Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Hervé Villard Njiélé

Promotion du bilinguisme: Il faut repenser la politique

7 Février 2014, 12:25pm

Publié par Hervé Villard

 

 L’insuffisance de la politique de promotion de ce nouveau système à l’origine de l’absence des résultats escomptés attendus après plus d’une cinquantaine d’année.

 

 

 

La douzième semaine  nationale du bilinguisme au Cameroun  vient d’être lancée dans la capitale économique du Cameroun.   C’est l’école publique d’Akwa qui a servi  de cadre au lancement de cette autre semaine nationale qui se célèbre cette année 2014 sous le thème «Bilinguisme, un atout pour un Cameroun émergent ».  Au delà de l’aspect folklorique de l’évènement qui, rassemble chaque année des experts  en langue et  des inspecteurs pédagogiques, il y a lieu de constater que la mayonnaise  ne prend pas encore.  Des millions de camerounais   parmi lesquels les ministres  d’État et des directeurs généraux  ne parlent pas toujours les deux langues. Quand même ils leurs arrivent de parler, ces  derniers s’expriment pour la plupart en pidgin ou se font moins audibles.  Plusieurs  d’entre eux préfèrent  tout simplement décliner l’offre. Ceci à cause de l’insuffisance de la  politique de promotion du bilinguisme mise sur pied par l’État du Cameroun.

En effet,   l’État du Cameroun dans son élan de promotion de ce système a créé des lycées bilingues sur l’ensemble du territoire national. L’État a ordonné l’enseignement de l’anglais  et du français depuis la classe de la maternelle. Il a ordonné la création des sessions anglophones et francophones dans les écoles primaires. Pour promouvoir le bilinguisme il a pareillement mis sur pied le Bepc. Seulement, si ces multiples actions sont à apprécier, il faut  tout de même noter que cela ne porte  pas encore des fruits. 

Selon les inspecteurs nationaux, il y a un déficit criard des enseignants de langues (française et anglaise) dans nos différents écoles et lycées. Dans les lycées techniques et collèges, C’est encore plus grave. Des élèves terminent le cycle secondaire  en comptant le nombre de fois qu’ils ont fait le cours d’anglais. Ce qui plombe l’élan mis sur pied. Il faudrait donc former autant d’enseignants pour combler le déficit souligné.

Autre chose  non moins important à souligner, c’est l’abandon des fonctionnaires de l’État et des camerounais ayant embrassé la vie active.  Dans sa politique de promotion du bilinguisme l’État du Cameroun a d’avantage penser aux jeunes, écoliers élèves et étudiants.  Il a carrément mis de coté  les fonctionnaires,  les camerounais qui sont dans la vie actives et qui ne vont plus à l’école ni  à l’université. Ceux-ci sont abandonnés à eux même alors qu’ils, œuvrent au quotidien pour l’émergence du Cameroun. Aucune politique n’est pensée dans ce sens là.  Si on admet que  des centres linguistiques pilotes ont été créés pour cette cause là, on va pareillement constater que ces centres pilotes ne sont pas créés dans tout le territoire national. Et en plus, les cours de formation sont  chers et ne sont pas au niveau de vie des camerounais moyens. Il faut débourser  en moyenne 100 à 120 000fcfa  pour prendre part à une formation trimestrielle dans un centre linguistique.

Entre autre choses observée, on note pareillement le manque d’appui  de l’État aux structures de formation linguistique.   La plupart des centres linguistiques existants au Cameroun sont privées .Ils ne bénéficient d’aucun appui de l’État.  D’où la cherté des coûts de formation. Un tour au « British Language Institute », où au  «American Language»  et autres centres laisse percevoir le coût important de la formation. Hors si l’Etat appuyait financièrement ces structures comme c’est souvent le cas des structures de formation professionnelle, peut être que tous les Camerounais rentreraient se recycler. Ne faut-il pas dans le même élan, instituer  une journée hebdomadaire nationale de bilinguisme ou muter  dans les zones anglophones et francophones de façon permanente des cadres de la république pour faciliter le brassage des cultures. Tout compte fait, l’État a encore beaucoup de chose à faire pour que le bilinguisme passe de l’étape de discours au factuel.

 

Hervé Villard Njiélé 

 

Commenter cet article