Soupçon de corruption: Le président de la Caf dans les salles draps
De passage dans la capitale française où il devait assister à l’assemblée générale extraordinaire de la Fifa ayant abouti à la réélection de son président exécutif, Ahmad Ahmad a été interpellé par les autorités judiciaires française
Sale temps pour Ahmad Ahmad le président de la Confédération africaine de football. C’est du moins ce que l’on peut dire au regard des turpitudes que vit le président de la Caf depuis quelques jours.
A deux semaines du coup d’envoi de la plus prestigieuse des compétitions africaines, la coupe d’Afrique des nations donc le glissement de date l’a obligée à se tenir plutôt en Egypte et non au Cameroun comme préalablement annoncé du 16 au 27 juillet 2019 prochain, le président de la Confédération africaine de football (CAF) était obligé de s’expliquer devant les autorités judiciaires français hier jeudi 6 juin 2019.
Selon les confrères de jeune Afrique qui semblent mieux maitriser le sujet, Ahmad Ahmad a été interpellé jeudi matin vers 8h30 à l’hôtel de Berri, à Paris, et a été entendu par les services de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff). Comme raison de cette interpellation précise Jeune Afrique, il serait reproché au président de la caf d’avoir rompu de manière unilatérale un contrat avec l’équipementier allemand Puma pour s’engager avec la société Tactical Steel, basée à La Seyne-sur-Mer. Une signature de contrat qui, selon l’ex-secrétaire général de l’instance continentale Amr Fahmy, aurait été favorisée par la proximité entre Ahmad Ahmad et un des dirigeants de l’entreprise française, et dont le surcoût atteindrait 830 000 dollars (739 000 euros). « Toutes les décisions ont été prises de manière collégiale » et « transparente », s’était défendu en mi-avril le patron du foot africain. D’après les informations, l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) voulaient tout simplement entendre le Malgache Ahmad Ahmad sur ce sujet.
Même si ses proches déclarent qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter et que ce n’était qu’un contrôle de routine, il se susurre que le président de la Caf aurait perçu beaucoup d’argent dans la signature d’un nouveau contrat avec le nouvel équipementier de la Caf. Il se dit que Le Malgache aurait notamment forcé la CAF à acheter des vêtements de sport en passant par une société française plutôt que directement auprès des fabricants, et à des prix gonflés. Des soupçons de harcèlement sexuel pèseraient également contre le patron du foot africain apprend-on. «Effectivement l’interpellation a eu lieu. A ce stade, la Caf attend de savoir exactement pour quel dossier Ahmad a été interpellé. Son avocat est avec lui. Nous sommes en train de suivre la situation», a précisé Constant Omari vice président de la CAF et membre du conseil de la Fifa au journal l’Equipe
Dans un communiqué rendu publique sur sa page, la Fédération international of football association confirme l’interpellation du président de la Caf. Il prend acte et dit ne pas en savoir d’avantage sur le sujet. «La FIFA prend note des évènements présumés concernant M. Ahmad, qui est interrogé par les autorités françaises pour des allégations liées à son mandat de président de la CAF. Mais la fédération internationale ne connaît pas les détails de cette enquête, n’est pas en mesure de commenter et demande aux autorités françaises toute information qui pourrait intéresser son comité d’éthique », précise ce communiqué. Il faut dire qu’Ahmad était présent à Paris dans le cadre du congrès électif de la FIFA, qui s’est tenu dans la capitale française mercredi et a reconduit Gianni Infantino dans ses fonctions de président.
Le mois dernier, le comité d'éthique de la Fifa avait été saisi par le secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy, sur des soupçons de corruption et de harcèlement sexuel à l'encontre d'Ahmad Ahmad. Dans la foulée, le secrétaire général avait été limogé.
L’interpellation du président de la caf intervient quelques heures après que la Confédération africaine de football (CAF) a décidé de faire rejouer la finale de la Ligue des champions entre l’Espérance de Tunis et le WAC de Casablanca. Le match retour avait été interrompu vendredi 31 mai à cause d’une défaillance du vidéo-arbitrage. Les Marocains avaient quitté le terrain et refusé de reprendre la partie. Au moment où nous allions sous presse, le président de la Caf était encore en train d’être auditionné. Nous y reviendrons.
Hervé Villard Njiélé
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