Hubert Mono Ndjana Interpelle les intellectuels camerounais et africains.
Dans une conférence au centre culturel Blaise cendras de Douala il a demandé à ces derniers de réfléchir sur les problèmes qui minent le Cameroun et l’Afrique.
Le rôle de l’intellectuel est de réfléchir sur les problèmes de la société. Il a pour mission à travers les débats sociaux qu’il soulève, les réflexions qu’il mène d’influencer positivement la marche de la société et surtout de contribuer à son développement et de son épanouissement. Il joue un rôle capital dans une nation c’est pourquoi il est indispensable. Pour assumer parfaitement son rôle, pour demeurer convainquant, il doit se documenter, se former et s’informer en permanence.
Ainsi peut se résumer le message que Hubert Mono Ndjana, professeur des universités et chef de départements de philosophie à l’université de Yaoundé I a adressé à la communauté intellectuelle du Cameroun, d’Afrique, et aux membres sympathisants du « Club du Mardi » le 26 avril 2011 dernier. C’était au centre culturel Blaise Cendras de Douala (CCF) à partir de 17h 30 minutes.
Pendant la conférence qui a servi de cadre à cette communication et qui avait pour thème « le Rôle de l’intellectuelle africain dans la société actuelle : Cas du Cameroun», le professeur Hubert Mono Ndjana a instruit le public présent sur la notion de l’intellectuelle. Ainsi, on pouvait apprendre que, bien que qu’il soit polysémique, le mot intellectuel, qui tire son origine du latin ’’inteligere’’, désigne celui qui cherche à comprendre les rapports qui existent entre les choses. Ce terme permet de désigner tout spécialiste qui quitte son domaine de spécialisation pour s’intéresser aux problématiques plus globales. Il n’est plus qu’un simple diplômé d’université mais quelqu’un qui essaye de trouver le rapport qu’il existe entre son domaine de spécialisation et la société.
Pour être un intellectuel, il faut s’intéresser aux problématiques de l’heure. S’attaquer aux problèmes de gouvernance, de corruption, de démocratie, en actualité aux Cameroun et en Afrique, afin de proposer des pistes et des solutions pour lutter efficacement contre ces fléaux qui inhibent le développement de l’Afrique
Pour illustrer sa pensée et justifier le rôle prépondérant que joue l’intellectuel au sein de la société à laquelle il appartient, Hubert Mono Ndjana a fait allusion à l’influence des philosophes des lumières sur la politique gouvernementale des pays européens au 18ème siècle. «C’est grâce aux réflexions qu’ils ont menées et la rédaction du Contrat Social par Rousseau qu’ils ont renversé le régime politique en place. Les monarchies de droit divin ont ainsi cédé la place à la république » a-t-il affirmé. « Comme les philosophes de lumières, les intellectuelles africains et camerounais devraient agir de la sorte pour impacter la société, pour contribuer à son évolution » précise-t-il.
L’auteur de l’ouvrage l’Idée social Chez Paul Biya, s’est également intéressé aux différents conflits qui se déroulent en Afrique durant cette conférence. Il a décrié l’ingérence de la communauté internationale dans la crise Ivoirienne et Libyenne. Pour lui, c’est une injustice criarde que les intellectuels africains doivent dénoncer. Ces derniers doivent questionner le mode de gouvernance des Nations Unies et réinterroger cette politique de gestion du monde. Cet enseignant de rang magistral pense par ailleurs que, le moment est venu pour les intellectuels camerounais et africains, de réfléchir et de proposer aux politiques des mesures de contournement de cette politique étrangère. Même s’ils ne sont pas souvent compris, il a exalté ces derniers à plus d’engagement et à plus d’efforts.
Hervé Villard Njiélé