Mouvement d’humeur à la société Foma
Le personnel crie sont ras-le bol
Ils ont observé un arrêt des travaux dans l’un des chantiers à Akwa, hier matin, pour manifester leur colère.
« Nous travaillons dans cette entreprise depuis cinq ans comme temporaires, sans bulletin de paie, sans date fixe de paiement. Est-ce qu’il y a la loi au Cameroun, monsieur le préfet ? » « Arrêter de pratiquer l’exploitation de l’homme par l’homme sur le personnel. » « Où sont partis les droits de l’homme au Cameroun? » Voilà quelques expressions qu’on lisait hier matin, en s’approchant du chantier de la société Foma sis au carrefour ‘’Idéal’’ à Akwa.
Ecrites sur des tableaux et disposés juste à l’entrée de ce chantier. Ces expressions disaient long sur les conditions de travail des ouvriers de cette entreprise qui fait dans la construction des bâtiments. Absence de primes de risque, salaire minable, non affiliation à la caisse nationale de la prévoyance social (CNPS), paiement des salaires à volonté. Bref le personnel affirme être mal traité.
Selon les employés de cette entreprise qui manifestaient leur mécontement devant le chantier, la situation perdure depuis près de cinq ans. « Trop c’est trop ! Cette situation a déjà trop duré comme ça ! Il faut que ça change. » S’exclame un employé. « Vous allez payer notre argent, si non on gâte tout » poursuit il en faisant des va et vient devant l’immeuble en chantier. Celui-ci vraiment courroucé ne veut plus rien entendre, sauf la résolution des problèmes que posent les employés. Ces derniers réclament deux mois d’arriérés de salaire, leur recrutement par l’entreprise, le paiement de la prime de risque, une période fixe de paiement du salaire, l’assistance en cas de maladie. Bref, l’amélioration de leur condition de travail. Ces revendications voient le jour tardivement parce que précise un employé qui a requis l’anonymat « A chaque fois qu’on manifestait notre colère, les patrons menaçaient de nous licencier.» Ce débrayage ne fait pas l’unanimité parmi les employés. Pendant que les uns manifestent leur ras le bol, les autres sont du coté des patrons. Les ouvriers faisant parti de cette deuxième vague, qui est en marge de tout mouvement de revendication sont selon les grévistes, les frères du propriétaire de l’entreprise et des responsables.. Ce débrayage selon les ouvriers allait avoir lieu depuis jeudi. Elle a juste été freinée. Comme mobil du mouvement d’humeur ils décrient la mort d’un ouvrier il y a deux semaines qui n’a bénéficié d’aucune assistance. « L’entreprise était incapable d’acheter une gerbe de fleur.» Les responsables de cette entreprise qui tenaient une réunion de crise, ont rabroué la presse qui voulait avoir leurs versions des faits. « Mettez les dehors. On ne les veut pas ici. Sortez ! » ont-ils affirmé. Cette situation a paralysé les travaux dans ce chantier. En attendant la résolution de la réunion de crise, les employés on promis poursuivre le mouvement si rien n’est fait. La société Foma, Société à responsabilité limitée qui fait dans la construction des bâtiments emploie au moins 800personnes.
Hervé Villard Njiélé