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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Incendie à La prison de New-Bell :Le régisseur revient sur les circonstances de cet incident malheureux

14 Septembre 2012, 16:09pm

Publié par Hervé Villard

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 Dans une interview accordée à votre blog préféré, Dieudonné Engonga Mintsang, le régisseur de La prison Central de New-Bell explique ce qui s’est exactement passé ce jour là.


Qu’est ce qui s’est réellement passé ?


Aux environs de 3h du matin il y a un incendie qui s’est déroulé dans la cellule 20 et la cellule 18. Et ces cellules contiennent  majoritairement des détenus qui sont poursuivis pour le détournement des deniers publics. La cause du feu c’est un coup circuit. Le feu est parti d’une cellule de fortune que l’on appelle généralement les quitos et les flammes ont facilement atteint le plafond de la cellule 20. Les flammes se sont propagées à la vitesse éclair et se sont étendues à la cellule 18. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, personne n’a été brulé, il y a eu moins de blessé mais, les dégâts matériels sont importants. Puisque le contenu de ces cellules a été  entièrement consumé par les flammes. Les tôles, les documents, la toiture, tout a volé en éclat sous l’action des flammes. Je voudrais saluer ici, l’action des forces de l’ordre, les sapeurs pompiers de base aérienne, qui ont travaillé pendant près de 2h30, pour limiter l’action des flammes et  pour sécuriser le secteur. Pour l’instant, la paix est revenue, le cordon de sécurité a été  mis sur pied. Les détenus sont allés au parquet  pour l’instant nous vaquons à nos occupations.


Qu’est ce qui peut justifier cet incident ?


Le premier mal de la prison centrale de Douala  c’est  qu’elle est vielle.  Les installations  sont obsolètes et nous avons déjà attiré l’attention de notre hiérarchie sur le fait que la prison est vielle et que les installations sont dépassés. Au départ, la prison était construite pour contenir 900 personnes, mais aujourd’hui, nous comptons plus de 3000 détenus. Donc il y a une surabondance de l’énergie électrique  et le moindre tripatouillage  engendre  ces incendies qui surviennent de  manière récurrente. Concernant  les détenus dont les cellules ont été calcinées, nous allons les recasés. Nous allons leurs accordés une cellule des mineurs, le temps que les travaux soient effectués dans leurs cellules habituelles.


Quel message à l’endroit de votre personnel ?

Je voudrais saluer le courage et la bravoure des détenus et du personnel pénitencier qui n’ont pas paniqué face à cette situation. Nous avons félicité les détenus qui ont participé à l’extinction du feu même de même tous les corps qui ont volé à notre secours. L’action menée a été une action de synergie  c’est certainement ce qui a fait à ce que nous n’ayons pas de perte en vie humaine.

 

Réalisée par Hervé Villard Njiélé.

 

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Tribunal : Quatre personnalités devant la barre

9 Septembre 2012, 15:21pm

Publié par Hervé Villard

 

 

 

Paul Eric Kingue,  l’ex maire de Njombé Penja et trois autres coaccusés seront devant la cour d’appel du littoral ce lundi 10 septembre 2012.

 

 

La  troisième audience de l’affaire Paul Eric Kingue l’ex maire de la commune de Njombé Penja se tient ce lundi 10 septembre à la cours d’appel du littoral. Condamné à vie à NKongsamba, Paul Erick Kingue avait crié à l’injustice. Et avait interjeté appel. Depuis bientôt un mois, cette affaire a été rouverte par cette juridiction. Pour donc prouver leur innocence et surtout montrer au public que le tribunal de nkongsamba s’était trompé à leur sujet, l’ex maire de Njombé-Penja sera devant la barre ce lundi. Il sera accompagné par  l’ancien receveur municipal de Loum, le chef de centre de la Snec, Charles Ekambi Kingue, de cette ville et le maire de Dibombari, Frédérique Nguime Ekollo tous coaccusés dans cette affaire de détournement de deniers publics.,

Il faut noter que  le maire de Dibombari, Frédérique Nguime Ekollo, et le chef d’agence de ce qui s’appelait autrefois Snec de Penja, Charles Ekambi Kingue, invités à se présenter à la Cour d’appel du Littoral, sont deux témoins clé dans l’affaire de «détournement d’argent » mettant en cause l’ancien maire de la commune de Njombe-Penja, Paul Eric Kinguè.

Comme autres témoins importants  dans cette affaire, l’actuel maire de Njombe- Penja, Jacques-Antoine Ngolle. Il a été également cité à comparaître, sa commune s’étant constituée partie civile dans cette affaire. Mais, celle-ci était absente à l’audience du 29 août 2012.

 

 

Au cours de cette audience, la deuxième en appel de ce procès qui est en appel à Douala, le Ministère public a estimé ne pas pouvoir comprendre le dossier en l’état, et a donc invité la partie civile à venir motiver son accusation. Le parquet avait également insisté sur la présence, lors de la prochaine audience, de David Clément Nsaba, l’ex receveur de la commune de Penja, qui avait dénoncé l’ancien maire dans la présente

 

Paul Eric Kingué est accusé du détournement 4 966 000F Cfa; argent remis par la Société des plantations de Mbanga (SPN) pour installer le réseau d’eau à l’hôtel de ville, alors nouvellement construit, de la commune

 

 

Hervé Villard Njiélé

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Incendie à la prison de New-Bell : Les procès de l’opération épervier perturbés

9 Septembre 2012, 14:32pm

Publié par Hervé Villard

Ngamo Hamaniforjindam 2

 



 

En plus des audiences qui n’ont pas eu lieu à cause de cette incendie,  Ngamo Hamani  a eu de la peine à présenté sa défense lors de la énième audience de son procès qui s’est ouverte hier au Tribunal de grande instance de Bonanjo

 

L’incendie qu’il y a eu  à la prison Centrale de New-Bell  de Douala très tôt ce lundi 3 septembre 2012 aux environs de 3h,  n’a pas encore fini d’égrainer le chapelet de ses conséquences. En plus des nombreux dégâts matériels causés dans ce pénitencier, les effets de ce sinistre affectent aussi les procès de l’opération épervier qui sont pendant  devant les tribunaux de la capitale économique du Cameroun.

Depuis  cet incident qui fait couler beaucoup d’encres et de salives et pour lequel une valse des autorités de la république a été observée à la prison Centrale de New-Bell, les procès de l’opération épervier sont de plus en plus perturbés. En plus du fait que certains de ces procès n’ont pas eu lieu, les accusés dont les pièces et documents de la procédure ont disparu suite à l’incendie peine à soutenir leur défense devant le tribunal.

Parmi les  audiences qui ne se sont pas tenues à cause de cet incendie, on peut citer l’affaire Scdp et ministère des Finances contre Nguini Effa et compagnie. Programmée à l’annexe  du Tribunal de grande instance du Wouri ce 3 septembre 2012, elle a du être reportée. Car, l’accusé Nguini Effa n’a pas pu se rendre au tribunal. Victime comme nombre de ces congénères de la spéciale 18 et 20 de cet incendie, il a lui aussi presque tout perdu.  C’est pourquoi il n’est pas allé au  tribunal «Il n’avait plus que  le pyjama.  Pendant l’incendie, les prisonniers ont tout volé. On a tout pillé  dans notre cellule. Il n’est d’ailleurs pas la seule victime. Nous avons tous perdu des objets importants », témoigne un prisonnier logé à la spéciale 18, rencontré hier.  

D’après un proche du collège d’avocat  qui assure sa défense, l’ex Dg de la Scdp, a été traumatisé par l’incendie. Et, n’était  pas à même de se défendre. « C’est pourquoi, l’affaire est renvoyée au 5 septembre 2012», justifie-t-il. Avant d’ajouter que «la majorité des affaires qui étaient enrôlées dans les tribunaux de la ville hier ont été renvoyées. ».

Dans la suite des défections, Zacchaeus Mungwe Forjindam lui aussi n’était pas devant la barre ce 3 septembre 2012. Pourtant, la troisième affaire dans laquelle il est impliqué, était programmée ce jour là. Madame Massot, son coaccusé,  était seule devant la barre. «Que Voulez-vous que je vous dise. M. Forjindam a tout perdu dans l’incendie qu’il y a eu à la prison. Ses habits, ses effets personnels, ses documents. C’est pourquoi, il n’était pas présent à la barre», déclare Me Baombé, l’un des avocats qui assurent sa défense. D’après Me Dieudonné Happi, «dame Massot s’est présenté à la barre hier parce que l’incendie était plutôt dans le quartier des hommes», pense-t-il.

