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Le blog de Hervé Villard Njiélé

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16 Août 2024, 08:02am

Publié par Hervé Villard

Sa Majesté Aurelien Sosso

« Il se pose un problème de développement global dans notre  canton »

 

Professeur agrégé de chirurgie et ancien recteur de l’université de Yaoundé, le Pr Maurice  Aurélien Sosso vient d’être porté à la tête du canton Wouri Sandje. Celui qui est d’abord chef supérieur de second degré du village Tondé a parlé de sa nouvelle vision à la Nouvelle Expression. Dans une  interview à bâton rompu, l’autorité traditionnelle compte s’investir pour le développement de ce canton et assurer le bien-être de ses populations.

 

 

Une rencontre des chefs et notables du canton Bwele s’est tenue à la chefferie de 3ème degré du village Nkolbong, arrondissement de Yabassi, département du Nkam. Au cours de ces assises, vous avez été choisi, à l’unanimité de 6 des 9 chefs de villages qui composent le canton Bwele, désigné chef de 2ème degré de Wouri Sandje. Quelle est votre réaction ?

 

Il s’agit pour le moment d’un reclassement de la chefferie Ntondè, de 3ème degré en chefferie de 2ème degré. Ma réaction est une réaction de satisfaction, parce que dans notre zone, dans l’ancien canton, Wouri Bwele, Ntondè est le village le plus peuplé de la zone et est cosmopolite. Evidemment, se posent déjà à Ntondè, les problèmes de gestion des grandes villes, notamment, la petite insécurité, consommation de drogue, violence… c’est donc avec satisfaction que j’ai accepté, sur proposition des chefs ici présents, de diriger cette nouvelle unité territoriale.

 

On est dans la République et elle a des règles et lois qu’il faut suivre. Personne ne doit y échapper. L’organisation du territoire relève de la compétence exclusive du gouvernement camerounais, et non de la compétence des chefs traditionnels, quelques soient leur degré, même si à un moment donné de l’évolution du dossier, ils sont consultés

 

Sur les réseaux sociaux, le débat sur l’opportunité de la division du canton pour avoir deux cantons, le canton Wouri Bwele et Wouri Sandje enflamme la toile. Revendications portées par un chef traditionnel et certaines élites. Parmi les causes de ces contestations, figurent en premiers les problèmes fonciers qui vous donneraient la part du lion. Qu’en est-il exactement ?

 

Je pense sincèrement que Sa Majesté Edimo réagit comme tout homme devant une situation nouvelle. La psychologie de l’homme se forge des schémas. Son schéma social et de chef de canton était que, je pense, le chef de canton est le chef, qu’il peut se croiser les pieds et tout viendra tout seul. La preuve, lorsqu’on l’interroge en termes de développement, il a du mal à répondre. Ce canton était vaste, très vaste, difficile à couvrir, techniquement, politiquement, sécuritairement, économiquement et autres. Je crois que l’État, après avoir constaté que le département du Nkam était le seul département où il n’y avait pas de chefferie de 1er degré au Cameroun, a sollicité à faire la promotion, des chefs de 2ème degré et assez prochainement, d’un chef de 1er degré. Donc, on ne peut pas être mécontent d’une évolution globale du département qui se sentait lésé. S’il est mécontent en utilisant des pronoms possessifs, en disant qu’on est en train de lui arracher sa chefferie, c’est excessif. Ce n’est pas parce qu’on a désigné un autre chef de canton que non seulement vous n’êtes plus chef, et que vous n’êtes plus des frères. Ceux du canton Wouri Bossua plus loin sont mes frères aussi. Je ne vois pas pourquoi la division en deux cantons fasse qu’on perde le sens de l’amour, de la fraternité qui nous lie. On ne devrait pas perdre ce sens-là et devenir excessif, appeler la mort. Je crois que c’est sous le coup de l’émotion et de la passion qu’il dit ces choses, et que véritablement, il n’y pense pas.

 

Certains ne vous estiment pas légitimes sur le territoire de Tondè, et même au-delàs, sur l’ensemble du canton Wouri Bwele. Qu’en dites-vous ?

 

Pour justifier ma candidature pour être chef de ce nouveau canton, j’ai donné mon arbre généalogique. Je dis et je répète. Je suis le descendant directe de la, lignée du Roi de la Vallée. Et je vous ai envoyé dans les archives conservés qui se trouvent à Berlin, 1885. Il ne peut pas dire que sa lignée est aussi propre que ce que je dis. Il n’a jamais été de cette lignée-là. Il y a eu une mort dont je ne vais exposer ni les causes, ni les motifs. Je ne peux ni  expliquer comment est mort mon arrière-grand-père. Mais c’est après cette mort que survient sa lignée. Il ne peut donc pas être plus légitime que moi. Le dire c’est de la diversion. Lorsque le vrai propriétaire revient à la maison, celui qui y habitait en disant que c’était sa maison est très embêté et peut dire quelques fois que c’est sa maison.

 

Donc, la simple idée que je sois là, le frustre. Or, pour moi, c’est un frère. Et ceci ne change en rien l’amour que nous avons toujours eu entre nous. Ce n’est pas le fait d’une division territoriale qui empêche à quelqu’un d’aimer son frère. Ailleurs, il y a eu des divisions des pays. Au Nord Cameroun, lorsque vous allez à Kousseri, les mêmes familles se retrouvent à Kousseri et à Ndjamena ; pareil à Kolofata où les mêmes familles se retrouvent au Cameroun et au Nigéria. Il n’y a pas de débat sur l’organisation territoriale. Elle dépend du gouvernement et de ses objectifs.

 

Il est évident qu’à l’observation, cette partie du Nkam n’a jamais connu le développement. Si cette partie était développée, il n’habiterait pas à Deido. Donc, le gouvernement fait un effort pour nous aider à mieux structurer nos communautés villageoises, décentralisées ou déconcentrées, pour que tout le monde ait droit au bien-être global.

 

Quelle est votre vision pour le nouveau canton dont vous avez désormais la responsabilité et la charge ?

 

La vision essentielle, c’est le développement. Le développement global. C’est la notion dans  laquelle  vit  le monde  aujourd’hui. En arrivant ici, vous avez vu une école bilingue, mais, à coté de cette école bilingue, il y aurait dû avoir des routes, qui vont d’ailleurs venir. Et lorsqu’il y a des routes, on peut y mettre un marché, un hôpital, un réseau électrique. C’est la notion de développement global, ou des pools de développement. Tout le monde a besoin d’un bien-être. S’il n’y a pas de bien-être, il va sentir frustré et évoluer vers une espèce de rébellion sans pareil. C’est le développement entretenu par la paix, la concertation, le dialogue des cultures. C’est ça ma vision. Celle du développement encadré par la recherche permanente de la paix, du dialogue intercommunautaire.

 

Quel message pouvez-vous adresser à vos administrés ?

 

Les terrains appartiennent à des communautés villageoises, ou alors c’est le domaine privé ou public de l’Etat. Aucun chef de canton ne devrait vendre les terrains. Sur une réserve foncière estimée dans une localité qu’il convoite à 600 hectares, on m’informe qu’il y a des promesses de vente de 300 hectares. Depuis que je suis chef, je n’ai vendu le moindre m2 de terrain. A Ntonde, personne ne peut acheter des terrains. Si j’ai des terrains, ils vont être redistribués au prorata des fils et des filles demandeuses. Ce ne sont pas mes terrains.

 

Maintenant que les vrais propriétaires de la chose coutumière sont là, que ceux-là s’effacent. L’Etat a consenti de le porter à la tête du canton Wouri Bwele. Donc, le message est celui d’une administration concertée avec les messages qui composent le canton. Il n’y a point de dictature. Tout est dans le dialogue, dans les échanges intercommunautaires ; que leurs problèmes soient les miens et qu’ils sentent que les miens également seront les leurs.

