Le Cameroun prend par aux jeux africains de Karaté qui se déroule au Cameroun. Quel commentaire pouvez-vous faire sur la participation du Cameroun à cette compétition ?
Je peux tous simplement les adresser les souhaits de bonne chance et surtout de mieux faire que Dakar 2014. Il faut dire qu’à Dakar on était vice champion. Je demande à tous les athlètes d’être concentrés et surtout de s’appliquer pendant les différentes phases de cette compétition. J’aurai préféré être parmi eux pendant cette compétition. Mais, malheureusement on m’a mis de coté durant cette compétition et je ne sais pourquoi.
Comment l’équipe peut-il se comporter pour, au pire des cas, garder au moins le rang q a occupé au Sénégal?
Il faut que les joueurs aient le moral très haut. Qu’ils restent concentrés et ne montrent pas d’esprit de grandeur devant leur adversaire. Ils sont au pays devant leur publique et devant leur famille. Il faut qu’ils trouvent l’énergie dans leur tripe pour remporter ce tournoi. Je sais que les athlètes camerounais sont prêts pour démarrer bien cette compétition.
Est ce que nous avons au sein de la délégation des karatekas qui peuvent nous rapporter beaucoup de médailles à ce tournoi ?
Bien sur on a plusieurs athlètes compétents dans la délégation Camerounaise. D’ailleurs le niveau du Karaté camerounais et celui de ses athlètes est croissant chaque année. Au fil des années, ils gagnent en expériences. Ils étaient dernièrement à Dubaï et il y a un camerounais qui est sorti 5ème dans sa catégorie. En fait on apprend tous les jours et je leur demande de travailler pour gagner en expérience.
En tant qu’entraîneur adjoint de l’équipe nationale senior de Karaté. Pourquoi n’êtes vous pas avec la délégation camerounaise à Yaoundé ?
Je ne sais pas ce qui se passe. Franchement je suis très surpris puisque l’arrêté ministériel m’ayant nommé est encore en cours. Nous sortons d’une expédition africaine où nous avons été vice champion d’Afrique. Je suis entraîneur continental de l’Unifak, je suis arbitre international de Karaté. J’ai des stratégies personnelles que je ne peux montrer à personne. J’ai mis à coté de moi le jeune Tchoffo pour apprendre beaucoup de chose et c’est lui qui me combat aujourd’hui. Vous imaginez que nous sommes en stage bloqué et je lui tends mon passeport pour aller chercher les visas et qu’il me dise qu’il ne sait pas si je fais partie des personnes appelées. Il me demande de rester à mon hôtel. Et qu’on va m’appeler avant 9h. Ce qui n’a pas été fait. Je me suis rendu à l’ambassade et j’ai vu ce que je n’ai pas envie de dire ici. Il y a une petite mafia au sein de la fédération et c’est lui l’organisateur. Il a pour mission de modifier les noms des personnes dans les ordres de mission individuelles. Puisque le ministre des Sports et de l’éducation physique fait un ordre de mission général dans lequel se trouvent tous les noms. Et les membres de la fédération se chargent de changer les noms, de faire voyager certaines personnes et laisser d’autres. Les frais de missions de ceux laissés au pays sont empochés.
Selon vous, qu’est ce qui est réellement la cause de votre mise à l’écart par la fédération?
Nous sommes astreints au droit de réserve, mais avons des obligations de résultat. Nous sortons d’une expédition où nous avons été vice champion d’Afrique. Nous avons reçu des félicitations du ministre des Sports et de l’éducation physique. Cela signifie qu’il n’y a pas contre performance. Quand je vais à yaoundé et vois le bilan de la compétition qui est fait, je tombe des nues. Heureusement ce jour là, j’ai eu la lourde responsabilité de présenter ce bilan et j’ai fait une photocopie.
J’ai rencontré à ce sujet l’ancien délégué de la Jeunesse et des Sport pour le Littoral à l’époque. Il m’a fait savoir que mon président était en train de scier la branche sur laquelle nous étions tous assis. Cela a persisté. Au moment de préparer les jeux africains nous devons nous rendre à Kinshasa. Quand j’arrive à Yaoundé, je suis surpris que mon nom a sauté de la liste. Je suis allé voir Oumarou Taddo le directeur développement de sport de haut Niveau(Dshn). Il a convoqué une réunion ad hoc et a demandé que l’on reverse mes primes au trésor public et que ma place reste vide la fédération ne veut pas m’emmener à Kinshasa.
Voulez-vous dire par là que votre mise à l’écart ne date pas d’aujourd’hui?
Evidemment, cela ne date pas d’aujourd’hui. Le nouveau Directeur développement de sport de Haut Niveau m’a demandé de faire une nouvelle requête pour comprendre la situation. Malheureusement cela n’évolue pas. J’ai même rencontré un haut cadre de la Présidence de la République qui s’est saisi du dossier. Cela n’a rien changé puisqu’on ne ma pas toujours appelé.
Quels sont vos rapports avec le président de la fédération Camerounaise de Karaté?
Je ne sais comment vous répondre parce qu’on n’a pas de problème particulier. Quand il est devant vous, il est avec vous. Mais, quand il tourne le dos, il devient autre chose. Je travaille avec lui depuis 14ans, depuis que je suis entraineur de l’équipe nationale cadet. Honnêtement, je ne sais pas s’il y a un problème. Peut être il y en a un qu’il cache. Parce que partout où il se trouve, il fait toujours savoir que je ne veux pas manger avec lui. Que je veux regarder ce qu’il fait. Qu’au lieu de me taire et manger comme lui, je veux faire semblant.
