En visite de travail à Douala, le ministre de l’Environnement, de Protection de la nature Pierre Hélé a sensibilisé les responsables d’entreprises et les leaders d’opinion sur les effets des emballages plastiques non biodégradables. Dans une interview accordée à La Nouvelle Expression, il met en garde les commerçants véreux. Lisez plutôt !!!
Quelles sont les entreprises concernées par la mesure prise ?
Les entreprises qui sont concernées par cet arrêté sont celles qui font dans la fabrication, l’utilisation et la commercialisation des emballages plastiques ayant une capacité inférieure ou égale à 60 microns. Tel que le précise l’Arrêté conjoint N° 004 / Minepded / Mincommerce portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables. Cet arrêté, qui en son article 7 alinéa1 a la particularité d’interdire la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité inférieure ou égale à 60 microns d’épaisseur (1 micron vaut 1/1000 mm) ainsi que les granulés servant à leur fabrication. Dans cet arrêté il est dit que, les importateurs distributeurs ou les fabricants desdits emballages ont un délai de 18 mois, pour se conformer à ces dispositions. C’est pourquoi je suis ici. Car, le délai fixé arrive bientôt à expiration.
Quand on parle d’emballage plastique, on se rend compte que les gens mélanges tout. De quel type d’emballage parle-t-on exactement ?
Disons que si nous parlons d’emballages plastiques, il s’agit des emballages plastiques très légers que nous voyons souvent dans les ménages, facilement transportables par le vent et ayant le caractère de non biodégradabilité. Ces plastiquent là mettent près de 300 à 1000 années avant de se détériorer. Donc sur le plan de l’environnement cela crée des problèmes. Puisque, ça ne se désagrège pas rapidement. Cela bloque les écoulements d’eau, bouche les caniveaux et provoque des inondations. Comme c’est léger, les animaux en prennent dans les foins et comme ça ne se digère pas, ça provoquent leur mort. Quand c’est brulé, l’air qui sort de la contient certaines toxines qui nuisent à l’organisme et donnent des maladies telles que le cancer.
Dans nos ménages, on utilise ça pour emballer les repas. Et, les substances qu’ils renferment contaminent nos repas. Quand on les consomme, ces toxines créent des problèmes dans notre cerveau, dans notre organisme. C’est pour cela que nous insistons sur cette mesure. Les emballages de moins de 60 microns qui ne sont pas recyclables doivent sortir du marché.
Pendant votre séjour à Douala, vous avez fait la visite de plusieurs entreprises faisant dans la fabrication, l’usage et la commercialisation des emballages. Qu’est ce qui ressort de cette visite ?
Notre visite a été très importante et tres enrichissante. Nous avons rencontré des responsables d’entreprises qui font dans le domaine du plastique à majorité. Et j’ai été heureux de savoir que, à Douala, beaucoup de chose se font. Ayant vu ces preuves palpables, convaincantes, on peut dire des choses se mettent successivement sur pied. Nous avons discuté avec des entreprises qui font dans le plastique. Ils nous ont parlés de leurs problèmes et des difficultés qu’ils rencontrent. Ils ont compris le message qui a été envoyé par le gouvernement et, ils sont disposés à le faire. Certains d’entre eux ont évoqué la difficulté d’appliquer cette loi et je leur ai fait comprendre que les bonnes choses sont toujours difficiles à faire. Car, la santé n’a pas de prix. C’était un échange franc, et je rentre satisfait tout en sachant que tout le monde a pris des dispositions pour respecter la mesure qui a été prise.
Quelles alternatives donnez-vous aux entreprises qui produisent ces emballages là?
Ce que nous donnons comme alternative est trop simple. Nous proposons aux entreprises fabricants des emballages de fabriquer des emballages biodégradables désormais. À celles qui les utilisent on leur demande d’utiliser des emballages de papiers, de raphia ou des feuilles. A celles qui les importent et les commercialisent, nous leur demandons de respecter la norme prescrite. Vous savez que les emballages biodégradables se désagrègent rapidement dans la nature et disparaissent rapidement. Ça ne cause des problèmes à personne.
Qu’est ce que vous préconisez comme sanction ?
La loi de 1996 sur la gestion de l’environnement prévoit toute sorte de sanction à l’endroit de ceux qui ne vont pas respecter cette décision. Ils s’exposent aux sanctions règlementaires qui vont du paiement d’une amende qui va jusqu’à cinquante millions et l’emprisonnement va de deux à dix ans d’emprisonnement ferme. Il faut donc que chacun comprenne ce que nous sommes en train de faire et ce que nous sommes en train de dire pour ne pas être surpris le moment venu.
Jusqu’à présent, il n’y pas d’emballages plastiques biodégradables sur le marché. Comment va-t-on faire pour respecter cette décision ?
Vous savez, ceux qui sont avisés sont en train de fabriquer des emballages en papier ou en tissu. Et certains sont sur le marché déjà. Et les opérateurs économiques qui disent qu’ils ne sont pas encore prêts ont eu dix huit mois pour se préparer. Si on n’attend d’être prêt, on ne le sera jamais. Et je vois en cela une mauvaise foi manifeste. Et ils tomberont sous le coup de la loi de 1996, portant sur la gestion de l’environnement. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. On ne va pas passer le temps à attendre des gens.
Réalisée par Hervé Villard Njiélé