S’agissant des victimes de l’opération épervier qui ont eu de la peine à se défendre à cause de l’incendie qui s’est déclaré à New-Bell, Ngamo Hamani est la parfaite illustration.  Celui qui a criblé le tribunal de preuves lors de l’examination in chief, a eu de la peine à répondre aux questions du procureur lors de la cross examination qui a débuté ce 4 septembre 2012. C’est parce qu’il maîtrise son sujet que l’ex Dg de la Camair  s’est d’ailleurs présenté au tribunal. « J’ai tout perdu dans cet incendie. Mes documents personnels, mes notes d’audience, mes documents personnels, me vêtements aussi. Les habits que je porte là, c’est un enfant que j’encadre qui a protégé ça pendant l’incendie. La chaussure que, je porte, on me l’a apportée ce matin.  C’est vrai qu’on a tout perdu. Mais, on est en vie. C’est l’essentiel. Je ne peux pas demander que l’on renvoie l’audience. Ça doit se tenir. Je vais seulement faire des photocopies des pièces à nouveau. Je n’ai pas le choix », déclare Ngamo Hamani dépité.

Pendant l’audience qui s’est tenue au Tribunal de grande instance hier, l’ex Dg de la Camair  était obligé, à chaque fois qu’une question lui était posée, de recourir aux pièces que disposait le tribunal. Ce qui freinait l’audience.  A force de faire recourt à ces pièces, le tribunal a rappelé à la défense de Ngamo Hamani  qu’il devrait avoir des copies des dites pièces. « Ce n’est pas le tribunal qui a mis le feu à la prison de New-Bell. Vous devriez avoir ces pièces Mes » a déclaré le juge pendant l’audience.

Conscient du fait que l’incendie à consumer toutes les pièces importantes pour leur défense, l’un des prisonniers de la spéciale 18 pense qu’il sera difficile pour eux d’assurer leur défense: « on pourra aisément nous condamner maintenant puisque nous n’avons plus rien pour nous  défendre», a-t-il déclaré au passage.

 

Hervé Villard Njiélé.

 

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PREMIÈRE LETTRE OUVERTE DE MARAFA HAMIDOU YAYA PAUL BIYA

9 Septembre 2012, 11:41am

Publié par Hervé Villard

 

Monsieur le président de la République,


Le lundi 16 avril 2012, j’ai été convoqué par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance du Mfoundi et écroué à la prison centrale de Kondengui, sans autre forme de procès.

Vous avez certainement dû apprendre que j’ai demandé la récusation de ce juge d’instruction qui était venu me voir de son propre chef et qui, avec instance, m’a sollicité pour que nous nous « arrangions » afin qu’il instruise le dossier dans un sens qui me serait favorable ! J’ai tout naturellement refusé sa proposition.

Je vous en  avais rendu compte en son temps, pensant que le président du Conseil supérieur de la magistrature s’en serait ému.

Est-il besoin de vous le rappeler, monsieur le président de la République, que c’est moi qui vous ai sollicité, par correspondance en date du 7 mai 2008 à vous adressée, pour être entendu par les instances judiciaires compétentes, afin d’apporter mon témoignage et contribuer à la manifestation de la vérité dans cette scabreuse affaire que vous connaissez mieux que quiconque parce que régulièrement informé de ce processus d’acquisition de votre avion, que vous suiviez au jour le jour.

Vous savez bien que mon incarcération n’a rien à voir avec cette affaire pour laquelle je ne suis coupable d’aucun délit et surtout pas de celui que vous avez instruit que l’on m’impute. J’espère que les débats à venir permettront à nos compatriotes de savoir quel est le rôle joué par tous les intervenants, et cela à tous les niveaux. Vous savez également ce que je pense de certaines de ces arrestations spectaculaires. Wikileaks s’en est d’ailleurs fait largement l’écho.

Monsieur le président de la République,

Le 06 novembre 1982, j’ai couru derrière votre cortège du carrefour Warda jusqu’au rond-point de l’école de Bastos. J’étais alors un jeune haut cadre de la Snh ; et à ce moment-là, j’étais fier de mon pays. Par la suite j’ai été séduit par votre discours et je me suis engagé corps et âme derrière vous, convaincu de participer à l’édification d’une société de paix et de justice. J’ai essayé de toutes mes forces de travailler dans  ce sens. Et vous le savez. Nos compatriotes également l’apprendront.

Vous m’avez donné l’opportunité de servir notre pays à un très haut niveau. Je l’ai fait avec enthousiasme, engagement et je l’espère modestement, avec une certaine compétence. Comme je vous l’ai dit dans le message de vœux de nouvel an que je vous ai adressé le 30 décembre dernier, je continuerai à servir à l’endroit où vous m’assignerez pour contribuer à faire de notre pays un pays de paix et de Justice. Et de là où je suis, je puis vous affirmer que mon enthousiasme et mon engagement pour ces nobles causes restent intacts.

J’ai été votre proche collaborateur pendant dix-sept (17) années sans discontinuer. D’abord comme conseiller spécial, ensuite comme secrétaire général de la présidence de la République et enfin comme ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation pendant près d’une décennie.

Je vous ai servi avec loyauté, sincérité et sans préjugé. Comme vous le savez bien, pendant toutes ces années, j’ai toujours refusé d’être un courtisan. (A titre d’exemple, j’ai constamment refusé de m’associer aux folklores des différentes éditions de « l’Appel du peuple »). J’ai toujours préféré  garder une liberté qui me permettait de vous donner, en toute indépendance d’esprit, des avis vous permettant de gérer les affaires de l’Etat dans le plus grand intérêt de notre pays.

Ce n’était pas une position facile à assumer pour moi, dans un environnement et un contexte qui sont les nôtres, car je n’étais pas un de vos proches de longue date, ni originaire de votre aire culturelle. J’ai cependant eu l’impression que cette position, même si elle vous agaçait quelquefois, était malgré tout appréciée de vous, ce qui justifierait l’exceptionnelle durée et je dirais même l’intensité de notre collaboration.

 

Cette indépendance d’esprit m’avait permis de vous dire, après l’élection présidentielle de 2004, que ce septennat devrait être le dernier pour vous et que nous devrions tous nous mobiliser pour le succès des « grandes ambitions » afin que votre sortie de la scène politique se fasse avec fanfare, que vous jouissiez d’un repos bien mérité, à l’intérieur de notre pays.

Etait-ce un crime de lèse-majesté ? C’est possible ! Mais j’exprimais sincèrement ce que je pensais à l’époque être dans votre intérêt et dans celui de notre pays. Ma conviction à l’époque était qu’un mandat supplémentaire serait le mandat de trop. Comme nous allons le voir, le harcèlement et la vindicte à mon égard, datent de ce temps-là ; aujourd’hui, je paye peut-être pour cette lucide franchise.

Cette liberté m’a également permis de vous exprimer une opinion sincère, comme l’illustrent les trois exemples suivants, concernant le gouvernement de la République :

a) Après la formation du gouvernement consécutif à l’élection présidentielle de 2004, vous m’avez accordé une audience au cours de laquelle vous m’avez demandé ce que les gens pensent du gouvernement.

Je vous ai répondu qu’ils pensent qu’avec un effectif d’environ soixante-cinq (65) ministres et assimilés, le gouvernement est pléthorique et manquerait d’efficacité.

Entre agacement et irritation, vous m’avez tenu ces propos : «…Monsieur le ministre d’Etat, vous êtes combien de ministres dans ce gouvernement ? Peut-être dix (10) ou quinze (15) tout au plus. Le reste, ce sont des fonctionnaires à qui j’ai donné le titre ».

Je vous ai répondu : « … C’est peut-être vrai, monsieur le président de la République. Mais le problème, c’est que ces fonctionnaires eux, se prennent pour des ministres ».

Le dialogue à ce sujet s’est arrêté là.

b) De même, à la veille d’un remaniement, vous m’avez fait l’honneur, au cours d’une audience, de m’interroger sur un compatriote. Je vous ai répondu que ce monsieur ne méritait pas de siéger au gouvernement de la République. Vous avez développé des arguments qui m’ont convaincu que votre décision était déjà prise. Je vous ai alors dit : « …Monsieur le président de la République, au cas où vous le nommeriez au gouvernement, ne lui confiez surtout pas un département ministériel ». Nous connaissons la suite.

c) Enfin, après la formation du gouvernement au sein duquel monsieur Issa Tchiroma est devenu ministre (afin de contrecarrer mes ambitions, aux dires de certains), vous m’avez accordé une audience au cours de laquelle vous m’avez demandé ce que les gens pensent du nouveau gouvernement. Je vous ai répondu sans détour que monsieur Issa Tchiroma ne mérite pas de siéger au gouvernement de la République. Vous et moi et d’autres (y compris lui-même) savons à quoi je fais référence. Je vous ai dit en outre que je ne collaborerai jamais avec lui.

