L’un des illustres batteurs camerounais a rendu l’âme des suites d’arrêt cardiaque au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé. C’était ce lundi 19 septembre 2016
Le monde culturel et artistique camerounais est de nouveau en deuil. Ebeny Donald Wesley a joué sa dernière note lundi 19 septembre 2016 à Yaoundé. En lieu et place des scènes de liesses populaires et des youyous qu’il laissait à chacune de ses prestations. C’est plutôt la tristesse générale qu’il a distillé cette fois-ci. Tout ceci au désarroi de ses amis, de ses fans, de sa famille et même de toute la famille musicale et artistique du Cameroun qui n’ont vu que du feu. Pour ce dernier concert, Ebeny Donald Wesley qui a l’habitude de jouer sur scène avec les autres y est allé seul. Pour cette fois ci, « il a fait fort ». Il a réussi à jouer à tous les instruments d’un orchestre musical. De la batterie qu’il connaissait mieux à la guitare solo, la guitare rythmique, la guitare bass, percussions, clavier, les cuivres, il a même fait les chœurs. Le tout pour faire sangloter tous les mélomanes du Cameroun et du monde artistique européen et mondial qu’il a côtoyé. Cet ultime concert, Ebeny Donald Wesley l’a réussi. La preuve tous ceux qui le portaient en cœur sont en émoi. La douleur est vive. Sa disparition subite laisse un grand vide. «C’était l’un des porte étendard de la musique camerounaise. Il faisait partie dans les années 1970 de l’équipe nationale de Makossa. Je suis vraiment choqué par sa disparition. Que les portes de l’au –de-là lui soit légère », affirme avec beaucoup d’émotions le ministre de la Culture Narcisse Mouelle Kombi.
Plus choqués encore Sont ses compagnons de longue date. Alhadji Toure, Toto Guillaume, Jean Dikotto Mandengue avec qui ils constituaient l’équipe nationale de Makossa sont sous le coup de l’émotion. Ils ont de la peine à comprendre ce que leur camarade de fortune vient de faire. Bien installé chacun à son propre compte, ils se soutenaient mutuellement. au moins un coup de fil, une alerte de leur compagnon de fortune. Malheureusement celui-ci est parti sans crier gare. « Il n’était pas malade, il ne présentait aucun signe de malaise. Il était plutôt bien portant. Nous sommes surpris de savoir qu’il est mort aussi brutalement », affirme un proche de sa famille tout malheureux.
En effet selon des informations, Ebeny Donald Wesley était rendre visite à sa femme qui venait de mettre au monde leur enfant. Il s’est amusé avec le bébé puis il l’a remis à sa mère. Il est par la suite allé aux toilettes. De là-bas, il a poussé un cri de douleur. Quand on a couru pour voir ce qui se passait, on l’a retrouvé allonger au sol, en train d’agoniser», narre le site d’information Lavoixdukoat.com.
Au domicile familial sis à Deido à Douala, amis, artistes, voisins sont dans l’émoi. Ils n’en reviennent pas . Hélas ! Ebeny nous a quittés. «Son doigté singulier a accompagné Ndedy Dibango, Manu Dibango, Dina Bell, Ben Decca, Nkotti François et bien d’autres chanteurs. Ebeny Donald Wesley était riche en amour et en amitié.
Biographie
Son amour pour la musique commence très tôt, alors qu’il est encore inscrit à l’école primaire. La musique n’est pas des plus rentables. A Bafang, Ebeny joue de la batterie dans la soirée et le matin il revêt une casquette de commerçant. Il officie comme colonel d’infanterie et visite de nombreux pays dans ses débuts de carrière. «On nous appelait l’équipe nationale du makossa, mais nous jouons aussi d’autres rythmes. Le premier bikutsi, nous l’avons enregistré à Bafoussam », avait précisé l’artiste dans les colonnes du blog de Mathias Mouende.
Après son expérience extérieure, l’artiste pose ses valises au pays et produit des artistes locaux, dont Dina Bell. Vite, les magazines étrangers s’intéressent à ce noir qui produit de la musique africaine. Il reçoit une invitation des Blacks cocus qui veulent le découvrir. Le producteur de renommée internationale Joe Adams, lui propose de jouer en live avec Lionel Richie. C’est un succès planétaire. D’autres collaborations suivront avec Stevie Wonder et autres.
Le batteur aux 40 ans de carrière a été élevé au grade de colonel d’infanterie dans l’armée américaine. A son arrivée aux Etats-Unis, il s’était mis à faire du commerce activité alors plus rémunératrice que celle de batteur. Ebeny Donald Wesley qui décède, avait pour mission d’encadrer les artistes camerounais comme il l’a fait par le passé avec Ndedy Eyango et les autres. Il s’en va à l’âge de 54 ans en laissant orphelins, 11 enfants. Chapeau l’artiste.
Hervé Villard Njiélé