Electricité:Cinq localités sans électricité depuis samedi
Selon un communiqué de l’Aes sonel, un incident survenu au poste de transformation de Bonabéri serait à l’origine de la perturbation de l’alimentation en énergie électrique, qui a paralysé Bonaberi, Ayatto, Dibombari, Souza et ses environs.
Dame Elodie Kameni, une habitante de Bonassama, peine à trouver le sommeil hier après midi. Couchée à demi-nue à la véranda de sa maison, elle se ventile avec l’ardoise de son fils Jordan, qui dort tout près d’elle, malgré la chaleur torride qu’il fait.
Etendue à même le sol, la propriétaire de la maison explique que, c’est de cette manière que sa famille et elle, réussissent à trouver le sommeil, depuis la suspension du courant électrique à Bonaberi samedi dernier. « Il fait très chaud. Il n’ya pas moyen de dormir. Le ventilateur ne fonctionne pas faute d’énergie électrique. Dans la nuit avec les moustiques ce n’est pas évident de trouver le sommeil. Avec les enfants qui pleurent de chaleur, on ne peut que se battre comme ça pour dormir un peu, en attendant le retour du courant électrique. » Explique-t-elle.
Chez Valérie Moumi, une habitante de « Nkomba » un autre quartier de Bonabéri, c’est la débandade totale. Les enfants le torse nue, crie à tue tête. Sur leur peau, on observe de petits boutons de couleur rougeâtre. «Ce sont les boutons de chaleur. » Explique-t-elle. «On dort depuis sans ventilateur et, c’est à force de les gratter que ces boutons qui démangent deviennent rougeâtre. Et ça picote » poursuit-elle.
En plus de cette chaleur qui se fait insupportable au fur et à mesure que le temps s’égraine, Valérie M. déplore le fait que, toutes ses provisions se sont détériorées. «J’ai fait le marché jeudi passé et j’ai garni mon frigo. Tout s’est gâté. J’étais obligé de fumer les poissons pour que cela ne pourrissent pas. La viande s’est faisandée de même que d’autre vivre frais. Et, j’étais obligée de jeter» se plaint-elle.
Comme ces deux ménagères, c’est toute la population de Bonaberi qui vit dans un chaos total, depuis la coupure d’électricité du samedi 24 mars 2012.
En plus de la chaleur et des vivre qui se détériorent, ces derniers sont également coupés de la majorité des moyens de communications existantes. La radio et la télé sont devenus inusuelles et encombrantes.
Les téléphones aussi ne dérogent pas à la règle. Certains habitants ne sont plus joignables, parce que les téléphones sont éteints, pour défaut de charge. Ils sont obligés de se déplacer chez des connaissances vivant dans le centre ville, pour les charger. «Depuis hier dimanche, mon téléphone est éteint. C’est aujourd’hui que je suis allé charger cela à New-Bell Chez ma sœur » explique François, la vingtaine avancée.
En plus des ménages qui subissent les affres de cet incident énergétiques grave, les maisons de commerce ne sont pas en marge. Les buvettes, les bars dancing, habituellement bondée de monde sont vides, faute de boisson glacée et de la musique. Ici, les boisson vendues sont tièdes et ne sont pas appétissante. «Avec la chaleur qui fait là, qui peut boire la bière qui n’est pas glacée. Tous les clients ont fui. » Regrette Pélagie, gérante du « bar la consolation » situé à l’entrée de l’hôpital protestante de Bonabéri.
L’un des gros perdants dans cette affaire, ce sont les propriétaires des chambres froides, les poissonneries et les boucheries.
La « poissonnerie Omega » située à l’entrée du « marché Grand Hangar » a littéralement fermé les portes parce que ne possédant pas de groupe électrogène pour conserver des poissons. «Nous avons délocalisé une partie de nos marchandises pour la ville de Nkongsamba où il y a une autre poissonnerie. La quantité qui reste encore à l’intérieure là est estimé à environs 12tonnes. Nous n’attendons que la nuit pour décharger les poissons qui sont pourris pour empêcher que les odeurs des poissons pourris n’étouffent les populations» affirme Elvis Taakoua, magasinier à la poissonnerie Oméga.
Pour celui qui déclare que le manque à gagner est estimé à plus d’un million de franc Cfa, il va falloir beaucoup de temps pour rentrer dans cet investissement.
Les groupes électrogènes comme solutions.
A la poissonnerie Congelcam du marché «Grand Hangar », pour palier à ce désagrément l’entreprise à mis sur pied un groupe électrogène pour alimenter la chambre froide et les différents congélateurs. Ici même si les marchandises sont sauvées, les manque à gagner est énorme «Notre groupe électrogène consommes en moyennes 200 litres de gasoil par jour. En faisant le ratio journalier, Nous dépensons énormément en carburant déclare Joseph Kankeu, peseur dans cette poissonnerie.
La morgue et les hôpitaux paralysés
Pour palier à ce problème de manque d’énergie électrique qui touche également d’autres quartiers de la ville de Douala, les hôpitaux situés à Bonaberi font usage des groupes électrogènes.
A l’Hôpital protestante de Bonaberi, faute de groupe électrogène puissant, le directeur a ordonné que les familles enlèvent les corps. Les groupes installés alimentent uniquement la caisse, la pharmacie et la chirurgie.
A l’hôpital du district de Bonassama, ce groupe électrogène permet d’assurer le service minimum. Ceci pour ne pas laisser les malades mourir.
Selon Dr Alice Nkongo directeur de cet Hôpital, la morgue, le bloc opératoire et la banque de sang sont alimentés par un groupe électrogène. Le reste de service et le service administratif en particulier, étant paralysés. D’après cette dernière qui prie que l’énergie soit rapidement rétablit, la situation de son hôpital n’est pas du tout à apprécier. «Le fonctionnement de tous nos appareils dépendent du courant électrique. Cette situation n’est pas du tout reluisante pour nous » déclare-t-elle.
Dans les bureaux administratifs de l’arrondissement de Douala 4ème, c’est le service minimum qui est assuré.
Au commissariat central N°3, le service d’identification, le bureau des enquêtes de même que le secrétariat sont paralysés par l’absence de l’énergie électrique. La majorité des bureaux sont presque déserte à cause de la chaleur.
Espoir
A l’agence Aes Sonel de Bonaberi Sud, Alain Doualla, qui assume l’intérim du chef d’agence, rassure quant à l’issu de cet incident. «Le problème est localisé au niveau du poste de haute tension de Bonassama. On doit remplacer le transformateur haute tension, qui désert Bonabéri, Souza, Ayatto,Dibombari. C’est ce travail qui est en cours de réfection, qui a obligé la suspension de toute la ligne. L’équipe de réparation est en poste depuis hier (Dimanche) On est conscient des désagréments causés et on est en train de prendre toutes les mesures pour remédier à tout cela.» Tente-t-il de rassurer.
Dans un communiqué publié le 24 mars 2012, la direction d’Aes Sonel, après avoir donné les raisons du désagrément causé, exprime son regret face aux multiples dommages. La direction rassure également les clients sur les dispositions prises pour remédier à cette situation.
Sur place à Bonassama hier, des agents d’Aes Sonel étaient à pied d’œuvre. Une grue portant un transformateur était également perceptible.
Selon un des agents rencontrés, ils étaient en plein dépannage. Et, selon ce dernier, la lumière devrait revenir aussitôt les travaux de dépannage fini. En attendant, les populations de Bonaberi et les zones sinistrées vivent le chaos. Les hôpitaux et services administratifs sont paralysés.
Hervé Villard Njiélé.
Commenter cet article
S