Journaliste et chroniqueur à radio Balafon, Roland Tsapi réagit au réaménagement du gouvernement fait le 4 janvier 2018 par le président de la République Paul Biya. Dans une interview accordée à votre blog, il ne manque pas d’évoquer la nomination de Me Jean de Dieu Momo.
Je ne suis pas déçu. Pour ceux qui connaissent le président Paul Biya, et son inertie ses techniques et se s méthodes anti démocratiques, qui n’ont rien à voir avec le peuple. Mais avec la consolidation de la mal gouvernance, ceux-là ne sont pas surpris. Voyez-vous au moment où on attend la formation d’un gouvernement, il sort avec un réaménagement. Dans ce réaménagement, il fait l’apologie du mal. Puisque depuis l’organisation de l’élection présidentielle le 7 octobre 2018, les auteurs d’un certains nombre de scandales qui traversent le pays ont été identifiés par les medias et par eux mêmes. L’opinion attendait à ce que le président de la République prenne acte de cet état de chose et agisse en conséquence en formant un gouvernement qui a un ancrage social et qui pense au développement de la société. Mais là n’est pas le cas.
Au contraire, j’ai l’impression que pour Paul Biya ne comptent que sur ceux qui ont été vomis par le peuple. Regarder son premier ministre. Son domicile a été deux jours avant sa nomination incendiée. Les populations de son village estiment qu’il fait partie des personnes qui profitent de ce gouvernement et qui a pactisé avec le gouvernement de Yaoundé pour qu’on les maltraite. Voilà le genre de personne que Paul Biya nomme Premier ministre. Un Premier Ministre déclaré persona non gratta dans son village. Encore que même celui que Dion Ngute remplace avait les mêmes problèmes. La preuve pendant les élections du 7 octobre 2018, il était inscrit dans son village Okou mais pour des raisons sécuritaires, c’est finalement Bamenda qu’il a voté. C’est quand la population n’en veut pas que Paul Biya lui veut. On a pareillement vu dans la suite de son gouvernement, il a pareillement promu certaines ministres. Vous vous souvenez qu’il ya eu ce scandale autour de la construction des chantiers de la Can 2019 retirée au Cameroun. La passation des marchés de plus de dix milliards de francs cfa par gré à gré, des malversations multiformes qui avait un rattachement au niveau du secrétariat général de la Présidence de la République notamment par Ferdinand Ngo Ngo, au lieu de se pencher sur ce dossier en suspendant Ferdinand Ngongo. Il l’a plutôt conforté à son poste avec comme prime une promotion au rang de ministre d’Etat. Pareil pour le ministre des Enseignements supérieurs Jacques Fame Ndongo qui s’est révélé avec le scandale des ordinateurs qui n’était que des tablettes et qui ont été facturé à l’Etat à plus de 300.000 fcfca alors que des études montrent que cela coute à peine 30.000 fcfa l’unité sorti d’usine. Mais, malgré cela, il a été consolidé à son poste avec une prime. On peut également parler d’Atanga Ndi maintenu à son poste malgré le scandale des faux observateurs internationaux, on peut parler aussi d’Issa Tchiroma maintenu au gouvernement malgré ses contredits et mensonges. Finalement, c’est un gouvernement qui vient consolider ce que le peuple ne veut pas. Avec cela on se demande si le chef l’Eta en constituant les membres du gouvernement a en ligne de mire le bien être de la population? Je ne pense pas. Ce réaménagement au-delà d’une simple récompense permet de comprendre que Paul Biya aime particulièrement ceux qui travaillent mal. C’est la preuve que Paul Biya est fatigué et qu’il n’a plus de vision. Lui il prend les mêmes pour faire la même chose si non pire.
Que pensez-vous de la nomination de Jean de Dieu Momo?
Parlant de la nomination de Me Momo Jean de Dieu, il faut dire que voilà une autre récompense ubuesque. Qui vient conforter l’idée que nous sommes sur une vaste scène de théâtre où ce sont les plus comiques qui sont récompensés. Voilà un homme qui a été virulent avec pouvoir qui à un moment donné s’est retourné d’une manière incompréhensible et a commencé à écumer les plateaux de télévision pour dire que Paul Biya était le meilleur risque. Ce monsieur a dit à la télévision qu’il voulait occuper même un poste de «ministrions» dans ce pays. Et c’est lui que l’on vient nommer. C’est dommage pour la construction d’une société adossé sur des valeurs, des modèles, des leaders. Et des valeurs qui peuvent durer. Si on ne peut plus avoir des leaders d’oppositions capables d’assumer leur position de bout en bout on comprend que nous sommes mal partis. Jean de Dieu Momo aujourd’hui tout le monde le sais est un anti modèle.
Hervé Villard Njiélé