Inondation: Douala dans les eaux
La forte pluie qui s’est abattue sur la capitale économique du Cameroun ce matin a inondé la les quartiers de la ville de Douala. Même les quartiers chics n’y ont pas échappés.
Il n’était pas facile de se déplacer dans la ville de Douala hier matin. Non seulement à cause de la pluie qui s’est abattue sur la ville, mais d’avantage à cause de l’inondation que cette pluie a généré. Maképé Missoké, Bépanda, Bonapriso,Bonanajo, Deido ,New-Bell pour ne citer que ces derniers étaient immergés.
Pour se déplacer, les habitants de ces quartiers que La Nouvelle Expression a visités étaient obligés de patauger dans ces eaux jaunâtres qui déferlaient de partout. Avec l’eau au niveau des cuisses pour les uns et au niveau des hanches pour les autres, se déplacer d’un bout à l’autre relevait du parcours de combattant. C’est après des rudes épreuves que les habitants de ces quartiers parvenaient à regagner leur domicile. Les touts petits qui ne pouvaient par franchir ses eaux violents et profonds étaient tout simplement transportés à dos par les plus grands.
Les personnes à plaindre étaient les ménagères. Sorties très tôt faire les achats sous la pluie, elles ont été surprises par ces eaux. Ne pouvant distinguer la chaussée du trottoir ou des caniveaux, ces dernières avançaient à tâtons dans la marée, trainant péniblement leurs bagages non sans tomber de temps à autre. Madeleine Mbah une ménagère du quartier Maképé Missoke a été victime de ce sinistre. «Depuis qu’on parle d’inondation à Douala, je n’ai pas encore vécue d’inondation de ce genre. Pour cette saison de pluies, c’est plus grave. On dirait que nous sommes en aout 2002». Vocifère-t-elle en pataugeant dans cette eau qui a failli arracher son sac.
Les véhicules eux aussi avaient de la peine à circuler. La chaussée étant envahie par les eaux de ruissèlement, les conducteurs roulaient à une vitesse inferieure à 20km /h, craignant ainsi d’endommager leur véhicule. «Avec l’eau qu’il y a sur la chaussée, on ne peut pas conduire vite. On ne voit pas la route. Et en plus, il y a des nids de poule partout sur nos routes, il vaut mieux être prudent. »Déclare un chauffeur. Précise-t-il. Du Rond point Deido au rond point 4ème, on observait une file interminable de véhicule.
Dans les maisons par ailleurs, la situation n’était pas enviable. L’eau avait presque tout noyé. Seuls les habitants avertis ont pu sauver quelques objets précieux. Les lits et matelas, les ustensiles de cuisine, les canapés sans oubliés d’autres documents importants, tous ont été engloutis dans les eaux. « J’étais à la cuisine et je préparais le petit déjeuné pour les enfants quand j’ai été surpris par l’inondation. » confie Caroline Mengue. «Je savais qu’il pleuvait mais, je ne m’attendais pas à l’inondation.» poursuit-elle. Pour cette ménagère qui n’a eu que le temps de sauvé les pièces importantes de sa famille, l’eau avait atteint une proportion démesurée. « On a souvent l’eau dans notre concession mais pas à ce niveau. Jamais l’inondation n’avait mouillé les matelas comme ça l’a fait aujourd’hui. » Déclare-t-elle embarrassée.
En plus de freiner la circulation et d’inonder les maisons, la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Douala hier dans la matinée a bloqué beaucoup de travailleurs. Nombreux d’entre eux n’ont rejoint leur service qu’aux environs de 11h 30 tout trempés.
Hervé Villard Njiélé