Désordre urbain ; La communauté urbaine de Douala casse à la rue Arno
Dans le cadre de la lutte contre le désordre urbain, la communauté urbaine de Douala a déguerpi mercredi 24 juillet 2013 aux environs de 23 heures les commerçants de la rue
Pied de chaussures isolés, contre plaqués en même le sol, des cartons détruits, des conteneurs cassées, des commerçants en larmes, tel est le décor qui prévaut au carrefour Arno ce matin. Il est un peu plus de 10 heures ce jeudi 25 juillet 2013. A la rue Arno, l’ambiance n’est pas comme d’ habitude.
Les forces de l’ordre ont saturées le carrefour «Soudanaise». Leur présence signale qu’il y a du grabuge dans l’air. Contrairement à l’atmosphère observée ici il y a quelques jours, le lieu dit carrefour Arno est l’ombre de lui- même. L’ambiance n’est pas la même. Les commerçants habituellement installés ici n’y sont plus. La circulation est fluide. Quelques commerçants présents fouillent dans les décombres quelques objets précieux abandonnés pendant les casses. Ils sont d’ailleurs nombreux à le faire. Non sans maudire la communauté urbaine de Douala à l’origine de ces destructions. «La communauté urbaine est inhumaine. Comment peut-elle casser des gens à une période comme celle-ci. C’est ici qu’on se débrouille pour nourrir notre pauvre famille. On va faire comment ?» S’interroge un des commerçants courroucés. Et l’autre d’ajouter «Je fais dans la vente des ordinateurs des imprimantes des lasers. J’avais en moyenne 150 ordinateurs. Pendant la casse, la pluie a mouillé toute ma marchandise. Que vais-je faire maintenant. A qui vais-je m’adresser. J’ai presque tout perdu» pleurniche un autre commerçant en transportant le reste de ses appareils.
Comme ces deux commerçants, tous les commerçants qui sont installés dans cette rue sont abattus. Pendant la casse ils ont perdu chacun une partie de leur marchandises.
Casses
En effet,
dans le projet d’assainissement de la ville de Douala engagé depuis plusieurs années par la communauté urbaine de Douala, le Dr Fritz Ntone Ntone s’est employé à libérer les routes et les chaussées de la ville de Douala encombrée de plus en plus par les commerçants et les riverains. C’est dans ce cadre là qu’il a engagé dans la nuit du mercredi 24 juillet 2013 une série de casse à la rue Arno pour libérer cette chaussée encombrée depuis plusieurs années par des commerçants. Pour ne pas avoir des disputes avec les commerçants exerçants en ce lieu, les responsables de la Cud ont effectué une descente musclée dans ce carrefour et ont cassés toutes les boutiques et étales installés sur la chaussée. Aidés par des forces de l’ordre qui veillaient au grain, les casses ont été faites sans état d’âme.
Des étals, des comptoirs, des marchandises, bref tout ce qui se trouvait sur la chaussée et le trottoir de cette rue ont été cassés. Ceci au gram dam des commerçants qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. «Lorsque je quittait ma boutique hier, aucun signe ne laissait entrevoir la foudre d’une éventuelle casse. Je suis agréablement surpris de recevoir un coup de fil de mon collègue très tôt ce matin qui m’informe qu’on est entrain de casser ma boutique. A premier vu, je n’ai pas pu reconnaitre mon conteneur. Car les casses l’on défiguré » déclare un commerçant courroucé par cette action de la Cud.
D’après les commerçants, cette opération à surpris tout le monde. Ces derniers disent n’ avoir reçu ni un mot d’ordre ni un préavis venant de la communauté urbaine de Douala. Pourtant, des banderoles affichées partout dans la ville de Douala recommandent aux commerçants de libérer la chaussée et les trottoirs. Il est à noter que cette action de la Cud n’est pas isolée. Il y a quelques jours, c’est la « rue de la casse » situé non loin de Mobile Bonakouamouang qui subissait les affres des gros bras de la communauté urbaine de Douala.
Hervé Villard Njiélé