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Le blog de Hervé Villard Njiélé

Tribunal: Le président de l'Upc condamné à la prison avec sursis

8 Novembre 2013, 16:46pm

Publié par Hervé Villard

 

La sentence a été rendue ce mardi 5 novembre par le tribunal de Première Instance de Bonanjo. C’était  dans la mi-journée aux environs de 14h


Un mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans, voilà présenté de manière succincte la sentence qui a été infligée à Alexis Ndéma Same le président de l’Upc des fidèles  et à Albert Moutoudou, Secrétaire générale de ce parti politique de l’opposition,  par le tribunal de première instance de Bonanjo.  Cette décision  très attendue par les nombreux militants de ce parti et des journalistes de la capitale économique du Cameroun a été rendue en présence d’une foule de curieux venus témoigner leur soutien aux responsables de ce parti et surtout, écouter d’eux-mêmes la sanction qui sera infligée aux responsables de ce parti. Ceux-qui croyaient que les deux politiques allaient tout simplement être acquittés pour fait non établis, ont été surpris par la décision de Joseph Owotou, le juge qui a rendu le verdict.  Dans les faits, le tribunal de première instance de Bonanjo a déclaré  les deux responsables du parti des crabes coupables des faits de troubles à l’ordre public et d’incitation à la révolte. Et, les a infligés la sanction susmentionnée. A savoir un mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans.  

 


D’après les explications fournies par les hommes de droit,  les deux cadres de l’Upc des fidèles ne séjourneront pas en prison. Seulement, ils sont interdits de toute organisation de manifestation ou toutes autres activités politiques se situant dans le même registre que ceux pour lesquels, ils ont été traduits devant la barre. Pour dire simple, ils sont condamnés à rester tranquille et à ne poser aucun acte susceptible de les  conduire devant la barre. D’après Me  Dieudonné Happi, avocat au barreau du Cameroun, «Au cas où ces derniers venaient à commettre une infraction, peut importe  la qualité de l’infraction commise,  ils seront immédiatement arrêtés et emprisonnés. Car, l’emprisonnement à un mois de sursis qui pèse contre eux va tout simplement se transformer en une peine réelle», explique l’avocat. Avant d’ajouter que, «Alexis Ndéma Same et Albert Moutoudou, sont tout simplement condamnés à rester tranquilles et à ne pas commettre d’infraction s’ils ne veulent pas aller en prison» précise-t-il

 

Muselement 

D’après Edmond Kamguia, journaliste au quotidien La Nouvelle Expression, spécialiste des questions de politique internationale et auteur du célèbre ouvrage Le journalisme du Carton rouge, la décision du Tribunal de première Instance n’est qu’une technique pour maintenir les responsables de ce parti dans  une forme  d’inactivisme politique.  «On veut tout simplement les empêcher d’organiser d’autres manifestation. C’est une manière de les museler et de les empêcher de poursuivre leur mission. Pendant trois longues années, ces derniers selon la  décision rendue doivent tout simplement se taire et ne plus rien faire d’autre. C’est une épée de Damoclès qui plane sur leur tête » explique le journaliste émérite.

Le président de l’une des factions de l’Upc quand à lui crie plutôt  à l’injustice. Car, ce qui vient de se passer au Tribunal de première instance de Bonanjo, relève tout simplement de l’inédit. D’après celui qui ne s’avoue pas vaincu, et qui promet poursuivre l’œuvre des nationalistes de l’Upc assassinés pour des causes justes, «le combat va continuer, peu importe le prix à payer» déclare-t-il tout furieux. Avant d’inviter d’autres responsables de partis politiques de l’opposition à soutenir ce combat qui vise à défendre le droit et surtout la liberté au Cameroun. «Ce n’est pas bon pour notre pays de revenir en arrière. On a sacrifié des milliers de personnes pour que ces lois soient modifiées.  On ne va pas passer tout le temps à reconstruire un pays. C’est certain que c’est une tentative de musèlement de l’Upc Mais, nous allons continuer le Combat. Car, on ne se bat pas seulement pour l’Upc, mais pour la justice du peuple camerounais. Cette décision n’est pas seulement pour l’Upc. C’est pour tous les autres partis politiques de l’opposition» fait-il savoir.

 

Coup monté


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Au sein de ce parti politique de l’opposition basé à Douala,  c’est une colère totale. Les militants sont remontés contre cette décision de justice qui plombe entièrement les activités de leur parti politique. D’aucuns parlent déjà de coup monté pour tuer cette faction de l’Upc. «C’est malheureux pour le Cameroun. En évidence, ce sont les autorités administratives qui ont tort ici, et c’est nous qu’on vient condamner. Cette sentence  est dans le droit filé d’une politique bien ajustée. Ils ont choisi leur faction de l’Upc qu’ils ont façonnée. Maintenant, ils musèlent ceux qui ne parlent pas le même langage qu’eux » déclare Samuel, T. un militant courroucé.

A titre de rappel, il faut dire que l’affaire pour laquelle Alexis Ndéma Same et Albert Moutoudou viennent d’être condamnés, remonte  au 26 février 2013. Selon des informations, les membres de ce parti s’étaient rendus au Rond point Deido pour une manifestation qu’ils affirment avoir déclaré. Pendant qu’ils dénonçaient les régularités d’Election Cameroon pancartes à la main, ils ont été stoppés dans leur élan après 45 minutes de manifestation par  le commandant de la Brigade de gendarmerie de Deido, accompagné de ses éléments. Ils ont  arraché les messages que brandissaient les manifestants. Ensuite, Albert Moutoudou, secrétaire général et Alexis Ndema Same, président de l’Union des populations du Cameroun ont été conduits manu militari à la Brigade Territoriale de Bonanjo où ils ont été entendus au bureau spécial des Recherches et des enquêtes criminelles par les lieutenants Mbang Eto et Moussinga Stéphane. Après cette audition, le lieutenant colonel Ze a signé une garde à vue de 48 heures.  Avec les conseils de Me Rubben Moualal, avocat  au barreau du Cameroun, la hiérarchie du parti  compte  interjeter appel pour que justice soit rendue.

 

Hervé Villard Njiélé

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