Bavure policière:Nyem Popoli tabassé par la police.
La bouche enflée, la lèvre supérieure fendue, son œil gauche poché est tout rouge et larmoyant. Celui-ci voit à peine. Sa tête porte de nombreuses contusions. Habillé d’un Jeans bleu et d’un pull over bleu aux manches noires, il doit se rendre chez un ophtalmologue. «J’ai reçu des coups de cross sur la tête » précise-t-il en pointant du doigt l’une de ces contusions sur sa tête. Encore sous le choc de cette bastonnade il gémit presqu’à tout moment. «Tout le corps fait mal » déclare-t-il.
Malgré toute la douleur qui le tenail le, le téméraire directeur de publication outrepasse les décisions du médecin qui lui recommande du repos, pour narrer aux nombreux confrères qui arrivent ce qu’il s’est passé.
Libération à 5h30mn
«J’ai été molesté le soir du 10 juin dernier à Saint Thomas à Logbaba aux environs de 22heures par les éléments du groupement mobile d’intervention (Gmi) et ceux du commissariat du 11ème arrondissement qui patrouillaient. J’étais avec Joseph Mappé, l’infographe, qui devait m’aider pour le montage de mon journal, mon monteur étant indisponible. On discutait autour d’un pot quand la police est arrivée. Après avoir extorqué 3000Fcfa au gérant de ce débit de boisson, elle a demandé au propriétaire de fermer. Elle est sortie après pour vérifier les cartes nationales d’identités des consommateurs assis à l’extérieur. » Poursuit-il «A notre table, nous nous sommes tous présentés sauf une jeune fille. Elle n’avait pas de carte. Mais, elle s’est proposé d’aller la chercher à son domicile situé non loin du bar. Les policiers n’ont voulu rien entendre et l’ont brutalisée. En le faisant, ils ont arrosé nos vêtements de bières. Quand j’ai essayé de les moraliser, l’un d’entre eux m’a asséné un coup à l’œil, l’autre à la bouche, tous ce sont mis à me tabasser. Ils m’ont copieusement bastonné et m’ont transporté au commissariat du 11ème arrondissement où j’ai été mis en cellule. Mon confrère Joseph Mappé qui a voulu s’interposer a reçu un coup dans l’entrejambe ». Raconte le directeur de publication.
C’est l’alerte donné par Joseph Mappe, resté sur les lieux de l’incident qui a facilité la libération de Popoli aux environs de 5h30m. «C’est autour de minuit que je reçois le coup de fil de Joseph Mappe m’informant de cet incident malheureux. J’ai immédiatement appelé Dovan (le rédacteur en chef, Ndlr) et nous sommes allés à Logbaba.
Là-bas, on nous a empêchés de renco ntrer le commissaire et de voir nôtre patron. C’est sous la pression de Michel Michaut Moussala qui a appelé le commissaire centrale n°2 que Popoli a été libéré et conduit au centre hospitalier aux environs.de 6h.Il était dans un état critique et saignait partout. » Affirme El Pâcho, un de ses employés.
Soins intensifs
Là-bas, il a été placé sous soins intensifs. Le délégué régional à la sûreté nationale s’est rendu à son chevet pour s’enquérir de la situation de même que d’autres responsab les de la sécurité dans la ville de Douala. Ils ont déclaré que les actes posés par ces policiers sont des actes d’égarement qui n’engagent aucunement le corps de la police.
A la direction de Le Popoli sise à Bali, l’ambiance est morose. Tous les employés sont abattus par cette triste nouvelle. Ils préparent difficilement l’édition du Popoli de ce jour. «La concentration n’y est pas. Nous sommes tous abattus par cette nouvelle ». Affirme El Pâcho. Tous regrettent l’absence du Dp au sein de la rédaction. «L’incident nous a pris de court. Quand on sait que Popoli à lui seul réalise trois des douze pages du journal, il faut reconnaitre que le préjudice est énorme. Car, il va falloir gérer ces trois pages ce qui n’est pas facile. Cet incident nous coute trop cher. »Regrette Dovan Bogning.
Hervé Villard Njiélé.