Cinéma: TA'A FOTSO rafle déjà des prix
Le documentaire de 14 minutes qui raconte la trame de vie d’un aveugle débrouillard vivant dans la ville de Bandjoun au Cameroun a déjà remporté plusieurs prix depuis sa sortie.
Stéphane Noumo ne s’attendait pas au succès aussi rapide de son premier essai dans le film documentaire. Le présentateur de l’émission à succès « ON7 » est encore surpris de ce succès que connait TA'A FOTSO depuis sa réalisation. Un succès qui émeut ce présentateur TV devenu réalisateur de film et l’encourage à poursuivre sur cette voie.
Selon des informations le documentaire tourné à Bandjoun dans l'arrondissement de Demdeng en Janvier 2023 pour le format 14 minutes, et en août 2023 pour le format de 26 minutes a raflé en moyenne huit prix depuis sa sortie. Le chef d’œuvre qui présente la trame de vie de Victor Fotso un chef de famille aveugle depuis plusieurs années et qui poursuit malgré tous ses activités champêtres et commerciales a reçu le prix de meilleur documentaire court international au Festival international du film de Bretagne en 2023, le prix de meilleur documentaire court au 11eme studio City international Film Festival à Hollywood, Californie aux USA le 7 septembre 2023, et le prix de meilleur documentaire court au 16eme édition du festival Handifilm en décembre 2023 au Maroc.
TA'A FOTSO, a pareillement reçu la mention spéciale au Silicon Valley African Film Festival en octobre 2023, Il a également eu ce certificat par le gouvernement Américain de par l'engagement du film sur le plan social Lors du festival Silicon Valley African Film Festival en octobre 2023 en Californie et a eu le Outstanding Achievement à Los Angeles international Film Festival en Avril 2023. Bref c’est une succession de prix que ce court métrage de 14 minutes a obtenu quelques mois seulement après sa sortie. Une grande première pour un documentaire camerounais.
Si ce documentaire de 14 minutes a autant de succès, c’est surtout dû au fait que celui-ci pose un problème crucial de déséquilibre social. Celui de la non prise en charge permanente de la personne handicapée. Ce documentaire est une manière à lui d’inviter la société en générale de s’intéresser au sort des aveugles et mal voyants et à la personne handicapée en particulier. Bref c’est surtout une leçon de vie, une invitation aux personnes souffrant d’un handicap quelconque à ne pas baisser les bras. A accepter leur statut et à l’assumer en étant utile à la société comme Victor Fotso acteur principal du documentaire. « Nous avons décidé de tourné notre regard vers ce déficient visuel, parce que le gouvernement ne se soucie pas de ces gens. Nous voulons ainsi montrer que la société compte sur tout le monde. Que vous soyez handicapés ou non, vous avez un rôle majeur à jouer », argumente-il.
Le documentaire
Produit par Roseline Fonkwa de la maison de production 3R Productions, Ta’a Fotso est le tout premier film camerounais lauréat dans plusieurs festivals en Afrique et ailleurs.
Pendant treize minutes, ce court métrage invite le spectateur à entrer dans l’histoire originale d’un homme exceptionnel devenu aveugle, mais qui continue à travailler énormément en bravant son handicap pour subvenir aux besoins de sa famille, mais aussi pour aider son village.
De la première séquence du film à la dernière, cette œuvre propose le beau portrait filmique d’un homme, un père de famille, surnommé Ta’a Fotso (Papa Fotso). Quoique filmé avec réalisme dans son environnement naturel, habituel, rien ou presque ne laisse déceler le handicap visuel de ce personnage, excepté les plans dans lesquels on l’aperçoit avec sa canne blanche. Tant ses gestes et mouvements lors de ses travaux au champ, des tâches domestiques ou encore dans sa cafétéria sont habiles et déterminés.
Avec des séquences montrant la détermination de Fotso à travers une série d’activités quotidiennes, mais aussi par le témoignage de ses proches et des habitants de Semto à Bandjoun, la caméra révèle un homme, d’abord photographe, mais qui a su accepter son handicap visuel, , et qui s’est reconverti. Devenant ainsi un modèle de résilience que les autorités communales proposent à la jeune génération.
Le succès de ce court métrage est sans doute le fruit du travail d’une équipe technique et artistique qui y a contribué aux côtés des producteurs Roseline Fonkwa Moundjongui et Willy Stephane Noumo ; en l’occurence Takong Delvis Mezzo (post production) et Achille Tsanang (son), avec une direction photo assurée par le studio Des Beaux Arts.
Actuellement en pré-production pour son premier long métrage documentaire intitulé Painful 1906, Stephane Noumo a d’abord travaillé comme journaliste avec une grande passion pour le cinéma, avant de produire son premier film court métrage documentaire. Il a notamment réalisé la couverture médiatique de plusieurs festivals internationaux de films au Cameroun et dans d’autres pays, et a produit des émissions sur le cinéma On7 (on set) diffusé sur la Crtv, et maintenant Scoop sur la chaîne de télévision Canal2 International, présent sur le bouquet Canal Plus Afrique.
Le film ‘’Ta’a Fotso’’, est en post-production depuis le mois de février 2024 chez 3R Productions, sa maison de production. Il est en train d’être refait sous un format plus large de 26 minutes, au détriment des 14 minutes de la première production. Willy Stéphane Noumo est en train de le refaire à 95% en langue bandjounaise pour vendre la culture de l’Ouest à l’international ».
"Après la post-production, nous allons postuler pour des festivals en Afrique et en Europe. Le nouveau format fera sa première au Cameroun International Film Festival (Camiff) », projette le jeune réalisateur.
Herve Villard Njiélé
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