Jusqu’à présent, les gens pensent que notre « inimitié » est d’ordre politique car nous sommes adversaires dans la même circonscription. Cela n’a rien à voir et l’avenir le prouvera.

Monsieur le président de la République,

Lorsque la vindicte à mon égard a commencé, j’ai traité avec indifférence les ragots faisant état de ma déloyauté à votre égard et je me suis abstenu de vous en importuner. Mais lorsque votre entourage le plus proche est rentré dans la danse, j’ai cru devoir à chaque fois, m’en ouvrir à vous.

Ainsi, lorsqu’en novembre 2007, il a été demandé au préfet du département du Mfoundi de « prolonger la garde-à-vue administrative de quinze (15) jours renouvelables »concernant vingt (20) personnes dont dix-huit (18) sont des militaires de divers grades, j’ai instruit le gouverneur de la province du Centre et le préfet du département du Mfoundi de ne pas s’exécuter et de se conformer strictement aux dispositions de la loi. Je vous en ai rendu compte par note en date du 21 novembre 2007. Ces personnes auraient été libérées quelques mois plus tard sur vos instructions.

Quelques jours après le refus de l’administration territoriale de cautionner cette mascarade, j’apprendrai qu’il vous a été rapporté que les personnes concernées seraient mes complices dans une tentative de déstabilisation des institutions de la République.

Devant cette accusation extrêmement grave et devant la récurrence des rapports systématiquement négatifs qui vous parvenaient à mon sujet de la part de certaines officines et sur lesquels vous ne me disiez rien, j’ai dû prêter une oreille attentive à l’une des nombreuses offres d’emploi qui m’étaient faites régulièrement au niveau international. J’espérais que mon départ permettrait de préserver la qualité des relations que j’ai eu l’honneur d’entretenir avec vous. Je vous en ai fait part ainsi que de mon désir  de quitter le gouvernement au cours d’une audience en date du 30 novembre 2007. Vous m’avez expliqué que vous aviez encore besoin de moi et qu’en ce qui vous concernait, vous me faisiez encore entièrement confiance.

Je me dois cependant de rappeler à votre attention, quelques faits suivants, entre autres :

a) Après les émeutes de février 2008, les rapports négatifs à mon encontre se sont intensifiés. Pour mes détracteurs, mon refus constant d’interdire ou de saisir les journaux et mon approche des problèmes consistant à éviter une réponse exagérément et inutilement violente ainsi qu’une répression systématique, prouvaient à suffisance mon manque de loyauté à votre égard.

A nouveau, je vous ai saisi par note en date du 5 mars 2008 pour vous rappeler que le département ministériel à la tête duquel j’étais, est trop délicat pour avoir à sa tête quelqu’un qui ne jouirait pas de votre confiance.

J’ai également saisi l’occasion de cette note pour porter à votre attention les relations incestueuses qui tendaient à se développer entre l’Etat et le parti Rdpc, au vu d’une correspondance me concernant adressée par le ministre de la Justice au secrétaire général de ce parti.

b) Dans un rapport cousu de fil blanc, en date du 24 juillet 2008, le député Mvondo Assam, vice-président de la Commission de défense et de sécurité à l’Assemblée nationale et par ailleurs votre neveu, faisant référence à « différentes notes antérieures », vous souligne « l’ambition d’un grand destin national » qui m’anime ainsi que ma « stratégie de conquête du pouvoir ».

Je vous ai saisi par note en date du 17 septembre 2008 afin de « solliciter respectueusement l’ouverture d’une enquête sur ces graves accusations ».

Au cours d’une audience ultérieure, j’ai évoqué la nécessité de diligenter cette enquête, vous m’avez dit que votre neveu ne sait pas ce qu’il fait ; vous m’avez chaleureusement renouvelé votre confiance et vous m’avez demandé de ne pas tenir compte de cet incident.

Je vous ai remercié tout en vous disant que si le député Mvondo Assam ne sait pas ce qu’il fait, il ne devrait pas occuper un poste aussi sensible à l’Assemblée nationale.

c) En février 2010, j’ai fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national. Cette mesure illégale a été grossièrement rendue publique alors que je présidais à Bertoua la commission mixte de sécurité entre le Cameroun et la République centrafricaine, à la tête d’une délégation camerounaise de cinq (5) membres du gouvernement face à sept (7) membres du gouvernement centrafricain. J’ai stoïquement fait face à mes responsabilités.

A mon retour à Yaoundé, j’ai sollicité une audience au cours de laquelle je vous vous ai à nouveau présenté ma démission. A cette occasion, je vous ai renouvelé l’impérieuse nécessité de nommer à la tête du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation une personne qui non seulement jouirait de votre confiance, mais aussi que l’on laisserait travailler en toute sérénité. A nouveau vous avez refusé ma démission et vous m’avez renouvelé votre confiance.

d) Avant la convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 9 octobre dernier, vous m’avez fait recevoir par le Directeur du cabinet civil. Une première ! Celui-ci m’a dit qu’il me recevait en votre nom et que vous vouliez savoir si j’allais me présenter contre vous à cette élection. J’ai été choqué car ce faisant, vous donniez du crédit à la rumeur qui vous avait été maintes fois rapportée selon laquelle j’aurais créé un parti politique clandestin.

J’ai dit au directeur du cabinet civil de vous dire que j’étais blessé aussi bien par le contenu du message que par la manière dont il a été délivré. Je lui ai dit par ailleurs de vous rassurer, par souci de responsabilité et pour éviter toute crise inopportune, que je ferai tout mon devoir pendant la période délicate avant, pendant et après les élections, afin que la paix soit préservée dans notre pays. Mais qu’après cette élection, compte tenu de l’effritement continu de la confiance depuis bientôt (07) ans et finalement de la perte manifeste de celle-ci, je n’entendais plus continuer ma collaboration avec vous au niveau du gouvernement.

J’ai fait part à mes proches de cette blessure ainsi que de la décision de ne pas figurer au gouvernement après l’élection présidentielle.

Après la clôture du dépôt de candidatures et ayant constaté que la mienne n’y figurait pas, le directeur du cabinet civil m’a à nouveau reçu  pour me dire de ne pas surinterpréter votre message qui est allé au-delà de votre pensée et que vous me recevriez bientôt pour lever toute équivoque. Je lui ai répondu que je n’étais  pas demandeur d’une audience et que ma décision de ne plus faire partie du gouvernement après l’élection présidentielle était non négociable. J’avais alors mesuré toute la portée de ces paroles de Fénelon à Louis XIV : «Vous êtes né, Sir, avec un cœur droit et équitable, mais ceux qui vous ont élevé ne vous ont donné pour science de gouverner, que la méfiance».

e)    Après mon départ du gouvernement, une certaine presse en furie et aux ordres, s’est mise à préparer l’opinion (comme il est désormais de coutume) pour mon incarcération à venir, faisant fi au passage des intérêts de notre pays.

C’est ainsi que le monde entier apprendra que je suis à la tête d’une armée de 6.000 rebelles ! A ce jour, je n’ai pas été interrogé sur cette volonté affichée de déstabilisation qui aurait été éventrée. A ma connaissance, ceux qui ont publié cette grossièreté ne l’ont pas été non plus. On se serait limité à dire que la grossièreté se le dispute à la bêtise si ce n’est que c’est notre pays qui souffre de cette image pré insurrectionnelle.

De même, cette obsession à me lier à la France alors que c’est du Cameroun qu’il s’agit ! Des notes de renseignements vous parviennent selon lesquelles l’ambassadeur de France à Yaoundé viendrait souvent à mon  domicile en cachette, dans une voiture banalisée, afin que nous élaborions des plans de déstabilisation de notre pays.

Aussi, des informations sont distillées dans le public sur mes prétendues relations avec un grand industriel français qui viendrait souvent clandestinement à Garoua me rencontrer pour le même objet. Notre pays serait-il devenu une passoire pour que l’on y pénètre sans visa ou y faire atterrir des aéronefs sans une autorisation préalable de survol du territoire ?

Monsieur le président de la République,

Vous me connaissez très bien. Je ne cache ni mes opinions ni mes agissements.

Vous comprenez donc qu’ayant recouvré ma liberté de parole car n’étant plus tenu par une quelconque obligation de solidarité ou de réserve, je puisse exposer, échanger et partager avec tous nos compatriotes mes idées et mes réflexions que je vous réservais en toute exclusivité ou que je ne développais qu’au cours des réunions à huis clos. Ces idées et ces réflexions portent particulièrement sur la paix et la justice.

