Medias:Les journalistes camerounais croupissent dans la misère
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Les journalistes camerounais croupissent dans la misère
Le tableau noir de cette profession a été peint lors d’un atelier organisé par le syndicat national des journalistes du Cameroun. C’était à l’hôtel Somatel de Douala le 4 novembre 2011
Les journalistes camerounais vivent mal et très mal d’ailleurs. Ces derniers se surpassent au quotidien pour accomplir la tâche d’informer le public qui est la leur. Ils travaillent dans des conditions difficiles, vivent mal, logent mal se soignent mal. Bref ils sont pour la plupart des charges pour leurs familles.
C’est du moins ce qui se dégage du séminaire de restitution des résultats d’enquête réalisée par le cabinet Rs Studies and Surveys commandée par le syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc).
La restitution des résultats de cette enquête a eu lieu le vendredi 4 novembre 2011 en présence du délégué régional de la communication pour le littoral, Michelle Ebongue, de Lanre Ogundipe journaliste, directeur de publication de The Premium Newspaper basé aux Nigéria et de nombreux journalistes camerounais de la ville de Douala et d’autres villes du pays.
Selon les résultats de cette enquête qui portait sur les conditions sociales des journalistes au Cameroun, le revenu mensuel moyen d’un journaliste camerounais se chiffre à 176.865franc tandis que le salaire mensuel moyen de celui-ci est de 101.225franc CFA. L’enquête révèle pareillement que 46% des journalistes travaillent sans contrat de travail et 75% d’entre eux n’ont ni droit aux allocations familiales ni aux indemnités de logements ni à la pension vieillesse. Ceux –ci ne bénéficient non plus des congés payés et des primes d’invalidité et décès. Ils travaillent pour la majorité sans aucune assurance malgré les risques qu’ils courent et les graves dangers auxquels ils sont exposés au quotidien dans l’exercice de leur fonction.
Autres révélations troublantes de cette enquête qui a été réalisées sur un échantillon de 232 journalistes, c’est la difficulté d’accès aux soins sanitaires auxquelles sont confrontés les journalistes. D’après l’enquête de RS studies and Surveys, seul 6% d’entre eux bénéficient d’une assurance maladies. La majorité, soit 60% se soignent par automédication, c’est-à-dire à tâtons. Au niveau du logement, les résultats donnent une sueur froide au dos. L’enquête révèle par ailleurs que 91% des journalistes camerounais vivent en location et occupent des logements depuis plus de trois ans. Ils vivent en permanence avec des animaux tels des rats, des souris et des moustiques. Ce qui les expose aux risquent de contraction des maladies.
Emplois secondaires
La situation misérables des journalistes camerounais ; salaires minimes et insuffisants, mauvaise condition de vie, pousse ces derniers à développer une activité secondaire pour joindre les deux bouts. Les résultats de l’enquête commandée par le Snjc révèlent que 52% des journalistes au Cameroun exercent une activité secondaire. Et à défaut, plusieurs d’entre eux sont obligés de faire usage des pratiques mafieuses pour obtenir de l’argent.
Face à cette situation qui clochardise le journalisme et le journaliste, et qui empêche à ce dernier de pouvoir exercer librement son métier, Michelle Ebongue le délégué régional de la communication pour le littoral a invité les journalistes à plus de professionnalisme. Elle a demandé à tous les journalistes présents de rejoindre les syndicats pour améliorer leur condition de vie. « il est inconcevable que dans les entreprises de presse qu’il n’y ait pas de délégué de personnel dans les entreprises de presse. Monsieur Azebaze seul ou le bureau du Snjc seul ne peuvent pas faire pression sur les patrons de presse. Mais c’est vous qui est à l’intérieur des entreprises qui pouvez faire changer les choses en appliquant les décisions des syndicats. C’est ainsi que vous pouvez parvenir à faire changer la donne. » A-t-elle déclaré. Pendant ce séminaire, quatre ateliers de réflexion visant à trouver des solutions pour améliorer les conditions des journalistes ont eu lieu. Les résultats des dits travaux seront utilisés par le Snjc qui ambitionne revaloriser le quatrième pouvoir au Cameroun. Au niveau des critiques, Dr Madiba enseignant au département de communication a l’université de Douala a regretté le fait que les catégories professionnelles n’ont pas été distinguées pendant l’enquête et le fait que le cabinet Rs studies and surveys a mélangé les employés dans son échantillonnage les journalistes de la fonction publique et ceux des médias privés.
Hervé Villard Njiélé.
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