Résultat de la présidentielle 2011: Un non évènement à Douala
Les bars dancing, les ventes à emporter et les différents points chauds de la capitale économique du Cameroun ont été délaissés durant la promulgation des résultats des élections présidentielles diffusés en direct de la Crtv dans tous ces lieux.
Jusqu’à 19h 30 minutes vendredi dernier, quand nous quittions les différentes artères et les coins à forte concentration humaine de la ville de Douala que nous avons pris la peine de visiter, tout était calme. Les motos les taxis, circulaient sans problèmes. Les différents usagers de la ville vaquaient tranquillement à leurs occupations respectives. Dans les ventes à emporter, les restaurants, les snack-bars régnait une ambiance morose. Les consommateurs étaient presque absents. Ces derniers toujours présents dans les débits de boisson à des occasions similaires, se comptaient au bout des doigts d’une main. Chose curieuse, les commentaires et discussions faits en ces endroits n’avaient rien à voir avec les résultats des élections présidentielles qui sont publiés en direct de la chaine de la télévision nationale (Crtv) que le maitre des lieux a pris la peine d’allumer. Selon un consommateur rencontré dans une buvette à l’Axe lourd Village, l’absence de l’affluence dans les points chauds de la ville se justifie par le fait que les résultats sont d’avance connue. « C’est Paul Biya qui est président. Tu croyais que c’est qui ? Il n’y a pas de surprise. Ça ne sert donc à rien d’aller s’asseoir et perdre assez de temps qu’on a d’ailleurs pas » déclare avec un courroux un autre consommateur assis au bout d’une autre table.
A la rue de la joie à Deido, l’ambiance est la même. Les ventes à emporter ouvertes sont désertes. Les « barmen » presque esseulés regardent la télévision. Quelques clients assis à une table dégustent tranquillement leur boisson.
A la question de savoir si la proclamation des résultats des élections présidentielles ne les intéressaient pas, l’un d’entre eux répond : « ça nous sert à quoi ? C’est ça qui va payer la bière que je bois là » gueule-t-il en repoussant le reporter.
A la Rue Pau à Akwa, au boulevard Ahmadou Ahidjoet a Carrefour Idéal du même quartier, les gargotes sont désertes malgré carrefour la promulgation des résultats. Les commerçants sont plus concentrés à vendre leurs marchandises qu’à suivre les résultats à travers le petit écran situé pas loin. Rien à signaler de ce coté là. C’est à peine s’ils répondent aux questions du reporter. «Tu veux savoir quoi ? On t’a envoyé ? Tout le monde sait qui a gagné. Ce n’est plus important » déclare un commerçant.
Une psychose générale
Selon certaines personnes rencontrées ce jour là, l’absence observée dans les points chauds de la ville de Douala se justifie par une peur totale. « Les gens ont peur d’être violentées c’est pourquoi ils préfèrent se cacher chez eux. » affirme un homme qui a requiert l’anonymat. Selon ce dernier, les différents appels à manifestation lancées par certains responsables de l’opposition ont amené les différentes autorités administratives à prendre des mesures conséquentes. « Personnes ne veut payer les pots cassés au cas où ça dégénère. Personne ne veut qu’on lui tire dessus pour cette parodie d’élections qui ne lui apporte presque rien. » Explique –t-il. Et de poursuivre. « Il n’y a pas que les débits de boisson qui sont vides, les supermarchés le sont aussi. Tu n’a pas aussi constaté qu’il y a moins d’embouteillage en ville ? Chacun est chez lui avec sa petite famille »
Parlant de mesures prises par les autorités administratives pour parer à tout désordre après la promulgation des résultats des élections présidentielles, celles-ci varient en fonction des villes du pays. Si à Yaoundé et à Bafoussam comme l’ont confirmé les reporters de La Nouvelle Expression il y a un dispositif sécuritaire dissuasif, à Douala, Okalia Bilaï le préfet du Wouri a plutôt interdit toutes les réunions les manifestations publiques et rassemblements dans son département jusqu’au 3 novembre 2011.
Hervé Villard Njiélé