Est-ce que vos contentieux n’ont pas un rapport avec l’argent?
C’est un problème d’argent. J’ai rencontré un haut cadre dans ce pays qui m’a dit que je n’ai fauté nulle part. Et qu’il me crée tout ces problèmes parce que je ne lui ai pas donné de l’argent. Regarder le rappel à l’ordre, la lettre que le ministre. Adoum Garoua à son époque a servi à mettre Wakam, Oumarou Taddo l’a caché.
Après leur retour de voyage, je suis allé à Yaoundé pour les jeux africains, on m’a signalé que mon nom a été enlevé de la liste par Oumarou Taddé. Quand je me rapproche de lui, il me renvoie chez monsieur Mbanga son collègue chef de délégation des jeux africains. A son bureau quand je soulève mon problème, il me dit d’apprendre à huiler les relations. C’est donc un problème d’argent.
Est-ce que vous avez déjà reçu tous vos primes à la Fecakada ?
Les primes des voyages qu’ils ont faits sans moi alors que j’étais accrédité à la fédération camerounaise de karaté me reviennent. Avant je voyageais comme arbitre continental et il n’y avait pas de soucis. Sous le règne des autres présidents de fédération, je n’avais jamais payé un stage d’évaluation continental. C’est le chef de délégation qui payait toujours. Mais dernièrement au Sénégal, on m’a demandé de payer 120 euros alors que nous sommes partie du Cameroun avec moins de 500 mille francs cfa. Puisque on nous a donné 300 000 comme avance de prime de participation, 120.000 comme prime olympique. J’étais obligé de vider mes poches pour me faire évaluer. Dieu merci je suis passé au grade d’arbitre continental.
Avez-vous perçu toutes vos primes sous le règne d’Emmanuel Wakam ?
Je n’ai jamais perçu de prime. On était au Tchad et chacun a payé de ses poches et quand la fédération a remboursé les frais de voyage il n’a ne plus jamais fait allusion à ça. De l’autre coté, il y a l’entraîneur national des juniors est dans les mêmes problèmes que moi. Il a demandé à lui et les athlètes de payer leur équipement qu’ils seront remboursés des le décaissement des frais alloués à cette tâche par le ministère des Sports. Mais plus rien. Quand l’entraîneur national des juniors s’est renseigné, il s’est rendu compte que le président avait déjà perçu de l’argent au ministère depuis plusieurs jours. Quand il l’a interpellé à ce sujet celui-ci lui a demandé de se débrouiller pour calmer les enfants comme il peut.
Parfois le président fait voyager des gens qui ne sont pas membres de la fédération. Il sacrifie souvent les athlètes pour ça. Pour le voyage au Sénégal, par exemple, on a sacrifié l’équipe kata pour faire voyager des connaissances et empocher un peu d’argent.
Vous avez parlé de tripatouillage des listes au sein de la Fecakada. De quoi s’agit-il?
Il s’agit d’un ordre de mission général signé par le ministre des Sports et de l’Education Physique. Quand le président de la fédération reçoit cela, elle procède à la fabrication des ordres de mission individuelle. Quelques fois on vous dit que le ministère a diminué les noms alors que c’est eux qui l’ont fait pour mettre le reste d’argent dans les poches.
A quel moment cette mafia se met en marche
C’est au moment d’aller chercher les visas à l’ambassade. On appel certains, et on laisse d’autres. Et on vous faire croire que c’est ça. J’ai été victime de cette manœuvre. Heureusement que j’étais vigilant, je n’allais pas au Sénégal.
Comment pouvez-vous décrire l’ambiance au sein de la Fédération camerounaise de karaté ?
L’ambiance est morose je ne peux pas le caché. Vous pouvez faire le faux à l’extérieur du pays on vous croit mais à l’intérieur, ce n’est pas possible. Je ne peux pas avoir sous la main un arrêté ministériel qui me nomme entraîneur national adjoint d’une fédération et pendant qu’une compétition qui me concerne se déroule à yaoundé, moi je ne suis pas au courant de ce qui se passe. Il y a le jeune Janvion que Me Emmanuel Wakam utilise comme entraîneur adjoint. Hier c’était Me Mpondo Sambakong qui voyageait à ma place. Il a pris des entraîneurs non qualifiés pour les amener à Yaoundé à cette compétition. Il y a les directeurs techniques nationaux qui ont abandonné leur poste de responsabilité pour être entraîneur national. Leur rôle s’est de réfléchir sur la politique sportive. Nous sommes là pour transformer les enfants.
Pensez-vous que l’objectif c’est d’écarter monsieur Yoba de la Fecakada?
Je fais partie de la fédération. J’ai les qualités requises pour diriger les équipes de karatés du Cameroun ou d’ailleurs. Je suis qualifié et je suis compétent. Je suis un entraîneur à plusieurs qualités parce que je suis en même temps arbitre continental. Entrainer les enfants sans toutefois leur montrer comment ils peuvent faire pour marquer des points ce n’est pas entrainer du tout.
Pensez vous que l’ambiance morose au sein de la fédération peut compromettre les chances de médailles du Cameroun ?
C’est parce que vous n’êtes pas à Yaoundé. Beaucoup de chose se dise. L’On ne comprend pas pourquoi certains entraîneurs nommés ne font pas partie des commissions techniques. Ils sont très surpris.
Entretien mené par Hervé Villard Njiélé
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