 

Entretien mené par Hervé Villard NJiélé

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Semaine des martyrs:  Jean Michel Nintcheu se souvient des morts de février 2008.

3 Mai 2024, 17:04pm

Publié par Hervé Villard

Semaine des martyrs:   Jean Michel Nintcheu se souvient des morts de février 2008.

A l’occasion de la célébration du 15ème anniversaire du massacre des camerounais en février 2008, le président national du Front pour  le changement du Cameroun a déposé une gerbe de fleur au rond Point Dakar ce 27 février 2024 à l’insu de la police.

 

 

 C’était une cérémonie sobre mais pleine de signification pour Jean Michel Nintcheu, le président national du Front pour le changement du Cameroun (Fcc) et la petite délégation qui l’accompagnait.

Arrivée au Rond Point Dakar baptisé «Rond Point des Matyrs», depuis 2009, vers 13h, Jean Michel Nintcheu qu’accompagnait Carlos Ngoualem,  cadre  du Fcc et grand conseiller à la Communauté urbaine de Douala, Xavier Belemé, Ismael Domkeu, Guy Hervé Nanseu, tous des cadres du Fcc, y ont déposé une gerbe de fleur. Un geste  symbolique qui permet de rendre hommage aux  jeunes tués lors des émeutes de la faim de février 2008 à Douala.

En effet, comme il est de coutume depuis 2008, Jean Michel Nintcheu et  sa délégation sont allés sacrifier à un rite ce 27 fevrier2024. Celui de commémorer les victimes des émeutes de février 2008, pour la 15ème fois successive. Pour jean Michel Nintcheu qui sacrifie à cette exigence chaque année, il ne faut pas oublier cette date et il faut surtout revenir là où tout a commencé pour que le peuple ne l’oublie jamais.

 Joint au téléphone par La Nouvelle Expression, l’honorable Jean Michel Nintcheu rappelle le contexte dans lequel les emeutes de fevrier se sont deroulées. «En réalité, les jeunes sont sortis massivement pour s’oppose à la modification de la constitution et ensuite  à la vie chère. A  l’augmentaqtion des prix du carburant. On ne peut pas  oublier ça. A cause de ces émeutes le président Biya avait annulé cette hausse là», rappelle jean Michel Nintcheu. Avant d’ajouter que  la situation est encore  plus grave aujourd’hui.

 «le prix du carburant à la pompe est plus chère qu’en France qui n’est pas  un pays  producteur de pétrole et qui a un Smig 50 fois supérieur à celui du Cameroun. Rien ne nous  garantit qu’il y aura une baisse de prix demain. Ce qui a poussé les jeunes  à sortir en 2008 est plus  grave  encore. Il n’est pas  exclu que les camerounais qui ne peuvent plus  supporter  cette situation se revoltent», revele  l’honorable Jean Michel Nintcheu qui invite le gouvernement camerounais à prendre des mesures pour desamorcer cette bombe à retardement. Organisée depuis 2009,  la semaine des martyrs est une forme de commemoration des jeunes tués par  balle dans  la ville de Douala pendant les émeutes fevrier qui avait debuté le 25 fevrier et s’était achevé le 28 fevrier 2008.

 

 Villard Njiélé 

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Elongo Kingue Samuel «Le maire ne collabore pas avec le conseil municipal»

11 Août 2022, 19:21pm

Publié par Hervé Villard

 

Premier adjoint au maire de Dibombari, Sa majesté Elongo Kingue Samuel par ailleurs chef traditionnel du village Bwadibo est perçu comme le principal collaborateur du maire Justin Bejedi Ndame. Seulement depuis son accession au poste de maire, les anciens amis et alliés d’hier se regardent aujourd’hui en chien de vaillance. Rencontré par La Nouvelle Expression, celui-ci parle de ses rapports avec son ancien camarade de parti, il revient sur les problèmes au sein de la mairie de Dibombari, et propose des pistes de sortie de crise. Lisez plutôt!

 

 

Qu’est ce qui fait problème à la mairie de Dibombari?

C’est la mauvaise gérance de notre maire. Il ne collabore pas avec le conseil ni avec les adjoints au maire. Il veut gérer la mairie comme c’était sa propre maison. Et c’est ça qui est à l’origine de tous les problèmes que nous vivons chez nous à la mairie de Dibombari.

Combien de conseils municipaux avez-vous tenu dans cette mairie depuis l’installation du maire?

Chaque année, c'est au moins quatre conseils municipaux qu’on doit tenir. Ce qu’on ne fait pas à la mairie de Dibombari depuis deux ans. Ce que nous ne comprenons pas, c’est  le fait que l’administration encourage cela. On a écrit à notre tutelle qu’on n’a pas de conseil municipal, qu’on tient au maximum deux conseils par an. Une chose qui ne correspond pas à la demande du livre vert. Mais, jusqu’à présent personne n’a bougé le petit doigt.

 C’est pourtant vous qui l’avez choisi au lendemain des élections?

 Bien sûr, c’est nous qui l’avons choisi. Et j’ai pesé de tout mon poids pour qu’il devienne maire. C’est chez moi que tout cela se décidait. Le président du parti Paul Eric kingue de regrettée mémoire avait formellement contesté ce choix. Mais, nous avons validé. C’est nous, les conseillers qui l’avons élu, qui demandons aussi qu'il gère bien la mairie. Mais, comme il ne croit pas au conseil municipal de la mairie, que voulez-vous qu’on fasse.

La paralysie du conseil exécutif de la mairie a-t-elle des conséquences sur la gestion de la commune de Dibombari?

Beaucoup de projets sont bloqués mais indépendamment du conseil municipal. Nous avons demandé plusieurs fois à s’asseoir sur une même table pour discuter de l’avenir de la commune de Dibombari mais, le maire n’a jamais accepté. Nous sommes allés voir le préfet du Moungo à qui nous avons posé le problème et demandé qu’il nous fasse asseoir ensemble. Les gens ont pensé que le conseil extraordinaire avait certainement pour but de chasser le maire. Que non. C’était tout simplement pour essayer de remettre de l’ordre dans la cité. Ce qu’on n’a pas accepté.

 Qu’est ce qui s’est passé entre le maire que vous avez voté et celui qui est là aujourd’hui ? Est-ce que ce n’est pas vous le problème?

Très sincèrement, il faut dire que ce maire a beaucoup changé. Je ne sais pas si c’est sa nature. Nous ne savions pas qu’il pouvait être comme ça. Je suis dépassé, les conseillers sont dépassés eux aussi. Même les populations de Dibombari sont dépassées. Si vous faites une enquête dans cette commune vous vous rendrez certainement compte que la majorité de la population ne le veut plus comme maire.

Le mercredi 27 juillet 2022 on a assisté à la mairie de Dibombari à une bagarre durant une séance de conseil. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s’est passé ce jour-là?

En bref, il y avait une réunion d’arbitrage à la mairie entre le préfet et les conseillers que nous sommes. Je me demande bien ce que les gendarmes sont venus faire à notre conseil. Ils ont barricadé l’entrée de la mairie avec leur pick-up. Ils sont venus mettre une partie du conseil municipal en minorité. Parce qu’ils ont essayé d’arrêter deux de nos conseillers. Ils venaient nous mettre en minorité. Ce ne sont pas des pratiques à encourager. Ce n’est pas une solution aux problèmes de la mairie. On a envoyé des gendarmes arrêter nos conseillers le jour du conseil. Tous nos conseillers sont des responsables qui ont des bureaux de service. En l’occurrence le conseiller Kome qui travaille à la sous-préfecture. On peut aller l’interpeller au lieu de service ou chez lui. Pourquoi on ne peut pas lui décerner une convocation à se présenter à la gendarmerie ou au commissariat. Et venir plutôt ce jour de conseil pour tenter de l’arrêter.

