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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Aboubakar Mgbekoum:« La musique a été ma passion depuis l’enfance. »

17 Juillet 2011, 23:02pm

Publié par Hervé Villard

Aboubakar Mgbekoum.

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« La musique a été ma passion depuis l’enfance. »

 

Rencontré après la dédicace de son premier album « Hommage au peuple Bamoun » à l’hôtel Lewat, Abou s’est entretenu avec La nouvelle expression.

 

Qui est le Prince Tikar ?

Le prince Tikar, c’est mon nom d’artiste. Je suis né à Bankim le 31 juillet 1968 dans cette chefferie de l’Adamaoua qui a vu naître les grandes figures de l’histoire précoloniale du Cameroun à l’instar de Nchare Yen le fondateur du royaume Bamoun, Ngounso la fondatrice du royaume Banso (Kumbo), Djovoum le fondateur du royaume Fussep (Bafoussam)… J’ai fait mes études primaires à Bankim et secondaires au lycée de Banyo. Je suis entrée dans la presse comme caricaturiste en 1988, c’était au journal Cameroon Outlook à Limbe. J’entrepris de me former comme reporter. Je suis arrivé à Douala en 1992, où j’ai travaillé au journal Galaxie. Avant de me retrouver au groupe de presse La Nouvelle Expression.

 

Comment vous retrouvez-vous dans la musique ?

 

Je me suis intéressé à la culture depuis mon bas âge. Quand j’avais 9 ans, les Banso sont venus exécuter certaines danses à Bankim. Ça m’a beaucoup intéressé. Quand ils sont repartis, j’ai mobilisé mes frères et j’ai monté un groupe de danse pour les imiter et ça a beaucoup plu à la famille royale. Un an plus tard, après une fête qui avait également lieu à la chefferie, les joueurs de balafons ont oublié leurs instruments à la chefferie. Comme je voyais les balafons traîner, je les ai récupérés et avec quelques frères, on a entrepris de nous amuser. Finalement de nos blagues ont commencé à sortir des sons qui ont fini par intéresser nos parents. C’est ainsi qu’on a mis sur pied un orchestre qui animait régulièrement à la chefferie. Donc la musique a été ma passion depuis l’enfance.

 

Quel message diffusez-vous à travers votre album ?

 

Les messages sont nombreux et divers. Dans l’ensemble, je dénonce les tares sociales. La particularité c’est que, Chaque morceau diffuse un message précis. Dans le makossa, je déplore la méchanceté de certaines personnes qui n’hésitent pas à mettre fin à la vie des autres tout en les rappelant que nul n’est éternel.

Dans la salsa, je retrace l’histoire du peuple Tikar, un peuple d’où sont partis les Bamouns, les Bamilékés, les Banso, les Bafia et la plupart des noirs américains.  

Me Njouant le wan est un titre dans le quel je ressors les difficultés des personnes  qui ont perdu leurs papa, lui-même. C’est le rythme Tchouong.

Dans Mangou ché yèn, je rappelle à certaines personnes qui se passent pour Dieu parce qu’ils ont un peu de moyens. Parce qu’ils  appartiennent désormais à une certaine classe un peu élevée que les autres,’ ils ne devraient pas mépriser ceux avec qui ils ont passé des moments difficiles ensemble.

Mù ke Tiwi binest une chanson de détresse. Ici, je me mets à la place de quelqu’un qui a perdu tous les membres de la famille et pour qui la vie n’a plus de sens.

Dans Wan Tsa mù, je pense à ceux là qui étaient bien portant et qui travaillaient comme tous les autres mais qui aujourd’hui se retrouvent dans l’impossibilité de faire usage de tout leur corps, parfois paralysés par une maladie.

Mvilli Kpohest un titre dans lequel je raconte l’histoire un buveur du vin communément appelé Fofo. J’appelle à une attention particulière sur des gens qui sont plongés dans la consommation de cette boisson tout en prescrivant des aliments qui peuvent les remonter.

Mveinchouap ni kouing : Ici je parle des gens qu’on aide et qui ne sont pas reconnaissants et qui parfois même se retournent contre leurs bienfaiteurs.

 

Réalisé par Hervé Villard Njiélé

 

 

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