Musique : Retour triomphal pour Kaissa Doumbe
L’artiste camerounais a magnifié son retour au paysnatal par une série de concert qui lui a permis de communier avec le public de Douala et Yaoundé.
Le pays lui manquait. Ça se voyait, sa se sentait. Son sourire et sa gestuelle trahissaient son envie de rattraper les trente cinq années passé hors du pays. Elle mourait d’envie de voir tout le monde de communier avec tous. Ces envies, kaissa Doumbe les a presque toute comblés en trois jours de spectacle inédit au Cameroun. Même si elle déclare ne pas pouvoir rattraper ses trente cinq années passé à l’étranger, le sourire qui animait son visage à la fin de ces spectacle, traduisait cette joie de se retrouver parmi les siens, de jouer de chanter et danser avec eux,. Bref, elle a rattrapé une partie de ce temps !
A l’institut français du Cameroun agence de Douala où, kaissa Doumbe a commencé la série de concert, c’était l’euphorie totale. Les fans venus de divers horizons étaient massés en ce lieu. En nombre important, ils attendaient impatiemment le début du spectacle. Et, il fallait trouver une place assise, «une bonne place » devant la scène pour être plus près de l’artiste.
Malgré la programmation d’un autre spectacle le lendemain vendredi 19 octobre 2012, les inconditionnels de la musique et plusieurs autres fans, tenaient à vivre en direct ce premier spectacle. «C’est le premier spectacle qui est le spectacle. L’artiste y donne tout », explique Jean Louis, pressé de se trouver une place assise devant le podium.
Quand le rideau se lève, le public est tout ému. Kaïssa a à peine entamée le concert qu’elle donne déjà le ton de la soirée. Sur un rythme salsa mêlé de makossa, elle se trémousse et invite le public à communier avec elle. La première chanson «Tondjé» qu’elle n’a pas choisi au hasard traduit son envie de rattraper le temps perdu. «Le pays me manquait. La chanson parle de l’exil que je vis maintenant depuis 35 ans. Je chante chez moi ce soir. C’est un immense plaisir d’être là », se réjouit l’artiste. Le public l’accompagne dans les refrains de chansons tirées du répertoire de son premier album, «Looking there», et du nouveau disque en découverte, intitulé «I am so happy».
La joie se lit sur tous les visages. Cette ambiance prend une autre coloration quant «To you Fanta», est interprété par l’artiste. Elle est plus triste et mélancolique. Car, la chanteuse raconte l’histoire de Fanta, décédée il y a 27 ans à la suite d’une excision. Après une petite pause, Kaissa Doumbé Mongolo revient sur scène avec vigueur. Et, invite le public de part ses pas de danse à danser avec elle. Elle rend une série d’hommage à sa sœur Denise, à sa mère et son père disparus. Du bikutsi et de l’esséwé sont au rendez-vous. De sa voix suave elle envoute toute la salle et le public avec. L’ambiance du jeudi 18 octobre 2012, est la même le lendemain vendredi, à la même heure et le samedi suivant à Yaoundé. Le mot Vip utilisé par les organisateurs n’est pas respecté. En salle, emportés par les envolées lyriques de l’artiste aux talents immuables, les différents spectateurs ont abandonné leur rang pour danser au rythme de l’artiste.
Accompagnée sur scène par les musiciens locaux, avec Haoussa Drum’s à la batterie, Denis Mussinga au piano, Martien Oyono à la guitare, Arthur manga à la basse, Bibiane Sadey, Gaëlle Wondjè et Essomè aux chœurs. Kaïssa Doumbé a fait un retour tonitruant au bercail. La chaleur partagée et reçue lui a certainement permis de se sentir au bercail.
Hervé Villard Njiélé