Nous sortons de la mairie pour nous concerter. C’est alors que le commandant de brigade pointe le Kome en disant le voilà. Le conseiller Kome était déjà dans ma voiture. En tentant de l'arrêter, ils ont froissé ma voiture, cassé mes rétroviseurs. Tout ça à cause du maire qui veut mettre l’autre partie en minorité. Il était en complicité avec la gendarmerie. Ça ne fait pas sérieux. Le maire est au tribunal avec ses conseillers, le maire est au tribunal avec ses adjoints au maire, qui va accepter de voter le budget s’il est traduit au tribunal par le maire?

Pourquoi le maire est-il au tribunal avec ses conseillers ?

 Il n’aime pas les reproches. Je prends l’exemple de Nyame ou de Nguime  Wanga, il est toujours au tribunal. Je prends moi-même mon exemple: je suis au tribunal avec lui. Le maire m’amène au tribunal parce qu’il veut m’éliminer. Il veut jouir seul. Il sait que s’il m’écarte, il va gérer seul, il va jouir seul.

Pourquoi êtes-vous au tribunal avec le maire?

Le motif de la plainte c’est détournement de fonds publics. Comme si j'avais reçu les fonds de l’Etat. comme si l’Etat m’a donné l’argent et je n’ai pas utilisé. Il parle de la gestion des carrières de sables en 2010 alors qu’il n’est là que depuis 2020. Le maire qui pouvait porter cette plainte au tribunal s’il y avait détournement de manière effective, c’est le maire Nguime Ekollo qui ne l’a pas fait. Il veut tout faire pour me mettre au sol. Pourtant au début ce n’était pas ça. Il dormait chez moi. Ce maire connaît ma chambre. S’il ne dormait pas chez moi la veille,très tôt lendemain matin il était là. Les conseillers sont témoins. C’est ici chez moi que tout se passait. Avant de gagner la mairie, le quartier général (Qg) était chez moi. Je ne connais pas en moi-même l’animal qui anime ce monsieur, je ne sais pas ce qui se passe.

Savez-vous que le budget de la mairie de Dibombari a été adopté?

Nous avons suivi dans les réseaux sociaux que le budget a été adopté. Un de ses affidés a publié l’information sur les réseaux sociaux. En fonction de quoi ce budget a-t-il été adopté ? Qui a adopté ce budget? Les textes sont clairs ; il y a eu arbitrage, et si ce n’était pas fructueux, tout est clos et on ne va pas au vote du budget. On a fait plusieurs tentatives infructueuses. L’arbitrage a été infructueux. Quand le préfet est arrivé pour l’arbitrage après son discours, il a posé une seule question. Qui est pour le vote du budget ? Séance tenante, il y a eu 13 conseillers pour, 14 contre et un conseiller neutre. C’était clos. Le conseil d’adoption du budget n’allait plus avoir lieu. Malheureusement. Le budget adopté est de nul effet selon les textes. Si le deuxième adjoint préfectoral adopte ce budget, on verra jusqu’où on ira. Il y a des instances. Je ne voudrais pas que ce soit des problèmes personnels. C’est un problème des conseillers et de la mairie. Je pense que le maire, c’est un monsieur qui a fait droit. C’est un grand homme.

Que faut-il pour mettre fin à cette crise qui paralyse la mairie depuis deux ans ?

On a demandé un conseil extraordinaire. Il faut dire que c’était pour faire asseoir les gens et discuter. Ce n’était pas pour démettre le maire. C’est pour impulser le changement. Le conseil extraordinaire n’avait pas uniquement pour mission de démettre quelqu’un. Nous voulons corriger nos erreurs parce que nul n’est parfait. Il faut faire la paix pour avancer. Si on ne fait pas la paix, comment allons-nous procéder demain? Dans un mois et demi, il y aura le vote du compte administratif. Comment procéder? S’il n'y a pas la paix, cette situation va continuer. Il y a des échéances futures. Nous avons 2023, 2024 et 2025. Nous allons arriver en 2025 avec ces problèmes-là ? Il faut urgemment faire quelque chose.

Nos élites aussi ne font rien pour calmer la situation, il pouvait saisir cette opportunité pour faire régner la paix. Si nos élites appelaient le conseil certainement que le problème allait se résoudre. J’ai l’impression qu’eux aussi ne veulent pas la paix. Ils discutent simplement avec une seule partie et non avec les deux. Ces élites sont venues et ont discuté seulement avec les gens du Rdpc. Ce n’est pas seulement le Rdpc qui est au conseil municipal de Dibombari. Et c’est le Rdpc qui avait refusé de voter le maire parce que celui-ci était du Mpcn. Autre chose, on ne peut pas être maire du Mpcn et parce qu' on est rentré dans le Rdpc prétendre ne plus être maire du Mpcn. Il doit démissionner comme maire du Mpcn d’abord. Et quand on démissionne, on quitte et on attend les prochaines élections et on devient candidats avec la bannière de ce parti-là. Mais à partir du moment où on est déjà maire, on peut aller dans l’autre parti mais en demeurant le maire du précèdent parti. Si on tient trop à son nouveau parti, on démissionne de son poste de maire et on quitte.

Réalisée par Hervé Villard Njiele

 

 

Elongo Kingue Samuel  «Le maire ne collabore pas avec le conseil municipal»

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Décentralisation: La mairie de Dibombari nage en eau trouble

11 Août 2022, 18:48pm

Publié par Hervé Villard

 

 

Le dernier conseil municipal tenu dans cette mairie a étalé au goût du jour les  nombreux problèmes existant au sein de l’exécutif communal plombé depuis l’accession du maire Bejedi Ndame Justin à la tête de la mairie.
Décentralisation: La mairie de Dibombari  nage en eau trouble

 

