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Le blog de Hervé Villard Njiélé

interview

Publié depuis Overblog

16 Août 2024, 08:02am

Publié par Hervé Villard

Sa Majesté Aurelien Sosso

« Il se pose un problème de développement global dans notre  canton »

 

Professeur agrégé de chirurgie et ancien recteur de l’université de Yaoundé, le Pr Maurice  Aurélien Sosso vient d’être porté à la tête du canton Wouri Sandje. Celui qui est d’abord chef supérieur de second degré du village Tondé a parlé de sa nouvelle vision à la Nouvelle Expression. Dans une  interview à bâton rompu, l’autorité traditionnelle compte s’investir pour le développement de ce canton et assurer le bien-être de ses populations.

 

 

Une rencontre des chefs et notables du canton Bwele s’est tenue à la chefferie de 3ème degré du village Nkolbong, arrondissement de Yabassi, département du Nkam. Au cours de ces assises, vous avez été choisi, à l’unanimité de 6 des 9 chefs de villages qui composent le canton Bwele, désigné chef de 2ème degré de Wouri Sandje. Quelle est votre réaction ?

 

Il s’agit pour le moment d’un reclassement de la chefferie Ntondè, de 3ème degré en chefferie de 2ème degré. Ma réaction est une réaction de satisfaction, parce que dans notre zone, dans l’ancien canton, Wouri Bwele, Ntondè est le village le plus peuplé de la zone et est cosmopolite. Evidemment, se posent déjà à Ntondè, les problèmes de gestion des grandes villes, notamment, la petite insécurité, consommation de drogue, violence… c’est donc avec satisfaction que j’ai accepté, sur proposition des chefs ici présents, de diriger cette nouvelle unité territoriale.

 

On est dans la République et elle a des règles et lois qu’il faut suivre. Personne ne doit y échapper. L’organisation du territoire relève de la compétence exclusive du gouvernement camerounais, et non de la compétence des chefs traditionnels, quelques soient leur degré, même si à un moment donné de l’évolution du dossier, ils sont consultés

 

Sur les réseaux sociaux, le débat sur l’opportunité de la division du canton pour avoir deux cantons, le canton Wouri Bwele et Wouri Sandje enflamme la toile. Revendications portées par un chef traditionnel et certaines élites. Parmi les causes de ces contestations, figurent en premiers les problèmes fonciers qui vous donneraient la part du lion. Qu’en est-il exactement ?

 

Je pense sincèrement que Sa Majesté Edimo réagit comme tout homme devant une situation nouvelle. La psychologie de l’homme se forge des schémas. Son schéma social et de chef de canton était que, je pense, le chef de canton est le chef, qu’il peut se croiser les pieds et tout viendra tout seul. La preuve, lorsqu’on l’interroge en termes de développement, il a du mal à répondre. Ce canton était vaste, très vaste, difficile à couvrir, techniquement, politiquement, sécuritairement, économiquement et autres. Je crois que l’État, après avoir constaté que le département du Nkam était le seul département où il n’y avait pas de chefferie de 1er degré au Cameroun, a sollicité à faire la promotion, des chefs de 2ème degré et assez prochainement, d’un chef de 1er degré. Donc, on ne peut pas être mécontent d’une évolution globale du département qui se sentait lésé. S’il est mécontent en utilisant des pronoms possessifs, en disant qu’on est en train de lui arracher sa chefferie, c’est excessif. Ce n’est pas parce qu’on a désigné un autre chef de canton que non seulement vous n’êtes plus chef, et que vous n’êtes plus des frères. Ceux du canton Wouri Bossua plus loin sont mes frères aussi. Je ne vois pas pourquoi la division en deux cantons fasse qu’on perde le sens de l’amour, de la fraternité qui nous lie. On ne devrait pas perdre ce sens-là et devenir excessif, appeler la mort. Je crois que c’est sous le coup de l’émotion et de la passion qu’il dit ces choses, et que véritablement, il n’y pense pas.

 

Certains ne vous estiment pas légitimes sur le territoire de Tondè, et même au-delàs, sur l’ensemble du canton Wouri Bwele. Qu’en dites-vous ?

 

Pour justifier ma candidature pour être chef de ce nouveau canton, j’ai donné mon arbre généalogique. Je dis et je répète. Je suis le descendant directe de la, lignée du Roi de la Vallée. Et je vous ai envoyé dans les archives conservés qui se trouvent à Berlin, 1885. Il ne peut pas dire que sa lignée est aussi propre que ce que je dis. Il n’a jamais été de cette lignée-là. Il y a eu une mort dont je ne vais exposer ni les causes, ni les motifs. Je ne peux ni  expliquer comment est mort mon arrière-grand-père. Mais c’est après cette mort que survient sa lignée. Il ne peut donc pas être plus légitime que moi. Le dire c’est de la diversion. Lorsque le vrai propriétaire revient à la maison, celui qui y habitait en disant que c’était sa maison est très embêté et peut dire quelques fois que c’est sa maison.

 

Donc, la simple idée que je sois là, le frustre. Or, pour moi, c’est un frère. Et ceci ne change en rien l’amour que nous avons toujours eu entre nous. Ce n’est pas le fait d’une division territoriale qui empêche à quelqu’un d’aimer son frère. Ailleurs, il y a eu des divisions des pays. Au Nord Cameroun, lorsque vous allez à Kousseri, les mêmes familles se retrouvent à Kousseri et à Ndjamena ; pareil à Kolofata où les mêmes familles se retrouvent au Cameroun et au Nigéria. Il n’y a pas de débat sur l’organisation territoriale. Elle dépend du gouvernement et de ses objectifs.

 

Il est évident qu’à l’observation, cette partie du Nkam n’a jamais connu le développement. Si cette partie était développée, il n’habiterait pas à Deido. Donc, le gouvernement fait un effort pour nous aider à mieux structurer nos communautés villageoises, décentralisées ou déconcentrées, pour que tout le monde ait droit au bien-être global.

 

Quelle est votre vision pour le nouveau canton dont vous avez désormais la responsabilité et la charge ?

 

La vision essentielle, c’est le développement. Le développement global. C’est la notion dans  laquelle  vit  le monde  aujourd’hui. En arrivant ici, vous avez vu une école bilingue, mais, à coté de cette école bilingue, il y aurait dû avoir des routes, qui vont d’ailleurs venir. Et lorsqu’il y a des routes, on peut y mettre un marché, un hôpital, un réseau électrique. C’est la notion de développement global, ou des pools de développement. Tout le monde a besoin d’un bien-être. S’il n’y a pas de bien-être, il va sentir frustré et évoluer vers une espèce de rébellion sans pareil. C’est le développement entretenu par la paix, la concertation, le dialogue des cultures. C’est ça ma vision. Celle du développement encadré par la recherche permanente de la paix, du dialogue intercommunautaire.

 

Quel message pouvez-vous adresser à vos administrés ?

