André Mama Fouda :Les mesures disciplinaires seront prises vis-à-vis des personnels concernés à l’hôpital Laquintinie. »
Rencontré après la visite de lancement officielle de la campagne gratuite d’opération de la cataracte à l’hôpital Laquintinie, le ministre de la santé publique revient ici sur le bilan à mis parcours de cette opération et s’explique également sur le scandale qu’il y a eu à la morgue de l’hôpital Laquintinie de Douala au mois d’aout 2012.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qui justifie votre présence à l’hôpital Laquintinie ce jour ?
Merci à la presse nationale et internationale d’être venu à cette visite de travail que j’organise dans le cadre de ma visite de travail à Douala et à l’hôpital Laquintinie. Je suis venu à l’hôpital Laquintinie pour que nous puissions apprécier ensemble la politique sociale menée par notre illustre chef d’Etat le président Paul Biya. A savoir, permettre aux Camerounais de recevoir des soins de qualité. La préoccupation du jour est de donner la vue à près de 400 personnes qui souffrent de problème de cataracte. C’est donc un programme mené par le gouvernement du Cameroun, appuyer par la banque islamique de développement ou le programme nationale de lutte contre la cécité intervient avec une Ong tunisienne.
A Quelques jours seulement du lancement de cette grande campagne sanitaire, quel est le bilan que nous pouvons faire aujourd’hui ?
Le bilan à mis parcours aujourd’hui montre que sur un objectif de 400, nous avons déjà réalisé 200 opérations de cataractes avec succès. Nous nous réjouissons de ce partenariat Sud Sud. Et nous demandons aux populations de faire confiance à cette politique sanitaire qui est donnée par le chef de l’Etat et qui est mise en œuvre par le gouvernement.
A vous entendre monsieur le ministre, on dirait que la campagne d’opération de la cataracte est la seule raison de votre visite à Douala ?
La seconde étape de notre visite consistait à apprécier l’état physique et l’état moral de l’hôpital Laquintinie. Sur le plan physique nous nous sommes préoccupés de l’état de certaines infrastructures de l’hôpital. Notamment pavillon mère enfant, le bâtiment de chirurgie, le bloc opératoire et enfin la morgue. Au jour d’aujourd’hui nous savons que certains évènements ont eu lieu dans cette morgue il y a deux mois. La presse nationale et internationale s’en’ est préoccupé.
Parlant justement du scandale qu’il y a eu à la morgue de l’hôpital Laquintinie, que s’est –il exactement passé ?
A titre de rappel, nous savons que le 23 aout 2012 dernier, le jeune Ngueukam Franck est arrivé à l’hôpital Laquintinie après avoir séjourné trois jours dans un centre de santé. Il a été admis au service de réanimation dans un état de santé précaire. Il a été pris en charge pour des troubles digestifs à type de colique fugace, un état fébrile et plus tard délétère. Son état de santé s’en est allé aggravant jusqu’à ce que survienne un comma et plus tard le décès. Par la suite le corps de ce jeune a été mis à la morgue à la date du 23 aout 2012. A la date du jour, nous pouvons dire depuis deux mois. Les circonstances du décès de ce jeune homme ayant été considéré par certain comme suspecte, a conduit à l’ouverture d’une enquête.
L’enquête à conduit a des réquisitions des autopsies. Ces autopsies ont montré que pour certains aspects, il n’ya pas eu un respect de la déontologie et de l’éthique. Toutefois, il apparait que différents prélèvement ont été effectués et ces prélèvements sont en cours d’analyse.
Les informations relayées font état d ce que les organes génitaux du jeune Nguekalm ont été enlevés. Qu’en est –il exactement ?
Au niveau des organes vitaux, il apparait qu’aucun n’a été enlevé à Nguekam contrairement à ce qui a pu être dit. Cette assertion a été reconfirmée par les plus grands experts que nous avons dans la république. Il ne me revient pas pour l’instant de révéler l’ensemble des détails. Mais, nous rassurons l’ensemble de la presse nationale et d’opinion que par rapport au respect de la déontologie et de l’éthique où nous notons des manquements, les mesures disciplinaires seront prises vis-à-vis des personnels concernés à l’hôpital Laquintinie. Mais nous disons aussi que, cette manière d’agir doit interpeller tous les autres hôpitaux. Il est utile que je précise aujourd’hui aux journalistes que l’environnement juridique de cet évènement a rendu non souhaitable tout embaumement du corps par le formol à cause des examens qui devraient être effectués. Notamment des examens toxicologiques. Ceci malheureusement a posé des problèmes parce que ce corps a fait des aller et retour dans le secteur congélation où il a été décongelé.
Dans quel état se trouve ce corps aujourd’hui ?
Ce corps n’est plus en très bon état. Parce que ces différents actes ont forcement entrainés une décomposition. Aussi, je pense que le temps est venu pour que le jeune Nguekam puisse reposer en paix. Il est temps qu’on mette fin à son calvaire en rendant donc la dépouille à la famille. Nous avons donc rencontré la famille pour lui dire qu’elle peut aujourd’hui organiser les obsèques.
Qu’est ce que vous comptez faire pour apaiser la famille si durement éprouvée par ce scandale ?
L’instruction a été donnée au directeur de l’hôpital Laquintinie pour qu’aucun frais ne soit exigé à la famille. Que ce soit les frais de préparation du corps ou les frais de la morgue. Idem la mise dans un cercueil zingué. Je pense que pour nous tous, je m’adresse aux médias, la décence nous invite tous désormais, à respecter l’âme du défunt. A pouvoir nous associer à la douleur de la famille. Et surtout, je voudrais que chacun ait confiance à l’enquête qui suit son cours. Je voudrais en fin dire que le gouvernement a été choqué par tout ce qui s’est passé. Et si nous sommes déplacés, c’est pour situer l’importance de ce dossier intégralement pour qu’en toute sérénité, nous puissions prendre des mesures d’usage pour que l’hôpital Laquintinie qui est votre hôpital, l’hôpital mère de Douala conserve toute ses lettres de noblesse.
Quel message à l’endroit des Camerounais ?
Je voudrais en fin demandé à tous les Camerounais, de dénoncer, bien sur sans exagération les mauvaises pratiques qui pourraient avoir cours dans nos différents hôpitaux. Afin que l’on puisse non seulement améliorer la dimension éthique mais aussi rappeler la déontologie qui régie le métier de médecin. Mais, savoir aussi que si on a fauté, on peut être sanctionné. Je vais terminer en souhaitant mes condoléances à la famille si durement éprouvée et souhaiter que l’âme de Nguekam repose désormais en paix.
Réalisé par Hervé Villard Njiélé