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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Daniel B Ekollo Directeur Hôpital protestant de Bonabéri

29 Mars 2012, 21:37pm

Publié par Hervé Villard

 
 « Nous étions obligés de faire appel aux propriétaires des corps,  pour qu’ils viennent enlever les corps et les amener  en ville. »
 
Rencontré mardi 27mars 2012 dernier, à son bureau sis à Bonabéri,  le directeur général de l’Hôpital Protestant de Bonabéri, privé  de l’électricité depuis vendredi 24 mars 2012, parle  les dommages causés par l’absence de l’énergie électrique dans son centre hospitalier.
 
Quels ont les désagréments causés par l’absence de l’énergie électrique dans votre hôpital ?
Vous avez trouvé que je suis trempé de sueur. Je ne travaille pas normalement à cause de la chaleur. Vous constatez, le climatiseur ne fonctionne pas. C’est pourquoi, j’ai ouvert toutes les fenêtres, pour avoir un peu d’air. Il n’y a même pas la possibilité de brancher un ventilateur pour se rafraichir un peu.
Depuis vendredi dernier, jour de la coupure, nos services sont affectés par cette panne d’électricité. Le service le plus touché est la morgue. Nous n’avons pas un générateur pour alimenter ce service. Nous étions  obligés de faire appel aux propriétaires des corps,  pour qu’ils viennent enlever les corps et les amener  en ville. La morgue actuellement est vide. Nous avons par la suite le service de néonatalogie, qui n’a pas de courant électrique. C’est ce service qui s’occupe de l’encadrement des enfants prématurés. Sans courants électriques, ces enfants souffrent beaucoup. Le service administratif et la comptabilité ne sont pas en reste. Puisque, les ordinateurs ne peuvent pas démarrer. Le forage aussi. Il y a un  grand manque d’eau.
Dans l’ensemble, tous les services sont touchés.
 Plus grave encore c’est la nuit. On ne peut même pas faire les soins. C’est l’occasion pour nous, de lancer un appel au ministre de la santé et aux responsables des grandes structures pour l’achat d’un groupe électrogène pouvant alimenter tout l’hôpital.
Nous avons deux groupes électrogènes qui sont malheureusement de faible capacité, qui ne peuvent pas alimenter tout l’hôpital.
Comment réussissez-vous malgré cela à administrer  des soins et à gérer le flux des malades qui arrivent chez vous ?  Est-ce que le manque d’énergie ne paralyse pas ses soins là ?
Dans la nuit, c’est difficile à cause du manque d’énergie. On ne peut pas faire certains soins  tels que, la radiographie, l’échographie, l’aspiration. Nous ne pouvons pas réaliser ces soins, à cause du manque d’énergie. Nous sommes réellement paralysés.
Mais, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Nous nous efforçons pour ne pas laisser les malades mourir.
Est-ce que les groupes électrogènes que vous utiliser comme palliatifs ne sont-ils pas d’un grand secours ?
Nous avons deux générateurs pour les services de chirurgie, la pharmacie et la caisse. Puisqu’il faut que ces services là fonctionnent. Mais, comme je viens de vous le dire, ces générateurs sont d’une capacité minime. Ils ne peuvent pas faire démarrer la morgue ni le service  de radiologie, qui sont des services très importants dans notre hôpital.
Est-ce qu’on peut évaluer le manque à gagner ?
 Je l’ai mentionné plus haut, j’ai fait sortir tous les corps de la morgue. Je ne peux pas faire de radio, je ne peux pas avoir d’eau. C’est ça qui est encore grave. Tout ce qui fonctionne avec l’énergie électrique ne fonctionne pas. C’est un manque à gagner criard. Moi aussi je ne peux pas travailler. Je vais sortir bientôt parce que je ne peux pas mourir de chaleur.
C’est vrai que la situation n’est pas bonne mais, on ne peut pas encore parler de catastrophe. Néanmoins, si on ne peut ne pas brancher un ventilateur pour travailler, ça veut dire que c’est grave. Tout ce que l’on souhaite, c’est que, l’énergie soit rétablie le plus rapidement possible.
 
Propos recueillis par Hervé Villard Njiélé
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