Décès de Lapiro : Mbanga pleure son héros
Les habitants de cette ville ont rendu chacun à sa manière un vibrant hommage à Lapiro de Mbanga décédé, le dimanche 16 mars 2014 aux Etats Unis d’Amérique de suite de maladie
Mbanga ce lundi 17 mars 2014. Il est 14h30 minutes. Le soleil qui darde ses rayons sur cette ville du département du Moungo est au zénith. A la gare, les passagers et les véhicules vont et viennent sans soucis. Il règne un calme plat. Les activités se déroulent sans souci. Ce qui surprend tous ceux qui traversent cette ville, c’est le style de musique qui est diffusé par les différents baffles acoustiques installés dans les bars, et les discothèques de cette ville. Comme s’ils s’étaient passé le mot, tous jouent des disques de Lambo Pierre Roger plus connu sous le label Lapiro de Mbanga. D’après Herman, un responsable d’une discothèque de la place c’est un moyen pour rendre hommage à Lapiro de Mbanga, décédé le dimanche 16 mars 2014. Maman Berthe, gérante d’un débit de boisson situé non loin de la gare de Mbanga tient les mêmes propos. «Ndinga man est décédé. C’est pourquoi, je joue ces Cd», explique-t-elle en s’empressant de servir un client qui l’interpelle.
De la gare routière au domicile du défunt au quartier 12, en dehors de ses mélodies qui chantent, aucun signe particulier ne communique sur le décès de cet illustre artiste qui a marqué les années 1990 par des dénonciations d’abus de pouvoir et autres fait qu’il décriait à travers sa musique.
A son domicile, c’est l’euphorie totale. Des portraits de l’artiste sont apposés sur le portail. A l’intérieur, dans une case construite, sont assis des membres de la famille, éplorée et abattues par la nouvelle du décès de celui qui était encore le bras séculier de la famille. Un poste radio diffusant les différentes musiques chantées par Lapiro de Mbanga est disposé dans la cour. Tout prêt un poste téléviseur qui permet aux membres de la famille de suivre les différentes informations ayant trait au décès de leur père, frère et fils. «On achevait les rites de veuvages de la femme de son oncle décédé quand on n’a appris la nouvelle du décès de Lapiro de Mbanga. C’est sa femme qui nous a donnés l’information. En partant aux Usa, il nous a dit au revoir. Il nous a fait savoir qu’il revenait et qu’on ne devait pas s’inquièter. On ne savait pas qu’il allait mourir là-bas», affirme Louise Titty la tante du défunt, les yeux larmoyant. «Il était le père de tout le monde, c’était un homme au grand cœur. Qui prendra désormais soin de nous? Lapiro était tout pour nous» poursuit-elle avant de fondre en sanglot.
Véronique Mouelle Ngomsi Etonde, la sœur du défunt, est dans tous ses états. A force de pleurer, sous le coup de cette triste nouvelle qui l’a presque dépaysée, elle est fatiguée et parle à peine. «On a tous paniqué quand on a appris cette nouvelle. Au départ, on doutait. C’est quand sa femme a appelé depuis les Usa pour confirmer la nouvelle qu’on s’est rendu compte que c’était vrai. C’est le bras droit de la famille qui s’en va ainsi » déclare-t-elle toute anxieuse avant d’ajouter que c’est le déluge qui vient de frapper sa famille. «C’est notre bras qui vient de se casser, c’est notre baobab qui vient de tomber. Il était tout pour nous. Il résolvait presque tous les problèmes de la famille. Maintenant qu’il est décédé, qu’allons-nous devenir ? » S’interroge-t-elle.
A coté des photos du défunt exposés, sont pareillement disposés les différents trophées remportés par l’illustre disparu. Parmi ces nombreux trophées, on distingue, le trophée du comité d’excellence africaine, en 2002, le prix de la liberté de création 2009. Le prix de la fondation Afrique en création en 1992, le Canal d’or en 2002. Selon des informations, un groupe de jeunes de Mbanga, plus d’une centaine environ se sont rendus chez le défunt, pour s’enquérir de la nouvelle. Solidaires à son tout premier fils, Antoine Boh Niake, ils ont nettoyé la route qui traverse devant la barrière et ont nettoyé les fleurs se trouvant dans la cour. D’après Antoine Boh Nyake, son père est décédé suite à une maladie contractée pendant son séjour. Pour lui, son père est un martyr qui a combattu pour la liberté au Cameroun. Au sujet des obsèques rien n’a encore était fait. «Nous attendons tous le programme des obsèques des Usa. Mais, en attendant, une veillée est organisée tous les soirs à son domicile»,
Hervé Villard Njiélé à Mbanga