Prison Centrale de New Bell: Le taux de surpopulation évalué à 380 %
Le constat a été fait par la commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (Cndhl) qui a séjourné pendant deux jours à la prison Centrale de Douala
D’une capacité d’accueil de 800 places, la prison centrale de New Bell compte environs 3000 détenus, soit un taux de surpopulation de 380%. L’état des lieux de cette prison vient ainsi d’être présenté par la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl). Après plusieurs journées passées au sein de ce pénitencier situé dans l’arrondissement de Douala 2ème. Cette organisation non gouvernementale qui lutte au quotidien pour la défense des droits de l’homme et pour le respect des valeurs humaines a pareillement constaté que les prisonniers vivaient dans des conditions très précaires. Car, «les structures et les cellules sont vétustes et étroites, les conditions d’ d’hygiène et de salubrité reste problématiques surtout au niveau de l’évacuation des eaux souillées. Plus de la moitié des détenus ne sont pas logés dans les cellules et dorment à même le sol dans la cour », nous rapportent les responsables de cette organisation.
Cette situation contribue a rendre infernal le séjour des pensionnaires de cette prison. Et d’avantage ceux de la prison mineurs. « Pendant notre échange avec les 23 prisonniers mineurs, ils nous ont expliqué qu’ils ont des problèmes de peaux généralisés. Des démangeaisons qui attaquent même leur partie génitale .Les soins de santé sont chèrs en prison. Ainsi, chacun y va de soi. Certains détenus expliquent même que pour se faire placer une perfusion à l’infirmerie, il faut débourser en moyenne 6.000Fcfa pour une maladie comme le paludisme», déclare Dr Cheumeta Divine, le président de Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (Cndhl)
Au cours de cette conférence de presse le président de cette institution est également revenu sur les problèmes liés à l’information en milieu carcéral.Dr Cheumeta Divine déclare que la plupart des détenus ne sont pas renseignés sur l’évolution de leurs procédures devant les juridictions. En outre, il dénonce l’attitude de certains avocats qui ne communiquent pas suffisamment avec leur client.
Autre problèmes majeur souligné par cette organisation c’est celui de la prise en charge sanitaire des prisonniers. Plusieurs d’entre eux ne bénéficient pas de ces soins faute de moyens. Car, les soins de santé sont excessivement chers dans ce milieu. D’après les responsables du Cndhl qui rapportent les déclarations des prisonniers, une perfusion pour soigner le paludisme couterait près de 6000 fcfa. L’infirmerie de la prison est assez exiguë pour contenir tous les malades. Car, ne contient que 10 lits seulement. Celui-ci ne comptent que deux médecins et dix infirmières environ pour près de 3000 détenus. Ce qui rend la situation critique. La pharmacie également souffre d’un problème d’achalandage. En plus de la carence en médicament, le Cndhl dénoncent les conditions de conservation qui ne respectent pas le standard requis.
Pour améliorer cet état de chose, le Cndhl recommande la construction urgente de la nouvelle prison de Douala. «Car, seul cela pourra permettre de lutter contre la promiscuité ambiante et les différents problèmes que connait la prison de New-bell ».
Hervé Villard Njiélé