Et avant de terminer, permettez-moi de vous assurer, que du fond de mon cachot, je n’ai ni haine, ni regrets, et que je ne nourris ni mélancolie, ni amertume. Surtout, je n’ai aucune pulsion suicidaire. S’il m’arrivait quelque chose par inadvertance, ce ne serait ni de mon fait, ni du fait des repas que je me fais livrer par ma famille. Bien que n’ayant pas particulièrement peur de la mort, j’aimerais que si cette fâcheuse éventualité survenait, les responsabilités soient bien établies.

 

Marafa Hamidou  Yaya

 

 

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DEUXIÈME LETTRE OUVERTE DE MARAFA HAMIDOU YAYA AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

9 Septembre 2012, 11:30am

Publié par Hervé Villard

 

Monsieur le président de la République


Vous avez promulgué la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral. Permettez-moi de relever les insuffisances et les omissions contenues dans cette loi avant d’aborder la problématique du code électoral et celle de la succession à la tête de l’Etat, afin de préserver la paix dans notre pays.

I-Insuffisances et omissions de la loi du 19 avril 2012

En ma qualité d’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, j’ai lu cette loi avec attention.

J’ai noté pendant les débats à l’Assemblée nationale, la sagacité des députés qui ont empêché que cette loi soit adoptée en catimini et qui vous ont également évité le parjure en s’élevant contre la disposition anticonstitutionnelle du mandat impératif.

D’autre part, les insuffisances et les omissions ci-après contenues dans cette loi méritent d’être adressées :

a)Article 70 (3) et (4)

Le récépissé remis au moment de l’inscription est source de conflits. C’est un document non sécurisé. Il peut être dupliqué, photocopié ou fabriqué par qui le voudra. Aussi, les électeurs pourront, le moment venu, brandir plusieurs récépissés en leur nom ou un même récépissé délivré à plusieurs personnes. Il y aurait donc lieu de remettre à chaque électeur sa carte électorale au moment de son inscription sur la liste électorale.

b) Article 75 (3)

Cet article dispose qu’«en cas de refonte, le Directeur général des élections peut proroger la période…pour une durée n’excédant pas trois mois ». C’est-à-dire concrètement que cette période pourrait aller jusqu’au 30 novembre.

Dans ce cas, la loi devrait aménager les autres délais se rapportant à cette opération. En particulier :

-le délai de transmission au démembrement départemental du procès-verbal des travaux de la commission de révision des listes électorales, fixé au plus tard le 20 octobre (article 78 (1)) ;

-le délai de transmission du fichier électoral provisoire du département pour affichage, fixé au plus tard le 20 octobre (article 78 (2)) ;

-le délai de transmission du procès-verbal des opérations rectificatives, fixé au plus tard le 10 novembre (article 79 (1)) ;

-le délai de transmission du fichier électoral révisé, fixé au plus tard le 10 décembre (article 79 (2)) ;

-le délai de publication de la liste électorale nationale, fixé au plus tard le 30 décembre (article 80).

c) Article 87 (1)

Il y aurait lieu de mettre fin à la campagne électorale l’avant-veille du scrutin à minuit afin de permettre à toutes les parties prenantes (candidats, partis politiques, administration, Elecam et commissions locales de vote notamment) de préparer sereinement le jour du scrutin.

d) Article 122 (2)

Un certificat médical devrait figurer dans les pièces devant accompagner les déclarations de candidature à la présidence de la République.

e) Titre VI

Nulle part dans la loi l’on ne trouve les dispositions relatives à l’exécutif communal (maire et adjoints), à son élection et au nombre d’adjoints aux maires. Elles devraient être réintroduites.

f) Article 219 (1)

Il y aurait lieu de préciser que seuls les partis politiques ayant pris part aux élections générales dans la région concernée peuvent participer aux élections partielles, comme cela a été pour les élections des députés (article 155 (4)) ; des conseillers municipaux (article 174 (1)) et des conseillers généraux (article 268 (3)).

II-La problématique du code électoral

A la veille de l’élection présidentielle de 2004, j’ai parcouru les dix (10) provinces de notre pays et j’ai tenu des réunions publiques dans chaque capitale provinciale avec l’ensemble des parties prenantes concernées par les élections. Ces réunions, parfois houleuses, ont vu la participation des chefs des partis politiques et de leurs responsables à la base, des députés, des conseillers municipaux, des chefs traditionnels, des responsables de la société civile et naturellement de la presse.

A cette occasion, j’ai recueilli les doléances de nos compatriotes portant sur le processus électoral. Celles-ci portaient particulièrement sur l’amélioration de la législation électorale et sur le retrait de l’administration du processus.

En février 2006, je vous ai soumis la toute première mouture d’un code électoral.

Au cours de l’année 2006, des missions d’étude ont été envoyées dans certains pays et ont abouti à l’élaboration de la loi du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’ «Elections Cameroon » (Elecam).

En février 2008, je vous ai soumis une mouture définitive du projet de code électoral en vous suggérant que le Premier ministre organise des consultations avec les partis politiques et la société civile, leur remettre le projet de code électoral afin qu’ils l’enrichissent éventuellement pour aboutir à un document consensuel devant être adopté par voie de référendum.

C’est ainsi que la loi fixant les procédures du référendum a été adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée le 13 avril 2010.

Monsieur le président de la République,

Des élections mal organisées ou dont les résultats sont contestés sont sources de conflits et de rupture de la paix sociale.

Un code électoral devrait être consensuel afin :

-d’encourager la participation d’un maximum d’électeurs ;

-de permettre des élections justes et transparentes donnant toute leur légitimité aux élus ;

-de favoriser une culture d’acceptation des résultats.

Ce n’est malheureusement pas le cas du code objet de la loi du 19 avril 2012.

D’autre part, vous connaissez mes réserves maintes fois exprimées concernant l’organisation et le fonctionnement d’Elecam. Nous avons tous été témoins des dysfonctionnements de cet organisme à l’occasion de la dernière élection présidentielle. Ce qui a obligé l’administration de reprendre en main au dernier moment, le processus électoral afin de sauver la paix dans notre pays.

Je persiste à dire que tel qu’organisé et tel qu’il fonctionne, Elecam ne pourra pas organiser les élections législatives et municipales. Des propositions d’amélioration de l’organisation et du fonctionnement de cet organisme vous ont été faites en son temps ; elles méritent d’être prises en compte afin de préserver la paix dans notre pays.

Peut-être que mes inquiétudes sont infondées puisque les élections législatives et municipales sont renvoyées aux calendes grecques frustrant nos concitoyens de leur droit de choisir leurs représentants.

Nous en arrivons ainsi à ce paradoxe : les pays en crise se débattent pour organiser des élections afin d’en sortir. Notre pays s’abstient d’organiser des élections et prend de ce fait le risque d’être précipité dans une crise.

III- La problématique de la successionà la tête de l’Etat

Le 3 septembre 2010, je vous ai fait parvenir une note (cf. annexe ci-joint) suite à des informations qui m’étaient parvenues et selon lesquelles vous auriez l’intention de faire modifier la Constitution en vue de créer un poste de Vice-président de la République, avec droit de succession à la Magistrature Suprême de notre pays.

Dans cette note, je vous faisais part de ce que « la lisibilité d’un successeur est tout à fait concevable dans un système politique de parti unique fermé où tous les acteurs politiques sont soumis à une discipline stricte d’acceptation des choix de leur chef. Et même dans ce cas-là, des difficultés surgissent, mettant en danger la stabilité du Pays ». Notre pays en a d’ailleurs fait l’amère expérience.

Je vous suggérais « de renforcer les structures qui, le moment venu, doivent gérer une éventuelle succession ».

De côté, parti dominant auquel nous appartenons tous les deux, « devrait voir le collège (Bureau politique ou autre organe) chargé de designer l’éventuel candidat à la Magistrature Suprême en cas de vacance, renforcé et enrichi d’hommes de qualité ».

D’un l’autre côté, le « les organes constitutionnels devraient être mis en place avec à leurs têtes, des hommes très soucieux de l’intérêt national (Conseil Constitutionnel et Présidence du Sénat notamment) ».

Les deux ou trois de mes proches à qui j’ai fait part de ce qui précède ont désapprouvé ma démarche, au motif que j’aurais pu être le bénéficiaire d’une éventuelle désignation.

Je leur ai répondu que je n’avais aucune envie d’être nommé Président de la République.

En effet, je suis porteur d’un projet mettant en avant les exigences de PAIX et de JUSTICE permettant de batir une société de confiance.

