Etablissement des CNI :Quand la gratuité attire le monde
Quand la gratuité attire le monde
Les citoyens de la ville de Douala ont pris d’assaut les commissariats depuis quelques jours, question d’établir cette pièce officielle indispensable pour leur sécurité.
Suzanne Essebe est débordante de joie. Elle vient de se faire établir la carte d’identité nationale qu’elle rêvait toujours d’avoir. Tenant en main son récépissé, elle le brandit comme un trophée de guerre. Car, c’est pour la première fois. Rencontrée à la police judiciaire de Bonanjo mercredi 1er juin 2011, elle ne cache pas sa satisfaction. «Je suis très contente d’avoir établi ma carte d’identité » affirme-t-elle. Au sujet des dépenses consenties, elle affirme que c’est gratuit. «Je n’ai rien payé. En dehors des dépenses faites pour certifier la photocopie de l’acte de naissance, je n’ai plus rien payé au service d’identification. » Précise-t-elle.
Jeanne P par contre, est anxieuse. Elle n’est pas sûre d’établir sa carte d’identité nationale ce jour. Au milieu d’une file interminable de personnes, qui attendent devant le service d’identification de la police judiciaire de Bonanjo, elle désespère déjà. « C’est depuis le matin que je suis là. J’ai trouvé beaucoup d’autres personnes ici. J’espère tout simplement que je vais établir ma carte d’identité nationale aujourd’hui. » Livre-t-elle. Tenant en main une chemise contenant son acte de naissance et le certificat de nationalité, elle ne perd pas espoir.
A l’intérieur du service d’identification, les agents en poste sont absorbés par le travail. Pas de moment de répit. Ils remplissent les dossiers d’identification d’une dizaine de candidats. «Ici la gratuité de l’établissement de la carte d’identité est une effectivité et on sert par ordre d’arrivée » précise un agent visiblement concentré à remplir la pile de dossiers qu’il ya sur son bureau.
Au commissariat du 9ème arrondissement de Douala, une longue file de candidats au couloir attendent d’être filmer. Il ne manque que des photos sur leurs dossiers soigneusement remplis par les agents du service d’identification en poste. Dans ce bureau, l’organisation est remarquable. Tandis que l’agent qui reçoit les candidats remplit leur fiche d’identification, l’autre est à la toise pour mesurer la taille et le poids de ces derniers.
Le photographe, dans un bureau tout proche, fait des photos qui sont directement joint au dossier et déposés au bureau du chef de poste pour signature. Cette disposition confirme un officier «apporte la célérité dans le service ». Ici également, l’établissement de la carte est gratuit. D’ailleurs, un communiqué signé du commissaire Patrick Minya, informant le public de la gratuité de l’établissement et du retrait de la Cni, des cartes de séjour et de résidant est affiché sur le portail à l’entrée du bâtiment.
Au commissariat du 7ème arrondissement, l’ambiance est toute particulière. La bousculade observée dans d’autres commissariats de la ville est presqu’inexistante. Quelques personnes rencontrées se font servir paisiblement. Selon un officier « la situation vient de se décanter. Il fallait venir un peu plus tôt. Il n’y avait pas moyen de passer par ici, c’était saturé ici » Confie-t-elle. Dans le bureau du chef de poste visiblement imperturbable, ne résonnent que les bruits du cachet qu’il appose sur les dossiers d’identification classer par pile devant lui. « C’est depuis sept jours que les Cni sont établis gratuitement. Et par jours, plus d’une centaine de cartes sont établis » affirme-t-il.
Au commissariat du 10ème arrondissement, les fiches d’établissement des cartes sont finies. Nous confirme le chef du service d’identification. Tous les candidats qui arrivent sont renvoyer dans d’autres commissariats ou sont conviés vendredi (ce jour). Car, explique l’officier de police en service dans ce bureau, «les fiches arriveront probablement ce jour » précise-t-elle.
Mais, bien avant ce désagrément, le commissariat avait accueilli de nombreux jeunes. Plus de deux cent cartes d’identités ont d’ailleurs été établis ce jour. L’établissement gratuit des Cni ayant débuté le 24 mai 2011 dans ce commissariat, près de deux cent cartes sont établies en moyenne par jour. Nous dit-on. Pour faciliter la tâche aux usagers, un communiqué précisant les documents à fournir pour établir la carte d’identité nationale est affiché à l’entrée.
Selon ce communiqué, pour établir la Cni, les nouvelles personnes doivent fournir ; une copie conforme certifiée de l’acte de naissance, un certificat de nationalité signé par le président de tribunal de 1ère instance, une pièce justificative de la profession, une copie d’acte de mariage pour les mariés. En cas de péremption, l’usager doit présenter la carte périmée, le justificatif de profession et la copie d’acte de mariage. Et en cas de vol, fournir la déclaration de perte ou de vol signé par une autorité habileté.
La délivrance des cartes nationales d’identités gratuites tel que décrété par le président de la république est une effectivité à Douala. Beaucoup de citoyens en ont d’ailleurs bénéficié.
Hervé Villard Njiélé.