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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Lutte contre la pollution: Les emballages plastiques biodégradables toujours indisponibles

20 Avril 2014, 17:18pm

Publié par Hervé Villard

Lutte contre la pollution: Les emballages plastiques biodégradables toujours indisponibles

A quatre jours de l’entrée en vigueur des arrêtés ministériels suspendant l’usage des emballages plastiques non biodégradables dans le triangle national, il n’y a pas encore des emballages de rechanges sur le marché.

Adeline Joëlle, une habitante du Quartier Bépanda est surprise ce dimanche après midi en se rendant à la poissonnerie Jally, située à l’entrée du marché New-Deido. Sa marchandise, trois kilos de poisson qu’elle vient d’acheter sont emballés dans de l’emballage plastique de couleur jaune. A la question de savoir pourquoi c’est dans ce style d’emballage qu’on la sert alors que c’est interdit, le responsable lui fait savoir qu’il n’a pas d’autres emballages que ceux là. «C’est avec ces plastiques que je vends », déclare-.Alex Sikam, gérant de ladite poissonnerie.

A la poissonnerie Congelcam située tout près, c’est le même scénario qui se vit. Les marchandises qui sont achetées sont emballées dans des emballages plastiques de couleur noir ou jaune. Ceci en fonction de la capacité. Jean pierre Meyongo, le chef d’agence déclare que c’est faute de mieux qu’ils continuent à utiliser ces emballages dans cette poissonnerie. « C’est ma hiérarchie qui s’occupe de l’achat des emballages. Nous continuons d’utiliser ces plastiques là parce qu’on n’a pas de choix. Des qu’il y aura les nouvelles emballages qui respectent les normes prescrites, on va les utiliser. On ne fait pas le bras de faire avec l’Etat», affirme ce dernier.

Comme ces deux poissonneries suscitées, c’est tous les commerçants de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun, qui utilisent au quotidien les emballages plastiques non biodégradables interdis par l’arrêté conjointement signé par le ministre de l’Environnement et de Protection de la nature et celui de l’Economie il y a quelques mois. Comme mobile de cette action qui contribue à polluer l’environnement et à salir la cité, ils déclarent que les nouveaux emballages recommandés ne sont pas disponibles. C’est pourquoi, ils se trouvent dans l’obligation d’utiliser ce qui est à leur porté. « On nous demande d’utiliser les emballages biodégradables. C’est une bonne chose sauf que moi qui vous parle, je n’ai pas encore vu ça sur le marché. Aucun de mes fournisseurs ne m’a encore présenté cela. Je doute même de l’application de cette mesure. Parce que, si jusqu’à présent on ne nous a pas présenté les nouveaux emballages c’est le 24 avril qu’on nous présentera, je doute fort. Mais si c’est disponible, je vais l’acheter », déclare avec étonnement Théophile Fodjo, propriétaire d’une alimentation au marché New-Deido. Son argument est partagé par Raoul Tchokolok qui pense qu’au jour d’aujourd’hui, on devait avoir ces emballages sur le marché pour faciliter la transition. «Quand une politique est bien pensée la transition est facile. Il n’y a pas d’emballages biodégradables sur le marché et on demande aux commerçants de les utiliser. On va les prendre où ? Est ce que d’ici le 24 avril ces emballages là seront disponibles ? Si tel est le cas ce sera une bonne chose. Mais, je doute fort.» S’interroge celui qui nous fait comprendre qu’il ne peut rien vendre sans emballages.

Dans les grandes surfaces, les pharmacies et les boulangeries de la ville de Douala, c’est le même constat, ces derniers déclarent utiliser ces emballages faute de mieux. «La date buttoir d’usage des plastiques d’emballages non biodégradables n’est pas encore arrivée. Certainement que le moment venu, nos responsables ferons ce qui est en leur possible pour respecter cette mesure. Mais en attendant, nous utilisons ce que nous avons », déclare les caissières des magasins Mahima et Arnaud.

Malgré l’indisponibilité des emballages plastiques biodégradables sur le marché, la mesure prise par les ministres de l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable et celui du Commerce reste d’actualité et entrera en vigueur à partir du 24 avril 2014. D’après, Hele Pierre qui a passé deux jours dans la ville de Douala pour sensibiliser les entreprises productrices de ces emballages et les habitants de la ville sur l’importance de cette décision gouvernementale, ceux qui ne s’accommoderont pas seront sanctionnés. Et, les sanctions vont des dommages à payer aux peines privatives de liberté.

Hervé Villard Njiélé

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