Université de Douala:Arnaque autour des bourses d’excellence
Certains étudiants sont obligés de débourser la rondelette somme de 2000 FCFA pour entrer en possession de la bourse d’excellence à eux attribué par le chef de l’Etat.
L’ambiance qui règne autour de la bourse d’excellence du chef de l’Etat à l’université de Douala n’est pas toujours saine. La longue file d’attente que l’on observe devant les sept guichets de payement ouverts à cet effet traduit à suffisance la difficulté qu’éprouvent les étudiants bénéficiaires à entrer en possession du précieux sésame.
A coté des stations débout prolongées, des longs moments d’attentes, les bénéficiaires doivent parfois se lever très tôt pour espérer toucher cet argent. A tout ceci, vient se greffer le fait que certains d’entre eux sont parfois obligés de débourser la somme de deux milles francs CFA pour toucher cet argent.
«Parvenir à enter en possession de la prime d’excellence offerte par le président de la république est une véritable gageure. » Raconte un étudiant. «C’est depuis deux jours que je suis là et je n’ai pas encore perçu ma prime.» poursuit-il.
Mésaventures
Pour ce dernier qui raconte les mésaventures qu’il y a autour de cette bourse d’excellence, il faut sortir très tôt le matin de la maison pour espérer figurer parmi les bénéficiaires du jour. «Quand on arrive ici à 5h ou 6h, on confectionne une liste de présence et on s’aligne. Et quand les responsables qui payent les primes arrivent aux environs de 9h, la liste est déjà saturée. Les étudiants qui arrivent à partir de cette heure là ne peuvent même pas toucher leur argent car, c’est saturé » affirme-t-il.
Avec la difficulté qu’il ya autour du payement des dites primes, certains étudiants préfèrent contourner la procédure. Ils grincent la patte des vigiles qui assurent la sécurité et ceux-ci les laissent entrer. «La magouille autour des primes n’a jamais manqué. Depuis l’année dernière, cela existe.» déclare Salomon étudiant en Fac science. «Pour bénéficier de la faveur des vigiles, il faut négocier 2000 francs CFA. Mais, ça c’est pour ceux qui ne veulent pas attendre comme nous autres. » Précise-t-il encore.
Pour Gertrude M. étudiante en Fsega, qui est passée par ce chemin pour percevoir sa prime, «. Moi je l’ai fait parce que j’étais pressé. Je fais un stage dans une entreprise à Akwa. J’ai profité de la pause pour venir faire mon retrait. Ça m’avantage »affirme-t-elle.
Cette dernière qui reconnait du moins que cette pratique n’est pas recommandée, déclare que ce n’est pas obligé. «Cette pratique n’est pas obligatoire. La preuve on n’impose à aucun étudiant de le faire.» précise-t-elle décontractée.
Frais de fouille
A coté de ces vigiles qui s’enrichissent sur le dos des étudiants, on note également les frais de fouille que perçoivent les responsables de la division administrative et financière et particulièrement le bureau des quitus. Ces frais varient entre 2000 à 5000 francs en fonction du pouvoir de négociation l’étudiant. Tout ceux qui ont égarés ou qui ne retrouvent plus leurs reçues de paiement des droits universitaires sont obligés de se soumettre à cette loi. Pas moyen de déroger à la règle.
Alliance N. étudiante en communication a payé ladite somme pour avoir une copie de son quitus de paiement des droits universitaire. «On va faire comment, on n’a pas le choix.et en plus les reçues de payement des droits universitaires sont l’une des pièces indispensables pour percevoir cette prime. S’il faut payer 2000 pour avoir 50.000fcfa c’est bon » déclare-t-elle.
Malgré ces désagréments observés, le payement des primes d’excellence se déroule normalement à l’université de Douala et fait le bonheur des étudiants. «Je suis content, car je ne m’y attendais pas.je prends ce cadeau du chef de l’Etat avec deux mains. Je ne savais pas comment je devais préparer la prochaine rentrée scolaire, ça me motive d’aller de l’avant. » Déclare très ému Farras K. étudiant en fac lettre en empochant la somme de 50.000fcfa qu’il vient de percevoir. Pour entre en possession de cet argent, les bénéficiaires doivent présenter le quitus de payement de l’année scolaire 2009-2010 et la carte d’identité.
Hervé Villard Njiélé