Prolongement du Boulevard de la république: Plus de 300 maisons déjà détruites
Le respect de la date du lancement des travaux à l’origine de ce comportement des populations du quartier Bépanda qui ont détruites elles même leurs maisons.
Des maisons sans toitures, sans portes ni fenêtres, des maisons à moitié cassées, des morceaux de parpaings éparpillés en désordre sur le sol. Des vieux vêtements et autres objets jetés ça et là. Voilà l’image qui s’offre à tous ceux qui passent par le quartier Bépanda et plus précisément au lieu dit «Pont Bonabassem». Les salons de coiffure et de couture, les débits de boissons qu’il y’avaient à cet endroit ont été détruits de même que la compagnie d’assurance, la salle d’exposition des meubles et autres échoppes. Leurs promoteurs ont été contraints d’aller chercher fortune ailleurs. Ceci à cause des travaux du prolongement du boulevard de la république qui sont imminents. La majorité des habitants de ce quartier situé sur le site où doivent se dérouler les travaux, ont déjà quitté les lieux. Ils ont abandonné derrière eux, leurs maisons, leurs terrains et plein d’autres objets de valeurs. Des biens acquis depuis plusieurs dizaines d’années qui laissent cependant un sentiment de tristesse chez nombreux d’entre eux. «Je suis arrivé dans ce quartier depuis près de 1960. Il y’avait un véritable marécage ici. Il a fallu que l’on remblaye beaucoup pour construire ces maisons que vous voyez là. Aujourd’hui, on est en train de partir. On n’a pas le choix on va faire comment », déclare Mathias Mbemo, propriétaire d’une maison de quatre chambres, un salon, une cuisine et des douches détruite à moitié. Celui qui dit sauver certains de ces meubles avant le début des travaux, compte aller d’abord en location avant de trouver un nouveau terrain par la grâce de Dieu pour loger sa petite famille. Il a arraché portes, fenêtres, lattes, tôles et autres objets importants
Sur le site, d’autres habitants, marteaux, tenailles, arrache-clou, machettes, massettes et autres outils de destruction en main, s’emploient à démolir eux même leurs maisons. Ils y enlèvent quelques objets important qui pourront leur permettre de construire leur nouveau logis. Des tôles, des lattes, des planches, des portes des persiennes et autres objets n’échappent pas à leur vigilance. Ces derniers prennent sans rien laisser au passage. C’est à peine s’ils n’emportent pas les parpaings et autres débris. «On va commencer une nouvelle vie on ne sait où ? C’est pourquoi on est obligé de tout amener puisqu’ on ne sait pas ce dont on aura besoin à cet endroit là. Avec la pauvreté qu’il y a aux Cameroun, il est toujours préférable de garder certaines choses. Puisqu’on n’aura pas de l’argent pour les acheter si le besoin se pose », déclare un riverain tout en démolissant son domicile.
Certains parmi ces riverains, plus d’une centaine environ selon des informations, ont préféré partir un peu plus tôt pour ne pas retarder les travaux du prolongement du boulevard de la république annoncé depuis plusieurs années et donc la réalisation va permettre de réduire les embouteillages dans cette partie de la ville de Douala. «Je suis parti le samedi 7 décembre 2013. Nous avons été notifiés il y a près de trois mois que les travaux allaient commencer à partir du 2 décembre de cette année. Nous sommes partis parce que c’est pour une bonne cause. La route qui va passer va aider tout le monde» déclare Valentin Forbanyong, un habitant de Bépanda.
Les populations attendent les jalons
A coté de près de trois cent maisons déjà détruites, d’autres y sont encore dans leur état. Et les habitants aussi. Ces derniers n’ont pas suivi le mouvement engagé par leurs voisins. Ils attendent encore sur place en espérant que les démolitions ne commenceront pas de sitôt. Comme raison évoquer pour leur attitude, ils disent attendre la communauté urbaine. «Nous avons demandé à la communauté Urbaine de Douala de nous laisser partir en fin d’année puisque nombreux d’entre nous ne savent pas encore où aller. Jusqu’à présent, on n’a pas encore eu de réponse, la communauté urbaine a dit qu’elle a compris. On attend » déclare jean Bernard Voufo Nguekeng un riverain qui déclare avoir perdu deux maisons dans cette zone. A coté des riverains qui sont encore sur le site, beaucoup d’entre eux déclare n’avoir pas été identifié et indemnisé. Il dise attendre la pose des jalons pour partir définitivement.
Hervé Villard Njiélé.