Douala: Un brasier permanant
L’incendie qui a consumé une partie des bureaux de la communauté urbaine de Douala dans la nuit de lundi 6 avril 2015 vient nourrir les arguments de ceux qui déclarent au quotidien que la ville de Douala est un foyer d’incendie.
Le mercredi 12 février 2015 aux environs de 22h, les habitants du quartier Banen petit quartier situé non loin de l’agence Buca voyage à Mboppi s’apprêtaient tous à aller au lit, quand ils ont été alertés par un incendie mystérieux qui s’est déclaré chez l’un de leurs voisins. Durant cet incendie qui s’est déclaré à l’insu du père de la maison sylvain Atode, son épouse Régine, ses quatre filles et ses trois fils ont tous péri dans ces flammes dont l’origine reste toujours inconnue. Deux ans plus tôt, et plus précisément le 11 février 2011, c’est la famille Tchami Nya qui subissait le même sors. Dans la nuit de lundi 11 février 2013, au lieu dit carrefour Ypa, derrière l’université de Douala, les quatre enfants de cette famille dormaient, quand l’incendie s’est déclaré. Toutes les portes de la maison étant fermées, ils sont décédés étouffés calcinés les flammes.
Deux jours avant l’incendie de la communauté urbaine de Douala, le 4 avril 2015, c’est au marché Central de Douala que les flammes léchaient les contenus de deux boutiques.
Des exemples comme ceux que nous venons de citer sont légions. Ils ne se passent pas cinq mois sans qu’un incendie ne se soit déclaré dans la capitale économique du Cameroun. Si ce n’est au marché Mboppi, au marché de Bonamoussadi, au marché Dakar, au marché de Bonassama, pour ne citer que ceux-ci, c’est dans les maisons d’habitations et autres boutiques et échoppes des quartiers de la ville que ces incendies pullulent. Même les sapeurs pompiers véritables soldats du feu sont débordés par l’ampleur du travail qu’il y a à faire en matière d’extinction des incendies. Tellement ils sont nombreux qu’ils ne savent où intervenir. Les journalistes des différents médias basés à Douala sont aussi débordés. A force de rendre compte des différents incendies qu’il y a dans la ville, ils se sont fatigués. Et ont banalisé ce phénomène qui pourtant tue et détruit à son passage des biens des Camerounais déjà appauvris par la vie chère et par le chaumage ambiant.
Pour ces reporters qui se recrutent dans tous les médias de la capitale économique du Cameroun, à force de se produire presque tous les jours, l’incendie a fini par faire partie de leur quotidien. «Ça ne dit presque plus rien à personne. Les incendies ne deviennent désormais des informations que lorsqu’il y a des morts où des victimes et dégâts graves », reconnait Mathias Mouende, journaliste au quotidien Le Jour. Celui que les confrères appelaient à une époque «pyromane» pour son assiduité sur les lieux d’incendie, fait savoir que c’est l’ampleur des dégâts qui le pousse à écrire désormais sur l’incendie.
Même si au banc des accusés on trouve la négligence des populations, les constructions et installations électriques anarchiques, l’absence des bouches d’incendie, il est temps qu’une réelle politique de sensibilisation et de prévention des incendies dans la ville de Douala soit mise sur pied. Et que des décisions fortes soient prisent pour que cela soit respecté.
Hervé Villard Njiélé