Ils ont regagné le bercail vendredi et samedi derniers via des vols de la Cameroon airlines Corporation (Camair-Co) affrétés sur hautes instructions du président de la République
C’est par le refrain de l’hymne national suivi d’une interminable salve d’applaudissement et des remerciements incessants en l’endroit du chef de l’Etat que, nos compatriotes établis en République centrafricaine(Rca) ont manifesté la joie de retrouver leur pays d’origine, le Cameroun. C’était ce week-end à l’aéroport international de Douala. A bord des avions de la compagnie aérienne nationale spécialement affrétés sur instructions du président de la République, ils ont commencé à manifester leur joie quand le Boeing 767 communément appelé le « Dja » et le Boeing 737 se sont immobilisés sur le tarmac de l’aéroport international de Douala successivement vendredi 13 décembre et samedi 14 décembre 2013
Les uns, les mains levées vers ciel en signe de reconnaissance au geste divin qui vient d’être posé ou, faisant tout simplement le signe de croix, les autres, égrainant le chapelet tout en récitant le coran, tous , chacun à sa manière, ont dit merci à Dieu pour ce geste de sauvetage orchestré par le président de la République. Et savamment organisé par le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo, le patron de cette opération qu’accompagnaient le Directeur général de Camair-co, Frédéric Mbotto Edimo, le directeur de l’aéroport de Douala, Olivier Francis Etoa Mondoman, l’ensemble des autorités administratives de la ville de Douala et d’avantage les membres de l’équipage du Dja et du Boeing 737 ayant assuré leur transport de la République Centrafricaine pour le Cameroun.
La joie de ces compatriotes, plus d’un demi million environ, était autant si grande parce qu’ils ont vécu l’horreur de la guerre dans ce pays frontalier avec le Cameroun pendant plusieurs jours et, viennent d’en échapper de manière in-extremis. «Ce que nous avons vécu dans ce pays, je n’aimerais pas qu’une autre personne vive ce genre de chose. En Centrafrique, les gens égorgeaient les autres, ils les coupaient avec les machettes. Ils tuaient les femmes enceintes et les éventraient. C’est une situation très grave. C’est la catastrophe là-bas. Ils brulaient des maisons pillaient des choses. Il y avait des cadavres partout », raconte Mamadou Awalou, commerçant camerounais encore sous le coup de l’émotion. Ce dernier, comme ses autres compagnons, dans un élan de cœur vont prier les Camerounais de ne jamais verser dans ce genre de comportement, malgré les innombrables problèmes qu’ils rencontrent. «S’il y a un conseil que je peux dire aux Camerounais et aux hommes politiques en particulier, je leur demanderais de ne jamais admettre la guerre dans notre pays. Quelques soient nos différences. La guerre n’est pas bien », ajoute Mamadou Awalou. Il a pareillement dans ses propos remercié le président de la République pour le geste de sauvetage posé à l’endroit des compatriotes établis en République Centrafricaine. «Je remercie le président de la République pour ce geste. Sans lui je suis sûr qu’on serait mort en Rca, c’est la guerre là-bas », déclare-t-il tout ému.
Le gouverneur à la manœuvre
Pour accueillir les ressortissants camerounais rapatriés de Centrafrique, le gouverneur de la région du Littoral Joseph Beti Assomo au four et au moulin depuis la décision du chef de l’Etat camerounais, était accompagné du préfet du Wouri, Naseri Paul Béa, des responsables de Camair-co, des responsables de l’aéroport international de Douala, du sous préfet de Douala 1er, des responsables de la sécurité dans la région du Littoral et autres responsables de l’administration.
Après avoir souhaité la bienvenue à tous les compatriotes, Joseph Béti Assomo a rappelé le cadre de cette mission spéciale de sauvetage. «Nous sommes venus ici à l’aéroport de Douala sur la très haute instruction du président de la République. Il a décidé de l’organisation d’un pont aérien entre Douala et Bangui la capitale de la République Centrafricaine. Ce pont aérien va consister en une rotation du Boeing 767, le Dja de notre compagnie nationale la Camair-Co. L’avion se rend à Bangui en République centrafricaine et sa mission est d’apporter des vivres à nos concitoyens qui sont en difficultés et qui se sont regroupés dans notre représentation diplomatique, c'est-à-dire dans notre ambassade en République centrafricaine aux soins de monsieur l’ambassadeur. Ces compatriotes qui se comptent par centaines et par milliers comme vous le savez sont en Rca depuis plusieurs années » a précisé le gouverneur au moment du départ du Dja
516 camerounais rapatriés
Les résidents camerounais ont été installés dans l’une des salles d’attente de l’aéroport international de Douala pour des formalités usuelles. «Ici, on identifie tout le monde. On doit avoir les noms, les régions d’origine le village et surtout s’assurer qu’ils ont une famille d’accueil dans la ville de Douala où non. On doit également s’assurer qu’ils ont chacun une pièce d’identification », renseigne un agent en plein service. Pour s’assurer de leur bonne santé, une équipe sanitaire a été mise sur pied. Cette dernière a pris en charge tous les cas de maladies signalés. Il s’agit trois cas de malades de diarrhées signalées parmi les passagers du premier vol réalisé vendredi 13 décembre 2013, et celui d’une femme enceinte entrée en travail dès son retour au pays. «Dans l’ensemble, l’état de santé des Camerounais est bon », a signalé le gouverneur.
Ayant outre rappelé aux Camerounais rapatriés au pays qu’ils ne sont pas des réfugiés, il a demandé que l’on libère tous ceux qui ont une famille d’accueil à Douala. Mais ceci, après avoir vérifié qu’ils seront effectivement en sécurité. Ils a également fait savoir que l’État « a pris des mesures pour que chacun d’entre eux rentrent dans son village d’origine au près de ses proches ».
Il faut noter en passant que la délégation camerounaise résidant en Rca est arrivée en deux vagues. La première vague de 326 personnes est arrivée dans la nuit du vendredi 13 décembre aux environs de 20h15 minutes à bord du Boeing 767, le Dja et la seconde de 190 Camerounais, le samedi 14 décembre 2013 aux environs de 18h 30minutes à bord du Boeing 737. Constitués à majorité des femmes, des personnes handicapées, des vieillards et des enfants, c’est 516 camerounais au total qui sont été accueillis durant ce week-end à l’aéroport international de Douala. La majeure partie d’entre eux (3/5) étant originaires du Nord Cameroun, ils ont souhaité rentrer dans leurs villages apprend-on. Les restes, citoyens des autres régions du pays sont également rentrés dans leur village. Selon le gouverneur, cette mission de sauvetage des camerounais par voies aériennes a momentanément été suspendue.
Hervé Villard Njiélé