D’autres Camerounais sont certainement porteurs d’autres projets. Il me semble naturel et sain que le moment venu, chaque prétendant à la Magistrature Suprême, soumette son projet, l’explique et le défende devant nos compatriotes qui, à travers une élection libre et transparente, choisiront celui ou celle qu’ils voudront mettre à la tête de l’Etat. L’heureux bénéficiaire de leur confiance aura ainsi toute la légitimité nécessaire pour conduire son action pendant la durée du mandat qui lui sera confié.

Monsieur le Président de la République,

Les Camerounais sont un peuple majeur. Laissez-les choisir leurs représentants et leurs dirigeants en toute liberté et en toute transparence. C’est la seule manière d’assurer à notre pays un avenir dans la paix.

En ce qui concerne, de là où je suis, je continuerai à parfaire le projet dont je suis porteur et à le soumettre, chaque fois que cela est possible , à la critique de nos compatriotes auxquels je propose d’ores et déjà que nous nous mobilisions tous pour bâtir une société de confiance.

Yaoundé le 13 mai 2012.

Yaoundé le 03 septembre 2010

Marafa Hamidou Yaya

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Note

Pour Monsieur Le président de la République

Je vous prie de bien vouloir me pardonner de devoir distraire votre très haute attention, en évoquant l’importante question d’une éventuelle modification de la Constitution dans un avenir plus ou moins proche.

En effet, il m’est revenu que le vice-Premier ministre, ministre de la Justice ainsi que le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, ont fait des indiscrétions, le premier à des journalistes internationaux lors de son séjour à Brazzaville à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, et le second à quelques amis, sur votre intention prochaine de créer un poste de vice-Président de la République , avec droit de succession à la Magistrature Suprême de notre pays.

Si leurs allégations étaient avérées, je vous livre très humblement une modeste réflexion sur cette question importante de la vie de la Nation.

En effet, depuis que vous avez installé le Cameroun dans la modernité en faisant de lui un pays démocratique et ouvert, la lisibilité du successeur potentiel du Président de la République devient un facteur d’instabilité et perturbateur en ce qu’elle pourrait organiser de façon permanente, de petits trafics d’influence et de spéculations. Par ailleurs, la personne désignée fera de la part de certains de vos fidèles et inconditionnels, l’objet d’ « attaques » systématiques, quand ce ne sont pas les originaires d’autres tribus, frustrés de la non-désignation d’un des leurs ; qui s’en chargeraient. Tout ceci est de nature à parasiter et à paralyser un système politique en quête d’efficience pour la réalisation des grands projets de développement qui vous tient à cœur.

La lisibilité d’un successeur est tout à fait concevable dans un système politique de parti unique fermé où tous les acteurs politiques sont soumis à une discipline stricte d’acceptation des choix de leur chef. Et même dans ce cas-là, des difficultés surgissent, mettant en danger la stabilité du pays.

 

Par contre, il serait peut-être probablement plus indiqué de renforcer les structures qui, le moment venu, doivent gérer une éventuelle succession. Ces structures concernent le parti dominant qui devrait voir le collège (Bureau politique ou autre organe) chargé de désigner l’éventuel candidat à la Magistrature Suprême en cas de vacance, renforcé et enrichi d’hommes de qualité. Simultanément, les organes constitutionnels devraient être mis en place avec à leurs têtes, des hommes très soucieux de l’intérêt national (Conseil constitutionnel, Présidence du Sénat).

 

Dans un pays comme le notre, cette solution de renforcement de structures (organes constitutionnels et parti) , offre l’avantage d’évacuer, sinon diluer le débat sur la succession qui ne serait plus cristallisé sur un seul individu. L’exemple du Gabon, pour lequel vous avez joué un rôle stabilisateur important, est éloquent à cet égard ; alors que celui du Nigéria, où le successeur est d’emblée lisible (quoique élu sur le même ticket que le président de la République), est porteur d’importants germes de déstabilisation.

 

Monsieur le Président de la République,

 

Ma modeste contribution a aussi pour avantage de placer le Chef de l’Etat, et lui exclusivement, au cœur du système politique jusqu’au bout ; tous les acteurs politiques significatifs ne réalisent le consensus qu’autour de sa personne.

Je serai honoré de pouvoir mieux exposer et densifier ma suggestion à l’occasion d’une prochaine audience, lorsque le calendrier de Monsieur le Président de la République le permettra.

 

Yaoundé, le 03 Septembre 2010

Marafa Hamidou Yaya



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LA TROISIEME LETTRE DE MARAFA

9 Septembre 2012, 11:05am

Publié par Hervé Villard

 

 

 

INTEGRAL DE LA TROISIEME LETTRE DE MARAFA


ALBATROS : LA VERSION DE MARAFA HAMIDOU YAYA

 


Qui a peur d’un procès transparent et public ?


Depuis mon incarcération, les camerounais s’interrogent sur les raisons pour lesquelles je ne m’ exprime que sur les sujets autres que celui pour lequel je suis supposé être détenu. En effet, le 16 Avril 2012, répondant à une demande du juge d’instruction près le tribunal de grande instance du Mfoundi, pour y être entendu sur  les faits relatifs à l’affaire « Ministère public et Etat du Cameroun contre Atangana Mebara Jean-Marie, Otélé Essomba Hubert, Mendouga Jérôme, Fotso Yves Micchel et autre» (c,annexe n°1). J’ai été mis sous mandat de dépôt au motif vague de « Détournement de deniers publics en coaction  et complicité (c.f annexe n°2)

Je ne sais ni quand ce détournement a eu lieu, ni sur quoi il porte , ni de quel montant il s’agit, ni qui en est l’auteur principal , ni quels sont les complices.

Je présume qu’il s’agirait de l’affaire relative à l’acquisition d’un avion pour les déplacements du président de la république, pour laquelle la juge d’instruction aurait été instruit de m’imputer une indélicatesse pour laquelle il avait rendu une ordonnance, de disjonction en janvier     2010 et dont j’ai eu connaissance, car mise en ligne sur Internet et publiée dans son intégralité par la presse Locale.

S’il s’agit effectivement de cela, je réitère solennellement mon innocence malgré « les vraisemblances »    dont il me revient qu’elles auraient assemblée pour les bénéfices de la cause et qui relèvent d’une démarche inductive.

Je rappelle à nouveau que lorsque les enquêtes relatives à l’acquisition de d’un aéronef destiné au président de la république ont été ouvertes et que les différentes personnes ayant  intervenu  dans ce dossier ont été interrogées, c’est moi qui avait, par acquis de conscience,  sollicité le président de la république par note en date du 7 mai 2008  pour être également entendu par les instances  compétentes dans le cadre de ces enquêtes, afin de contribuer à la manifester la vérité. C’est ainsi que j’ai été interrogé le 15 juillet 2008 par par les responsables de la direction de la police judiciaire ; A ce jour, c’est la seule fois qu’il m’a été demandé quelque chose sur cette affaire.

Au stade où nous en sommes rendus, les camerounais ont en effet le droit de savoir toute la vérité sur cette malheureuse affaire du BBJ-II , à travers un procès transparent et équitable qui seul, permettra de mettre fin à l’imbroglio  et à tout l’amalgame entretenus dans cette affaire, et à dessein, me semble t-il.

I- DU CHOIX DE GIA INTERNATIONAL

Les principaux intervenants nationaux dans l’affaire  de l’acquisition du BBJ-II5 (boieng 737-800) sont : Le président de la république, le secrétaire général de la présidence de la république que j’étais, le Ministre de l’économie et des finances, le chef d’état-major particulier du président de la république, et l’administrateur directeur général de la Cameroon Airlines( CAMAIR)

Au vu des informations dont nous disposons tous, aucun d’entre nous n’avait présenté une objection quelconque à ce que CAMAIR conclue un contrat avec GIA INTERNATIONAL dans le cadre de cette acquisition. La multinationale « THE BOEING COMPANY » n’a pas hésité non plus à conclure et à signer un contrat avec GIA INTERNATIONAL.

II- DU PAIEMENT DE GIA INTERNATIONAL

Au cours de nos différentes réunions relatives à cette affaire, nous arrivés à deux (02) conclusions :

1- Le contrat devant lier CAMAIR et GIA INTERNATIONAL comportait  trois volets (03) trois volets :

- La fabrication de l’avion par the Boieng company ;

- La configuration de l’Habillage intérieurs par la société «  JET AVIATION » basé en suisse, choisie par l’état major du président de la république ;

- Et des équipements annexes (équipements de communication sécurisés, systèmes de protection anti-missiles notamment)

GIA INTERNATIONAL  devait recevoir un « security deposit » de trente un (31) millions de dollars, grâce auquel cette société devait lever des financements pour l’ensemble de ces opérations d’une valeur totale de soixante douze (72) millions de dollars et livrer le BBJ-II prêt à être utilisé. La durée du remboursement de ces financements était fixée à dix (10) ans.

