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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Interview: «Le code électoral, c’est un peu le centre nerveux du système électoral »

23 Mars 2012, 11:44am

Publié par Hervé Villard

 
Abanda kpama
« Le code électoral, c’est un peu le centre 
nerveux du système électoral »
Abanda-kpama.-president-du-Manidem-gif.gif
Rencontré après la conférence de presse organisée
Sur la mise sur pied d’un code électoral unique, Abanda Kpama le président du Manidem revient ici sur l’importance de cette procédure.

 L’objectif de la conférence de ce jour portait sur la mise sur pied d’un code électoral unique et consensuel. Pourquoi ce code électoral ?

Le code électoral, c’est un peu le centre nerveux du système électoral. Nous avons fait un combat pour la refonte  parce que, rien ne pouvait se faire sans un fichier crédible. Nous avons aussi obtenu les inscriptions biométriques pour que,  on n’évite  les doublons, les triplons et tout ce qu’on a vu pendant les dernières élections présidentielles de 2011.
Nous sommes maintenant sur le code électoral, qui est la moelle épinière du système électoral. Parce que, c’est lui qui définit la manière, donc le pouvoir est dévolu. Au constat de ce qui se passe actuellement au Cameroun, nous avons tiré la conclusion que, si on maintient les choses en l’état, nous aurons ce que nous voyons. Une assemblée ou se trouvent seulement quinze femmes sur cent quatre vingt députés. Où il y a aucun jeune, aucun paysan pauvre, aucun  petit employé.
 Donc, nous avons pensé qu’il faut insister sur un code électoral, qui sera débattu par les principale force politique et sociale du pays, afin qu’on arrive à un consensus sur,  Comment  le pouvoir doit être dévolu. L’objectif c’est que, il faut que tous ceux qui sont élus au niveau municipal, au niveau sénatorial, dans les états majors des sociétés publiques, soient représentatifs de toute la population camerounaise.
 Il n’est pas normal que, seulement une minorité se retrouve dans les exécutifs communaux, dans  les assemblés et dans les entreprises publiques.
 
 Le code électoral unique et consensuel que  vous réclamez aujourd’hui se déroule au moment où l’Etat a engagé la refonte sur les listes électorales et le processus d’inscription biométrique. Est ce que cela ne va pas perturber le processus qui est enclencher ?
 
Non non ! Ces opérations ne sont pas antinomiques.
En quoi, un débat serein républicain, sur un code électoral démocratique, doit perturber ces opérations ? On peut engager la refonte pendant que, les différentes propositions sur un code électorales démocratiques se déroulent.
Notre souhait est que, en même temps que le pouvoir en place met à la disposition du public son projet, que nous autres de l’opposition, et  les associations de la société civile, mettons aussi en ligne notre débat. De telle sorte que, on arrive après une table ronde, à un code consensuel.
Donc, les deux choses ne sont pas antinomiques. On ne peut pas  parce qu’on a reçu la refonte et les inscriptions biométrique, abandonner,  faire l’impasse sur ce qui constitue l’essentiel du processus électoral.
Vous évoquiez dans  votre propos liminaire que  les élections municipales et législatives ne pourront pas se dérouler au mois de juin ou de juillet quelles arguments possédez-vous ?
 
 C’est d’abord la technique. La biométrie exige d’une part, que l’on forme un certains nombre de compatriotes, à l’utilisation de cette technologie. Il faut déjà sélectionner le ou les cabinets qui vont déjà l’installer. Par ailleurs, il faut que,  pour des raisons de crédibilité, que des partenaires au processus électorales, aient accès à tous les verrous qui permettent de le sécuriser.
 Donc, vous voyez que,  c’est une opération qui d’après le conseil électoral, ne prendra pas moins de  six mois.
Maintenant, une fois que cela sera fait, il faudra que le chef de l’Etat, selon les prérogatives qui sont les siennes, convoque le corps électoral.
 Mais, comme nous aurions débordé de la période légal que prévoit la constitution, Il est normal  qu’une loi permette la prolongation du mandat des députés actuels.
Pour nous, le mandat peut être prorogé de six mois comme de douze mois. Nous ne sommes pas gênés en ce sens que, notre priorité n’est pas que les élections aient lieu à tout prix à une date quelconque. Mais, qu’au moment où ses élections auront lieu, qu’on ait remplis toutes les conditions.
Pour que, autant sur la plan technique que sur le plan politique, qu’on ait des élections crédibles et transparentes, qui feront que, les camerounais d’une part iront voter. Car, si les camerounais ont le sentiment que tout se passe bien, ils iront massivement s’inscrire et voter.
Deuxièmement que ceux qui seront votés, aient la lisibilité que leur vote a été transparent et crédible.
 ce que nous apprenons, c’est que, le mandat des députés sera effectivement prorogé. Nous n’avons aucune objection par rapport à ça.
Nous pensons aussi qu’il faut, qu’on prenne le temps nécessaire pour choisir un cabinet, qui mettra en place la biométrie. Qu’on y associe des Camerounais et que, les autres acteurs du processus électoral, soient impliqués dans la mise en place de cette biométrie.
 
Qui accompagne le Manidem dans ce combat ? Etes-vous seuls ?
 
Non ! Nous ne sommes pas seuls. Si vous avez bien lu vos confrères, vous avez vu une déclaration de la plate forme de la société civile, que dirige Hilaire Kamga. Je ne vous cacherai pas que, Hilaire Kamga et moi nous nous sommes concertés, il ya quelques temps, par rapport à l’importance du code électoral, dans le processus électorale.
Et, nous sommes tombés d’accord que, eux de la société civile, avaient le devoir de mener ce combat et que nous, des partis politiques, nous devons faire de même.   Par rapport aux partis politiques, nous avons une forme de convergence avec certains partis politiques de l’opposition. Avec lesquelles, nous travaillons pour que, ce problème de code électoral, devienne réellement le combat phare pour l’amélioration du processus électoral.
Parmi ces partis, nous avons l’Udc (Union démocratique du Cameroun de Hibrahim Ndam Njoya avec qui, nous avons parlé de ce problème. Je peux également vous citer l’Upa de Hilaire Kamgang, avec qui, on a travaillé par rapport à ça.
Il ya  également une branche de l’Upc aussi, l’upc des fidèles. Déjà, tous ceux-là, ont souscrit à cette démarche.
Nous continuons de ratisser pour que, le nombre de partie qui s’intéresse à cette affaire soit large. Nous constatons que, certains partis, notamment ceux représentés à l’assemblée nationale, ont une démarche  plutôt solitaire. Nous déplorons mais, nous ne nous décourageons pas  par rapport à cet objectif central, qui est qu’on obtienne un débat national sur le code électoral et qu’au bout du compte on ait un code électoral consensuel.
Jusqu’où le Manidem est prêt à aller pour que le code électoral unique et consensuel soit une réalité ?
Comme d’habitude,  Le manidem impulse les luttes, le Manidem donne le ton, le Manidem sensibilise, le Manidem se met  en mouvement.  Donc Au fur et à mesure que la sensibilisation prendra, que les medias feront le relais nécessaire, que les autres partenaires  tant de la société civile que des partis politiques comprendront les enjeux, nous, nous nous mettrons en en rend de bataille et nous sommes convaincu que, comme avec la refonte, et l’inscription biométrique, nous aurons la victoire. Nous rassemblons les moyens. Nous sommes entrain de mettre en route nos moyens et ces moyens sont essentiellement politiques.
 
Entretien réalisé par Hervé Villard Njiélé
 
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