Donald Tchiengue: «Il est nécessaire de lutter contre les fake news pour permettre à nos communautés de continuer à vivre en harmonie »
Donald Tchiengue
«Il est nécessaire de lutter contre les fake news pour permettre à nos communautés de continuer à vivre en harmonie »
Coordonnateur du projet digital, à l’organisation Defyhatenow,factchecker et formateur, Donal Tchiengue est parmi les formateurs en factchecking ayant entretenu une vingtaine de journalistes rassemblés à Douala sur les techniques de lutte contre le fake news. Dans une interview accordée à votre blog, celui-ci revient sur les conséquences de la prolifération des fake news dans la société et l’urgence de la lutte à mener.
Vous avez tenu des journalistes pendant deux jours sur le fact-checking. Qu'est-ce qui justifie cette formation?
Ce qui justifie cette information, n’est autre que le besoin urgent impératif de lutter contre la prolifération des fausses informations qui prennent de plus en plus près de l'ampleur sur les réseaux sociaux et dans nos médias. Il faut noter que c'est une problématique mondiale qui inquiète et le grand public, les administrateurs et les organisations nationales internationales. La deuxième raison c’est que la désinformation est un véritable frein à la démocratie, la bonne gouvernance mais également c'est ça amplifie la crise et qui existe. Dans un contexte national, même international où la prolongation des informations devient un véritable frein pour la bonne gouvernance, la démocratie et la cohésion sociale. Il était plus ou moins impératif de pouvoir outiller ces journalistes-là à ces méthodes de vérification des faits, surtout à quelques mois de l’élection présidentielle à venir.
Est-ce qu'on pouvait revenir sur le contenu de formation?
Durant ces deux jours, nous avons travaillé avec ces journalistes sur les fondamentaux de distinction, des différents types de désinformations mais également sur les outils de vérification, de texte, de contenu, des images, des vidéos et nous avons également vu en phase pratique comment détecter des données issues de l'intelligence artificielle aujourd'hui. Il était important de former les journalistes sur comment faire pour détecter le vrai du faux généré par l'intelligence artificielle. Et on a également profité de cette occasion pour partager des outils essentiels à ces journalistes-là, pour davantage accomplir le travail de vérification des informations dans leurs différentes rédactions.
Pourquoi organisez-vous ces formations maintenant ?
Depuis son existence au Cameroun depuis 2020 Defihatenow a organisé, plusieurs séries de formation, à l'endroit des journalistes, des blogueurs, des créateurs, de contenus. Donc, nous le faisons au quotidien et de manière régulière. Cette formation avec Africa check et Google est particulière parce qu’elle intervient dans le cadre d'un accord de partenariat de formation des journalistes uniquement. Après on pourra également former les étudiants en journaliste, mieux des créateurs de contenus, des influenceurs sur la vérification des faits.
Il faut noter que la désinformation depuis plusieurs années cause de sérieux challenges sur le numérique, et il est important qu'une masse critique de journalistes fonctionnaires de médias soient aguerris aux techniques de vérification. Donc c'est une initiative gracieuse. Elle va continuer et si Dieu le veut, même les prochaines années.
Après cette formation c'est quoi la suite?
Mais après cette formation, nous allons nous préparer pour former les étudiants en journalisme de plusieurs écoles de journalisme au Cameroun. Et après nous avons également le désir de mettre sur pied une plateforme d'éveil de vérification avec des partenaires tels que StopIntox avec l’association des blogueurs du Cameroun et bien d'autres volontaires qui seront prêts à nous accompagner à lutter contre la désinformation en ligne. Les journalistes savent qu’avant de diffuser une information, il faut la vérifier. Donc c'est une discipline, un exercice auquel les journalistes sont assujettis depuis des années, depuis que le journalisme existe. Mais, la désinformation telle qu'elle est connue aujourd'hui a pris une autre ampleur avec les TIC et notamment les réseaux sociaux. Il est nécessaire que ces journalistes soient au courant des outils en ligne qui peuvent les aider à facilement vérifier les informations.
Car, depuis quelques années en Afrique et dans le monde les fake news, sont plus sophistiqués. Les adeptes du mal font usage de la duperie et des outils en ligne pour masquer le mensonge du moins pour rendre le mensonge proche de la réalité et c'est pour ça qu’ils deviennent un obstacle pour la démocratie et la bonne gouvernance.
Pourquoi donc devons-nous lutter contre les fake news ?
Nous devons lutter contre les fake news parce que nous avons toujours besoin de bonnes informations pour prendre les bonnes décisions. C'est important parce que chaque jour de notre vie, dès qu'on se réveille, on a besoin de prendre des bonnes décisions. C’est pour ça qu'il est nécessaire de manière fondamentale de lutter contre les fake news de manière plus large. Il est nécessaire vraiment pour que nos communautés continuent à vivre ensemble en harmonie en paix de pouvoir bloquer seulement la propagation de ces informations qui peuvent créer les tensions et conduire à des guerres de violence.
Interview réalisée par Hervé Villard Njiélé