Hermine Ngueko: «J’ai refusé beaucoup d’argent pour jouer pour mon pays »
«J’ai refusé beaucoup d’argent pour jouer pour mon pays »
International camerounaise évoluant au sein de Dakar University basket Ball au Sénégal, Hermine Ngueko, joue au sein de l’équipe nationale de basket ball du Cameroun. Devenue la fierté de sa famille et de son pays, elle raconte son histoire avec la balle orange
Comment Hermine arrive dans le monde du Basket Ball ?
Ce sont des choses que je ne peux pas expliquer. Pour dire vrai, ce sont les amis de mamans et de mes sœurs qui m’ont poussé à pratiquer ce sport. Quand ils venaient à la maison, ils me disaient tous les temps que j’ai la taille d’une joueuse de basketball. Puisqu’ils étaient à majorité des pratiquants et des amoureux de ce sport, maman a commencé à me mettre la pression. Tout les temps, elle me demandait d’aller m’entrainer. Au départ, ce n’était pas mon affaire. J’étais plus concentrée à me rendre belle, à faire du «nyanga » qu’à faire autre chose. Quelques fois, au moment de s’entrainer, les amis de maman et de mes sœurs m’amenaient au stade. A force de me mettre la pression, j’ai commencé à jouer au basquet ball et j’y suis restée jusqu’aujourd’hui.
J’ai effectivement commencé à jouer au basket Ball à l’âge de 17ans. Aujourd’hui, je joue avec ceux là qui m’ont initié dans ce sport. Je ne pouvais pas imaginer que cela était possible. Ça fait vraiment bizarre. Quand j’ai commencé ce sport je n’y croyais pas vraiment. Parfois au moment de s’entrainer je trichais. Quand j’ai été sélectionnée à l’équipe nationale, j’ai compris qu’il fallait que je travaille sérieusement. Pas seulement pour l’équipe nationale, mais aussi pour moi-même. Et, c’est alors que je me suis abandonnée dans ce sport.
Hermine Ngueko commence le basket Ball au sein de l’équipe de Dreams basket Ball puis elle va à l’équipe d’Aes Sonel, puis je joue à Oilo aujourd’hui devenu Phoenix de Douala où pendant deux ans j’ai été championne du Cameroun. Je quitte le Cameroun pour le Sénégal pour des besoins d’étude et Dieu merci au Sénégal, le basket Ball a marché. Je continue à évoluer avec mon équipe et on est deux fois vainqueur de la coupe du Sénégal la première année. La seconde année, je suis meilleure joueuse du tournoi.
Quelle est l’avenir d’hermine avec le basket ball ?
Comme tout joueur professionnel, je rêve d’avoir une carrière bien réussie. Je veux faire une carrière pleine de succès. Je rêve remporter des trophées dans cette compétition pourquoi pas remporter la coupe d’Afrique des Nations avec l’équipe nationale du Cameroun. Tout ceci avec la grâce de Dieu.
Je suis toujours joueuse de Dakar University club. Il n’y a pas de changement. Il y a une chose que je vais ajouter. Ce n’est pas parce qu’on évolue aux Etats Unis qu’on est meilleur joueuse de basket ball. Les gens ne se trompent pas. Les basketteurs pensent toujours que c’est en arrivant aux Usa qu’on saura jouer au basket. Moi je pense que ce n’est pas vrai. Pour réussir, il faut juste continuer à être déterminer, il faut travailler dur, il faut confier sa vie à Dieu en faisant régulièrement ses prières. Il faut pareillement soigner son hygiène de vie et sa manière de se comporter et je pense que tout va aller. J’ai fait l’expérience au Sénégal. S’il est dit que tu vas évoluer dans le sport, en mettant tout ces recommandations en pratique, Dieu va baliser ton chemin.
Aujourd’hui j’ai 21ans et bientôt 22ans et je crois que j’ai le droit d’avoir un copain. Pour l’instant je cherche. Je veux un garçon qui va m’aimer qui pourra me comprendre qui pourra m’encourager dans les efforts que je fais. Je ne veux pas quelqu’un qui pourra me ralentir. Je ne vais pas vous cacher que j’ai souvent eu envie d’avoir un copain. Mais, je remets tout ça dans les mains de Dieu et il va trouver celui donc j’ai besoin. C’est vrai je suis une femme qui ambitionne se marier aussi et d’avoir des enfants.
Hermine Ngueko joue-t-elle seulement au basket-ball ?
Non, je suis étudiante en deuxième année de communication marketing au Sénégal. Et, j’aimerais être journaliste. J’ai bien voulu faire journalisme au Sénégal mais, leur programme ne concordait pas avec le mien. Et du coup, j’étais obligé de prendre une filière qui était semblable à ça. J’espère que, comme je n’aime pas faire les choses à moitié, cela pourra me permettre de préparer sereinement la fin de ma carrière et pourquoi pas voler au secours du basket-ball du Cameroun. J’ai refusé beaucoup d’argent parce que j’aime mon pays. J’ai refusé d’être riche pour mon pays. Pour ne pas vous mentir, j’aime bien mon pays. J’ai refusé à plusieurs reprises de signer la nationalité sénégalaise. Les dirigeants de ce pays me l’on demandée à plusieurs reprises.
Si je suis basketteuse professionnelle aujourd’hui, c’est grâce au grand frère et père qui aiment ce sport au Cameroun. Et j’en profite pour dire merci pour tous ces grands frères et sœurs et tous ceux qui m’ont soutenus et qui m’ont permis d’être à ce niveau. Je sais que je ne peux pas rencontrer tout le monde compte tenue de l’état de santé fragile de ma maman. Je leur dit merci beaucoup.
Que pensez-vous du « grimba », ou de la magie dans le sport ? Avez-vous souvent utilisé ça ?
Je ne crois pas au «grimba » ou à la magie dans le sport. Au Sénégal où j’évolue, les gens ne vivent que de ça. Mais, ça n’a pas eu d’influence sur ma carrière puisque je suis sortie meilleure joueuse de l’année. Et je me dis que, si cela était réel, les joueuses adeptes de cette pratique devraient être les meilleurs chaque année. Mais, ce n’est pas le cas. Moi, je ne compte que sur ma foi, je crois en Dieu. Je prie beaucoup et je ne compte que sur Dieu et rien que lui. Quand je ressens un malaise pendant un match ou avant, je ne mets pas ça sur le coup de la magie. Je prie, et je m’entraine. Ce n’est pas facile d’évoluer dans un championnat comme le Sénégal où, les gens sont prêts à tout pour gagner. Ces derniers ont l’amour du basket ball au point ou des gens sont à mesure de te lancer un sort pour ce sport.
Entretien mené par Hervé Villard Njiélé