Bagarre entre les éléments de la gendarmerie nationale et les conseillers. Les populations qui escaladent les murs de la mairie pour se joindre à cette bataille. Des cries de contestation et d’appel à la démission du maire. Nous sommes à la mairie de Dibombari ce mercredi 22 juillet 2022 et l’ambiance est surchauffée. L’entrée de la mairie est fermée aux populations et un pick up de la gendarmerie barre l’entrée. Pour entrer dans l’enceinte, il faut grimper le mur. A l’extérieur des populations riveraines, plusieurs centaines, sont massées et attendent avec impatience l’issue de la médiation et du conseil municipal organisée ici par le préfet du Moungo représenté par son 2ème adjoint Melat Tiogoe Brice. Dans l’enceinte de la mairie, c’est une scène de bagarre générale  qui surexcite les riverains qui escaladent à tour de rôle la barrière pour intervenir. Des éléments des forces de l’ordre se battent tant bien que mal pour ramener la sérénité
A l’occasion de la tenue de la réunion de conciliation ou d’arbitrage et de la session du conseil d’adoption du budget de la mairie, tout ou presque a volé en éclat. D’où la colère des riverains qui réclament à gorge déployée la tête du maire Bejedi Ndame Justin.
Selon des informations tout est partie de la tentative de l’arrestation du conseiller Kome sortie avec le groupe de conseiller pour savoir s’ils devaient entrer en salle. En effet  ayant pris par à la réunion de d’arbitrage du préfet, le choix du vote du budget n’a pas été validé par la majorité du conseil. 14 ont voté contre et 13 pour et il y a eu un bulletin nul. Alors que  l’équipe des conseillers conduit par le premier adjoint Elongo Kingue Samuel croyait la médiation infructueuse et dont la non tenue de la session du conseil d’adoption du budget, le deuxième adjoint préfectorale va faire un passage en force. «Le préfet nous a convoqué le 27 juillet 2022 pour une séance de travail à la mairie. Compte tenu du fait que le budget n’avait été adopté au conseil du 30 mai 2022, il fallait donc une séance d’arbitrage conformément à la réglementation. En cas de non conciliation, comme le stipule l’article 423 du code des collectivités territoriales décentralisées, le préfet se dessaisir de l’affaire et informer le ministre de tutelle. Mais il a obligé la séance du conseil d’adoption du budget», explique  le conseiller Same Ntouba. Outré. «Quand nous sommes sortie pour une concertation c’est alors qu’un homme en civil a tenté d’arrêter le conseiller Kome et tout est parti», poursuit-t-il. Après cette séance de bagarre qui se déroulait dans la cour de la mairie, les autres  13 conseillers selon le maire de Dibombari sont restés poursuivre les travaux dans la salle. «L’interpellation du conseiller kome n’avait rien à voir avec la mairie. Le conseiller Kome avait un problème de terrain avec monsieur Ousmane. Tout ce que je vous dis m’a été rapporté par les éléments de la police municipale. Voilà ce qui s’est passé. Justifie le maire Bejedi Ndame Justin lui aussi témoin de la scène.
Décentralisation: La mairie de Dibombari  nage en eau trouble
Budget de contesté.
Après cet incident la faction de conseillers soutenant le 1er adjoint au maire vont quitter la mairie tout en boycottant les travaux. «Les populations ont escaladé les murs de la mairie parce que la mairie  était fermé. Depuis quand un conseil municipal se déroule à hui-clos. C’était des stratégies du maire. Pendant qu’ils voulaient arrêtés le conseiller Kome, ils ont cassé ma voiture» se plaint le 1er adjoint au maire sa majesté Elongo Kingue Samuel
Pendant ce temps dans leur dos le budget a été adopté. «Mais le budget a été voté et les délibérations votées également. Le budget de la mairie de Dibombari s'élève à 1.338.740.908 franc cfa», affirme le maire qui precise que les travaux se sont bien déroulés. «C’est quand ils ont constaté qu’ils étaient en minorité qu’ils ont commencé à faire le désordre. La séance du conseil a continué jusqu’à la fin», fait savoir le maire Bejedi Ndame Justin avant d’ajouter «Il y a les mauvais perdants partout». Au courant de ce qui s’est passé concernant  l’adoption du budget, le 1er adjoint au maire  ne digère pas cela et promet  tout faire pour que cela soit annulé. « Si le deuxième adjoint préfectoral adopte ce budget, on verra jusqu’où on ira. Il y a des instances. Je ne voudrais pas que ce soit des problèmes personnels. C’est un problème des conseillers et de la mairie », promets sa majesté Elongo Kingue qui dénonce ce qui s’est passé.
Celui qui invite le maire à œuvrer pour la fin de la crise reconnaît que la mairie de Dibombari et ses populations souffre de ce problème là. «Beaucoup de projets sont bloqués mais indépendamment du conseil municipal. Nous avons demandé plusieurs fois à s’asseoir sur une même table pour discuter de l’avenir de la commune de Dibombari mais, le maire n’a jamais accepté», regrette sa majesté Kingue Samuel.
Pour le maire Bejedi Ndame, c’est en fait un combat politique qui transparaît à travers ce conflit. «On était ensemble dans le Mpcn. J’ai quitté le Rdpc pour rejoindre le Mpcn et après avoir gagné la mairie, j’ai quitté le Mpcn pour retourner au Rdpc. Vous pouvez comprendre les ambitions de chacun. Il voulait m’obliger à rester dans le Mpcn. Vous comprenez donc que chacun a ses ambitions politiques», fait-il savoir.
Si un souci de procuration a été évoqué durant cette réunion du conseil, il faut du moins que l’avenir de la mairie de Dibombari reste flou. Car, aucun signe d’accalmie ne pointe à l’horizon. Pourtant pour le développement de cette cité il faudra fumer le calumet de la paix. «Si on ne fait pas la paix, comment allons-nous procéder demain? Dans un mois et demi, il y aura le vote du compte administratif. Comment procéder? S’il n'y a pas la paix, cette situation va continuer», pense sa majesté Kingue Samuel.
Selon les informations, depuis plusieurs mois, le budget de la commune de Dibombari n’a pas été adopté à cause de ce problème entre le maire et ses conseillers. Un problème qui affecte la vie des populations. Même si pendant l’arbitrage il s’est posé un problème de procuration, il faut du moins précisé que sa majesté Samuel Kingue était à Yaoundé rencontrer les responsables du Ministère de l’administration territoriale. Ils ont été reçus par le secrétaire général du Minatd, les inspecteurs n°1 et 2. En l’absence d'Atanga Njie ont promis transmettre leurs doléances au ministre à son retour.
Hervé Villard Njiélé

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Nécrologie: Le pasteur Hendje Toya quitte la scene

20 Juin 2022, 11:42am

Publié par Hervé Villard

Nécrologie:  Le pasteur Hendje Toya quitte la scene

L'ancien Président Général de l'Eglise évangélique du Cameroun est décédé dans la nuit du 14 au 15 juin 2022 à Melong des suites de courte maladie.

C'est dans la tristesse que la communauté chrétienne de l'église évangélique du Cameroun s’est levée ce mercredi 15 juin 2022. Pendant qu'elle s'apprêtait à faire la prière matinale, elle a été foudroyée par la nouvelle du décès du pasteur Hendje Toya, ancien président général de cette congrégation religieuse.
Selon des informations pasteur Hendje Toya a été victime d'un malaise à son domicile à Ndoungue et a rendu l'âme quelques temps après. Sans laisser le temps aux personnels  soignants de l'hôpital régional de Nkongsamba de voler à son secours. Le défunt qui présentait des signes de malaise vers 3h 30 a alerté les autres membres de la famille. Arrivé d’urgence pour s’enquérir de la situation, son état de santé se serait rapidement dégradé. Transporté d’urgence à l’hôpital, celui-ci selon des indiscrétions est décédé avant. Son corps a directement été conduit à la morgue le temps de d'informer toute la communauté chrétienne protestante. Des sources concordantes annoncent qu’il est décédé vers 4h 30 après un arrêt cardiaque à Melong.
L’annonce officielle du décès du Révérend pasteur Jean Samuel Hendje Toya a été fait très tôt ce mercredi 15 Juin 2022 à la paroisse Eec du Cinquantenaire à Makepe, un quartier de l’arrondissement de Douala 5eme. Et la triste nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre.
Nécrologie:  Le pasteur Hendje Toya quitte la scene
Président tourmenté ». 

Elu président général de l’église évangélique du Cameroun au Synode général en 2017, le Révérend Pasteur Hendje Toya n’a pas eu l’occasion de réaliser le vaste projet de restructuration et de reconstruction de l’Eglise évangélique du Cameroun qu’il avait engagé Ceci à cause de la contestation de son mandat par le pasteur Priso et l’ensemble des pasteurs de l’Eec d’origine Sawa. Lors de la passation de service au synode générale à la paroisse du Centenaire à Douala, passation de service entre le pasteur Batomen et lui, le Ngondo pourtant invité avait boycotté cette cérémonie. Le camp des perdants qui contestent par ailleurs la régularité des élections du 23 avril à Ngaoundére, avait saisi juge des référés du Tpi de Douala –Bonanjo. Ce dernier avait rendu son verdict en  ordonnant  la suspension des effets du processus électoral et particulièrement toute prise de fonction des dirigeants élus de l’Eec dans l’attente de l’issue définitive de la procédure en annulation intentée par les demandeurs devant le Tribunal de grande instance du Wouri, selon l’extrait du plumitif publié le 24 juillet 2017.

Cette situation de crise a sérieusement paralysé l’église en général et bloqué tous les travaux en cours. Beaucoup de pasteurs en fin de formation n’avaient plus été consacrés. La vie spirituelle et même politique des fidèles et de l’Eglise évangélique du Cameroun dans l’ensemble a été perturbée.

