20 mai 2011:Le sdf interdit de défiler à Douala
Une banderole réclamant l’organisation des élections libres et transparentes au centre de cette décision des autorités administratives de la ville de Douala.
Les nombreuses personnes qui se sont déplacées pour la place de l’Udeac le 20 mai 2011 à Douala, pour vivre en direct le défilé marquant la célébration de la 37ème édition de la fête nationale de la réunification du Cameroun ont été désagréablement surpris de ne pas voir la parade du Sdf, premier parti politique d’opposition au Cameroun.
Pour cause, le parti de Ni John Fru Ndi à littéralement été bloqué lors de son passage par un escadron des forces de l’ordre constitué d’une patrouille mixte. Policiers anti émeutes, les éléments de la gendarmerie nationale et ceux du bataillon d’intervention rapide (Bir) ont formé un mur infranchissable devant les militants de ce parti, les empêchant ainsi de participer au défilé. Chaque mouvement des militants du sdf était contrôlé et surtout stoppé par ce mur des forces de l’ordre qui se mouvait en fonction des déplacements qu’effectuaient des militants du Social Democratic Front (SDF).
Une situation qui a occasionné une vive dispute entre les responsables du Sdf de la ville de Douala parmi lesquelles : l’honorable Jean Michel Nintcheu, député Sdf de la zone Wouri 3, Jean Robert Wafo, communicateur régional du Sdf dans le littoral, d’autres membres influents de ce parti et les forces de l’ordre.
Cet incident a notamment perturbé le déroulement du défilé pendant plus d’une demi –heure créant ainsi la colère des membres du parti de la balance qui voulait participer au défilé nationale.
Après moult explications et négociations, les deux parties n’ayant pas pu trouver un accord, les militants et les responsables de ce parti ont quitté les lieux en défilant en sens contraire.
Diviser en deux groupes, les militants ont quitté le défilé en chantant. Pendant que le 1er groupe remontait par l’axe qui va de la place de l’Udéac au « carrefour des fleurs », le second groupe lui, a fait le chemin inverse en passant par l’hôtel le Méridien. C’est au Carrefour mobile Bonakamouang que ces militants du social democratic front ont achevé leur défilé. Non sans exprimer leur mécontentement. « Ma déception est totale. Car nous constatons tout simplement que le président de la république est dictateur. » a affirmé un militant.
Pour un autre très prétentieux, cet acte des autorités est la preuve qu’ils craignent. Le Sdf « On est fier parce que les militants du Sdf ont influencé le gouverneur. Pour moi c’est une victoire » déclare –t-il.
La banderole à problème
Au centre de cet épineux problème qui a paralysé le défilé du 20 mai pendant plus d’une demi -heure à Douala, une banderole du sdf réclamant la suppression d’Elecam et l’organisation des élections libre et transparentes au Cameroun. Sur ladite banderole blanche d’environ sept mètres de long était marqué l’écrito suivant « Non à Elecam le SDF est pour des élections libres transparentes ». Les forces de l’ordre qui ont bloqué les militants du Sdf disent respecter la décision du gouverneur de la région du littoral Fai Yengo Francis.
Selon cette décision prise quelques jours avant le défilé par le gouverneur de la région du littoral, il était interdit aux partis politique de défiler avec des messages. Mesure que le Sdf selon les autorités a violée. Bien qu’ayant décidé de mettre de coté la banderole et d’accomplir comme le reste des militants des autres partis politiques leur devoir civique, les militants du sdf seront à nouveau interdits de participer au défilé. Ils seront sommés de se laisser fouiller. Chose que le député Nintcheu n’a pas apprécié. « Ces messieurs nous ont imposé une fouille au corps comme si nous entrions dans une zone sensible. Nous avons alors décidé que cela ne valait pas la peine et nous nous sommes retirés» affirme le député courroucé. Il s’est saisi de cette occasion pour tancer les autorités camerounaises en place : « Nous avons été interdit de défiler pour une affaire de banderole. Nous constatons que le pouvoir de Biya est devenu fébrile. Nous ne comprenons pas pourquoi ils nous ont empêchés de défiler. Et en plus, notre message n’avait rien de tendancieux ou de provocateur. Nous ne voyons pas en quoi ce message était plus provocateur que ces messages et encenseurs que brandissaient les militants du Rdpc. » Fustige-t-il.
Herve Villard Njiélé