« Nous n’avons jamais bénéficié de l’appui du ministère de la communication. »
Rencontrée après la célébration de la 5ème édition de Médiations Press Trophies, cette association qui récompense depuis cinq années les meilleurs journalistes au Cameroun, Marion Obam, la présidente de cette l’association revient sur l’organisation de cette cérémonie.
La 5èmeédition de Médiation Press Trophies vient de s’achever. Quel bilan pouvez-vous en faire ?
C’est un bilan très positif. Parce que, pour cette édition cette 5ème édition, nous avons organisé une semaine de la presse qui avait beaucoup d’évènements. On a organisé un tournoi de foot et une séance de causerie avec les étudiants de l’université catholique Saint Gérôme de Douala, sur le thème «Liberté de la presse : condition d’exercice ». Une campagne de dépistage gratuit des maladies cardiovasculaires et une formation pour dépister les malaises que peuvent avoir les personnes autour de nous, sans oublier les premiers soins à apporter ont meublé ce programme. La soirée de gala n’était pas en reste.
On a eu une semaine chargée d’activités, qui s’est déroulée du 28 avril au 4 mai 2012, et qui a entièrement été réalisée. Les journalistes ont massivement adhéré à toutes nos activités. Ce qui me permet aujourd’hui de dire que nous avons atteint notre objectif.
Le jury quant à lui a travaillé en toute impartialité. il a décidé que certaines catégories ne méritaient pas d’avoir des prix. Et, nous avons respecté ce choix parce que c’est un jury indépendant. Donc, sur le dix catégories qui étaient en compétition, le magazine télé n’a pas été pourvu. Cette année, nous avons eu 217 candidatures venues des dix régions du Cameroun. Ce qui est une satisfaction totale. On a pareillement reçu des travaux en anglais et en français. Au niveau du dessin de presse et de la photographie de presse les travaux étaient très faibles. Mais, pour le reste, c’est à dire les travaux en enquête et en reportage, il y a eu le maximum de participation.
Nous avons innové cette année avec la glam run, la course des femmes journalistes avec les talons. Et, on a enregistré notre première reine qui s’appelle Fidele Togue du site d’information Kulturopscope.
Dans l’ensemble, nous avons mené toutes nos activités. Et, les journalistes ont adhéré et participé activement. C’est la première fois qu’on a autant d’engouement autour de notre semaine de la presse. Ce qui m’amène à dire que, nous sommes satisfaits pour cette cinquième édition.
Cinq ans après la création de cette association, avez-vous le sentiment d’avoir réalisé votre rêve ? Avez-vous atteint l’objectif fixé ?
Au départ, lorsque nous mettions ce projet sur pied, on avait quatre objectifs. Au sein de l’association Médiations, nous voulions créer l’émulation au sein de la profession, nous voulions récompenser l’excellence, susciter des carrières, nous voulions entre autre améliorer l’image du journaliste dans la société, en créant un évènement de notoriété autour duquel tous ceux qui travaillent avec les hommes et femmes de médias puissent se reconnaître.
Aujourd’hui, le premier objectif a été atteint c'est-à-dire l’émulation au sein de la profession. Au début, nous avons commencé timidement avec une soixantaine de participation. Mais, aujourd’hui, nous avons enregistré 217 participations. Ce qui signifie que les journalistes accordent de plus en plus de considération à cet évènement, ils y accordent beaucoup de crédibilité. Au niveau de la communication, nous avons pu réunir tous les supports, radios télés presses écrites et même Internet. Ce qui signifie qu’au niveau de l’excellence, cela commence à prendre de la notoriété.
Au niveau du jury, ce sont des hommes pétris d’expériences et des jeunes qui ont déjà fait leurs preuves. Je vais citer henry Ditcha, Henriette Ekwe, jean Vincent Tchienehom Stéphane Tchakam, Dr Madiba, Dr Baba wame, Etienne Tasse et Abodel Karimo. Et si aujourd’hui, il y a des catégories qui ont été primées l’an dernier et qui n’ont pas existé cette année. Ça prouve que, le jury travaille en toute impartialité et dans le respect du canon de la profession. Ceci pour que, tous ceux qui reçoivent des distinctions de Médiations Press Trophies, soient réellement ceux qui méritent effectivement de l’avoir. Donc le deuxième objectif également, a été atteint. Maintenant au niveau de créer une marque autour de la vie des journalistes, nous sommes encore entrain de travailler. Nous avons jusqu’ici utilisé les médias traditionnels. Tels la presse écrite, la télé, nous avons également utilisé Internet. Et, nous souhaitons l’année prochaine faire usage des supports de grand public comme l’affichage. Nous voulons aussi bénéficier des retransmissions en direct dans les chaînes de télé pour créer un réel intérêt et suscité l’adhésion des autres partenaires médias et d’autres annonceurs. Nous y travaillons.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez durant l’organisation de cet évènement ?