Fatigué de cinq années de bataille judiciaire physique et même spirituelle, le Pr Hendje Toya a décidé de jeter l’éponge. Il avait annoncé sa démission de son poste de président national de l'Eglise évangélique du Cameroun le 15 décembre 2021, il y a six mois exactement. Avant son décès, il avait entamé une mission de réconciliation des différentes factions de l’église évangélique du Cameroun. Une mission qu’il n’a pas achevée. Sa prédication du dimanche 5 juin 2022, jour de pentecôte, était comme une annonce de son décès. Celui qui a pardonné tous ceux qui ont perturbé sa mandature, a prêché l’union ce jour-là. Il a confié toute la communauté chrétienne de l’Eec entre les mains du Saint Esprit, véritable enseignant. "J’ai été le premier consolateur et ma mission est presque finie. Je suis sur le point de départ et dans mes paroles d’adieux je vous promets un autre consolateur et cet autre consolateur viendra raffermir en vous ce que je vous ai dit quand j’étais avec vous. Et c’est la raison pour laquelle, il sera éternellement avec vous. Et dans le gage pour l’éternité avec vous il sera en vous. Le Saint esprit est là. Si c’est ce que nous avons retenu dans l’élan de la marque éternelle du saint esprit qui réside désormais en nous, au nom du père et du fils et du Saint Esprit alors un seul Dieu définitivement"

L’ex président général de l’église évangélique du Cameroun (Eec) et brillant Professeur de Théologie s’en va après une fin de vie pastorale tourmentée. Sa dépouille et la famille a été finalement conduite dans la ville de Douala. Elle était conduite par le régional Moungo Nord. a précisé Alain Joel Ndjankou Nkwanjio. Rest In peace

Hervé Villard Njiélé

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Journée de l’enfant africain;Les enfants camerounais dans la tourmente

20 Juin 2022, 11:07am

Publié par Hervé Villard

La situation critique dans laquelle se trouvent ces derniers vient d’être portée à la face du monde par la Commission des droits de l’homme du Cameroun. C’était à l’occasion de la célébration de l’édition 2022 de la journée de l’enfant africain.

Journée de l’enfant africain;Les enfants camerounais dans la tourmente

Selon les informations rendues publiques par la Commission des Droits de l’homme au Cameroun, au premier trimestre de l'année 2020, près de 66 filles ont subi des mutilations génitales féminines (Mgf) au Cameroun, 36 d'entre elles étaient âgées de moins de 7 ans et les 30 autres de 7 à 17 ans. En 2019, environ 441 enfants vivant sans abri dans les rues des centres villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Buéa, Maroua et N’Gaoundéré ont été exposés à diverses formes d'abus. Cette situation va en s’aggravant puisque de nombreux cas de violence sur les enfants sont pareillement notés chez nous. Avec la consommation de la drogue, cette situation empire et il faudra faire quelque chose pour stopper la saignée et protéger les enfants.

D’après la commission des droits de l’homme, plus de 15 pour cent des jeunes enfants consomment de la drogue. Un pourcentage qui peut diminuer si tout le monde s’implique dans la bataille de protection des enfants. En 2020 rappelle le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, 856 cas de viol et 257 cas de mariages ont été recensés.

 Au vu de ces  réalités que vivent les jeunes camerounais, réalités qui trahissent la condition difficile dans laquelle évoluent les enfants au Cameroun, la commission des droits de l’homme appelle à une prise de conscience générale, à la protection des enfants. A côté du respect des droits des enfants qui demeurent encadrés par la loi et des nombreuses conventions signées par le Cameroun, cette commission invite tous les parents à entre des gendarmes de la protection des enfants.

Saisissant l’occasion de la célébration de l’édition 2022 de la journée de l’enfant africain cette Commission que pilote le Pr Mouangue Kobila, a décidé d'accentuer la sensibilisation, de multiplier les alertes. Elle a surtout profité de l’occasion pour mobiliser toutes les forces et énergies pour ce combat. Car, «l’enfant c’est l’avenir de demain, le Cameroun de demain».
Pour s’assurer que les enfants seront toujours protégés au Cameroun, la Commission des droits de l’homme vient de prendre certaines mesures. Notamment le renforcement des efforts dans la lutte contre les obstacles liés aux pratiques néfastes affectant les enfants en Afrique, l'application stricte de la législation sur la violence faite aux enfants pour favoriser l'abandon des pratiques néfastes.

La Commission recommande l'intensification de l'éducation et des initiatives de sensibilisation sur les conséquences néfastes de ces pratiques, en commençant par les enfants eux-mêmes, pour les informer de leurs Droits, afin qu'ils deviennent les premiers acteurs de la prévention de ces pratiques néfastes; le changement les normes sociales soient changées grâce à la mobilisation de divers acteurs influents dans les communautés à différents niveaux, pour que l'effort collectif galvanise les actions destinées à lutter contre les pratiques néfastes au niveau local.

Entre autres recommandations, cette Commission des droits de l’homme recommande le renforcement de la responsabilité civique pour mieux protéger les enfants en informant davantage sur la maltraitance, ainsi qu'en engageant les familles et les communautés à œuvrer davantage pour leur protection. Elle encourage le gouvernement dans sa campagne d'établissement des actes de naissance, un document qui fournit une preuve officielle de l'existence d'un enfant, permet l'accès aux services sociaux de base auxquels l'enfant a droit et garantit à l'enfant une protection efficace à la suite de pratiques néfastes pour ne citer que celles-ci.

A titre de rappel cette Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid. Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion pour en faire la Journée Africaine du Bandeau Blanc et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants des pays concernés afin qu'ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort d'un enfant toutes les 3 secondes en moyenne.

 

Herve Villard Njiélé

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Me Magloire Tamo:  Il faut arrêter d’acheter les terrains aux villageois, ça tourne toujours au vinaigre ».

31 Mai 2022, 21:17pm

Publié par Hervé Villard

Me Magloire Tamo:  Il faut arrêter d’acheter les terrains aux villageois, ça tourne toujours au vinaigre ».

Avocat de formation  et promoteur d’une agence immobilière  agréée,  Me Sylvestre Magloire Tamo, réagit aux évictions  forcées et aux nombreuses démolitions de maisons  en cours  dans  la ville de Douala. A côté des problèmes  de titres fonciers qui manquent le plus souvent aux victimes de ces démolitions forcées, Me Sylvestre Magloire Tamo expert en matière foncière invite les habitants de Douala à être vigilants. A toujours demander et vérifier les titres fonciers avant tout achat de terrain. Dans une interview accordée à La Nouvelle Expression, le CEO de  Wisdom international invite  les Camerounais et les Doualais en particulier à s’attacher les services des agences immobilières agréer au moment d’acquérir un lopin de terre.

La ville de Douala et les populations de Bali sont sidérées par les démolitions qu’il y a eu dans cette ville la semaine dernière. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?

 Aussi choquant que cela puisse paraître, ce qu’il y a lieu de faire est de rentrer dans le fond du problème posé par les populations de Douala en général et celles de Bali en particulier pour analyser les différentes hypothèses.

Si ces populations ont été déguerpies à tort, elles ont des recours qu’elles peuvent exercer auprès des juridictions compétentes pour obtenir réparation du préjudice subi. Pour cela, il faut qu’elles aient qualité pour saisir lesdites juridictions. Et pour avoir qualité en matière il faut être au préalable détenteur d’un titre foncier qui vous confère le droit de propriété sur l’espace objet de déguerpissement.

Selon les informations, ces populations n’ont pas été indemnisées avant les démolitions. Comment justifiez-vous cet état de fait ?