 

Les terrains appartiennent à des communautés villageoises, ou alors c’est le domaine privé ou public de l’Etat. Aucun chef de canton ne devrait vendre les terrains. Sur une réserve foncière estimée dans une localité qu’il convoite à 600 hectares, on m’informe qu’il y a des promesses de vente de 300 hectares. Depuis que je suis chef, je n’ai vendu le moindre m2 de terrain. A Ntonde, personne ne peut acheter des terrains. Si j’ai des terrains, ils vont être redistribués au prorata des fils et des filles demandeuses. Ce ne sont pas mes terrains.

 

Maintenant que les vrais propriétaires de la chose coutumière sont là, que ceux-là s’effacent. L’Etat a consenti de le porter à la tête du canton Wouri Bwele. Donc, le message est celui d’une administration concertée avec les messages qui composent le canton. Il n’y a point de dictature. Tout est dans le dialogue, dans les échanges intercommunautaires ; que leurs problèmes soient les miens et qu’ils sentent que les miens également seront les leurs.

 

Entretien mené par Hervé Villard NJiélé

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Dr Noumessi Pierre « Les merveilles de la pharmacopée africaine seront visibles ce jour-là  »

30 Août 2022, 19:42pm

Publié par Hervé Villard

Dr Noumessi Pierre  « Les merveilles de la pharmacopée africaine seront visibles ce jour-là  »

 

Membre du Secrétariat Technique de la médecine africaine au parlement, Vice-président de l'association nationale des tradi-praticiens du Cameroun, Dr Noumessi Pierre pratique la médecine africaine depuis plusieurs décennies. Au quotidien, il soigne des nombreux Camerounais et Beninois de même que tous ceux qui sollicitent ses services. Président du comité d’organisation de la 20ème édition de la journée internationale de la pharmacopée africaine, celui-ci parle des prouesses de cette médecine. Dans une interview accordée à la Nouvelle Expression, il revient sur l’intérêt de l’enseigner dans nos universités. Il parle aussi de l’effet positif de la Covid 19 sur la reconnaissance internationale de cette médecine et de la 20ème édition de la Journée Internationale de la pharmacopée africaine qui se célèbre le 31 août 2022. Lisez plutôt !

 

