Epidémie:Le Cameroun sous la menace de la rougeole
Neuf régions sur dix touchée par l’épidémie. Selon Marie Kobela, secrétaire permanente au programme élargi de vaccination, une riposte vaccinale est programmée d’ici la mi-avril 2012.
Gilbert Tessa, âgé d’environ quatre ans, fait la fièvre depuis environs cinq jours. Il a une température élevée et a les mauves qui coulent. Sur son corps, apparaissent des tâches de couleurs rougeâtres. Le petit garçon très vaillant qui se baladait dans tout le quartier il y a quelques jours, a perdu presque toutes ses forces. Les yeux larmoyants, il mange à peine. Odette Tessa sa maman, consternée de lui donner sans suite des médicaments, est surprise de savoir après des examens faits dans un centre de santé de la ville de Douala, que son fils souffre d’une rougeole. N’ayant pas assez d’argent pour payer les frais d’hospitalisation de son fils comme l’a recommandé le médecin, elle le soigne a domicile non sans s’inquiéter. « Je ne savais que cette maladie existe encore. Je savais qu’elle avait disparu depuis des années. Quand le médecin m’a dit que c’est de la rougeole que souffrait mon fils, j’ai été surpris » déclare-t-elle. Malgré le traitement que suis son fils elle est toujours inquiète quant à la vie de son fils. «Cette maladie à tué beaucoup d’enfants. Quand j’étais tout jeune c’était grave. Mon premier fils aujourd’hui âgé de 19ans en a souffert aussi. J’ai peur pour la santé de mon fils » atteste-t-elle inquiète.
Non loin du domicile de dame Tessa sis à Makepe Université à Douala, deux autres enfants manifestent le même symptôme. Ils font la diarrhée, ils ont la fièvre et ont des taches rouges sur le corps. Des parents avertis ont d’ailleurs demandé à leur progéniture de ne plus jouer avec leurs camarades malades, de peur d’être contaminés.
Comme à Makepé université, un quartier situé dans l’arrondissement de Douala 5ème, la rougeole sévit dans nombreux des quartiers de la ville de Douala et de la région du Littoral. Aucun quartier n’est à l’abri de cette maladie infantile qui décime plusieurs milliers d’enfants dans le monde entier.
Dans les centres hospitaliers de la place, les médecins en service reconnaissent qu’il y a comme une flambée de la rougeole en cette période. «Nous avons reçu plusieurs enfants souffrants de la rougeole ici. N’ayant pas d’isoloir dans nos service, après les premiers soins qui vont permettre à l’enfant malade de résister contre la maladie nous les renvoyons soit à l’hôpital Laquintinie, soit à l’hôpital du district de Bonassama où on peut les interner et les suivre normalement. Vous savez on ne peut pas les mélanger avec d’autres enfants dans la salle d’hospitalisation. Car, c’est une maladie contagieuse. » Affirme un médecin en service à la pédiatrie de l’hôpital de district de Deido.
Au centre de santé intégré de Bonanjo et à l’hôpital de la garnison militaire, les médecins en service confirment la résurgence de la maladie. «J’ai consulté des enfants ici qui souffrait de cette maladie. Je les ai directement envoyés à l’hôpital de la garnison militaire et à l’hôpital Laquintinie. » Affirme-t-il.
Près de 8districts
A la délégation régionale de la santé publique pour le littoral l’hypothèse de la l’épidémie est confirmée. «C’est une épidémie de rougeole qui est entrain de sévir. Et elle a déjà attaqué près de huit districts de santé dans le littoral. C’est depuis le début de l’année que l’on a noté la présence de cette maladie» Les districts de santé dans lesquels les cas de rougeole ont déjà été signalés, sont le district de Deido, le district de Bonassama, le district de Nilon, la cité des palmiers, le district de Logbaba, les districts de Loum et d’Edea.
D’après des informations, l’épidémie de rougeole qui sévit au Cameroun touche presque tout le Cameroun. Selon Marie Kobel, secrétaire permanent du programme élargie de vaccination cité par nos confrères de Cameroun tribune, 9 régions sur les 10 existantes sont frappés par ce fléau avec plus de 490 cas suspects et 331 cas confirmés au laboratoire. Le taux de létalité, selon cette dernière se situe au tour de 0.39% apprend –ton.
Au centre épidémiologique de la région du littoral qui est conscient du fait que la maladie est entrain de se propager, des études sont entrain d’être fait pour diagnostiquer le foyer avant de sévir avec fermeté. Sur le plan local, pour limiter les dégâts, tout en attendant la vaste campagne contre cette maladie, des actions de sensibilisation sont en train d’être menés. La surveillance épidémiologique est renforcée. Et le programme élargi de vaccination encouragé dans les différents centres de santé de la région. «On est au niveau de la planification et du renforcement des stratégies pour mieux contrecarrer la maladie. Le gouvernement se prépare pour appuyer le district de santé à éradiquer cette maladie. La riposte va commencer bientôt. » Affirme Atem Peter épidémiologiste à la délégation régionale de la santé pour le littoral. En attendant, les médecins recommandent aux parents de faire vacciner les enfants pour limiter les affres de cette maladie.
Hervé Villard Njiélé.
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