Présidentielle 2011: Douala dans un calme plat
L’ambiance qui règne à Douala à la veille de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle a laissé croire que c’était un non évènement pour les habitants de cette ville.
Jusqu’à hier soir aux environs de 17h 30 minutes quand nous quittions les différentes artères et les coins à forte concentration humaine de la ville de Douala, tout était calme. Les motos les taxis, circulaient sans problèmes. Les différents usagers de la ville vaquaient tranquillement à leurs occupations respectives. Dans les ventes à emporter, les restaurants, les snack-bars, tout se déroulait dans un calme total. Les consommateurs dégustaient leurs différentes commandes tandis que les serveuses rompues à la tâche s’attelaient à les servir. Chose curieuse, les commentaires et discussions qui faits à ces endroits n’avaient rien à voir avec les résultats des élections présidentielles qui seront publiés ce jour. Personne n’en faisait d’ailleurs mention. « C’est un non évènement pour nous » affirme un consommateur rencontré dans une buvette à Akwa. « Pourquoi veux-tu qu’on commente ce sujet. Ça ne nous sert à rien. Nous avons autres choses plus importantes que ça à faire. Et en plus ces commentaires ne donneront jamais à manger à ma famille » déclare avec un courroux un autre consommateur assis au bout d’une autre table.
Au carrefour Ndokoti, L’ambiance est la même la pluie qui s’est abattue sur la ville hier matin n’a rien changé aux habitudes de ceux qui fréquentes ce carrefour. Les vendeurs à la sauvette mènent sans gène leur activités. Tout est calme ici. Ces derniers sont préoccupés par la non affluence de la clientèle due à la pluie diluvienne qui a arrosé la ville en matinée. A la question de savoir s’il était au courant de la proclamation des résultats des élections présidentielles ce jour, Joseph un vendeur de livre répond. « Ça nous laisse à 37. Qu’on promulgue ou non les résultats, ça ne m’affecte pas. Je ne pense même pas à ça. J’ai une cotisation de fin du mois dimanche et il me faut trouver 20.000frs d’ici à ce jour. C’est ça qui me préoccupe à l’instant. » Déclare-t-il en exposant sa marchandise.
«De quelles élections tu parles ? » Réagit énergiquement Claude Nfouman vendeur de chaussure. «Il y a eu élections au Cameroun ? Qu’on nous laisse tranquille avec ces affaires de politiques là. Nous sommes ici au marché pardon excuse nous » affirme-t-il tout en repoussant le reporter.
Au carrefour Dakar et au Carrefour Nelson Mandela épicentres des émeutes de la faim de 2008, tous le monde vaque à ses occupations. Les vendeurs à la sauvette et les conducteurs se disputent une portion de la route. Rien à signaler de ce coté là. C’est à peine s’ils répondent aux questions du reporter. «Tu veux savoir quoi ? On t’a envoyé ? Tout le monde sait qui a gagné. Ce n’est plus important » déclare un conducteur de moto avant de s’en allé avec son client.
Appel au Calme
Malgré le calme qui règne déjà dans la ville de Douala, des agitateurs politiques n’ont cessé d’appeler les populations au calme. Des tracts d’origine diverses ont été multipliés et distribués partout dans la ville. Sur ces nombreux tracts, on pouvait lire entre autres « Douala ne servira pas de théâtre à des pyromanes professionnels qui ne savent pas honorer l’hospitalité. » « Il y a des limites à ne pas franchir. Cette fois ci cela ne se passera pas » « ne suivez pas les sirènes de la démagogie et du populisme »
Hervé Villard Njiélé