Crise Centrafricaine: 751 Camerounais à nouveau rapatriés
Près de 751 Camerounais à nouveau rapatriés
Ils sont arrivés à l’aéroport international de Douala le 24 et 25 décembre 2013. C’était à bord des avions de la compagnie aérienne nationale, la Camair-co.
L’arrêt observé par le pont aérien créé entre le Cameroun et la république Centrafricaine sous haute instruction du chef de l’Etat, pour faciliter le rapatriement des camerounais en situation de détresse au pays, n’a finalement été que de courte duré. Après la pause observée durant quelques jours, ce pont aérien est à nouveau opérationnel. Deux nouvelles vagues des résidents camerounais de Centrafrique viennent de retourner au bercail via des vols de la Cameroon airline company (Camair-co). Les Boeing 737 et 767 qui les transportaient ont atterri à l’aéroport international de Douala ces mardi et mercredi 24 et 25 décembre 2013 aux environs de 14h45min plus exactement.
Les 751 passagers à bord, tous des camerounais résidant en Rca ont remercié Dieu d’avoir revue la mère patrie. « Notre retour au pays en cette période de crise grave en République Centrafricaine est le meilleur cadeau de noël que le président de la république nous a offert cette année. Sans lui, je vous jure qu’on serait déjà mort comme nombreux de nos compatriotes vivant dans ce pays ou encore comme des milliers de Centrafricains tués. C’est l’horreur dans ce pays, on tue les gens pour rien, les enfants, les femmes enceintes. C’est une catastrophe totale dans ce pays. Je remercie beaucoup le président Paul Biya pour ce geste de secours et l’invite à continuer dans la même lancée puisque nombreux sont des camerounais qui attendent encore à l’ambassade. Certains sont encore dans les villages. J’imagine que c’est dur pour eux», déclare un jeune camerounais de 22ans, étudiant en 2ème année économie à l’Université Haute Ecole de Gestion de Bangui les yeux larmoyant. « Je ne savais pas que je pouvais retourner au pays vivant. J’ai vu mes amis mourir devant moi. J’ai vu comment on égorgeait des personnes. J’ai passé les deux dernière semaines à lutter contre la mort, à courir, à me cacher jusqu’à l’aéroport. Je vous jure que c’est un parcours de combattant au cours duquel, il faut compter sur la chance et la protection du Dieu tout puissant », ajoute-t-il avant de faire son signe de croix en signe de remerciement au Dieu qui l’a transporté jusqu’au Cameroun.
Comme lui, tous les passagers rencontrés à l’aéroport international de Douala chantaient le même refrain. Il disait chacun à sa manière et dans la langue qui lui sied le plus, merci à Dieu et au président de la république à l’origine de ce geste de sauvetage. «La nuit du mardi 24 au mercredi 25 décembre a été une nuit assez mouvementée. Bien qu’étant à l’ambassade, on avait peur. On entendait des coups de feu un peu de partout. Ou cours de ces échanges de tirs, on a appris le matin que cinq soldats tchadiens ont été assassinés. J’ai eu la peur de ma vie », raconte un autre camerounais rapatrié.
Au bas de la passerelle pour les accueillir, on a noté les responsables de l’autorité aéronautique et quelques responsables du commissariat de police de l’aéroport. Conduits dans l’une des salles d’attentes de cette infrastructure aéroportuaire, ils ont été identifiés par un service spécialement constitué à cet effet et consultés par des médecins épidémiologistes de la délégation de la santé de la région du Littoral. Après ces formalités d’usage comme l’a rappelé le gouverneur de la région Joseph Beti Assomo, obligé d’écourter la réunion de crise qu’il présidait avec les différents responsables de la sécurité de la ville de Douala, ces Camerounais désormais en sécurité au pays doivent rejoindre leur famille. « Aucun camp pour les refugiés n’a été créé. D’ailleurs on n’est jamais refugié chez soi. L’Etat du Cameroun a pris des mesures pour permettre à chacun d’entre eux de rejoindre leur famille d’accueil ou d’origine », a rappelé Joseph Beti Assomo, venu souhaiter un bon retour au bercail à ces derniers. Il était accompagné dans sa suite du préfet du Wouri Naseri Paul Béa, des responsables de la sécurité dans la région.
Les deux avions Camair-co qui ont atterri à l’aéroport international de Douala les mardi 24 et mercredi 25 décembre 2013 transportait successivement 488 et 263 passagers. Ceci pour un total de 751 camerounais résidant en Rca rapatriés. Constitués à majorité des femmes, des personnes handicapées, des vieillards et des enfants, Les 751 Camerounais accueillis à l’aéroport international de Douala ce mardi 24 et mercredi 25 décembre 2013 portent à environ 1647 le nombre de compatriotes déjà rapatriés au pays. Il faut noter que, les trois premiers vols Camair-co transportaient successivement 326 personnes le 13 décembre 2013, 190 camerounais le 14 décembre 2013, 178 passagers en date du 16 décembre 2013 ,202 personnes le mardi 17 décembre 2013, 488 le mardi 24 décembre 2013 et 263 le mercredi 25 décembre 2013.
Selon des informations recueillies, nombreux sont les camerounais qui attendent encore à l’ambassade. Et le plus difficile pour ceux qui n’habitent pas la capitale de la Rca Bangui, c’est d’arriver à l’ambassade camerounaise. D’après ces camerounais fier de retourner au pays, plus d’un millier de nos compatriotes sont encore parqués à l’ambassade du Cameroun à Bangui et attendent d’être rapatriés. Leur nombre grossit au jour le jour, apprend-on. La suite de ce rapatriement selon des sources concordantes, se fera dans les prochains jours via des avions militaires.
Hervé Villard Njiélé