Choléra: La pandémie atteint une cote d’alerte dans le littoral
Près de 1800 cas de choléra et environ 40 décès ont été enregistrés dans la seule région du littoral depuis le début de l’année 2011.
Le chiffre que publie le centre de contrôle et de coordination du choléra (C4) de la région du littoral ne laisse personne indifférent. Cela donne une sueur froide et suscite une remise en cause du comportement des habitants de la région.
D’après les statistiques, près de 1713 cas de choléra ont été enregistrés dans la seule région du littoral de janvier 2011 jusqu’à nos jours, pour près de 43 décès. Selon des spécialistes du domaine, ces chiffres ne sont que provisoire car, la pandémie vient de prendre une nouvelle flambée.
Au moment où, on croyait que le mal était en voie de disparition dans la région, des nombreux autre cas de malades du choléra se signalent. «Ces chiffres ne sont que provisoires car, des malades ne font qu’affluer dans les centres de prise en charge. Et en plus, c’est en fin de semaine que l’on fait le bilan hebdomadaire » précise Marie Louise Atangana représentante de l’Ong plan Cameroun à la délégation régionale de la santé pour le littoral.
Selon ces mêmes statistiques, 108 cas de choléras ont été enregistrés dans la région du littoral durant la semaine allant du 16 au 21 juin dernier. D’après ces statistiques, la ville de Douala se taille la part belle. Car, les 108 cas enregistrés ont été répertoriés dans les districts de santé de la capitale économique du Cameroun. L’épicentre de cette pandémie est le district de Bonassama avec 51 cas de cholera recensés. Il est suivi du district de Deido avec 26 cas et, celui de Nylon Brazzaville qui totalise 15 cas. Le district de New-Bell et de Logbaba qui ferment le classement totalisent successivement 10 et 6 cas.
La pollution
La flambée de la pandémie dans le littoral et particulièrement dans la ville de Douala se justifie par la qualité poreuse du sol, l’insalubrité ambiante et la forte pluviométrie que connait la ville.
Selon un infirmier en service au centre de traitement du choléra(Ctc) de l’hôpital du district de Bonassama, C’est la saleté qu’il y a à Mabanda, au Grand Hangar et autres quartiers, qui est à l’origine de la flambée de l’épidémie de choléra que l’on vient de connaitre. «les populations déverses tout au sol déchet alimentaires, poubelles et même les selles. Ils n’ont pas de WC bien aménagés. Avec la montée des eaux qui créée l’inondation, ces déchets sont transportés dans les maisons et la maladie se propage. » Explique–t-elle. ¨
D’après Marie Louise atangana, responsable de l’ong Plan Cameroun investit dans la lutte contre cette pandémie, la maladie a refait surface tout simplement parce que les activités de sensibilisation ont été arrêtées. « Nous avons arrêté la sensibilisation parce ce qu’il fallait faire une première évaluation du travail abattu » affirme-t-elle. «je constate que les populations ont oubliés les règles d’hygiènes qu’on les avaient prescrits. Il faut relancer la sensibilisation. » Renchérit-elle.
Pour le Dr Joss Bitong à Mafok Directeur général de l’hôpital du district de Deido, ils ont été floués par l’accalmie qu’il y a eu dans la ville. «l’acalmie était trompeur et la veille a été relâchée. C’est ce qui justifie la flambée.» pense-t-il. Pour celui qui a enregistré des cas de décès dans son établissement sanitaire, il est temps de mettre tout en jeu pour combattre cette maladie dite de la saleté.
Réunion de crise.
Après la flambée de cette pandémie qui a connu sa cote d’alerte la 33ème semaine de l’année en cours avec 108 cas de malades enregistrés, le délégué régional de la santé pour le littoral a convoqué une réunion de crise avec les différents responsables de district de santé, pour combattre cette pandémie. Pendant cette réunion de crise, des actions fortes ont été prises. Notamment la relance la sensibilisation qui va débuter lundi prochain.(le 29 aout 2011) dans toutes les arrondissements du département du Wouri et autres villes de la région.
Pour mieux apprécier le travail qui est fait sur le terrain, celui tient depuis ce jour une réunion journalière d’évaluation avec tous les chefs de district de santé à partir de 16h précise. Il a d’ailleurs mis le paquet qu’il faut en jeu pour d’avantage motiver les agents sur le terrain.
En attendant, celui-ci conseille à tous les habitants de la région de respecter les mesures d’hygiène pour lutter contre ce fléau. Il recommande également à tous ceux qui présentent des symptômes de choléra (Diarrhées chroniques, vomissements) de directement se rendre dans un centre de prise en charge car le traitement est gratuit.
Hervé Villard Njiélé