Vu que l’association Médiations Press Trophies est une association de journalistes, nos moyens sont trop limités. Nous travaillons uniquement avec les contributions des membres ce qui fait que l’évènement repose parfois à 50 à 60% sur les annonceurs. C’est également difficile de trouver des annonceurs qui se prononcent tôt sur le désir de nous accompagner. On a aussi les difficultés pour trouver des annonceurs qui peuvent donner de l’argent. Nous avons des annonceurs qui nous donnent des prix, la salle bref de la logistique. Mais, très peu donnent de l’argent pour que nous puissions organiser un évènement de qualité en un temps voulu.
Nous avons eu des difficultés à récompenser le gagnant du prix sixties. Nous sommes dit que les gens qui sont à la retraite, les gens qui nous ont formé, les gens qui nous ont donné envie de faire ce métier ont aujourd’hui besoin d’argent pour se soigner ou pour résoudre nombre de leurs problèmes... Et, ce n’est pas évident de trouver une entreprise qui donne 500.000 fcfa en espèce.
L’autre difficulté c’est la participation des journalistes. Nous voulons que les journalistes s’approprient ce prix. Cinq ans après, nous pouvons dire que ce n’est pas encore la vitesse de croisière. Puisque, dans ce pays, il y a plus de 217 journalistes en exercice.
Qui sont donc vos partenaires ?
Nos partenaires sont d’abord tous la presse. Nous avons Mutations, La Nouvelle Expression, Le jour, Le quotidien de l’économie, Spectrum télévision (Stv) Canal2 et Dbs.
Parlant des partenaires qui soutiennent réellement l’évènement, au niveau de l’accompagnement, nous pouvons citer Mtn, les brasseries du Cameroun,Tradex, Canal+ et Camrail qui s’est associé à l’édition de cette année. Voilà les partenaires qui nous ont soutenus pour l’organisation de cet évènement.
Est-ce que vous bénéficiez de l’appui du ministère de la communication ?
Nous n’avons jamais bénéficié de l’appui du ministère de la communication. Nous avons déposé un dossier marketing dans leur bureau pour un appui durant les trois premières années de création. Mais, nous n’avons jamais reçu d’accusé de réception. Nous sommes quand même surpris qu’un évènement d’une telle envergure et qui traite de la condition des journalistes et de l’excellence à la profession ne soit pas soutenu par le ministère de la communication qui est le ministère de tutelle. Et qui surtout, se célèbre surtout le lendemain de la journée internationale de la liberté de la presse. Et, cette démarche du ministère de la communication nous surprend mais ne nous inquiète pas. Dans la mesure où, nous arrivons aujourd’hui à organiser cet évènement dans des conditions optimales et dans le respect des règles de la profession. Sans avoir une main pesante de quelqu’un qui parce que ‘elle nous donnerait de l’argent exigerait par exemple que telle ou telle chose soit faite pour nous emprisonner. Quelque part, on réalise que l’absence du soutien du ministère de la communication ne nous handicape pas. Peut être, elle nous permet d’avoir notre économie et notre indépendance.
Et la 6ème édition comment l’envisagez-vous ?
Nous envisageons la sixième édition plus festive, mieux structurée et surtout que ce soit un grand rendez-vous. Nous voulons qu’elle soit une espèce de coupe d’Afrique des médias pour les journalistes au Cameroun. Nous allons vraiment travaillé à partir de décembre pour l’édition de 2012 pour lancer le concours. Nous allons également travaillé d’avantage le volet communicationnel vulgariser ce prix au niveau du large public. La compétition va surtout rester professionnelle parce que c’est un jury de professionnel qui va désigner les gagnants.
Recueillis par Hervé Villard Njiélé