Qu’est ce que la pharmacopée africaine ?
La pharmacopée africaine, c'est l'ensemble de savoir-faire africain. C’est ce que font tous ceux qui ont des capacités de donner des remèdes naturels pour la guérison des maladies. La pharmacopée africaine c’est aussi l’ensemble des remèdes naturels ou encore bio qui sont favorables pour des guérisons. Ces produits ne sont pas rejetés par nos organismes parce qu’ils correspondent à notre ADN. C’est en fait l’ensemble des traitements administrés à un patient à base des plantes  et  techniques naturelles.
Quelle est la différence entre la pharmacopée africaine et la médecine moderne ?
La différence entre la pharmacopée africaine et la médecine conventionnelle c'est que, la médecine africaine de manière naturelle est une médecine qui utilise simplement les essences extraites des plantes naturelles pour soigner. Ce sont des résines complètes et incomplètes parce qu’on prend une plante entière pour soigner les patients. De l'autre côté, on a besoin pour soigner des malades des produits de synthèse. La médecine moderne soigne avec des molécules protégées, avec des produits qui sont parfois des antibiotiques. Ce sont des produits pas du tout naturels. L'avantage que nous de la médecine africaine avons, c’est que, notre ADN accepté aussi facilement les produits de la médecine africaine.
La 20e édition de la Journée Internationale de la pharmacopée africaine se célèbre le 31 août 2022. Est-ce que vous pouvez faire un état des lieux de cette médecine aujourd'hui ?
Effectivement nous célébrons la 20ème édition de la pharmacopée africaine le 31 août 2022 Déjà, il faut savoir que c'est moi qui suis derrière l’organisation de la 20e édition de cet évènement. Il faut comprendre que le chemin de cette pharmacopée a été très étouffé. Et aujourd'hui, c'est une médecine qui est sortie de l'obscurantisme. Et qui est devenue très utile  pour les populations africaines dans l'ensemble. Cette médecine est au centre de tous les combats que nous avons eu. Ces combats nous permettent aujourd’hui d’avoir une place au soleil. L’Afrique est un continent considéré comme une vache à lait pour tous les autres peuples. C’est en Afrique qu’il y a toutes les plantes ayant des propriétés médicinales utiles.
En effet, c’est la Covid 19 qui a permis à la pharmacopée africaine de montrer ces prouesses. A travers les différents produits et formules que nous avons inventés, nous avons stoppé la propagation de cette maladie. Les mauvaises langues annonçaient l’hécatombe en Afrique. Nous avons travaillé. Et, aujourd'hui les choses ont changé, la médecine conventionnelle aussi. Seulement sur le terrain, nous rencontrons encore beaucoup de problèmes avec  des charlatans  qui se font passer pour des thérapeutes. Malgré cet état de chose, il faut dire que la pharmacopée africaine évolue. Notre gouvernement a pris les taureaux par les cornes en nous donnant notre chance. Et nous avons prouvé pendant la pandémie du Covid 19. Au vu de ce que nous avons fait, le Président de la République a demandé de créer une Commission parlementaire au niveau de l'Assemblée nationale. Et je suis conseiller technique de cette commission là pour cette médecine africaine. Vous voyez bien que les choses ont tellement avancé
Vous dites que c'est avec la covid-19 que vous avez un peu d’espace. Est-ce à dire qu’on ne vous considérait pas ?
Au départ, c'était compliqué. Beaucoup de médecins de la médecine moderne ne nous acceptaient pas. C’est à partir de la pandémie du covid-19 qu’on a commencé  à prendre véritablement au sérieux. Nous avions fait plusieurs réunions au niveau du ministère de la Santé publique avec les autres médecins. Et ensemble on cherchait comment faire pour protéger notre pays. Je pense la covid-19 a fait beaucoup de merveilles à la pharmacopée africaine. Nous avons soigné beaucoup de gens dans le monde. J’ai obtenu des titres grâce à ces combats-là.
Quelles sont les faiblesses de la pharmacopée africaine?
Cette pharmacopée a aussi beaucoup de faiblesses. Des faiblesses liées au fait que beaucoup de personnes de notre secteur d’activité n'ont pas le courage de s'exprimer. Parce qu'ils ont peur. Des personnes qui viennent souvent se soigner chez nous, se cachent pour le faire. Parfois après avoir obtenu guérison, ils s’en vont. Ils ne viennent pas nous rendre compte. Et c’est un peu difficile d’apprécier ce que nous faisons.
Nous avons aussi au sein de notre corps de métier, des gens qui font semblant d'être des pratiquants pourtant au fond, ils sont simplement à la chasse d'argent. Cela existe dans toutes les activités. Malgré ces faiblesses, je pense que nous sommes en train de surmonter, les choses vont dans le bon sens.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre secteur d'activité ?
Je vous parlais tout à l’heure des personnes qui se cachaient pour venir chez nous, des médecins qui refusaient carrément notre médecine et qui l’ignoraient aussi. Je pense qu' au regard de l'engagement pris par l'Etat du Cameroun pour nous accompagner, on ne pourra plus parler  des difficultés. Puisque les choses sont en train d’aller dans le bon sens. La médecine traditionnelle a déjà une place imposante. Car, c’est tout le monde qui a compris son importance.
Quel rapport entretient la pharmacopée africaine et la médecine conventionnelle?
La médecine conventionnelle ou occidentale a fait ses preuves. Nous travaillons en collaboration avec elle. Nous travaillons avec le ministère de la Santé publique, le Ministère de la Recherche Scientifique et le ministère de la Culture. Nous ne rejetons pas la médecine des autres. L'influence de la médecine occidentale ne se démontre plus. Il faut simplement savoir que nous avons notre médecine aussi et la collaboration est très importante.
A quand la vente des produits de la pharmacopée africaine dans les pharmacies conventionnelles ?
La présence des produits de la pharmacopée africaine dans les rayons de pharmacie conventionnelle ne va pas tarder. L'État du Cameroun a pris des engagements dans ce sens là. La loi sur la légalisation de la pharmacopée africaine sera promulguée bientôt. Nous attendons qu’elle soit votée à l’assemblée nationale. J'ai constaté que l'État est en train de s'organiser. Beaucoup de choses seront faites à notre avantage. Et il faut que l’Etat nous accompagne dans l’industrialisation de la pharmacopée africaine.
Que faut-il faire pour que la pharmacopée africaine soit exportée ?
Bon comme je disais tantôt, je pense que nous sommes sur le bon chemin Je sais que ça va marcher. Du moment où nous allons avoir l'ordre des médecins traditionnel, tout va se mettre en place .Je pense qu’on aura plus rien à craindre. Vous allez commencer à voir les remèdes que nous faisons dans les pharmacies conventionnelles comme dans au Bénin. Je constate bien que dans les pharmacies au Bénin, on trouve des écorces, des infusions et même des décoctions et plein d’autres produits. Si c’est faisable dans ces pharmacies là, pourquoi pas au Cameroun. Donc moi je suis convaincu que nous aurons bientôt les étals plein de produits naturels dans nos pharmacies.
Les produits de la pharmacopée africaine ont fait leur prouesse pendant la Covid 19. Que sont devenus ces produits après ?
Nous sommes comme des nouveau-nés qui attendent les actes de naissance. Tous les produits que nous avons proposés pour soigner le coronavirus sont là. Nos propositions sont dans les différents ministères, nos demandes de légalisation sont en attente au ministère de la Santé Publique, au ministère de la Recherche Scientifique. Ces produits ont fait leur effet, C’était très favorable. Nous attendons qu’ils nous donnent les autorisations de production. On ne peut pas lancer la charrue avant les bœufs
Il faut bien que la loi soit là pour que cette médecine soit mieux considérée, je sais qu'on a homologué, c’est un produit mais ça reste toujours des adjuvants au traitement du Corona. C’était déjà une fierté il faut le dire, une reconnaissance. Il fallait  encourager les efforts de la pharmacopée traditionnelle. Les produits  sont là. C'est juste la loi seule qui va nous protéger et nous permettre de nous exprimer de manière concurrentielle avec tous les autres produits dans le monde.
Est-ce qu’on peut apprécier la part de la pharmacopée africaine dans l’industrie pharmaceutique mondiale ?
Lors de mon intervention à l'Assemblée nationale, j'avais dit que mon combat était de lutter contre les évacuations sanitaires. Parce qu'on ne peut pas laisser les remèdes autour de nous, pour aller acheter en France. Forcément des médicaments coûtent des milliards. D’ ailleurs, j'ai demandé qu’on essaie déjà de voir comment faire pour que cette pharmacopée que nous voulons créée beaucoup plus d'emplois dans ce pays. Il a tellement de richesse que nous pouvons exploiter. Mais, il faudrait aussi une main d'œuvre qualifiée pour satisfaire la population. Nous n'avons pas forcément le droit d'être simplement en compagnie des autres. Nous avons nos propres produits et nous devons tout faire pour les défendre.
Si la loi sur la pharmacopée africaine est adoptée, nous travaillerons désormais sans complexe avec la médecine conventionnelle.
Les problèmes de posologie et de toxicité se posent toujours quand on parle de la pharmacopée africaine. Parlez-nous des efforts dans ce domaine.
À mon niveau, les reproches par rapport à la toxicité, la posologie ne se pose pas. J’ai trouvé aux yeux de tous ceux qui sont mes patients de la satisfaction. Tous les remèdes qui sont disponibles dans mon centre passent toujours au laboratoire de l'université de Douala. Ces remèdes passent au contrôle avant d'être acheminés vers les patients pour la consommation. Pourquoi parce que j'ai compris l’intérêt de cette méthode là. Un tradi-praticien qui n'a pas le courage d'affronter le contrôle des laboratoires n’en est pas un. Il faut lutter contre ces tabous, il faut les briser puisque les doses de nos produits nous les connaissons. Nous les précisons toujours à nos patients  pendant les prescriptions. Nous connaissons nos produits. Nous n’avons plus de problème dosage aujourd'hui, il n’y a pas de problème de toxicité.
Est-ce qu’on peut parler de la spécialisation dans la pharmacopée africaine de nos jours?
Oui, on peut bien penser à la spécialisation dans la médecine africaine parce qu’elle a tout. Il y a plusieurs branches dans cette médecine. Il y a ceux qui sont des thérapeutes, d’autres qui sont des voyants, et une autre catégorie qui s’occupent des maladies surnaturelles Bref la pharmacopée africaine a beaucoup de branche. Et c'est à ce niveau que pose le problème de spécialisation.
Il existe des sortilèges, des maladies de traversées de poison ou de salutation. Il existe aussi le karma. Ça nous a fait tellement de mal dans la vie. Pour soigner ces types de maladies, il faut être un spécialiste du domaine pour y parvenir. Si non vous allez  soigner la maladie en ignorant ces véritables causes et le patient ne sera jamais guéri.
Parlant de l’organisation de la 20ème édition de la journée de la pharmacopée africaine, qu’est ce qui est fait ?
Je pense que beaucoup de choses sont en train d’être faites. C'est encore un plus que vous donnez à tous les efforts que nous avons déjà fourni pour que cette journée internationale, soit vraiment un succès. Cependant beaucoup de choses sont prévues. Il y aura des expositions, on va remettre des médailles aux tradi-praticiens qui se sont distingués dans le milieu par leur abnégation au travail, par leur invention, par le fruit de leur recherche.
Nous avons prévu une marche sportive dans les artères de la ville de Douala. Au milieu de toutes ces cérémonies, il y aura des gens qui vont aider certaines personnes, leur attribuer des soins, il y a les gens qui ont des capacités de soigner des fractures qui feront des massages. Il y aura aussi des séances de voyance qui aideront tous les visiteurs. Certains vont aussi vendre des produits sur place.
Il y aura de l’animation, de la musique traditionnelle, des danses traditionnelles. Il y aura beaucoup à gagner ce jour-là. Les merveilles de la pharmacopée africaine seront visibles à la salle des fêtes d’Akwa ce jour-là. L’évènement commence le 27 et s’achève le 31 août 2022. Le public aura droit à quatre jours d’instances démonstrations des pouvoirs de la médecine de nos aïeux.
Dans le cadre de la professionnalisation de la médecine africaine, il était question de l’enseigner dans les universités. Où en sommes-nous avec ce projet ?
Normalement, cette médecine devait déjà être enseignée dans nos universités. Je pense qu'on avait déjà déposé le dossier au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur. Pour que nos enfants soient enseignés, il faut des enseignants. Ces derniers devraient suivre un cursus de formation de sept ans comme dans d’autres filières. C’est quelque chose de très important. Il faut rappeler que Cuba a été isolé pendant beaucoup d'années du reste du monde. Pendant ce temps, ils ont développé leur propre médecine. Et aujourd’hui, des gens quittent de partout dans le monde pour aller là-bas se soigner. Des pays comme l'Italie ont fait appel à Cuba pour renforcer leur médecine. Des produits  naturels  ont produit des résultats. C'est pour cette raison que vous avez constaté que le covid-19 n’a pas tué trop des Noirs. Pour éviter de nous retrouver dans des situations compliquées demain, il ne faut pas ignorer la science de nos aïeux. Nous ne devons pas ignorer les plantes qui soignent tout le monde. Nous avons pensé qu'il était nécessaire de rencontrer le ministre de l'Enseignement Supérieur pour réveiller ce dossier. Qu’il puisse permettre que cette médecine soit enseignée à nos enfants à partir des universités. Je parle encore aujourd'hui pour qu'on essaye de réveiller ce dossier. Au regard de l’intérêt que l’on accorde désormais à la pharmacopée africaine, au vue des avancées que nous constatons sur le terrain aujourd'hui. Je pense que ça va être possible.
Interview réalisée par Hervé Villard Njiélé

