Exploitation du gaz de Logbaba:Les riverains réclament l’application du code pétrolier.
Ils se plaignent du fait qu’ils ne bénéficient d’aucun avantage de l’exploitation du gaz qui sera fait bientôt.
«Vous trouvez normal qu’on exploite du pétrole dans un site et que les riverains n’en profitent pas. Et, qu’ils ne sachent rien de ce qui se passe ? ». «C’est contre le code pétrolier». Vocifère un riverain sous l’effet de la colère. Celui-ci propriétaire d’une maison qui sera bientôt détruit ne sait quoi faire. Pourtant il devrait comme sous autres cieux, bénéficier des retombés de l’exploitation de cette ressource.
Selon le code pétrolier camerounais sus mentionné, et plus particulièrement le titre 4, qui traite des relations avec les propriétaires du sol riche en ressource pétrolière; le titulaire d’une autorisation ou d’un contrat pétrolier soumet à l’autorité compétente un dossier d’enquête foncier dont le contenu est précisé.
Cette enquête foncière a pour objectif d’identifier les statuts des parcelles couvertes par l’autorisation ou le Contrat Pétrolier; de recenser les titulaires de droits et les propriétaires de biens de parcelles concernées; d’informer les personnes visées aux paragraphes ci-dessus des modalités d’indemnisation pour la perte de leur droit et de sensibiliser les populations aux opérations pétrolières.
Or, à Logbaba où les travaux d’aménagement du site sont avancés, les riverains ne sont pas toujours informés sur leur sors. Ils ne savent à quelle sauce ils doivent être mangés, ce qui aggrave leur colère. «On n’a fait les travaux d’évaluation des parcelles et des biens sans nous. On ne connait même pas le montant des indemnisations qu’on va nous payer. Ce n’est pas sérieux. Mais entre temps, les travaux continus et on veut nous casser. » Déclarent-ils
Plaintes
Lors de la cérémonie de pose de la première de la construction de l’usine d’extraction du gaz Logbaba qui avait vu la présence du ministre des mines de l’eau et de l’énergie, les riverains se plaignent d’avoir été oubliés. «Nous n’avons eu aucune discussion avec le ministre des mines. Les autorités de la place, aidées par Rodéo, à travers leurs agents de sécurité ont bloqué monsieur Simo qui est notre interlocuteur. Ils n’ont pas permis qu’il se rapproche un tout petit peu du ministre.» Déclare jean Flobert Nanou.
Comme autre motif de colère, les riverains évoquent les nombreux désagréments qu’ils subissent depuis le début des travaux d’exploitation du gaz.
A savoir, les problèmes de ravitaillement en eau potable, les problèmes des routeset autres. «Depuis que les travaux ont commencé, l’entreprise qui travaille ne tient même pas compte de la population. Ils ont cassé tous les tuyaux d’eau, la route est gâtée. On ne peut même pas entrer au quartier avec la voiture. Ce qui est écœurant c’est que le gouvernement ne veut pas nous faire partir et la société ne veut non plus attendre qu’on parte. C’est tout ça qui nous choque » affirme Odette Tchuitchuang, une riveraine.
L’absence de leur fils parmi les employés de Rodéo n’est pas en reste. Ils demandent également que le gouvernement fasse pression sur l’entreprise en question pour qu’elle recrute les dignes fils de ce village. «Où sont nos intérêts dans cette affaire ? Il faut que comme cela se fait ail leurs que Rodéo recrute nos enfants » déclarent-ils
104 familles à indemniser
D’ailleurs, comme un signe avertissement à cette grande action qu’ils entendent mener, les riverains du site gazier de Logbaba avaient manifesté le 25 juillet 2011 leur ras le bol devant l’entrée du site en question. Ils avaient bloqué l’entrée de la société Rodéo empêchant ainsi aux camions et engins de travailler normalement. C’est la descente du sous-préfet de Douala 3ème qui avait atténué la colère des riverains sortis massivement ce jour. C’est suite à ce mouvement d’humeur que ces derniers avaient été convoqués à la sous préfecture de Douala3.
Le problème d’indemnisation des riverains du site gazier de Logbaba concerne 104 personnes au total. Parmi lesquelles 52 maisons et 52 lopins de terre.
Malgré la colère des riverains, les travaux se poursuivent sur le site. Mardi dernier, les ouvriers s’employaient à aménager les tuyaux souterrains qui serviront de conduit au gaz.
Hervé Villard Njiélé