S’il est démontré que ces populations ont été abusivement déguerpies, il leur revient d’exercer des recours auprès des juridictions compétentes pour obtenir réparation du préjudice qu’elles auraient éventuellement subi. Toutefois, ces recours ne seront recevables autant que ces derniers soient détenteurs d’un titre de propriété en bonne et due forme notamment un titre foncier.

 

 

En tant que juriste, que prévoit la loi en matière d’éviction forcée ?

Il y a lieu à ce niveau d’envisager 2 hypothèses :

La première selon laquelle l’occupant est possesseur de bonne foi. Lorsque celui-ci est de bonne foi, il doit être au préalable indemnisé avant éviction. Autrement, l’administration ordonnatrice du dit déguerpissement pourra être poursuivie pour voie de faits aux fins d’une indemnisation conséquente en réparation de préjudice subi. Au sens de la loi, le possesseur de bonne foi désigne toute personne qui occupe la parcelle en vertu d’un titre dont elle ignore le vice. C’est le cas notamment des personnes détentrices d’un titre foncier annulé. Par ce qu’en droit camerounais, seul le titre foncier atteste la propriété d’un bien immobilier.

La deuxième hypothèse est celle selon laquelle l’occupant est de mauvaise foi, c’est-à-dire tout occupant non détenteur d’un titre foncier. Dans ce cas, le déguerpissement peut être ordonné à ses frais et sans indemnité. Bien plus, ce dernier est passible selon la loi camerounaise de 1980 portant atteinte à la propriété foncière de répression assorti d’une peine d’emprisonnement et/ou d’amende. Et le propriétaire du terrain a même la latitude de s’approprier les constructions érigées sur sa parcelle sans payer le moindre sous à celui qui a construit sur le terrain d’autrui.

 

Les démolitions au quartier Bali ne sont que la suite d’une longue série engagée dans la ville de Douala depuis des années. Pourquoi détruit-on autant dans la ville de Douala ?

Au regard de l’évolution de cette cité balnéaire et suivant le plan d’urbanisation, les maisons sont détruites en raison d’une certaine anarchie dans les constructions. Et c’est en réparation de ce désordre qu’on observe de part et d’autre, les constructions anarchiques ou très peu sont ceux qui sont détenteurs d’un titre foncier et un permis de bâtir. L’administration qui se veut dorénavant moins complaisante est en train de mettre les pendules à l’heure. D’une part.

D’autres part, les particuliers détenteurs d’un titre foncier et qui se sont vu leur parcelle occupée par des personnes n’ayant aucun droit exécutent des décisions de justice qui les remet dans leur droit.

 

Les démolitions fréquentes dans la ville de Douala effraient tous ceux qui y vivent. Pouvons-nous trouver des espaces de terrain sécurisés dans cette ville ? Comment faire pour éviter que les casses d’aujourd’hui ne se reproduisent demain ?

La première démarche pour tout chercheur d’une parcelle de terrain pour son logement est de se diriger vers des professionnels en l’occurrence les agence de promotion immobilières dûment agréé par l’Etat qui seules peuvent les accompagner de bout en bout de la recherche du site aux finitions de leurs constructions.

Naturellement, on peut trouver des terrains sécurisés dans la ville de douala dès lors que selon les statistiques, à peine 20/100 de la population de cette population occupe un espace en vertu d’un titre régulier. D’où la campagne de sensibilisation que les autorités étatiques et la mairie de la ville ont engagé pour amener les gens à rentrer dans l’orthodoxie des choses.

Le conseil que je peux donner aux populations est qu’elles doivent toujours se rapprocher des professionnels dûment habilité pour éviter de se faire arnaquer, d’arrêter d’acheter les terrains prétendument aux villageois parce que généralement ça tourne toujours au vinaigre.

Aussi, respecter le plan d’urbanisation nous évitera les casses qui engendrent les hurlements et cris de détresse que nous observons aujourd’hui et Wisdom International, agence immobilière dûment agréée par l’Etat du Cameroun se place en pole position aujourd’hui pour vous accompagner dans ce processus, car demain se construit aujourd’hui.

 

Interview réalisée par Hervé Villard Njélé

Me Magloire Tamo:  Il faut arrêter d’acheter les terrains aux villageois, ça tourne toujours au vinaigre ».
Me Magloire Tamo:  Il faut arrêter d’acheter les terrains aux villageois, ça tourne toujours au vinaigre ».
Me Magloire Tamo:  Il faut arrêter d’acheter les terrains aux villageois, ça tourne toujours au vinaigre ».

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Dieudonné Ivaha Diboua (Gouverneur de la région du Littoral) «Je veux d'abord calmer les esprits»

31 Mai 2022, 21:09pm

Publié par Hervé Villard

Dieudonné Ivaha Diboua (Gouverneur de la région du Littoral)  «Je veux d'abord calmer les esprits»

 

 Il était question pour nous de dresser le constat que cette casse a fait très mal dans les cœurs des Bellois, de la population de Douala du Cameroun et d’ailleurs. Lorsqu’on voit ces images c’est assez traumatisant. Mais, il a été question ici pour nous de trouver dans  quel conteste cela a été fait. Et c’est un dossier qui date  relativement depuis 2014 les procédures ont été multiples et à la fin je pense qu’il y a un élément qu’il est nécessaire de signaler, puisqu’il y a eu plusieurs concertations. Il se trouve qu' une partie de cette population était au fait de ce que la casse allait se  produire. Mais il fallait qu’ils touchent leur indemnisation. Beaucoup de bénéficiaires ont libéré les maisons avant. Et au moment où les engins cassaient, il n'y avait plus personnes dans la maison. 

Une  partie de la population qui n’a pas été recensée s’est trouvée choquée parce qu’on a effectué des destructions alors qu’ils n’avaient rien touché. Donc j’ai tenu à ce que l’on puisse d’abord calmer les esprits. Puis j’ai mis sur pied un comité Ad hoc avec les élites de ce canton, les parlementaires, les services  techniques pour qu’on puisse revisiter ce terrain de fond en comble. Voir où les casses ont débordé et enregistré ceux qui ont été  victimes de manière collatérale à  ces casses.  Et nous allons ainsi faire  un rapport à la haute hiérarchie. J’ai également demandé que l’investisseur arrête également les travaux le temps que  cette  commission travaille et nous rende sa copie. Donc ils ont  un mois à attendre pour que cette commission travaille en toute quiétude.

 

Propos recueillis par Hervé Villard Njiélé

 

 

Dieudonné Ivaha Diboua (Gouverneur de la région du Littoral)  «Je veux d'abord calmer les esprits»

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Déguerpissement à  Bali :  Le gouverneur  ordonne  l’arrêt des travaux

31 Mai 2022, 20:26pm

Publié par Hervé Villard

  La réunion d’échange  entre le gouverneur de la région du Littoral, les  chefs  Sawa les  représentants des familles

  La réunion d’échange  entre le gouverneur de la région du Littoral, les  chefs  Sawa les  représentants des familles des déguerpis et les  élites Sawa a permis de prendre des mesures visant à apaiser la colère des déguerpis du village Dikolo à Bali.

 

Gouverneur de la region du Littoral apaise les tensions

Gouverneur de la region du Littoral apaise les tensions

Déguerpissement à  Bali :  Le gouverneur  ordonne  l’arrêt des travaux

Le visage serré, le regard plein de fureur qu’affichaient les populations de Dikolo, les élites Sawa et leurs chefs traditionnels en entrant dans la salle des banquets de la région du Littoral a presque disparu. Au sortir de cette rencontre  avec le gouverneur de la région du Littoral et les autres  responsables de l’administration dans le département du Wouri, ces derniers avaient un visage  détendu. Un signe  qui traduit effectivement que les discussions avec le patron de la région  sont sur la voie  de l’apaisement de la tension ambiante dans la ville de Douala depuis le 14 mai 2022 dernier, date du déguerpissement des populations du village Dikolo à Bali.

