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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Affaire Ngamo Hamani : La défense confond l’expert

1 Juillet 2012, 23:33pm

Publié par Hervé Villard

 

Ngamo HamaniAffaire Ngamo Hamani

La défense confond l’expert

Cette dernière a amené l’expert Dissack à reconnaitre la partialité du rapport d’expertise qu’il à lui même produit pour permettre la manifestation de la vérité dans l’affaire Camair contre Ngamo Hamani.

 

Comme précédemment annoncé dans le numero 3263 de votre journal, la guerre des chiffres était encore au centre de l’affaire Ngamo Hamani, qui a eu lieu le 28 juin 2012 au Tribunal de grande instance de Bonanajo. Ce jour, « la cross examination » c'est-à-dire l’interrogation du témoin par les avocats de la défense, suspendue la veille par le juge de la collégialité se poursuivait. L’expert  Georges Dissack qui était appelé à répondre aux nombreuses questions des avocats de la défense était presqu’embarrassé pendant cette phase du procès. Il a laissé entendre à la cour que le rapport d’expertise qu’il a produit n’a porté que sur les six représentations de la Camair à savoir : le littoral, le Centre, l’Admaoua, le Nord, l’Extrême-nord et Paris (France) alors que la Camair comptait 17 représentations dans le monde du moment où l’entreprise était opérationnelle. Invité par Me Kadji à la page 25 et 26 de son rapport pour s’expliquer sur les contradictions qu’il y a au niveau de l’affrètement des avions et prestation pour le compte de la présidence de la République, contradiction qui porte sur un montant de près de deux milliards de Fcfa, celui-ci va exprimer son embarras. Il ne donnera pas de véritable réponse. A la question de savoir s’il était au courant du fait que l’Etat camerounais était le gros client de la Camair et qu’il était débiteur de près de 27 milliards auprès de cette compagnie, l’expert laissera savoir qu’il sait que, l’Etat camerounais était le client de la Camair mais qu’il ignore le montant de ses dettes. Pendant l’interrogatoire de Me Dieudonné Happi, l’expert finira par admettre qu’il en existe qu’une seule porte de sortie d’argent au ministère des Finances qui est, la paierie générale du trésor. Pourtant dans leur rapport, il est mentionné qu’il  y a deux sources de paiement au ministère des Finances. (La direction générale du Trésor et la paierie générale du Trésor). Il confirmera pareillement que toutes les subventions de l’Etat à l’endroit de la Camair ont toujours transité par la Beac. L’expert va préciser en passant que tous les fonds alloués à la Camair faisaient toujours l’objet de décision du ministre des Finances de l’époque, Polycarpe Abah Abah, qui indiquait toujours à quoi l’argent devait servir. Une affirmation contredite par Mes Kadji et Weladji qui vont brandir des décisions de  virement dont la Camair n’était pas ampliatrice.

 Suite à la question de Me kadji qui voulait savoir si l’expert était au courant du fait que tous les mois il était adressé au Ministre des Finances un rapport mensuel sur l’utilisation des fonds virés par l’Etat à la Camair, pendant la durée de l’administration provisoire, et que ces pièces étaient versées au dossier, la contestation du ministère public, de la partie civile et du climat délétère qui commençaient à s’installer, l’audience sera suspendue par le juge pour 15 minutes. Le temps de permettre au greffier de ramener toutes les pièces concernant l’affaire.

Les douze chemises à sangle seront déposées sur la table à la reprise de l’audience. Surpris, le ministère qui cherchait à savoir à quel moment lesdites pièces a été introduit dans le dossier, sera rappelé à l’ordre par le juge qui va préciser que, ces pièces ont été reçues au même moment que le réquisitoire d’instance. Cette attitude du ministère public va surprendre l’assistance curieuse qui cherchait à comprendre pourquoi le ministère public et la partie civile n’avaient pas consulté ces pièces.

Pendant l’interrogatoire, Georges Dissack, l’expert, va déclarer qu’ils n’ont pas rencontré Ngamo Hamani dans le cadre de leur travail et qu’ils se sont contentés des documents. « Les documents en notre possession étaient suffisants » a-t-il affirmé. Il va par ailleurs déclarer qu’ils n’ont pas recherché les pièces justificatives de l’utilisation des fonds ou des dépenses. Et va par la suite expliquer que la liquidation ne leur a pas permis d’entre en possession desdites pièces Malgré le fait qu’ils ont rendu compte au juge. Une réponse qui va susciter le courroux des avocats de M. Ngamo qui vont contester cette opinion en déclarant qu’ils ont eu les mêmes difficultés mais, avec l’aide du juge d’instruction, ils ont consultés lesdits documents. « Nous qui sommes en prison avons pu obtenir ces pièces et vous qui étiez dans les bonnes grâces du juge d’instruction avez pas pu obtenir. La vérité est que votre travail a été bâcler car tous les justificatifs sont bel et bien à la Camair et on les a même vu lors de la descente sur les lieux avec le juge d’instruction », a Précisé  Me Kadji. Et Me Happi, après que l’expert Dissack ait déclaré qu’il trouvait toujours son rapport crédible, va rappeler à l’intension de la cour que l’expert Koum Théodore avait déclaré au tribunal lors des auditions qu’ils n’ont travaillé que sur les entrées d’argent et non sur les dépenses. La suite de ce procès renvoyé au 3 juillet 2012 pour les réquisitions intermédiaires du ministère public s’annonce importante.

Hervé Villard Njiélé

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