2- Le « security deposit » de trente et un (31) millions de dollars devait s’éffectuer à travers l’émission d’une « stand by letter of credit »  (accréditif  à paiement différé) au profit de GIA INTERNATIONAL qui se chargerait, grâce à cette garantie et le nantissement de l’aéronef, de lever des financements sur le marché international. Cela présentait l’avantage d’éviter à notre pays une prise de risque initiale excessive, dès lors que la somme pour laquelle l’état s’engageait n’était guère libérée et transférée d’avance à GIA INTERNATIONAL.

Le Ministre de l’économie et des finances s’est opposé à l’émission d’une « stand by letter of credit » et a dit qu’il trouverait le moment venu, d’autres moyens pour payer la « security deposit » à GIA INTERNATIONAL.

Le Ministre de l’économie et des finances était celui qui avait en charge la gestion de la trésorerie de l’état. Je n’avais ni à douter de ses propos, ni à lui donner des instructions sur cette question.

Concernant ma qualité de président du conseil d’administration de la SNH, il me convient de signaler que cette fonction ne me donnait aucunement la latitude d’interférer dans la gestion des revenus pétroliers destinés, à ma connaissance, à alimenter le budget de l’état, géré par le Ministre de l’économie et des finances.

C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai jamais convié  l’administrateur-directeur général de la SNH à aucune réunion relative  à un financement quelconque, ni à l’occasion de cette affaire, ni à toute autre occasion pendant que j’étais  secrétaire général de la présidence de la république.

J’ai été informé, une quinzaine de jours après notre réunion, relative à l’acquisition du BBJ-II, par l’administrateur-directeur général de la CAMAIR, et à ma grande surprise, que les trente et un millions de dollars (31) avaient été virés directement dans un compte de GIA INTERNATIONAL aux États-Unis   par le Ministre de l’économie et des finances.

III- DE LA SUITE DE LA PROCÉDURE

A mon départ du secrétariat général de la présidence de la république le 24 août 2002, le BBJ-II avait  été fabriqué par Boieng, le contrat relatif  à la configuration et à l’habillage intérieur de cet avion avait été conclu et signé par JET AVIATION. Il y a lieu de noter que cette société suisse n’avait pas non plus hésité à conclure et à signer un contrat avec GIA INTERNATIONAL.

Il semblerait qu’après mon départ du secrétariat général de la présidence de la république, d’après la lettre en date du 04 septembre 2003 adressée à l’ambassadeur du Cameroun à Washington par la société Boeing et dans laquelle cette société exprimait son étonnement et son embarras (conf annexe n°3), l’on se serait orienté vers l’acquisition d’un Boeing 767-300 VIP en lieu et place du BBJ-II (737-800). Et qu’en attendant la fabrication de ce nouvel aéronef, un avion de type 767-200 d’occasion aurait été loué ;c’est ce dernier qui aurait été baptisé « l’albatros »

De ce fait, le contrat entre CAMAIR et GIA INTERNATIONAL aurait été rompu et notre pays aurait engagé des poursuites aux Etats-Unis à l’encontre de GIA INTERNATIONAL ;poursuites ayant abouti à un jugement en Aout 2006 à portland, dans la région de l’Oregon, par lequel la Cameroun aurait été indemnisé.

Au vu de tout ce qui précède, je m’interroge sur les faits suivants :

- Pour quelle raison le ministre de l’économie et de finances a-t-il préféré transféré l’argent de GIA INTERNATIONAL plutôt que d’utiliser la solution sécurisée de la « stand bye letter of credit » qui était proposée ?

- Pourquoi avoir décidé d’acquérir un Boieng 767-300 VIP en lieu et place du BBJ-II (Boeing 737-800) déjà fabriqué.

Les réponses à ces questions permettraient d’édifier les camerounais et prouveront mon innocence dans ce qui semble m permettraient d’édifier les camerounais et prouveront mon innocence dans ce qui semble m’imputé.

Dès lors, plus que tout autre, je réclame et je revendique toute transparence à travers un procès équitable, dans le cas où ce serait pour cette affaire que je suis incarcéré, afin que toutes les responsabilités soient établies et que , le cas échéant, l’honneur et la dignité de ceux qui sont injustement incriminés soient restaurés.

 

Marafa Hamidou Yaya

22 MAI 2012

 

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LE QUATRIEME MISSILE DE MARAFA HAMIDOU YAYA.

9 Septembre 2012, 10:14am

Publié par Hervé Villard

 

Comment un GANG constitué de Issa Tchiroma, Louis Paul Motazé et Joseph Belibi, corrompu par des Sud-Africains, se sont rendus responsables du crash d'un B.737 ("Le Nyong") à Douala, qui a entraîné la mort de 71 personnes.

Paul Biya a commis une erreur en s’en prenant pour rien à Marafa Hamidou Yaya. Et en politique, les erreurs se paient chère. ..

Marafa parle ! parle le père !  c’est dans l’intérêt du peuple.

 

LETTRE INTEGRALE

Monsieur le Président de la République,

 

Je vous écris de la prison centrale de Kondengui où je suis incarcéré. Avant tout, je réitère solennellement mon innocence pour les faits qui semblent m'être reprochés et j'espère bien avoir l'opportunité de le prouver devant les tribunaux compétents.

 

Si je vous saisis aujourd'hui, c'est pour solliciter à nouveau que justice soit rendue dans une autre affaire d'avions (déjà!) où j'avais injustement été incriminé il y a plus d'une dizaine d'années. Décidément, l'histoire a l'art de bégayer ou plutôt de se répéter.

 

Rendez-moi enfin justice et indemnisez les victimes. Car seule une application saine de la justice permettra à notre Pays de bâtir une SOCIÉTÉ DE CONFIANCE.

 

D'emblée, permettez-moi de présenter mes très sincères excuses à nos compatriotes qui ont perdu des êtres chers dans le crash du Boeing 737 de la CAMAIR à Douala en 1995. Je ne réveille leur douleur que pour demander à nouveau que justice soit enfin rendue et que les ayants-droit des victimes de cet accident soient adéquatement indemnisés. C'est aussi cela le rôle de l'Etat.

 

En mai 1994, des accords écrits avaient été conduits à Paris, en France, par lesquels la South African-Airways (SAA) s'engageait à assurer la maintenance des Boeing 737 et 747 appartenant à la défunte CAMAIR.

 

Du fait de la défaillance et de la grossière négligence dans l'exécution de ces contrats, le Boeing 737-200 immatriculé TJ-CBE et baptisé Le Nyong, s'est écrasé à Douala le 03 décembre 1995, coûtant la vie à soixante et onze (71) personnes. De même, en 1997, le Boeing 747-200 Combi, Le Mont Cameroun, a perdu un réacteur en plein vol, aux environs de Paris, en France. Un de nos compagnons de détention à Kondengui était un des passagers de ce vol. Il en est encore traumatisé.

 

Les deux (02) pilotes du Boeing 737 étaient des amis. Le commandant de bord, Monsieur Younoussa AMAN SALI et moi nous nous connaissions depuis l'enfance. Nous avons partagé le même banc en classe Terminale "D" au lycée de Garoua. Puis nous avons partagé la même chambre à la Cité Universitaire de l'Université de Yaoundé. Après son décès, j'ai été dans son village à Bé, non loin de Garoua, et en compagnie de son frère le lamido, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve à l'intérieur de la concession du lamidat.

 

J'ai connu le pilote, Monsieur Lombo, lorsque je travaillais à la SNH et que je voyageais beaucoup. Nous nous sommes rencontrés sur son lieu de travail, c'est-à-dire dans les avions. C'était également un camarade d'enfance de mon épouse à Douala. Cela a contribué à nous rapprocher encore plus. Après son décès, mon épouse et moi sommes allés réconforter sa mère et ensemble, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve dans la cour de leur maison à Douala.

 

En 1999, alors que j'étais Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Ministre d'Etat délégué à la Présidence, chargé de la Défense, Monsieur AMADOU ALI vous a fait parvenir une note résultant d'un entretien qu'il a eu avec son ami MILA ASSOUTE, d'où il ressort que la négligence de SAA était due au fait que cette entreprise corrompait des autorités du Gouvernement camerounais et de la CAMAIR.

