Hommage: Victoire Sengue casse définitivement sa camera
La camerawoman de canal2 International a été inhumée à Dibombari son village natal ce samedi 9 mai 2015 en présence de ses amis et collègues.
Désolation, émotion stupeur, consternation. Ces mots sont assez insuffisants pour traduire l’ambiance qui a régné pendant la cérémonie d’inhumation de Victoire Sengue, la camerawoman de canal2 international, décédée des suites de longue maladie à l’hôpital Laquintinie de Douala. Pendant cette cérémonie qui a drainé plusieurs centaines de personnes à Dibombari, l’ambiance était lourde.
Car, ils venaient de se rendre compte du fait que Victoire Sengue les avait définitivement quittés et qu’ils ne la reverront plus jamais. Face à son corps inerte soigneusement rangé dans un cercueil. Nombreux d’entre ses collègues, ses frères, sœurs, amis et connaissances ont presque perdu la voie.
Seules des larmes qui dégoulinaient sans arrêt sur leur visage traduisaient à suffisance la douleur qui les rongeait. Certains incapables de maitriser la douleur, pleuraient à tue tête et perturbaient sans le vouloir le déroulement normal des obsèques très courus par les autorités administratifs et traditionnelles du département du Moungo,les hommes de médias et les jeunes de l’arrondissement de Dibombari avec leurs sanglots.
Elite de Dibombari
Pendant la série de témoignages qui a fait pleurer toute l’assistance, l’on a appris que Victoire Sengue était une élite de l’arrondissement de Dibombari qui aura pendant sa vie sur terre marqué tous les esprits par son travail son dynamisme et les nombreuses actions menées pour promouvoir son village Dibombari et tout cet arrondissement.«le conteste est pour moi non seulement triste mais, c’est un drame. Nous avons perdu à Dibombari quelqu’un qui sera difficile de remplacer. Je perds une fille qui a permis que l’on transmette à la télé et pour la première fois les images de Dibombari », déclare Nguime Ekollo le maire de l’arrondissement de Dibombari avec beaucoup de regret. Le père de la victime toujours affligé a reconnu que le décès de sa fille Victoire a été comme un coup de massue pour toute la famille.
Car, Sengue est morte à la fleur de l’âge comme sa feue maman. « Ma sœur est morte il y a une trentaine d’année en me laissant avec 5enfants dont Victoire l’ainé,âgée de 10 ans. Voilà que la mort vient de m’arracher ma Victoire. Les gens ont découvert Dibombari grâce au reportage de Sengue. Pour la mémoire de Sengue, continuez à penser à Dibombari » a témoigné son père. Son meilleure amie Lobe tout en sanglotant a eu de la peine a raconté tout ce qu’elle a partagé avec la désormais feue Victoire Sengue pendant 18 année d’amitié sincère et fidèle. Dans son témoignage, elle fait comprendre qu’elles étaient faites l’une pour l’autre.
Quant aux jeunes de l’association sportive de Dibombari, de la chorale et ceux des nombreuses associations dont elle était membre la défunte, Victoire Sengue était une fille dynamique et pleine d’esprit d’initiative. «Elle était une élite et un exemple pour tous les jeunes du village. Elle nous inspirait » ont-ils déclaré en chœur.
Biographie
Né en 1985 à Dibombari, Victoire Sengue a perdu très tôt sa mère à l’âge de 10ans. Avec l’apui de son oncle, elle s’est occupée de ses frères et sœurs. Elle arrête son éducation au secondaire et attaque la vie active. Amoureuse du football, elle joue pour le club de Dibombari. La naissance de son fils Cyrille met fin à sa carrière de footballeuse. Animée par le désir de réussir, Elle s’engage dans la médecine, la photographie et en fin le reportage vidéo qui lui ouvre les porte de Canal 2 International. Où, elle exerce jusqu’à son décès le 18 avril 2015.
Pendant ses obsèques, la polémique autour de son abandon sans soins à l’hôpital Laquintinie a été levée par le chef de famille, qui a déclaré que tous les moyens ont été engagés pour sauver la défunte mais, en vain. Les chefs Sawa ont également demandé aux responsables de Canal2 international de remplacer Victoire Sengue par une autre fille Sawa. Après son inhumation, le maire de Dibombari en guise d’hommage à cette brillante femme, a baptisé le foyer culturel de Dibombari, «salle Victoire Sengue».
Hervé Villard Njiélé