Minrex:Que peut Pierre Moukoko Mbonjo ?
Que peut Pierre Moukoko Mbonjo ?
L’ancien ministre de la Communication Pierre Moukoko Mbonjo franchit un grand pas dans un univers délicat et où des difficultés abondent.
Pierre Moukoko Mbonjo saura-t-il relever les défis du gouvernement dit « des grandes réalisations » dans le domaine des Relations extérieures ? Né le 25 juillet 1954, Pierre Moukoko Mbonjo qui vient d’être nommé ministre des Relations extérieures, est enseignant permanent à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (Iric) depuis 25 ans. II a été autrefois ministre de la communication. Précisément du 8 décembre 2004 au 22 septembre 2006. C’est son retour au gouvernement. Dans un département ministériel fort délicat. Ancien du courrier présidentiel et ancien conseiller technique à la présidence de la République, Pierre Moukoko Mbonjo a travaillé aux côtés de Sadou Hayatou, alors Premier ministre du 26 avril 1991 au 09 avril 1992
Pierre Moukoko Mbonjo fut alors Conseiller spécial et porte-parole du gouvernement. Un rôle délicat pendant les années de braise. Période au cours de laquelle le ministre de la Communication de l'époque, Augustin Kontchou Kouomegni s’était autoproclamé porte- parole du gouvernement. Un conflit opposa les deux portes parole du gouvernement. Pierre Moukoko Mbonjo reviendra dans les services du premier ministre occuper en septembre 1996 les fonctions de Directeur du cabinet. Pierre Moukoko Mbonjo est-il pour autant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? Est-il la personne la mieux placée pour améliorer l’image du Cameroun à l’extérieur au lendemain de la dernière élection présidentielle ? Un ancien ambassadeur chevronné ne pouvait-il pas occuper efficacement cette fonction ou un enseignant d’universités à l’image moins controversée et la réputation bien établie et moins sulfureuse?
Image controversée dans la presse
Comme ministre de la Communication, il échoua dans sa tentative de faire modifier, dans un sens éminemment répressif, la loi portant liberté de communication sociale. Ce fut lors d’une session parlementaire. Le ministre Moukoko Mbonjo fut surpris de constater qu’il était seul à parler et à s’entendre parler. Les députés, y compris ceux du Rdpc, ne voulaient pas entendre ses propositions de retour de la censure dans la presse et l’idée d’une possibilité de suspensions des journalistes. Le feuilleton des « homosexuels de la République » - « Le journalisme des listes » - qui a secoué le pays sous le règne communicationnel du Pr. Pierre Moukoko Mbonjo est loin d’être oublié.
Mais il est aussi cet ancien musicien et auteur du célèbre titre à succès «cousin Nyamsi». Pierre Moukoko Mbonjo alias Peter Moukoko aurait été durant sa carrière musicale un artiste critique vis-à-vis du pouvoir et de ses élites. Devenu ministre, il aurait, selon certaines sources, entrepris d’effacer ce passé en cherchant à faire disparaître toute trace de ses disques là où il pouvait, notamment chez les vieux disquaires. Pierre Moukoko Mbonjo alias Peter Moukoko est auteur de trois 33 tours et d’un 45 tour. Les titres à succès «Cousin Nyamsi», «Ghislaine » ou «A Massa Ebolo» ont marqué les mélomanes.
Beaucoup se demandent encore quel haut fait peut être retenu du passage du successeur du Pr. Jacques Fame Ndongo au ministère de la Communication. Le Pr. Pierre Moukoko Mbondjo n’aurait pas laissé que de beaux souvenirs à ce ministère réputé regorgé de grands enseignants des facultés et de grandes écoles. Comme ses prédécesseurs, le Pr. Moukoko avait effectué des tournées dans les différentes rédactions des journaux et médias audiovisuels nationaux pour toucher du doigt la réalité des conditions de travail et de vie des journalistes au Cameroun. Il avait promis à chaque étape d’apporter une certaine aide aux professionnels de la profession. L’aide a été longuement attendue. Les problèmes de la carte de presse et de l’aide publique avaient continué à se poser avec acuité. Sans oublier la question de l’attribution des licences pour les exploitants des radios et télévisions dont les dossiers de demandes de licences ont orné des bureaux et tiroirs du ministère de la Communication.
Selon certains des experts et professionnels, Pierre Moukoko Mbonjo aurait quitté le Mincom sans véritablement comprendre les problèmes de la presse au Cameroun. Il a laissé des problèmes de fond à son successeur, son « frère Nkamois » le Pr. Ebenezer NJoh Mouelle. Lors de la cérémonie d’installation d’Ebenezer Njoh Mouelle, on se rappelle que Pierre Moukoko Mbonjo avait rappelé, sourires aux lèvres, comment il avait appris qu’il n’était plus ministre de la Communication, alors qu’il présidait une réunion de concertation et de sortie de crise à la Crtv à l’issue de laquelle il avait, en tant que président du Conseil d’administration, donné des directives aux principaux responsables.
Philosophe devenu politicien, Ebenezer Njoh Mouelle, avait promis de faire une chose apparemment banale, mais importante : « Je vais dialoguer avec tout le monde, mais dans l’ordre… », avait-il indiqué. L’idée d’Ebenezer Njoh Mouelle était de continuer à améliorer l’image du Cameroun, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ecrivain et philosophe, l’auteur de « De la médiocrité à l’excellence » avait finalement débloqué certains dossiers bloqués sous le règne de Pierre Moukoko Mbonjo, son prédécesseur.
Riche expérience des ministres délégués
A propos des démentis sur des informations diffusées par les radios internationales et chaînes de télévisions étrangères, l’ancien chanteur et ancien ministre de la Communication ne fit pas mieux que le Pr. Augustin Kontchou Kouomegni allias « zéro mort », qui fut lui aussi ministre de la Communication, puis ministre d’Etat chargé de la Communication, avant de devenir ministre d’Etat chargé des Relations Extérieures. Pierre Moukoko Mbonjo ne fit pas mieux non plus que le fils de la Mvila Fame Ndongo alias « la créature de Paul Biya ». Au niveau du Rdpc, le parti au pouvoir, Pierre Moukoko Mbonjo est secrétaire adjoint à la Communication tandis que Jacques Fame Ndongo est secrétaire à la Communication.
Pierre Moukoko Mbonjo devra désormais travailler en étroite collaboration avec Joseph Dion Ngute qui est, depuis le 7 décembre 1997, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la Coopération avec le Commonwealth. Ainsi qu’avec Adoum Gargoum, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé des relations avec le monde islamique, depuis le 7 décembre 1997 également. Ils ont accumulé suffisamment d’expérience pour être des proches collaborateurs et conseillers avisés du nouveau ministre des Relations extérieures. Joseph Dion Ngute est par ailleurs secrétaire adjoint aux affaires économiques, sociales et à l’emploi dans le Rdpc.
Edmond Kamguia K.