Circulation routière: L'Axe Douala-Bamenda se transforme en mourroir
Les gigantesques nids de poules et crevasses qui jonchent cette voie nationale N°5 sont à l’origine de la plupart des accidents meurtriers de la route qui surviennent ici.
L’accident de la circulation survenu sur la national n°5 dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 aout 2014 plus précisément à Kombé, une localité située à quelques encablures de la ville de Mbanga, a contribué à remettre au gout du jour le problème de délabrement avancée de cette voie nationale qui contient pourtant le péage de Mbanga, qui bat en termes de recettes, tous les péages de la république du Cameroun. D’après des témoignages concordants des riverains de Kombé témoins de ce drame qui a laissé sur le carreau 11 personnes et fait de nombreux blessés et ceux des chauffeurs des agences de voyage empruntant cette voie, les quatre grandes crevasses se trouvant sur le lieu de cet accident, sont les principales causes de l’hécatombe qui s’y est produit.
«Le conducteur du camion transportant des vivres frais a été surpris par les trous qu’ils y’avaient sur la chaussée. C’est en cherchant à les esquiver qu’il a perdu le contrôle de son véhicule et a heurté de plein fouet le bus de l’agence de Voyage Pacific qui venait en sens inverse», explique Etienne Dongmo, chauffeur à Trésor Voyage, une agence de voyage qui dessert Douala, Bamenda, Bafoussam Dschang, Mbouda depuis plus de 15ans.
D’après ce conducteur qui déclare maitriser aux moindre détails prêts, tous les obstacles qu’il y a sur la route Nationale N° 5, il y‘en a plusieurs. Parmi les plus dangereux, figurent, le mauvais état de la route. «Les trous qu’il y a sur la route sont nombreux. C’est difficile de les compter. On ne peut pas rouler sur un 1km sans rencontrer une crevasse. Ces trous sont tellement profond qu’ils causent des accidents sur la route » explique-t-il. Au sujet de ces crevasses qui précipitent les véhicules en brousse, il fait savoir que ces dernières contribuent pareillement à endommager les véhicules qui passent par là. «Vous ne pouvez pas passer un jour sans trouver une voiture garée le bord de la route parce qu’endommagée. Ces routes cassent les jantes brisent, les lames avant des voitures. Elles sont de véritables poisons pour les amortisseurs des voitures qui passent par là. Je ne suis jamais tombé dans ces trous parce que je les connais par cœur. Mais, mes collègues le font chaque fois», déclare Etienne Dongmo, tout en faisant savoir que Trésor Voyage qui l’emploi, a perdu ces deux dernières années trois véhicules. A savoir deux gros porteurs et un bus de 30 places.
L’étroitesse de la chaussée et son encombrement font parties des autres obstacles non moins négligeables qu’il y a sur cette voie. D’après les conducteurs qui parlent d’une seule voix, la route nationale N°5 est vraiment exigüe. Malgré les nombreux efforts qu’ils font pour réduire le rythme d’accident en étant prudent. Ils n’y parviennent pas toujours. Ils militent tous pour son élargissement. «Chaque fois qu’on croise un camion sur la route, on est obligé d’occuper même le trottoir pour le laisser passer. Ce qui n’est pas évident », déclarent-t-ils en chœur. Ces conducteurs dénoncent aussi, l’encombrement de la voie par des herbes et des arbres qui poussent au bord de la route. Cela réduit leur visibilité. «Il faut que l’on défriche les bordures de la route pour permettre aux conducteurs de bien voir. On roule presqu’à tâtons sans toutefois voir ce qu’il y a devant nous. Il y a quelques jours un arbre tombé sur la route a créé un accident de la circulation», déclare Abanda Manass, chauffeur à Général Express, une autre agence de voyage faisant la route de l’Ouest Cameroun.
L’absence de la matérialisation de la route à plusieurs endroits, l’absence des plaques de signalisation, les dos d’âne très élevés viennent noircir d’avantage le tableau déjà noir de cette voie qui dessert quatre régions du Cameroun. A savoir ; l’Ouest, le Nord- Ouest, l’Adamaoua, le Sud Ouest.
Pour limiter les accidents de la circulation sur cette route, les conducteurs proposent que l’ont fasse une réfection totale de la voie. Que l’on panse tous les trous qu’il y a sur la route, que l’on la matérialise et que l’on défriche toutes les herbes qui l’encombrent.
Hervé Villard Njiélé