Opération épervier : Les juges de l’affaire Etonde Ekoto changés à nouveau
Les juges de l’affaire Etonde Ekoto changés à nouveau
La nouvelle collégialité en charge de cette affaire a poursuivi les débats en cours lors de l’audience du lundi 13 aout 2012 à l’annexe du tribunal de grande instance de Bonanjo.
« Ce n’est pas moi qui nomme les juges de la collégialité. Je ne suis pas bien placé pour vous dire si cette nouvelle collégialité va mener les débats jusqu’à la fin. Puis que ce n’est pas moi qui nomme les juges qui constituent la collégialité. Tout ce que je sais c’est que, la nouvelle loi nous permet de continuer les débats dans cette affaire et non plus de revenir en arrière comme ce fut le cas par le passé. En quoi ça va vous avancer de connaitre la nouvelle collégialité ? »
Cette déclaration est du juge Fogaing, président de la nouvelle collégialité, mandatée pour juger l’affaire Cud-Finance contre Etonde Ekoto et Compagnie. Répondant ainsi aux questions des avocats qui assurent la défense du colonel Etonde Ekoto, qui voulaient savoir pourquoi la collégialité a été changée et les nouveaux membres qui la composent, le juge Fogaing a rappelé avec insistance que la présence d’une collégialité n’influence aucunement les débats puisqu’on ne recommence plus l’affaire à zéro.
En fait, l’inquiétude des avocats du colonel Etonde provient du fait que le nouveau juge qui compose la collégialité n’a pas été présent au début de cette affaire et ne saurait comprendre le dossier comme ceux qui étaient présents des le début. Par conséquent étant donné que, son avis compte au moment de la prise de la sanction définitive, son appréciation peut influencer la décision. D’où l’inquiétude des avocats de la défense.
Malgré ces différentes remarques, la nouvelle collégialité constituée des juges Eyicke Vieux, Fogaing, par ailleurs, président de cette nouvelle collégialité et du Juge Bella ont décidé de poursuivre les débats. Car, il n’y a qu’un seul nouveau juge qui s’est ajouté. L’ancienne collégialité constituée des juges Fogaing, Eyicke et Kenmoé n’a perdu qu’un seul membre, le président Kenmoe. Donc, avec deux juges sur trois qui ont suivi les débats depuis le début, il n ya pas lieu de s’inquiéter. Pense le président du tribunal.
Après cet échange, l’audience sera une fois de plus perturbée par une dispute au sujet de la méthodologie de gestion des différentes affaires inclus dans le dossier. Pour le ministère public, il faut gérer au cas par cas. En procédant ainsi ça va faciliter la compréhension et la gestion du dossier. pense-t-il. Cet argument est rejeté par la défense qui argue que, les accusations forment un tout et qu’on ne saurait gérer ce dossier au cas par cas. Il est de bon ton que chaque accusé passe et qu’on l’entende. Car, en gérant au cas par cas, un accusé risquerait de passer plusieurs fois devant la barre. Propose solidairement les avocats de la défense.
Pendant cette audience, la demande de renvoie introduite par un représentant des avocats de la partie civile, absents à cause de l’assemblée générale des avocats qui se tenait à Bamenda du 11 au 12 Aout 2012 a été rejetée malgré l’insistance. Me Happy l’un des avocats du collège de la défense du colonel Etonde a trouvé léger cet argument. «Je sors de Bamenda. Je suis arrivé dans la ville à 3h. L’assemblée générale était prévue du 11 au 12 aout2012. On ne peut pas boycotter une procédure dans laquelle les gens sont en prison pour cette assemblée général » a-t-il martelé en signe de protestation.
Après cinq minutes de pause prise pour permettre aux uns et aux autres de retrouver leur esprit, le ministère public qui déclare rechercher une sérénité et une célérité dans les débats a poursuivi l’interrogatoire de l’accusé Manynga le directeur du Cradem. Celui-ci s’est expliqué sur la nature du marché passé avec la cud, les réalisations et les gains empochés. L’audience a été suspendue et ne sera reprise que le 23 aout 2012 avec la suite de l’interrogatoire de du directeur du Cradem. Il faut noter en passant que, c’est pour la troisième que la collégialité en charge de juger l’affaire Etonde Ekoto vient d’être changée.
Herve Villard Njiélé