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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Enclavement: Barrombi Mboh coupé de la civilisation

4 Août 2016, 15:08pm

Publié par Hervé Villard

Enclavement: Barrombi Mboh coupé de la civilisation

Le manque de route et de voie de communication à l’origine du retard qu’accuse sur le plan du développement, cette presqu’ile situé dans l’arrondissement de Kumba département de la Meme

« Une  femme  a failli mourir  dans  notre village  l’an dernier. Elle a  commencé  le travail et  le village  était débordé par  sa situation.  Nous avons ramé comme on  a pu, pour  l’emmener à l’hôpital de Kumba. . Avant d’y arriver,  elle avait perdu  beaucoup de sang.  Elle et son  bébé ont été sauvés de justesse». Ce récit est de  Martin Esino, natif de Barombi  Mboh,  un petit village  situé au bord du lac Barombi , à quelques kilomètres de la  ville de Kumba.
Assis  sur  la pirogue qui  lui  permet de  faire traverser  tous  ceux  qui  rendent visite  à son  village, il raconte avec  beaucoup d’émotion  les difficultés que rencontrent au quotidien  les habitants de Barombi  Mboh.  Ramant tantôt à gauche tantôt à droite pour conduire en toute sécurité ses clients à bord,  il  ne lésine  pas  sur  les mots  pour  présenter  les difficultés, liées au sous développement de ce village abandonné de la région du Sud Ouest.
«Nous n’avons  pas de route,  pas d’électricité,  pas de centre de santé. Nous sommes abandonnés à nous même et  nous débrouillons  comme  nous  pouvons.  En dehors des  quelques  comprimés que nous  prenons le plus souvent pour  soigner  paludisme, plusieurs d’entre  nous  meurent avant d’arriver  à l’hôpital»,  poursuit-il avec  beaucoup d’émotion.
Meurtri  par cette misère qu’il côtoie au quotidien, Martin Esino   reconnait que  vivre à Barombi  Mboh relève d’un parcours de combattant. Pour  s’y rendre, il faudra d’abord  vaincre sa peur en traversant grâce à un  canoë à pagaie,  les 4km de  diamètres du  lac  Barombi  profond de près de 120 mètres et sans gilets de sauvetage.  Car, Ici, il n’ya  pas de route. La mobilité des  personnes et des biens est difficile et  n’est pas souvent sans conséquences. «Il est souvent pénible pour nous de transporter nos  marchandises au marché de Kumba. A plusieurs  reprises  nos provisions sont tombées dans  le lac. S’il y avait  la route dans  notre village on souffrirait  moins», pense Yenicas  Didacus Kfeban,  un natif de Barombi Mboh.
Comme les jeunes de  son âge et  la majeure partie des populations de Barombi Mboh, il est cultivateur de  cacao de légumes, de canne à sucre, d’igname, de banane  plantains et d’autres  tubercules. La pêche  fait aussi partie des occupations de  ce village  sevrer d’électricité depuis des décennies. «  Nous utilisons des groupes électrogènes ici pour alimenter  certaines maisons. Mais  le carburant est cher. On  ne peut  rien.  Les jeunes  à cause de cette situation sont obligés d’aller en ville », affirme Ndokpe Joseph Sangwa, chef traditionnelle du  village Barombi Mboh. « Nous  n’avons  que l’école primaire ici. Nous n’avons pas de centre de santé  pour  nous soigner. Nous sommes exposés à plusieurs maladies », ajoute le chef.
 Parlant de maladies, il faut dire que  les populations de Barombi Mboh  sont constamment malades de paludisme. D’après  le professeur Tchuem Tchuente, secrétaire générale du  programme de lutte  contre  la schistosomiase et  les helminthiases intestinales,  les populations  de Barombi Mboh  ont aussi souffert de la Bilharziose et en sont encore exposés. Car, même si le taux de prévalence a drastiquement baissé passant ainsi de plus de 80% à 3% à nos  jours, il faudra surveiller  la zone  sensibiliser   les populations pour  limiter  la réinfections des populations.
Hervé Villard Njiélé
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