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Conseiller Ngilla  Moïse Antony «Ma procuration a été donnée au 2ème adjoint au maire Malondo»

30 Août 2022, 19:39pm

Publié par Hervé Villard

Administrateur des collectivités territoriales décentralisées, ex Secrétaire Général de la mairie de Dibombari, ancien receveur municipal de la mairie de Barre. Le conseiller municipal Ngilla Jengou Moise Anthony est au cœur du désordre observé à la mairie de Dibombari le mercredi 27 juillet 2022. La paternité de la procuration qu’il a délivrée ce jour pour voter à  son nom au conseil demeure problématique. Dans une interview accordée à La Nouvelle Expression, il évoque les problèmes de cette mairie et précise à qui il a effectivement donné la procuration.

 

Votre commune est au cœur de l’actualité. Qu’est-ce qui fait problème à la mairie de Dibombari?
Quand il y a problème, et quand des choses ne marchent pas, il faut décrier tout en mettant les passions de côté, il faut mettre la politique à coté et faire une bonne gestion. Pour arriver à la tête des communes, on passe par les partis politiques mais quand on y est déjà on doit appliquer les méthodes de gestion. Et il faut le faire avec les textes réglementaires. A partir du moment où les textes des collectivités territoriales décentralisées ne sont pas mis en place, ne sont pas respectés, il y a des problèmes. Il ne faut pas confondre la gestion d’un parti politique et celle d’une collectivité territoriale décentralisée. La loi portant code des collectivités territoriales décentralisés n’est  pas respectée ni en matière de convocation du Conseil municipal ni en matière d’organisation d’entretien et de gestion de ce conseil à la mairie de Dibombari. Et surtout qu’à la mairie il y a des camps, des considérations politiques doivent être écartées pour que la municipalité en profite. L’exécutif municipal n’est pas fonctionnel. L’exécutif municipal n’est pas en phase avec ses conseillers et ses adjoints. Il y a au sein de la mairie une incapacité managériale, une confusion de rôle de la part du maire. Nul ne veut prendre la place de l’autre selon moi. Le problème c’est que le maire ne respecte pas la réglementation. Nous avons un problème d’adoption et de vote de budget. Nous avons un problème de vote du compte administratif. Les conséquences de tout ce que je dénonce là, c’est le désordre que nous vivons là.
Il se pose un problème de procuration que vous avez donné. Expliquez-nous?
Le problème de procuration ne se pose pas. Un conseiller fait la procuration à un autre quand il est absent. Et on ne fait pas une seule procuration pour toute l’année. La procuration c’est pour une seule circonstance. J’ai donné ma procuration au deuxième adjoint au maire Malondo David. Parce que j’étais appelé au synode régional de l’Eglise évangélique du Cameroun (Eec) qui s’est déroulé au niveau de Douala. J’ai fait ma procuration le même jour que j’ai remis à Malondo pour me représenter à ce conseil. Je suis un conseiller qui a de la compétence  et qui comprend bien le fonctionnement des mairies. Je ne suis pas un conseiller béni oui oui. Tous les moutons au marché n’ont pas le même prix. Je suis en train de regretter ce qui se passe à Dibombari chez moi. J’ai travaillé avec les gouverneurs, les préfets et les maires, j’ai honte de ce qui se passe chez moi à Dibombari. Nous devons œuvrer pour le développement économique et infrastructurel de Dibombari. Car, nous ne sommes pas en train de répondre à ces besoins là. Je suis mal à l’aise pour ces évènements qui ont eu lieu à la mairie. Je précise que ma procuration a été donnée au deuxième adjoint au maire Malondo. Je n’ai pas donné de procuration au maire Justin.
 Entretien réalisée par Hervé villard Njiele

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Conseiller Same Touba: «La mairie est paralysée et l’auteur c’est le maire»