 En effet au regard de la tournure  que  prend ce dossier de déguerpissement, et des risques de trouble  à l’ordre  publique  que cela pourrait engendrer, le gouverneur de la région du Littoral Dieudonné Ivaha Diboua a convié  les différentes  partie prenantes de ce dossier à un échange dans ces services ce samedi 28 mai 2022 dernier. Une chose qui n’arrive pas souvent. Pendant plus de deux heures et demie d’échange, des mesures ont été  prises.

 

 Notamment l’arrêt des travaux sur chantier. Il faut noter qu’au lendemain des démolitions des maisons sur ce site  les travaux  ont commencé quelques jours après. On a commencé par ramasser tous les  débris qui se trouvaient sur le site. Après  cette  phase, les engins ont commencé  le terrassement de cet espace.  Bref les travaux allaient à une grande vitesse. Une chose qui a choqué les populations de Dikolo déguerpis. Car en plus d’être déguerpis sans avoir été avertis pour les uns et indemnisés les autres. Ces derniers ont multiplié des mouvements de revendications et même une marche pacifique pour dénoncer l’injustice criarde et à ciel ouvert dont elles sont victimes.  Cette  première  mesure a donc pour mission de calmer les colères. «Une partie de la population qui n’a pas été recensé s’est trouvée choqué parce qu’on a effectué des destructions alors qu’ils n’avaient rien touché. Donc j’ai tenu à ce que l’on puisse d’abord calmer les esprits »

 Comme seconde mesure prise durant cette rencontre également, le gouverneur au nom du gouvernement de la république a décidé de la reprise du recensement sur le site déguerpis, d’identifier ceux qui ne l’ont pas été. Il sera certainement au courant de ce recensement qui se fera  dans  un mois  à partir du 30 mai 2022 afin de réexaminer les indemnisations  des populations de cette partie de la ville de Douala désormais  sans  abris pour la plupart.

 Une commission ad hoc  pilotée par le secrétaire  général des services du gouverneur et donc sont membres les membres du parlement  de la ville de Douala, les sénateurs, les hommes politiques, quelques représentants des familles déguerpis sur le site du village Dikolo.

Hervé Villard Njiélé

Ce qui reste du Village Dikolo
Ce qui reste du Village Dikolo
Ce qui reste du Village Dikolo

Ce qui reste du Village Dikolo

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Charles Mongue Mouyeme: «Le déploiement dans tout le pays de «Corona Fighters» pour sensibiliser et éduquer les populations est une solution»

25 Mars 2020, 15:44pm

Publié par Hervé Villard

Consultant en marketing et communication, Charles Monguè-Mouyémè réagit au report du championnat d’Afrique des nations préalablement prévu au Cameroun du 4 au 25 avril 2020, à une date ultérieure par le ministre des Sports et de l’Education physique le pr Narcisse Mouelle Kombi à cause du Corona Virus. Dans cette interview accordée à La Nouvelle Expression, il revient sur les conséquences directes de la décision du Minsep qui était inévitable compte tenu du contexte.

Charles Mongue Mouyeme: «Le déploiement dans tout le pays de «Corona Fighters» pour sensibiliser et éduquer les populations est une solution»

L’expert en communication se prononce également sur les mesures drastiques prises par l’Etat du Cameroun pour lutter contre cette pandémie qui  traumatise le monde entier. A coté des félicitations  faites à l’endroit du  gouvernement  pour sa réaction fut-elle tardive, Charles Mongue Mouyeme dénonce l’absence de planification et de coordination des actions de l’Etat dans cette lutte qui risque plomber les bonnes intentions pourtant bonnes au départ. Il dénonce l’absence de moyens mises à disposition pour lutter contre la maladie. A cote des critiques l’expert propose l mise sur pied d’une équipe de bénévoles volontaires pour sensibiliser et éduquer les Camerounais sur les mesures à prendre pour limiter la propagation de cette maladie dangereuse. Ceci pour éviter la catastrophe africaine qu’annonce l’organisation mondiale de la santé.

Lisez-plutôt

Pour des mesures de sécurité sanitaire, le ministre des Sports et de l’éducation physique vient de proroger le championnat d'Afrique des nations à une date ultérieure. Comment appréciez-vous cette décision ?

Dans le contexte actuel, c’est une décision qui allait de soi. Si la Ligue des Champions européenne, l’Euro 2020, la Nba aux Usa, la Formule 1 etc., n’ont pas résisté aux ravages du coronavirus, ce n’est pas le « petit » Chan de l’Afrique qui allait le faire. C’est donc simplement une décision conséquente au regard du climat sanitaire mondial qui impose beaucoup de vigilance et de précautions si on ne veut pas que l’humanité soit décimée par la pandémie du coronavirus. Les grandes puissances du monde disposant de systèmes sanitaires de haut niveau ont choisi de confiner leurs habitants pour se donner des chances de stopper l’invasion de ce dangereux virus, et ce n’est pas le Cameroun, avec son plateau technique sanitaire très faible qui allait prendre le risque d’exposer ses populations et les étrangers qui viendraient au Chan à une contamination quasi-certaine avec la multiplicité de contacts qu’occasionne un tournoi international de football. Le Cameroun n’avait donc pas d’autre choix que de prendre la décision inéluctable et bonne au demeurant, de différer son CHAN 2020.

Au regard de la vitesse de  propagation de ce virus, cette décision n'est-elle pas tardive selon vous ?

Non, elle n’est pas tardive, du moment où le coronavirus n’avait donné de rendez-vous à personne sur la planète. Toutes les parties du monde n’ont pas été atteintes au même moment, et en Afrique notamment, on nourrissait l’espoir que le continent berceau de l’humanité allait être épargné. Mais les choses sont allées très vite, et les mesures de lutte contre le coronavirus se sont enchaînées à un rythme effréné d’un pays à l’autre à travers le monde : le Cameroun est simplement entré dans la danse au moment où des cas de personnes atteintes ont été détectés sur son territoire. Certes, le gouvernement aurait pu prendre son train de mesures un peu plus tôt, ce qui aurait permis que le report du Chan soit annoncé plus tôt, mais nous connaissons l’incapacité de nos gouvernants à être proactifs et à anticiper sur les situations. La gravité de la situation actuelle est telle qu’il est inutile de chicaner sur la promptitude ou non de nos dirigeants du pays : disons juste qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Bien avant cette décision de report, 24h avant, le MINSEP dans une correspondance rassurait la CAF que le Cameroun pouvait accueillir cette compétition de même que des pays qualifiés. Comment expliquer ce revirement de situation en 24h seulement ?

Pour moi il ne s’agit pas d’un revirement, mais plutôt de l’aboutissement de la stratégie de l’écran de fumée qui semble avoir été adoptée par le Cameroun relativement au niveau de préparation du Chan 2020. J’ai l’impression qu’il a été décidé dans les hautes sphères dirigeantes de notre pays, que l’initiative ou la cause d’un éventuel « glissement » du Chan 2020 ne devait en aucun cas être imputée au Cameroun. On se souvient que le Cameroun avait sollicité et obtenu un report de la Can féminine en 2016, puis, du fait de ses défaillances, la Can 2019 lui avait été retirée au profit de l’Egypte : en disant dans son 1er courrier adressé à la Caf que le Cameroun était prêt à organiser le Chan malgré le coronavirus, le président du Cocan 2020/2021 savait déjà que le report était inévitable. Son 2ème courrier que vous considérez comme un revirement avait pour but de montrer que le Cameroun était navré de ne plus pouvoir abriter le CHAN 2020 à bonne date, alors qu’il était archi-prêt. Cela battait ainsi en brèche les réserves émises par la CAF dans une lettre récente adressée à la Fecafoot, et qui portaient sur l’état d’avancement des préparatifs, en relevant des insuffisances à corriger. Manifestement donc, le Cameroun n’était pas tout à fait prêt, mais il fallait faire croire le contraire, et le coronavirus, c’est cynique de le dire, offrait une occasion en or de bluffer.