 

Cette corruption mise à nu, rendait juridiquement nuls les contrats conclus entre SAA et CAMAIR. De ce fait, les paiements de soixante-cinq (65) millions de dollars US (soit au taux de 1$US = 500 frs CFA, Trente-deux milliards cinq cent millions (32.500.000.000) francs CFA) perçus par SAA dans le cadre de ces contrats devraient être restitués à CAMAIR. En outre, des dommages et intérêts devraient être exigés.

 

A l'époque le Ministre d'Etat, qui m'a toujours jalousé pour des raisons qui lui sont propres et avec qui j'ai entretenu des relations heurtées pendant notre cohabitation au Gouvernement, ainsi que les autres intervenants camerounais dans ce dossier, m'ont présenté comme le principal bénéficiaire des fruits de cette corruption.

 

Dès lors, tout a été mis en œuvre pour que ma "culpabilité" soit connue de tout le monde. Les mêmes journaux qui ont préparé l'opinion en vue de mon incarcération avaient été mis à contribution, dans le cadre d'une campagne haineuse et particulièrement violente à l'époque.

 

Imaginez-vous, Monsieur le Président de la République. J'étais votre principal collaborateur. Vous me receviez en audience tous les jours. J'étais supposé être au centre de ce tragique scandale, et je devais vous regarder dans les yeux tous les jours!

 

Imaginez-vous, Monsieur le Président de la République. Par ma supposée prévarication, je devenais responsable des décès de deux (02) amis proches et d'une soixante dizaine de nos compatriotes!

 

La conscience tourmentée, j'ai cherché à me rapprocher de ceux qui ont survécu à cet accident. C'est ainsi que j'ai reçu à ma table l'hôtesse de l'air Mademoiselle WELISSANE. De même, chaque trimestre, je recevais à mon bureau, Monsieur NDONG TOUNG, adjoint au directeur des affaires générales à la Présidence de la République également rescapé de ce crash. Je lui établissais des ordres de mission pour aller effectuer ses contrôles médicaux en France et y rencontrer son psychiatre.

 

Au-delà du regard de ces deux compatriotes, j'essayais de sonder leur âme pour savoir ce qu'ils pouvaient penser du monstre que j'étais supposé être. Ce fut une torture permanente pour moi.

 

Je me suis alors juré de ne rien ménager afin que la vérité soit connue au sujet de cette affaire et que justice soit rendue. La providence m'y aidera.

 

Sur vos instructions, j'ai saisi par correspondance en date du 26 août 1999, le Directeur Général de TRANS-NET Ltd de cette affaire (cf. Annexe 1). Par la suite, j'ai signé un arrêté en date du 14 novembre 2000 portant création d'un comité de suivi de l'exécution des contrats de maintenance des avions entre CAMAIR et TRANS-NET-SAA (cf. Annexe 2).

 

Ce comité avait pour mission entre autres, «d’ester en justice et défendre les intérêts de CAMAIR et de l'Etat du Cameroun dans les différends pouvant naître à l'occasion de l'exécution de ces contrats».

 

Dans le cadre du travail de ce comité, le mécanisme de cette corruption a été mis à nu, les différents acteurs et bénéficiaires ont été identifiés et certains l'ont reconnu formellement, au vu du rapport de mission en date du 07 décembre 2000 que le comité vous a adressé.

 

 

A AUCUN MOMENT MON NOM N'A ÉTÉ ASSOCIÉ A CETTE SCABREUSE AFFAIRE.

 

Je vous avais alors proposé que le gain financier que notre pays devait tirer de l'action engagée en justice puisse être utilisé de la manière suivante:

 

a) Indemniser les ayants-droit des victimes de l'accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs CFA par personne.

 

b) Renflouer la CAMAIR avec la différence afin de consolider les fonds propres de cette compagnie.

 

 

Dès lors, j'étais devenu le témoin gênant. En effet, ceux qui avaient intérêt à ce que je sois présenté comme le bénéficiaire des fruits de cette corruption avaient été formellement démasqués et ont été pris de panique. Non seulement la presse ne parlera plus de cette affaire, mais une stratégie insensée et diabolique sera mise en œuvre pour me discréditer définitivement.

 

C'est ainsi que les concernés ont pris langue avec Monsieur BANTU HOLOMISA, à l'époque membre du parlement sud-africain, président du parti politique "United Democratic Movement" et en mal de notoriété. Celui-ci a écrit une lettre ouverte en date du 27 mars 2002 adressée à Son Excellence THABO MBEKI, alors Président de la République d'Afrique du Sud et à vous-même (cf. Annexe 3); lettre qu'il a lue en séance plénière du parlement sud-africain, demandant la constitution d'une commission d'enquête judiciaire sur l'affaire de corruption impliquant la société TRANSNET.

 

Dans cette lettre, Monsieur BANTU HOLOMISA reprend, selon lui, les allégations faites dans la presse camerounaise selon lesquelles mon épouse (Nommément citée) aurait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour recueillir les pots de vin de la société TRANSNET.

 

Effectivement, à l'époque, mon épouse avait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour des raisons de santé. Elle y a subi plusieurs hospitalisations et opérations chirurgicales dans des formations sanitaires et par des praticiens également connus. Elle continue d'ailleurs à s'y rendre et à s'y faire suivre; son dernier voyage remonte au mois de mars 2012.

 

 

MON EPOUSE NE CONNAÎT NI TRANSNET NI SES DIRIGEANTS ET N'EST EN RIEN CONCERNEE PAR LES ÉLUCUBRATIONS DU DÉPUTÉ SUD AFRICAIN BANTU HOLOMISA.

 

Après la stupéfaction, j'ai par correspondance en date du 12 avril 2002 à lui adressée (cf. Annexe 4) et transmise par DHL (Lettre de transport aérien n° 358.2947.141), informé Monsieur BANTU HOLOMISA que j'ai pris connaissance de sa lettre ouverte avec beaucoup d'intérêt que je la considérais comme une diffamation et qu'à l'issue des procédures judiciaires en cours, je me réservais le droit de le poursuivre en justice. J'ai également porté à sa connaissance que copies de ma correspondance seraient envoyées au Président THABO MBEKI et à Vous-même. La vôtre vous a été transmise le même jour par mes soins (cf. Annexe 5). Celle du Président THABO MBEKI l'a été par DHL (Lettre de transport aérien n° 358.2947.701).

 

Après plusieurs années, j'ai été informé que l'affaire a été jugée, que TRANSNET a été condamné et que le Cameroun a été indemnisé. A ma grande surprise, AUCUN DES BÉNÉFICIAIRES CONNUS DES FRUITS DE CETTE CORRUPTION N'A ETE INQUIÉTÉ, NI SUR LE PLAN ADMINISTRATIF. ENCORE MOINS SUR LE PLAN PÉNAL.

 

Même Monsieur AMADOU ALI qui était pourtant à l'origine du déclenchement de cette affaire ne s'y est plus intéressé, en qualité de Ministre de la Justice pendant plus de dix (10) ans, alors qu'une soixante dizaine de nos compatriotes ont perdu leur vie!

 

Afin de restaurer un tant soit peu mon honneur et celui de mon épouse durablement salis et dont personne ne semblait se soucier, j'ai saisi Monsieur TEM Emmanuel, Avocat camerounais du Cabinet "LAPIN ATTORNEY" basé à Johannesburg, pour engager une action en justice pour diffamation contre Monsieur BANTU HOLOMISA. Je vous en ai rendu compte par note en date du 18 juin 2005 (cf. Annexe 6)

 

Après avoir étudié le dossier que je lui ai confié et effectué quelques démarches préliminaires, Monsieur TEM m'a assuré de la justesse de ma démarche et de sa conviction d'une issue qui me serait favorable d'un procès éventuel (cf. Annexe 7.). Il m'a cependant mis en garde contre le retentissement médiatique qu'entrainerait ce procès en Afrique du Sud, ce qui ne manquerait pas de porter un préjudice certain aux relations entre ce gays et le nôtre.

 

J'ai sollicité une audience au cours de laquelle je vous ai fait part de cette mise en garde de mes avocats. Vous m'avez demandé de mettre fin à cette procédure afin de préserver les intérêts de notre pays. A mon corps défendant, j'ai dû suspendre cette procédure, me privant ainsi de l'opportunité de restaurer mon honneur et celui de mon épouse.

 

Je vous ai réitéré, à l'occasion de cette audience, la nécessité d'indemniser les ayants-droit de l'accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs CFA par personne, comme je vous l'avais déjà proposé. Ce qui serait justice.

 

Quelle ne fut ma consternation lorsque quelques années plus tard, les bénéficiaires de cette corruption ont été promus dont certains à des fonctions gouvernementales! Je vous avais alors fait part de Mon refus de collaborer avec Monsieur ISSA TCHIROMA en particulier, par respect pour la mémoire de mes deux (02) amis et des autres victimes du crash du Boeing 737 de la CAMAIR en 1995.