30 Août 2022, 19:28pm

Publié par Hervé Villard

Conseiller municipal à la mairie de Dibombari, Same Touba  était au cœur du désordre qui a rendu tristement célèbre la mairie de Dibombari le 27 juillet 2022 dernier. Témoin de tout ce qui s’est passé, il revient sur le film de cette journée et propose des pistes de solutions pour sortir de cette crise.
Vous êtes conseiller à la mairie de Dibombari et depuis deux ans la mairie est paralysée. Qu’est ce qui se passe dans votre mairie?
Le problème est simple. La mairie est paralysée et l’auteur c’est le maire. Tout ce que la mairie subit, tout ce que les populations endurent c’est le maire le seul responsable. Depuis l’arrivée des pluies nous avons des problèmes de route et rien n’est fait. Le maire ne respecte pas les délais de convocation du Conseil municipal, il ne respecte pas les textes. C’est ce qui bloque la mairie Pourtant, les conseillers veulent que le maire se conforme à la règlementation en vigueur. Le véritable problème est celui du vote de budget. Nous avons demandé la convocation du Conseil extraordinaire aux autorités compétentes, ce qui n’a pas été fait. Si elle avait agi, on devait avancer. Nous avons décidé de ne pas voter le budget parce que nos doléances ne sont pas prises en compte.
Mercredi dernier, on a assisté à une forme de bagarre au sein de la mairie. Qu’est ce qui s’est réellement passé?
Il y a quelques jours on a assisté à une scène extraordinaire qui n’a jamais eu lieu dans notre mairie depuis sa création. Il faut préciser que tout est partie du deuxième adjoint préfectoral qui a décidé de bafouer les textes de loi des collectivités territoriales décentralisées en prétextant qu’il est l’un des rédacteurs. Il faut le dire, nous avons été convoqués pour une séance de travail avec ce dernier. Au terme de l’arbitrage qui s’est avéré infructueux, au lieu de se dessaisir du dossier et d’informer le ministre de tutelle pour la suite, comme le prescrit la loi, il a insisté pour que le conseil d’adoption du budget initialement prévu quelques heures après la réunion d’arbitrage se tienne.
Et pendant que nous sommes sortis pour nous concerter et relire les dispositions de l’article 423 du Code des collectivités territoriales décentralisées pour savoir si nous devrions assister aux travaux ou non puisque la séance d’arbitrage était infructueuse, le commandant de gendarmerie de Bwelelo a donné une consigne à certains civils et gendarmes présents qui se sont dirigés vers nous pour  arrêter le Dr Kome. Surpris par cette action qu’on ne comprenait pas, nous avons demandé ce qui n’allait pas. La barrière  étant fermée et barrée par une voiture de la gendarmerie, les populations témoins oculaires de la scène ont escaladé la barrière et sont intervenues. C’est ainsi que  tout a dégénéré.
Selon vous, que faut-il pour que la mairie retrouve le calme?
Il faut tout simplement appliquer les textes. Nous étions  convoqués à une séance de travail consacrée à l’arbitrage. Le 2eme adjoint  préfectoral  ayant  constaté que 14 conseillers sur 13 n’ont pas validé le vote du budget, il allait saisir le ministre et la procédure devait suivre son cours. Mais, il ne l’a pas fait. Il a abusé de son autorité teintée d’injustice et d’arbitraire, et cela nous  a conduits où nous en sommes.
Hervé Villard Njiele

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Elongo Kingue Samuel «Le maire ne collabore pas avec le conseil municipal»

11 Août 2022, 19:21pm

Publié par Hervé Villard

 

Premier adjoint au maire de Dibombari, Sa majesté Elongo Kingue Samuel par ailleurs chef traditionnel du village Bwadibo est perçu comme le principal collaborateur du maire Justin Bejedi Ndame. Seulement depuis son accession au poste de maire, les anciens amis et alliés d’hier se regardent aujourd’hui en chien de vaillance. Rencontré par La Nouvelle Expression, celui-ci parle de ses rapports avec son ancien camarade de parti, il revient sur les problèmes au sein de la mairie de Dibombari, et propose des pistes de sortie de crise. Lisez plutôt!

 

 

Qu’est ce qui fait problème à la mairie de Dibombari?

C’est la mauvaise gérance de notre maire. Il ne collabore pas avec le conseil ni avec les adjoints au maire. Il veut gérer la mairie comme c’était sa propre maison. Et c’est ça qui est à l’origine de tous les problèmes que nous vivons chez nous à la mairie de Dibombari.

Combien de conseils municipaux avez-vous tenu dans cette mairie depuis l’installation du maire?

Chaque année, c'est au moins quatre conseils municipaux qu’on doit tenir. Ce qu’on ne fait pas à la mairie de Dibombari depuis deux ans. Ce que nous ne comprenons pas, c’est  le fait que l’administration encourage cela. On a écrit à notre tutelle qu’on n’a pas de conseil municipal, qu’on tient au maximum deux conseils par an. Une chose qui ne correspond pas à la demande du livre vert. Mais, jusqu’à présent personne n’a bougé le petit doigt.

 C’est pourtant vous qui l’avez choisi au lendemain des élections?

 Bien sûr, c’est nous qui l’avons choisi. Et j’ai pesé de tout mon poids pour qu’il devienne maire. C’est chez moi que tout cela se décidait. Le président du parti Paul Eric kingue de regrettée mémoire avait formellement contesté ce choix. Mais, nous avons validé. C’est nous, les conseillers qui l’avons élu, qui demandons aussi qu'il gère bien la mairie. Mais, comme il ne croit pas au conseil municipal de la mairie, que voulez-vous qu’on fasse.

La paralysie du conseil exécutif de la mairie a-t-elle des conséquences sur la gestion de la commune de Dibombari?

Beaucoup de projets sont bloqués mais indépendamment du conseil municipal. Nous avons demandé plusieurs fois à s’asseoir sur une même table pour discuter de l’avenir de la commune de Dibombari mais, le maire n’a jamais accepté. Nous sommes allés voir le préfet du Moungo à qui nous avons posé le problème et demandé qu’il nous fasse asseoir ensemble. Les gens ont pensé que le conseil extraordinaire avait certainement pour but de chasser le maire. Que non. C’était tout simplement pour essayer de remettre de l’ordre dans la cité. Ce qu’on n’a pas accepté.

 Qu’est ce qui s’est passé entre le maire que vous avez voté et celui qui est là aujourd’hui ? Est-ce que ce n’est pas vous le problème?

Très sincèrement, il faut dire que ce maire a beaucoup changé. Je ne sais pas si c’est sa nature. Nous ne savions pas qu’il pouvait être comme ça. Je suis dépassé, les conseillers sont dépassés eux aussi. Même les populations de Dibombari sont dépassées. Si vous faites une enquête dans cette commune vous vous rendrez certainement compte que la majorité de la population ne le veut plus comme maire.

Le mercredi 27 juillet 2022 on a assisté à la mairie de Dibombari à une bagarre durant une séance de conseil. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s’est passé ce jour-là?

En bref, il y avait une réunion d’arbitrage à la mairie entre le préfet et les conseillers que nous sommes. Je me demande bien ce que les gendarmes sont venus faire à notre conseil. Ils ont barricadé l’entrée de la mairie avec leur pick-up. Ils sont venus mettre une partie du conseil municipal en minorité. Parce qu’ils ont essayé d’arrêter deux de nos conseillers. Ils venaient nous mettre en minorité. Ce ne sont pas des pratiques à encourager. Ce n’est pas une solution aux problèmes de la mairie. On a envoyé des gendarmes arrêter nos conseillers le jour du conseil. Tous nos conseillers sont des responsables qui ont des bureaux de service. En l’occurrence le conseiller Kome qui travaille à la sous-préfecture. On peut aller l’interpeller au lieu de service ou chez lui. Pourquoi on ne peut pas lui décerner une convocation à se présenter à la gendarmerie ou au commissariat. Et venir plutôt ce jour de conseil pour tenter de l’arrêter.

Nous sortons de la mairie pour nous concerter. C’est alors que le commandant de brigade pointe le Kome en disant le voilà. Le conseiller Kome était déjà dans ma voiture. En tentant de l'arrêter, ils ont froissé ma voiture, cassé mes rétroviseurs. Tout ça à cause du maire qui veut mettre l’autre partie en minorité. Il était en complicité avec la gendarmerie. Ça ne fait pas sérieux. Le maire est au tribunal avec ses conseillers, le maire est au tribunal avec ses adjoints au maire, qui va accepter de voter le budget s’il est traduit au tribunal par le maire?

Pourquoi le maire est-il au tribunal avec ses conseillers ?