Parlant du Corona virus à l'origine de la prorogation du Chan, l'Etat du Cameroun vient de prendre des mesures drastiques pour limiter la propagation de la maladie. Comment trouvez-vous ces mesures ?

Ces mesures sont relativement bonnes dans leur énoncé, parce que conformes aux prescriptions de l’Oms notamment, qui a répertorié les modes de contamination du coronavirus, et les précautions à prendre pour ne pas être infecté. Ces mesures sont donc calquées sur celles prises dans la plupart des pays atteints par le coronavirus. C’est l’application effective de ces mesures qui est sujette à caution, car beaucoup de nos habitudes et comportements séculaires sont de nature à favoriser la propagation rapide d’un tel virus.

Tout porte à croire que le gouvernement n’a engagé le travail d’implémentation de ces mesures qu’après leur publication, ce qui occasionne beaucoup de précipitation, d’improvisations et de couacs dans leur mise en œuvre, comme c’est le cas pour la réquisition des hôtels devant servir à la mise en quarantaine des passagers en provenance d’Europe entrant par les aéroports de Douala et de Yaoundé-Nsimalen.

Parmi les multiples restrictions imposées par ces mesures beaucoup vont se heurter à l’incrédulité et à l’incivisme des populations du Cameroun. De nombreuses idées reçues qui tendent à banaliser ou à remettre en question la dangerosité du coronavirus dans notre environnement, ont cours dans le pays, ce qui ne facilite pas les choses.

D’autre part, contrairement aux dépenses folles qui sont effectuées sans retenue pour l’organisation de la Can 2021, on observe comme une réticence de la part du gouvernement à engager les fonds importants nécessaires à la lutte contre le coronavirus. Les autorités administratives se retrouvent ainsi au four et au moulin, là où des cellules pluridisciplinaires assistées par des bénévoles et des volontaires recrutés en grand nombre aideraient à obtenir plus d’efficience. La mise en œuvre des mesures pour limiter la propagation du coronavirus au Cameroun apparaît donc poussive, parce que la rigueur dans l’organisation ainsi que la mobilisation des moyens humains, matériels et financiers ne sont pas au point. Le sens des bonnes initiatives, la créativité et la volonté semblent faire défaut, à cause des réflexes de centralisation des décisions au sein de l’administration camerounaise.

En réalité, le Cameroun, au-delà des mesures listées et publiées timidement, ne dispose pas d’un plan de lutte bien pensé dans tous ses contours et les moindres détails. Comme souvent, nos décideurs sont dans la réaction, et il n’y a pas une vraie coordination des actions au niveau central, décentralisée dans les régions, les départements, les communes, les villes et les villages. Même les professionnels de la santé ne savent pas exactement comment ils peuvent apporter leur contribution efficace à la lutte. De nombreux camerounais se déclarent volontaires sur les médias et les réseaux sociaux, mais ils sont royalement ignorés par les autorités qui font du spectacle pour attirer l’attention sur elles, en pensant certainement à la suite de leur carrière. En observant les attitudes de ceux qui doivent piloter la lutte contre le coronavirus, en les écoutant, j’ai bien peur qu’ils ne mesurent pas réellement le péril qui menace le Cameroun.

Les mesures prises sont-elles réalistes selon vous ?

Ces mesures sont en principe réalistes, mais dans un environnement où l’éthique et le civisme sont en lambeaux comme c’est le cas au Cameroun, la forte complexité de leur application et de leur respect les rend irréalistes dans les faits. La stimulation de la bonne volonté des populations à s’investir dans cette lutte contre le coronavirus à travers une sensibilisation intensive et même agressive est donc le gage de l’efficacité des mesures édictées par le gouvernement. L’exemple doit venir d’en haut, aucun citoyen ne devant s’estimer au-dessus des contraintes liées à ces mesures, comme on l’a vu avec le Président de l’Assemblée Nationale qui ne s’est pas soumis à la mise en quarantaine alors qu’il revenait d’un pays à risques.

 Il y aura des difficultés, des erreurs, des hésitations, des compromissions, mais le peuple doit accentuer et maintenir la pression sur ses gouvernants, et l’Etat sur tous les citoyens, pour que ces mesures produisent des résultats probants. L’humilité et la souplesse d’esprit doivent aussi être de mise pour pouvoir admettre les manquements et s’employer à les corriger.

 

Des voix s’élèvent pour critiquer ces mesures taxées de hâtives et sans préparation réelle. Pensez que ces critiques sont fondées ?

Il n’est pas jusqu’à de grands scientifiques de nos universités qui ne le disent en public sur un ton d’exaspération, tellement ils sont conscients de l’immensité et l’étendue des actions à mener pour juguler le coronavirus sur toute l’étendue du territoire camerounais. A un moment donné, quand l’heure est grave, il faut savoir mettre la politique politicienne et le carriérisme en veilleuse. Les mesures prises l’ont été, nous a-t-on dit, sur « les très hautes instructions du Chef de l’Etat », lesquelles instructions ne s’appuient pas sur un comité scientifique pluridisciplinaire de haut niveau connu, à moins qu’il n’ait été constitué de façon occulte. Et la cacophonie qu’on observe dans certaines décisions et contre-décisions prises par les membres du gouvernement trahit clairement l’absence d’une stratégie de lutte bien conçue et coordonnée rigoureusement. S’en tenir à cette rengaine passe-partout des « très hautes instructions » est suicidaire pour le pays face à un ennemi coriace tel que le coronavirus. Il faut cesser de faire semblant de travailler, et travailler effectivement avec abnégation.

Qu'est-ce qu'il faut faire d’après vous pour contenir cette pandémie et limiter sa propagation ?

Chacun de nous et nous tous habitants du Cameroun devons respecter scrupuleusement les mesures édictées par les gouvernants, et veiller à les faire respecter autour de nous. Il faut arrêter la propagation des fausses informations sur le coronavirus dans les réseaux sociaux, qui créent des doutes dans les esprits et font baisser la garde face au coronavirus, alors qu’elle doit rester haute et bien en place. Nous devons nous faire violence en adaptant nos comportements aux mesures de prévention prescrites pour gagner cette guerre utile contre ce virus pernicieux.

Nos gouvernants doivent réellement mettre en place une vraie cellule scientifique de crise, décentralisée dans les démembrements de l’Etat dans tout le pays. La menace grave pour l’Afrique prédite par l’OMS doit être prise très au sérieux, et tous les moyens humains, matériels et financiers doivent mobilisés sans retenue pour éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur à notre pays. L’anticipation doit être le maître-mot qui guide toutes les actions. La réquisition et la réhabilitation de certains hôpitaux privés à l’instar de la Polyclinique Soppo Priso de Douala doit être faite rapidement, sans attendre que les hôpitaux existants soient complètement débordés. On doit habiliter techniquement toutes les régions du pays et même les arrondissements et les communes, à pouvoir effectuer la détection du coronavirus qui ne se fait jusqu’à présent qu’au Centre Pasteur de Yaoundé.

Nous proposons également le déploiement dans toute le pays de «Corona Fighters », qui seront des volontaires et des bénévoles qui se dévoueront à faire assimiler les mesures de préventions adoptées par l’Etat par les populations, à veiller à leur bonne application, et à assister les équipes médicales. Nous avons engagé plus de 2000 milliards de francs pour financer la Can de foot qui n’est qu’un loisir, ce n’est pas pour préserver nos vies que nous allons faire usage du frein à main financier.

 

Interview réalisée par Hervé Villard Njiélé

 

 

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