Spectacle: Blick Bassy électrise le centre culturel français de Douala
Blick Bassy électrise le centre culturel Français de Douala
L’artiste de nationalité camerounaise a fait valser la majorité des mélomanes qui ont assisté aux concerts qu’il a donné dans cet espace culturel les 24 et 25 novembre 2011 dernier.
Pendant deux jours, la salle de spectacle du centre culturelle Français Blaise Cendrars de Douala était devenue étroite pour contenir tous les amoureux de la musique qui tenaient à vivre en live le concert que donnait l’artiste Camerounais Blick Bassy dans cet espace. Prévu uniquement pour le jeudi 24 novembre 2011, l’artiste s’est vu obligé de programmer un autre concert le vendredi 25 novembre pour satisfaire aux attentes des nombreux fans qui mourraient d’envie de le voir sur scène, la salle étant devenue trop petite pour tout le monde
Au niveau de la qualité du spectacle proprement dit, tous ceux qui ont fait le déplacement du Ccf en ont eu pour leur copeck. La qualité de la musique, le rythme, la mélodie, les pas de danse et les déhanchements de celui que les camerounais appelle affectueusement la nouvelle star montante de la musique camerounaise ont trouvé satisfaction auprès du public.
Pendant qu’il chantait sur scène, les refrains de ses nombreux titres étaient d’ailleurs repris en chœurs par les nombreux téléspectateurs qui connaissaient déjà tous ses titres par cœur. Obnubilés par les prouesses de Blick Bassy certains spectateurs ont d’ailleurs passé toute la soirée en transe. Ils criaient, dansaient, et applaudissaient pendant toute la soirée.
Accompagné sur scène par le malien Kouyaté Guimba qui jouait à la guitare solo, par le français Jon Grand Camp à la percussion et par Alune Wade qui guitare rythmique, « BB » comme on l’a surnommé dans la soirée du vendredi a servi à son public le spectacle qu’ils attendaient. Ces nombreux titres chantés en langue bassa portaient des messages universels. De Sdf (sans domicile fixe) titre qui rend hommage aux enfants de la rue et aux sans-abris qui cherchent au jour le jour où dormir, à Nlola (la haine) qui a détruit la vie et qui plonge le monde dans l’amertume, en passant par Bolo Mo (le travail ) qui loue le travail fait et interpelle tout le monde à travailler car c’est de lui qu’est extrait le bonheur, l’artiste a mis tout le monde en émoi. L’artiste chante également l’amour (Maria) et décrie en passant à travers « kongossa » certains maux qui détruisent l’harmonie des couples et le monde entier. Il recommande pareillement que l’on prenne soin des personnes âgées parce que nous aussi nous allons vieillir.
Dans une succession de rythmes qui varie entre le soul, le Jazz, l’Assiko, le slow, des rythmes traditionnels Bassa et autres, le musicien camerounais vêtu ce soir-là d’un Jean bleu, d’une chemise blanche et qui arborait un collier d’origine africain a bercé le public acquis à sa cause.
D’un ton lyrique, tantôt langoureux qui frise aux pleurs, tantôt détendu, Blick Bassy a maintenu son public en émoi pendant toute la durée du concert. Il a également grâce au titre « Soumbeya » réussi à passer le message d’amour et de paix à ses fans. « On doit avoir la paix, on doit la cultiver. Car, on doit tout à la paix, on doit tout faire pour se réunir. » Déclare-t-il.
Même si le message n’était pas accessible à tous parce que l’artiste a chanté en langue Bassa uniquement, celui-ci de temps en temps pour être en parfaite harmonie avec son public traduisait à chaque fois le message contenu dans le titre à interpréter. « C’est un grand Blick Bassy que j’ai vu ce soir » a clamé un spectateur à la fin du concert.
Portrait
Ancien leader du groupe Macase, Blick Bassy est désormais un artiste nomade, qui vogue en solo avec sa guitare et ses multiples influences traditionnelles.
Initié par des guitaristes Assiko (musique traditionnelle Bassa), éduqué dans le bobolo et le mbaye (complaintes chantées pour les veillées mortuaires et les fêtes d'intronisation des mbombocks), inspiré par Gilberto Gil, Joao Gilberto et Nat King Cole, Blick Bassy crée le groupe Macase en 1996. Une aventure de 10 années commence alors entre musiques bantoues (Afrique Centrale), jazz et Soul avec deux albums retentissants : Prix RFI Musiques du Monde 2001, Meilleur groupe Masa 2001, Meilleur Groupe Espoir Africain Kora 2003, Prix Ciciba 2003.
Outre son rôle de lead et de compositeur au sein de Macase, Blick Bassy découvre, arrange, produit et révèle en 2004 la tornade Koppo. Inconnu jusqu'alors, Koppo devient un phénomène. En 2005, Blick Bassy se lance en solo. Il multiplie les collaborations notamment avec Manu Dibango, Cheikh Tidiane Seck, Rido Bayonne, Gustave Parking, Keziah Jones, Jay Lou, No Bluff Sound, Etienne Mbappé et bien entendu Lokua Kanza qui lui compose un titre.
Début 2007, il sort son premier opus solo, chanté en Français, bassa et anglais, reflet de ses itinérances, errances, de ses périples ce qui le conduira à la Finale du Prix RFI Musiques du Monde 2007. Blick Bassy, en zingaro africain, a su s'approprier les sons du monde et y apporter sa couleur avec ses maîtres mots de faire voir et d'émouvoir. En 2011, l'artiste revient avec Hongo Calling sortie en mai dernier. L’artiste se produira à Yaoundé cette semaine.
Hervé Villard Njiélé