 Il n’aime pas les reproches. Je prends l’exemple de Nyame ou de Nguime  Wanga, il est toujours au tribunal. Je prends moi-même mon exemple: je suis au tribunal avec lui. Le maire m’amène au tribunal parce qu’il veut m’éliminer. Il veut jouir seul. Il sait que s’il m’écarte, il va gérer seul, il va jouir seul.

Pourquoi êtes-vous au tribunal avec le maire?

Le motif de la plainte c’est détournement de fonds publics. Comme si j'avais reçu les fonds de l’Etat. comme si l’Etat m’a donné l’argent et je n’ai pas utilisé. Il parle de la gestion des carrières de sables en 2010 alors qu’il n’est là que depuis 2020. Le maire qui pouvait porter cette plainte au tribunal s’il y avait détournement de manière effective, c’est le maire Nguime Ekollo qui ne l’a pas fait. Il veut tout faire pour me mettre au sol. Pourtant au début ce n’était pas ça. Il dormait chez moi. Ce maire connaît ma chambre. S’il ne dormait pas chez moi la veille,très tôt lendemain matin il était là. Les conseillers sont témoins. C’est ici chez moi que tout se passait. Avant de gagner la mairie, le quartier général (Qg) était chez moi. Je ne connais pas en moi-même l’animal qui anime ce monsieur, je ne sais pas ce qui se passe.

Savez-vous que le budget de la mairie de Dibombari a été adopté?

Nous avons suivi dans les réseaux sociaux que le budget a été adopté. Un de ses affidés a publié l’information sur les réseaux sociaux. En fonction de quoi ce budget a-t-il été adopté ? Qui a adopté ce budget? Les textes sont clairs ; il y a eu arbitrage, et si ce n’était pas fructueux, tout est clos et on ne va pas au vote du budget. On a fait plusieurs tentatives infructueuses. L’arbitrage a été infructueux. Quand le préfet est arrivé pour l’arbitrage après son discours, il a posé une seule question. Qui est pour le vote du budget ? Séance tenante, il y a eu 13 conseillers pour, 14 contre et un conseiller neutre. C’était clos. Le conseil d’adoption du budget n’allait plus avoir lieu. Malheureusement. Le budget adopté est de nul effet selon les textes. Si le deuxième adjoint préfectoral adopte ce budget, on verra jusqu’où on ira. Il y a des instances. Je ne voudrais pas que ce soit des problèmes personnels. C’est un problème des conseillers et de la mairie. Je pense que le maire, c’est un monsieur qui a fait droit. C’est un grand homme.

Que faut-il pour mettre fin à cette crise qui paralyse la mairie depuis deux ans ?

On a demandé un conseil extraordinaire. Il faut dire que c’était pour faire asseoir les gens et discuter. Ce n’était pas pour démettre le maire. C’est pour impulser le changement. Le conseil extraordinaire n’avait pas uniquement pour mission de démettre quelqu’un. Nous voulons corriger nos erreurs parce que nul n’est parfait. Il faut faire la paix pour avancer. Si on ne fait pas la paix, comment allons-nous procéder demain? Dans un mois et demi, il y aura le vote du compte administratif. Comment procéder? S’il n'y a pas la paix, cette situation va continuer. Il y a des échéances futures. Nous avons 2023, 2024 et 2025. Nous allons arriver en 2025 avec ces problèmes-là ? Il faut urgemment faire quelque chose.

Nos élites aussi ne font rien pour calmer la situation, il pouvait saisir cette opportunité pour faire régner la paix. Si nos élites appelaient le conseil certainement que le problème allait se résoudre. J’ai l’impression qu’eux aussi ne veulent pas la paix. Ils discutent simplement avec une seule partie et non avec les deux. Ces élites sont venues et ont discuté seulement avec les gens du Rdpc. Ce n’est pas seulement le Rdpc qui est au conseil municipal de Dibombari. Et c’est le Rdpc qui avait refusé de voter le maire parce que celui-ci était du Mpcn. Autre chose, on ne peut pas être maire du Mpcn et parce qu' on est rentré dans le Rdpc prétendre ne plus être maire du Mpcn. Il doit démissionner comme maire du Mpcn d’abord. Et quand on démissionne, on quitte et on attend les prochaines élections et on devient candidats avec la bannière de ce parti-là. Mais à partir du moment où on est déjà maire, on peut aller dans l’autre parti mais en demeurant le maire du précèdent parti. Si on tient trop à son nouveau parti, on démissionne de son poste de maire et on quitte.

Réalisée par Hervé Villard Njiele

 

 

Elongo Kingue Samuel  «Le maire ne collabore pas avec le conseil municipal»

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 Mathieu Teyomnou: «La rareté du «Biatowe» est l’une des conséquences de la désertification au Cameroun»

