers sur cette voie. «Cette route devait être construite depuis. Je ne sais pas pourquoi cela tarde. Si on l’avait élargi comme prévu, nous ne serions pas bloqués dans cet embouteillage. C’est vraiment décevant pour un pays comme le notre» déclare-t-elle avec colère. Argument partagé par Gérard un autre passager. «Ça fait près de 10 ans qu’on annonce la réfection des travaux sur cette voie. Maintenant c’est nous qui souffrons. Vivement que les chantiers des prochains travaux commencent rapidement »; souhaite-t-il.

 Riverains Téméraires. 

Du coté des commerçants qui ont envahi la chaussée et les trottoirs à nouveau, c’est une résistance. Bien que conscient de ce qu’ils seront à nouveau déguerpis, ils ne craignent plus. «Nous sommes déjà habitués à cette situation là. Ça ne nous dérange plus. C’est depuis qu’on nous dit qu’on va construire la route. La route là est où ?» s’interroge  maman Anne, vendeuse de vivres frais à l’entrée du marché Non glacé à Village.

Bien que réinstallé sur le trottoir, Justin Timpe,  vendeur de livre reconnait le caractère incivique de son activité. «Ce que nous faisons n’est pas bien mais on n’a pas le chois. J’ai une famille à nourrir, j’ai un loyer à payer ou voulez-vous que j’aille chercher de l’argent ?  En plus vous savez tous qu’il y a un problème d’emploi au Cameroun» ; argue-t-il comme pour se dédouaner, avant de reconnaitre que les  derniers casses orchestrés par la communauté urbaine de Douala lui ont couté beaucoup d’argent.  «J’ai perdu beaucoup de biens pendant les dernières casses » ; reconnait-t-il. Il promet du moins libéré le trottoir des le lancement des travaux qui sont imminent. «Avant le début des travaux, il faut que je pointe un peu. Si non, on ne va pas manger chez moi. Dès que les travaux commencent je quitte » rassure-t-il.

Parlant de ces travaux qui sont imminents, aucune date  précise du début effectif n’est encore avancée.  Ce que l’on sait c’est que, les travaux d’aménagement de l’accès Est de Douala ont été confiés à Razel, la filiale camerounaise du groupe Fayart. L’entreprise française a 30 mois pour exécuter ces travaux évalués à un peu plus de 39 milliards Fcfa. Ces travaux consistent concrètement en la construction d’une chaussée à six voies, à partir du lieu dit marché des Fleurs jusqu’au pont sur la Dibamba.


Hervé Villard Njiélé

 

 

 

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