 

 

Monsieur le Président de la République,

 

Rendons justice à ces victimes. Car seule la justice nous permettra collectivement de BATIR UNE SOCIETE DE CONFIANCE.

 

Les tergiversations pourraient excéder et exaspérer nos compatriotes, comme elles ont excédé et exaspéré Cromwell à son époque pour moins que cela.

 

En effet, en 1653, après avoir appris que le parlement essayait de continuer à siéger malgré un accord de dissolution et après avoir échoué à s'entendre sur un règlement intérieur applicable, Cromwell perdit patience. Le 20 avril, il prit part à une session et écouta une ou deux interventions. Puis il se leva et harangua les membres du parlement. Ce discours n'a malheureusement pas été préservé mais il a été souvent paraphrasé.Ainsi a t-il dit: “...you have sat too long here for any good you have been doing. Depart I say, and let us have done with you.In me name of God, go!"

 

 

Marafa Hamidou Yaya

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Opération Epervier : Ngamo Hamani clame son innocence.

4 Septembre 2012, 22:06pm

Publié par Hervé Villard

 

NgNgamo Hamaniamo Hamani clame son innocence.

Après avoir produit au tribunal toutes les pièces justificatives des subventions accordées à la Camair, par le ministère des finances, l’ex administrateur provisoire de la défunte Cameroon Airline a déclaré qu’il n’a pas détourné l’argent de l’Etat.

 

L’affaire ministère de Finances et Camair contre Ngamo Hamani  qui s’est ouverte ce 30 aout 2012 au Tribunal de grande instance de Bonanjo a duré à peine une heure. Ngamo Hamani qui citait comme premier témoin de sa propre défense était bel et bien à la barre.  Pendant cette audience plus brève par rapport aux autres précédentes, celui qui a géré la Camair pendant trois années successives (2005-2008) a continué de produire à la barre des pièces justificatives de l’utilisation des subventions que l’Etat a octroyées à la Camair pendant l’administration provisoire.

Comme suppléments de pièces justificatives produites à la barre hier,  on peut compter ; le paiement n° 22 du 5 avril 2006, d’un montant de 325 000 000 FCFA,  réalisé au profit de aviation capital Leasing, Doual’Air, Fineminster, Ifr, Amadeus et autres; le pv du paiement n° 30 du  27 août 2007 d’un montant de 2000.000.000fcfa  fait au profit des  entreprises Air France, Ansett, Asecna, Sita et autres ; le paiement n° 35 du 26 octobre 2006, d’un montant de 743.511.826 ordonné au profit  de Ajw, Alc, Amadeus shell, Total, wacke et autres.

A ces pièces justificatives de paiement fournies par Ngamo Hamani au tribunal, ont peut ajouter les procès verbaux de paiement n° 55 du 20 septembre 2007 d’un montant de 73.205.252 FCFA dont  l’entreprise Sita est la bénéficiaire.

Après avoir produit  toutes ces pièces, l’ex administrateur provisoire a fait savoir à la cour qu’il n’était  pas coupable des faits qui lui sont reprochés. «J’ai bien utilisé l’argent que l’Etat Camerounais m’a donné. Je n’ai pas détourné les sommes mises à ma disposition. La preuve, toutes les pièces justificatives de ces fonds sont devant vous madame la présidente », a déclaré Ngamo Hamani.

 Au sujet de quelques pièces restantes, pièces qu’il déclare être dans le dossier, il a promis de  fouiller le dossier et de produire lesdites pièces au tribunal.

Arguments en béton

Pendant la présentation de sa défense, Ngamo Hamani s’est senti trop à l’aise. Pas seulement parce qu’il était interrogé par les avocats qui constituent le collège qui assure sa défense, mais surtout  et parce qu’il avait la majorité ou même  toutes les pièces justificatives de l’utilisation des subventions perçues par la Camair. L’un des greffiers audienciers présent pendant la présentation de la défense  de celui-ci, a passé toute la durée de l’audience debout. Car, il fallait à chaque fois qu’il vienne prendre les pièces justificatives pour les remettre au tribunal. C’est plus d’une centaine de pièces qui a été brandit par celui qui continue à clamer son innocence.

Ces pièces justificatives des subventions  perçues successivement sont minutieusement classées en fonction des années et des dates de réception, dans trois chemises à sangle.

Selon Me Dieudonné Happi l’un des avocats qui assurent la défense de Ngamo Hamani,  le fait de fouiller toutes les pièces justificatives et de les produire aux juges permet de favoriser l’avancement de la procédure. «Les juges ne peuvent pas fouiller toutes les pièces justificatives dans la pile de dossier que vous voyez là. Humainement, ce n’est pas possible. Ce que nous avons fait, c’est de ressortir ces pièces dans le dossier d’instruction pour les mettre à la disposition du juge.» Mentionne-t-il au passage. Pour celui qui croit à l’innocence de son client, «toutes les pièces justificatives de  l’utilisation des subventions ont été produites. Il  ne reste que les référencements et les cotes. Aucune pièce justificative n’est manquante. » Déclare-t-il avec sérénité.

 Les pièces produites, permettent de justifier dans  l’ensemble,  l’utilisation effective de 76 636 628 108 fcfa, représentant le montant total des subventions accordées par l’Etat à la Camair pendant l’administration provisoire de 2005 à 2008.  

Selon le tableau récapitulant ces subventions, elles s’échelonnent comme suit ; 11 938 711 211 fcfa en 2005 ; 32 384 427 191fcfa  en 2006 ; 27.085 023 382 fcfa  en 2007 ; 2 210 198 420 fcfa  en 2008  et un  arrondis estimé à 18 267 900 fcfa.  L’audience  a été suspendue et sera reprise le 4 septembre 2012 pour suite des débats. Ce jour là, le ministère public procédera à la cross examination de M.Ngamo. La suite nous le dira

 

Hervé Villard Njiélé

 

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Affaire Dubuisson : Le suspens à nouveau prolongé

4 Septembre 2012, 21:59pm

Publié par Hervé Villard

Affaire Dubuisson

Le suspens à nouveau prolongé

Le verdict  final de cette affaire attendue  le jeudi 30 aout 2012 a été renvoyé au 14 septembre 2012.

 

Comme précédemment annoncé par votre journal  La Nouvelle Expression dans son édition N°3306  du jeudi 30 août 2012, le délibéré  de l’affaire Dubuisson vient à nouveau d’être prorogé pour non constitution légale du tribunal.  L’affaire qui s’est ouverte ce 30 aout 2012 à l’annexe du Tribunal de grande instance du Wouri n’a durée que le temps de son renvoie. A peine l’audience ouverte, cette dernière a été renvoyée. Les  deux juges présents ont juste eu le temps de constater que le président de la collégialité, le juge kenmoé n’était pas présent.  Ils ont tous simplement renvoyé le délibéré de cette affaire, programmé ce jour,  au 14 septembre 2012 pour absence du président de la collégialité. «Le président de la collégialité est absent et nous  ne pouvons continuer sans lui. Nous sommes dans l’obligation de renvoyée cette séance », a déclaré l’un des juges présents. Après concertation des différentes parties  impliquées dans cette affaire, la date du 14 septembre a été unanimement arrêtée  comme date de la prochaine audience.

Déception

Cette décision du juge a choqué  plus d’un. Et d’avantage les parties concernée directement par cette affaire.  Jacques  Dubuisson et le collège des avocats qui assurent sa défense   qui croyaient être fixés sur leur sort en venant au tribunal de grande instance de Bonanjo   sont rentrés déçus.  Car le juge  de ce tribunal  ne s’est pas prononcé sur la sentence finale de cette affaire de mœurs, pendante devant  cette juridiction  depuis 2010 et pour laquelle ils sont incriminés.  Renvoyée pour une première fois le 8 aout 2012 dernier, ils croyaient que le verdict final allait tomber hier. Mais, en vain. Ces  derniers devront encore attendre quelques semaines pour être informés des  sanctions retenus contre eux.

Comme Jacques Dubuisson et les avocats qui composent sa défense, les amis,  les membres de la famille de madame Marie Thérèse Dubuison  décédée et le public  venu nombreux être témoins de  la fin de cette affaire qui a bouleversée toute la capitale économique au moment des faits, sont restés sur leur soif.   Malgré cela, ils ont promis être présents pour être témoin de la sanction qui sera infligée à celui qu’ils qualifient tous « d’assassin ». Il faut noter en passant que, c’est pour la deuxième fois que le délibéré de cette affaire est renvoyé. Affaire à suivre !

 

Hervé Villard Njiélé

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