9 Juin 2022, 09:29am

Publié par Hervé Villard

 Mathieu Teyomnou: «La rareté du «Biatowe» est l’une des conséquences de la désertification au Cameroun»
Chercheur en écologie, Mathieu Teyomnou depuis une trentaine d'années a consacré sa vie à la protection de l’environnement. Chercheur en écologie, il mène depuis quelques mois une campagne pour la lutte contre l’avancée du désert en Afrique et au Cameroun. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’environnement, celui-ci a une fois de plus  rappelé l’urgence du reboisement en Afrique et au Cameroun.
«Désertification et  reboisement de l’Afrique », qu’est ce qui justifie le choix de ce thème ?
Le contexte international voudrait que le sujet de la désertification soit mis au premier plan dans tous les débats écologiques et environnementaux ceci pour une prise de conscience  sur plan international, national et local: C’est pour ça que le thème a été choisi. Ce n’est pas inventé. Ce thème nous convient parce que la désertification ou le reboisement font partie des thèmes centraux de nos prochains ouvrages. La thématique est d’actualité et il ne faudra pas que le Cameroun soit en retard quand il faut aborder des sujets d’importance comme celui-là.
 Est-ce que la bataille pour la protection de l’environnement n’est pas en guerre avec l’industrialisation et les industriels de nos jours ?
 On ne saurait parler de la guerre. Il faudrait simplement  les conscientiser, les  sensibiliser. Ce sont les êtres humains. Vous pouvez avoir toute la ville de Douala pour vous seul aujourd’hui mais votre sens de l’humanité vous interdit de faire certaines choses. C’est pourquoi lors de la conférence  j’ai invité les industriels et tous ceux qui étaient présents à comprendre que chaque acte que l’on pose a des conséquences sur l’environnement. On atténue les actes que l’on pose avec des actions comme le reboisement. C’est ainsi que l’on trouve des situations alternatives pour ne pas être auteur de la mort de la planète. C’est une question de conscience individuelle ou collective. On peut en même temps développer son industrie et trouver des solutions alternatives pour atténuer les effets de son industrie sur l’environnement.
Est-ce que votre bataille n’est pas finalement un mythe de Sisyphe, puisque pendant que vous militez pour le reboisement on continue de détruire les forêts?
Non, ma bataille n’est pas comparable au mythe de Sisyphe. C’est un début de solution. C’est pourquoi je situe ma bataille dans  trente ans. C'est-à-dire que le comportement que nous avons aujourd’hui que nous le changeons. C’est un processus qui est lancé. Il commence progressivement et dans dix ans ou vingt ans  les gens pourront se démarquer. On pourra apprécier déjà les bienfaits. Par rapport à cette démarche, l’Afrique est en retard. D’autres continents sont suffisamment avancés dans cette logique-là.
Est-ce qu’on  peut considérer la rareté du «Biatowe», cette espèce de crevette qui a donné au Cameroun son nom dans la ville de Douala, comme l’une des conséquences de la désertification au Cameroun?
Absolument.  Le «Biatowe» comme tous les produits de mer ou halieutiques prospèrent dans un milieu environnementaliste  idéal.  C’est-à-dire que les facteurs de vie et de reproduction sont réunis. L’eau et les essences  naturelles. L’eau doit être  moins acide pour favoriser les conditions de reproduction. Si le milieu  comme le fleuve Wouri devient de plus en plus acide avec tous les déchets qui y entrent cela détruit le potentiel d’hydrogène de l’eau (PH). Quand l’eau devient potentiellement acide, toute vie y devient impossible.
 Trente ans après l’échec de l‘Opération sahel vert, vous revenez encore aujourd’hui avec le reboisement. Est-ce que c’est vraiment ça la solution à la désertification?
C’est la solution parce qu’on a eu deux pôles de sensibilisation. On a péché par le passé parce qu’on a omis un facteur que j’appelle dans mon ouvrage la mobilisation optimale de l’élite citoyenne. L’Etat ou le gouvernement a cru qu’il pouvait venir aider la population à planter les arbres. Il faut laisser l’occasion aux populations de s’impliquer dans le processus de reboisement eux-mêmes. C’est pour cela que je pense aux imams, aux croyants des églises catholiques et protestantes aux chefs traditionnels. Tous les chefs traditionnels doivent aussi apporter leur appui. Ne laissons plus l’occasion à l’Etat d’aller chercher les solutions et de venir les proposer aux populations. Il faut donner la possibilité aux populations de planter les arbres et précisément le type d’arbre approprié à leur milieu naturel et vous aurez les résultats. Il faut intégrer les populations locales et notre  travail est de mettre sur pied des leviers de sensibilisation.
Interview réalisée par Hervé Villard Njiélé
 Mathieu Teyomnou: «La rareté du «Biatowe» est l’une des conséquences de la désertification au Cameroun»
 Mathieu Teyomnou: «La rareté du «Biatowe» est l’une des conséquences de la désertification au Cameroun»
 Mathieu Teyomnou: «La rareté du «Biatowe» est l’une des conséquences de la désertification au Cameroun»

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Me Yoba Alphonse «Emmanuel Wakam fait voyager des gens qui ne sont pas membres de la fédération. Il sacrifie souvent les athlètes pour ça »

4 Septembre 2017, 11:56am

Publié par Hervé Villard

 

Entraîneur national adjoint de l’équipe nationale de Karaté et discipline affinitaires (Fecakada), Me Yoba Alphone dénonce les problèmes de gestion qui mine sa fédération de tutelle. Dans une interview accordée à La nouvelle Expression, il met à nue la mafia entretenue par Me Emmanuel Wakam

