Opération épervier : Zacchaeus Moungwe Forjindam condamné à 15 ans d'emprisonnement
15ans d’emprisonnement pour Zacchaeus Moungwe Forjindam
Le verdict a été rendu hier aux environs de 18h30 par le juge de la cour d’appel du littoral.
C’est une ambiance de cimetière qui a régné au sein de la cour d’appel du littoral hier, après le verdict final de l’affaire qui opposait Zacchaeus Forjindam et compagnie au chantier naval et industriel du Cameroun. Dans un ensemble veste de couleur bleu, l’ex dg du Cnic qui était pourtant serein et jovial au début de la première phase du délibéré hier matin, a presque perdu le goût de vivre. Presque aphone après le verdict, il avait la mine renfrognée, et ne savait plus quoi faire. C’est avec beaucoup de peine qu’il a contenu ses larmes. La mine de sa femme et celui de ses proches venus nombreux le soutenir, traduisait pareillement la désolation. Ils n’en revenaient pas. Car, le ciel venait de s’abattre sur la famille toute entière. Venus nombreux pour vivre en direct l’acquittement ou du moins l’amenuisement de la peine de celui qui était, il y a encore quelques années, le pilier de la famille, ils ont tous été déçus. La peine infligée à leur frère, père, grand père, et oncle ayant été revue à la hausse. A l’issu du jugement de la cour d’appel, celui-ci écope de 15 ans d’emprisonnement ferme, est condamné au paiement de la somme 470.831.803 FCFA, valable pour le préjudice matériel causé et à s’acquitter d’un dépens qui s’élève à 13.673.409 fcfa. Le collège d’avocats qui assurait sa défense lui aussi, a été terrassé par cette décision du juge, qui a été sans pitié pour leur client. Ces derniers qui croyaient avoir défendu avec brio Forjindam, en déconstruisant presque toutes les preuves des accusations montées contre lui, ont été surpris par la sentence du juge de la cour d’appel. Ils s’attendaient certes à une sanction mais, pas une sanction pareille. Mes Baombé, Djoubairou pour ne citer que ces deux étaient dépassés. Autour de zacchaeus Forjindam, ils réfléchissaient sur la nouvelle stratégie à entreprendre.
Parlant du verdict proprement dit, zacchaeus Forjindam a été reconnu coupable de deux chefs d’accusations. A savoir : le détournement de 214 millions de francs pour paiement de chèques non justifiés et de détournement en coaction d’un montant de 84.320.000 fcfa. C’est environ 300.000.000 fcfa, selon les juges de la cour d’Appel, que l’Ex Dg du Chantier naval et industriel du Cameroun aurait détourné courant 2003 à 2007. La sentence qui condamne Forjindam à payer près de 500.000.000 comme dommages et intérêts, ordonne pareillement que certains biens immeubles de l’accusé qui avaient été saisis soient restitués. (Voiture, maisons et certains terrains.)
Quant aux autres accusés inculpés dans cette affaire, la sentence est tout autre. Elle varie d’une personne à l’autre. Dame Massot acquittée par le verdict du tribunal de grande instance rendue en 2008, a une fois de plus été acquittée. Les juges de la cour d’appel l’ont libérée faute preuve. Quant à Djiadeu Antoine, Youtha Samuel, Jengre, qui se sont exilés au moment où la procédure était enclenchée, la cour d’appel du littoral les a condamnés à 35 ans d’emprisonnement ferme et, ordonne la saisine de tous leurs biens de même que le contenu de leurs différents comptes logés dans les banques du pays (Afriland First Bank, Ecobank.)
Les proches de Forjindam présents à la cour d’appel n’ont pas compris ce qui s’est passé pour que sa peine soit plutôt revue à la hausse. Pour certains membres de sa famille, le gouvernement camerounais en a après leur frère. «On a fait mention de six chefs d’accusation. Il a été déclaré coupable sur deux cas seulement. On ne comprend pas ce qui se passe. Le gouvernement est responsable de ce arrive à Forjindam. Là où on est là, on est dépassé. On ne peut ni rire ni pleurer. » Déclare Andreas Akum Dalle, le neveu de Forjindam courroucé. Argument partagé par le représentant du chef du village Maforbe, un village de la région du Nord Ouest, situé à l’entrée de la ville de Bamenda. Selon celui-ci, « la justice ne doit pas seulement être rendue, mais, elle doit être vue. Mais aujourd’hui, je n’ai pas vu la justice. » Déclare Samdofor. Quand nous quittions le palais de justice hier, aux environs de 18h50, Forjindam, une bonne partie de sa famille et ses avocats étaient encore dans la salle de la cour d’appel. Ils réfléchissaient certainement sur la suite à donner à cette affaire. Pour l’instant, deux options seulement s’offrent à eux. Poursuivre l’affaire en cours de cassation ou, accepter la dure décision de la cour d’appel. On ne perd rien à attendre !
Hervé Villard Njiélé.