Le Cameroun prend par aux jeux africains de Karaté qui se déroule au Cameroun. Quel commentaire pouvez-vous faire sur la participation du Cameroun à cette compétition ?
 Je peux tous simplement les adresser les souhaits de bonne chance et surtout de mieux faire que Dakar 2014. Il faut dire qu’à Dakar on était vice champion. Je demande à tous les athlètes d’être concentrés et surtout de s’appliquer pendant les différentes phases de cette compétition. J’aurai préféré être parmi eux pendant cette compétition. Mais, malheureusement on m’a mis de coté durant cette compétition et je ne sais pourquoi.
Comment l’équipe peut-il se comporter pour, au pire des cas, garder  au moins le rang q a occupé au Sénégal?
Il faut que les joueurs aient le moral très haut. Qu’ils restent concentrés et ne montrent pas d’esprit de grandeur devant leur adversaire. Ils sont au pays devant leur publique et devant leur famille. Il faut qu’ils trouvent l’énergie dans leur tripe pour remporter ce tournoi. Je sais que les athlètes camerounais sont prêts pour démarrer bien cette compétition.
Est ce que nous avons au sein de la délégation des karatekas qui peuvent nous rapporter beaucoup de médailles à ce tournoi ?
 Bien sur on a plusieurs athlètes compétents dans la délégation Camerounaise. D’ailleurs le niveau du Karaté camerounais et celui de ses athlètes est croissant chaque année. Au fil des années, ils gagnent en expériences. Ils étaient dernièrement à Dubaï et il y a un camerounais qui est sorti 5ème dans sa catégorie. En fait on apprend tous les jours et je leur demande de travailler pour gagner en expérience.
En tant qu’entraîneur adjoint de l’équipe nationale senior de Karaté. Pourquoi n’êtes vous pas avec la délégation camerounaise à Yaoundé ?
 Je ne sais pas ce qui se passe. Franchement je suis très surpris puisque l’arrêté ministériel m’ayant nommé est encore en cours. Nous sortons d’une expédition africaine où nous avons été vice champion d’Afrique. Je suis entraîneur continental de l’Unifak, je suis arbitre international de Karaté. J’ai des stratégies personnelles que je ne peux montrer à personne. J’ai mis à coté de moi le jeune Tchoffo pour apprendre beaucoup de chose et c’est lui qui me combat aujourd’hui. Vous imaginez que nous sommes en stage bloqué et je lui tends mon passeport pour aller chercher les visas et qu’il me dise qu’il ne sait pas si je fais partie des personnes appelées. Il me demande de rester à mon hôtel. Et qu’on va m’appeler avant 9h. Ce qui n’a pas été fait. Je me suis rendu à l’ambassade et j’ai vu ce que je n’ai pas envie de dire ici. Il y a une petite mafia au sein de la fédération et c’est lui l’organisateur. Il a pour mission de modifier les noms des personnes dans les ordres de mission individuelles. Puisque le ministre des Sports et de l’éducation physique fait un ordre de mission général dans lequel se trouvent tous les noms. Et les membres de la fédération se chargent de changer les noms, de faire voyager certaines personnes et laisser d’autres. Les frais de missions de ceux  laissés au pays sont empochés.
 Selon vous, qu’est ce qui est réellement la cause de votre mise à l’écart par la  fédération?
 Nous sommes astreints au droit de réserve, mais avons des obligations de résultat. Nous sortons d’une expédition où nous avons été vice champion d’Afrique. Nous avons reçu des félicitations du ministre des Sports et de l’éducation physique. Cela signifie qu’il n’y a pas contre performance. Quand je vais à yaoundé et vois le bilan de la compétition qui est fait, je tombe des nues. Heureusement ce jour là, j’ai eu la lourde responsabilité de présenter ce bilan et j’ai fait une photocopie.
J’ai rencontré à ce sujet  l’ancien délégué de la Jeunesse et des Sport pour le Littoral à l’époque. Il m’a fait savoir que mon président était en train de scier la branche sur laquelle  nous étions tous assis. Cela a persisté. Au moment de préparer les jeux africains nous devons nous rendre à Kinshasa. Quand j’arrive à Yaoundé, je suis surpris que mon nom a sauté de la liste. Je suis allé voir Oumarou Taddo le directeur développement de sport de haut Niveau(Dshn). Il a convoqué une réunion ad hoc et a demandé que l’on reverse mes primes au trésor public et que ma place reste vide la fédération ne veut pas m’emmener à Kinshasa.
 Voulez-vous dire par là que votre mise à l’écart ne date pas d’aujourd’hui?
 Evidemment, cela ne date pas d’aujourd’hui. Le nouveau Directeur développement de sport de Haut Niveau m’a demandé de faire une nouvelle requête pour comprendre la situation. Malheureusement cela n’évolue pas. J’ai même rencontré un haut cadre de la Présidence de  la République qui s’est saisi du dossier. Cela n’a rien changé puisqu’on ne ma pas toujours appelé.
Quels sont vos rapports avec le président de la fédération Camerounaise de Karaté?
 Je ne sais comment vous répondre parce qu’on n’a pas de problème particulier. Quand il est devant vous, il est avec vous. Mais, quand il tourne le dos, il devient autre chose. Je travaille avec lui depuis 14ans, depuis que  je suis entraineur de l’équipe nationale cadet. Honnêtement, je ne sais pas s’il y a un problème. Peut être il y en a un qu’il cache. Parce que partout où il se trouve, il fait toujours savoir que je ne veux pas manger avec lui. Que je veux regarder ce qu’il fait. Qu’au lieu de me taire et manger comme lui, je veux faire semblant.
 Est-ce que vos contentieux n’ont pas un rapport avec l’argent?
 C’est un problème d’argent. J’ai rencontré un haut cadre dans ce pays qui m’a dit que je n’ai fauté nulle part. Et qu’il me crée tout ces problèmes parce que je ne lui ai pas donné de l’argent. Regarder le rappel à l’ordre, la lettre que le ministre. Adoum Garoua à son époque a servi à mettre Wakam, Oumarou Taddo l’a caché.
 Après leur retour de voyage, je suis allé à Yaoundé pour les jeux africains, on m’a signalé que mon nom a été enlevé de la liste par Oumarou Taddé. Quand je me rapproche de lui, il me renvoie chez monsieur Mbanga son collègue chef de délégation des jeux africains. A son bureau quand  je soulève mon problème, il me dit d’apprendre à huiler les relations. C’est donc un problème d’argent.
 Est-ce que vous avez déjà reçu tous vos primes à la Fecakada ?
Les primes des voyages qu’ils ont faits sans moi alors que j’étais accrédité à la fédération camerounaise de karaté me reviennent. Avant je voyageais comme arbitre continental et il n’y avait pas de soucis. Sous le règne des autres présidents de fédération, je n’avais jamais payé un stage d’évaluation continental. C’est le chef de délégation qui payait toujours. Mais dernièrement au Sénégal, on m’a demandé de payer 120 euros alors que nous sommes partie du Cameroun avec moins de 500 mille francs cfa. Puisque on nous a donné 300 000 comme avance de prime de  participation, 120.000 comme prime olympique.  J’étais obligé de vider mes poches pour me faire évaluer. Dieu merci je suis passé au grade d’arbitre continental.
Avez-vous perçu toutes vos primes sous le règne d’Emmanuel Wakam ?
 Je n’ai jamais perçu de prime.  On était au Tchad  et chacun a payé de ses poches et quand la fédération a remboursé les frais de voyage il n’a ne plus jamais fait allusion à ça. De l’autre coté, il y a l’entraîneur national des juniors est dans les  mêmes problèmes que moi. Il a demandé à lui et les athlètes de payer leur équipement qu’ils seront remboursés des le décaissement des frais alloués à cette tâche par le ministère des Sports. Mais plus rien. Quand l’entraîneur national des juniors s’est renseigné, il s’est rendu compte que le président avait déjà  perçu de l’argent au ministère depuis plusieurs jours. Quand il  l’a interpellé à ce sujet celui-ci lui a demandé de se débrouiller pour calmer les enfants comme il peut.
Parfois le président fait voyager des gens qui ne sont pas membres de la fédération. Il sacrifie souvent les athlètes pour ça. Pour le voyage au Sénégal, par exemple, on a sacrifié l’équipe kata pour faire  voyager des  connaissances et empocher un peu d’argent.
 Vous avez parlé de tripatouillage des listes au sein de la Fecakada. De quoi s’agit-il?
Il s’agit d’un ordre de mission général signé par le ministre des Sports et de l’Education Physique. Quand le président de la fédération reçoit cela, elle procède à la fabrication des ordres de mission individuelle. Quelques fois on vous dit que le ministère a diminué les noms alors que c’est eux qui l’ont fait pour mettre le reste d’argent dans les poches.
 A quel moment cette mafia se met en marche
C’est au moment d’aller chercher les visas à l’ambassade. On appel certains, et on laisse d’autres. Et on vous faire croire que c’est ça. J’ai été victime de cette manœuvre. Heureusement que j’étais vigilant, je n’allais pas au Sénégal.
 Comment pouvez-vous décrire l’ambiance au sein de la Fédération camerounaise de karaté ?
  L’ambiance est morose je ne peux pas le caché. Vous pouvez faire le faux à l’extérieur du pays on vous croit mais  à l’intérieur, ce n’est pas possible. Je ne peux pas avoir sous la main un arrêté ministériel qui me nomme entraîneur national adjoint d’une fédération et pendant qu’une compétition qui me concerne se déroule à yaoundé,  moi je ne suis pas au courant de ce qui se passe. Il y a le jeune Janvion que Me Emmanuel Wakam utilise comme entraîneur adjoint. Hier c’était Me Mpondo Sambakong qui voyageait à ma place. Il a pris des entraîneurs non qualifiés pour les amener à Yaoundé à cette compétition. Il y a les directeurs techniques nationaux qui ont abandonné leur poste de responsabilité pour être entraîneur national. Leur rôle s’est de réfléchir sur la politique sportive. Nous sommes  là pour  transformer les enfants.
Pensez-vous que l’objectif c’est d’écarter monsieur Yoba de la Fecakada?
 Je fais partie de la fédération. J’ai les qualités requises pour diriger les équipes de karatés du Cameroun ou d’ailleurs. Je suis qualifié et  je suis compétent. Je suis  un entraîneur à plusieurs qualités parce que je suis en même temps arbitre continental. Entrainer les enfants  sans toutefois leur montrer comment ils peuvent faire pour marquer des  points ce n’est pas entrainer du tout.
 Pensez vous que l’ambiance morose au sein de la fédération peut compromettre les chances de médailles du Cameroun ?
 C’est parce que vous n’êtes pas à Yaoundé. Beaucoup de chose se dise. L’On ne comprend pas pourquoi  certains entraîneurs nommés ne font pas partie des commissions techniques. Ils sont très surpris.
Entretien mené  par Hervé Villard Njiélé
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